le casse du siècle — inigo & temperance
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Elio Cavendish |
Sometimes it’s better not to know
Ven 29 Jan - 20:07
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You look down, they know you're lying and up, they know you don't know the truth. Don't use seven words when four will do. |
T’as caché ce qu’il y avait de plus beau dans ta boîte de midas. Pandor est au placard avec tous les bibelots chers à ton cœur de collectionneur.
Dans quelques instants débarquera deux malfrats, de drôles de scélérats avec qui tu partages des intérêts passionnés.
Des idées, du millimétré, de quoi se gaver.
Assis dans un salon improvisé, dans lequel trône des draps sur les canapés, recouvre les meubles environnants. Comme si tu venais de récupérer l’appartement suite à un décès, que tu ne t’étais jamais vraiment installé.
Coup de sonnette, branle bas de combat, brouhaha dans les escaliers étriquées en colimaçon montant jusqu’à l’atelier.
Si les politesses sont très vites étouffées, tu invites Temperance et Inigo à rejoindre votre salle de création de la soirée.
« Messieurs, je vous séquestre ce soir. »
Et à tes mots, tu poses une bouteille sur la table, de quoi sustenter brièvement vos esprits, rincer vos mots et éclaircir vos idées.
« Avec votre consentement bien sûr. »
Cigarette à la main, tu balances sur la table basse le semblant d’idées griffonnées à la va vite lors de votre dernier rendez-vous. Un charabia incompréhensif, des calligraphies illisibles.
Un véritable torchon, rien ne sachant faire honneur à vos idées.
Tu retires ta veste, pas besoin de faire bonne impression ou de sauver les apparences.
À ce moment précis, rien ne compte. Seul le résultat, motivé par vos appréhensions précaires. Et si ton regard glisse sur l’un puis sur l’autre, tu te demandes lequel d’entre vous est le plus apte à vous brûler en plein vol.
« Vous avez réglé les détails de votre côté ? »
Briquet à la main, flamme en suspens, tu attends comme confirmation avant de brûler le tabac entre tes doigts.
C’est pas comme si tu doutais de leurs talents.
HRP — tim gros cervo
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Temperance Bland |
Never sleeping always creeping
Sam 30 Jan - 17:47
le casse du siècle
Appuyé avec le peu de nonchalance qu’il arrive à invoquer, sur cette façade du centre-ville, Temperance attend. Il attend, car il est arrivé ridiculeusement en avance, un mauvais signe. Il écrase sous son pied une cigarette à peine entamée lorsqu’il aperçoit la petite silhouette au pas guilleret d’Inigo. Ce n’est pas grave, ces cigarettes sont faites pour être gaspillées. C’est qu’il n’y avait plus, derrière le comptoir, le paquet jaune que tu affectionnes, celui qui sent le luxe du parvenu discret. Ne valent rien, les Pall Mall bleues qui sentent la crise, le dépit. Tu pourrais bien jeter le paquet au caniveau sans sourciller. Tu ne le fais pas cependant. Autre mauvais signe.
Temperance ne s’épanche pas en salutations envers son assistant pour la soirée, autant garder sa salive pour l’atelier. Alors, il appuie sur la sonnette dont le tintement étouffé annonce déjà les hauts plafonds aux moulures délicates. Une horreur à chauffer l’hiver, sans doute. On accueille rapidement et tout de suite on monte à l’atelier. Temperance jette un dernier coup d'œil derrière lui avant de fermer la porte.
Il aurait tous les droits d’être vu en compagnie d’Elio Cavendish. Ils font affaire, c’est bien connu. Elio lui déniche de précieux tableaux et des collectionneur.se.s sans scrupule prêt.e.s à les racheter au bon prix en sachant très bien qu’iels blanchissent l’argent des cobras. La procédure est béton, bien répétée, presque officielle dans une Ellipse où les malfrats peinent à se cacher. Pourquoi alors cette réunion extraordinaire? Pourquoi cette fébrilité alors qu’il grimpe les marches de l’escalier? C’est que dans la capitale de vice, il existe encore quelques interdits. Sinon, quel ennui.
Il plisse les yeux et son nez en entrant dans l’atelier, dont l’odeur capiteuse et étrangère l’agresse. C’est que tu sens à peine tes mains cachées dans les poches de ton pantalon. Tes autres sens, devant le vide s’emballent. Une bouteille et une feuille froissée, tant d’invitations à s’asseoir, pourtant Temperance reste debout. Il n’est pas de ceux qui, tout de suite, se mettent à l’aise. Même dans son propre atelier, il ne lancerait pas sa veste au premier vent.
Le trésorier fait quelques pas, comme pour fuir la question anodine de leur hôte. De simples détails, voilà une drôle de façon d’en parler. Ces détails sont pour toi un pas de danse de plus sur les têtes des hydres endormies. Et pourtant, tu réponds vaguement, brossant des doigts le côté de la toile sur le chevalet.
« Bien sûr. Enfin, presque. »
Dans son langage, cela veut dire non. C’est pourquoi il tourne la tête avec le sourire qu’il offrirait aux actionnaires inquiets.
« Rien qui ne peut se régler ici. »
Dans son costume gris, Temperance sait bien se charger du menu détail, de la gestion ennuyante et anonyme. Oui, la date est choisie, la salle louée, meublée, nourrie. Tout cela, il sait le faire dans le secret ingrat. Cependant, il lui manque encore le plus innocent des détails: l’engouement. Il leur manque encore le clou du spectacle, ce qui fera venir les curieux.se.s et les nouveaux riches, ce qui leur fera cracher les billets dans l’insouciance.
Il ramène son regard à la toile blanche qu’il lâche sans en sentir la fibre.
« J’imagine que tu te souviens d’Inigo. »
Un autre engrenage secret, un autre tiroir dans le fond obscur d’un entrepôt mal éclairé. Celui que tu lui prêtes sans bonnes intentions.
Temperance ne s’épanche pas en salutations envers son assistant pour la soirée, autant garder sa salive pour l’atelier. Alors, il appuie sur la sonnette dont le tintement étouffé annonce déjà les hauts plafonds aux moulures délicates. Une horreur à chauffer l’hiver, sans doute. On accueille rapidement et tout de suite on monte à l’atelier. Temperance jette un dernier coup d'œil derrière lui avant de fermer la porte.
Il aurait tous les droits d’être vu en compagnie d’Elio Cavendish. Ils font affaire, c’est bien connu. Elio lui déniche de précieux tableaux et des collectionneur.se.s sans scrupule prêt.e.s à les racheter au bon prix en sachant très bien qu’iels blanchissent l’argent des cobras. La procédure est béton, bien répétée, presque officielle dans une Ellipse où les malfrats peinent à se cacher. Pourquoi alors cette réunion extraordinaire? Pourquoi cette fébrilité alors qu’il grimpe les marches de l’escalier? C’est que dans la capitale de vice, il existe encore quelques interdits. Sinon, quel ennui.
Il plisse les yeux et son nez en entrant dans l’atelier, dont l’odeur capiteuse et étrangère l’agresse. C’est que tu sens à peine tes mains cachées dans les poches de ton pantalon. Tes autres sens, devant le vide s’emballent. Une bouteille et une feuille froissée, tant d’invitations à s’asseoir, pourtant Temperance reste debout. Il n’est pas de ceux qui, tout de suite, se mettent à l’aise. Même dans son propre atelier, il ne lancerait pas sa veste au premier vent.
Le trésorier fait quelques pas, comme pour fuir la question anodine de leur hôte. De simples détails, voilà une drôle de façon d’en parler. Ces détails sont pour toi un pas de danse de plus sur les têtes des hydres endormies. Et pourtant, tu réponds vaguement, brossant des doigts le côté de la toile sur le chevalet.
« Bien sûr. Enfin, presque. »
Dans son langage, cela veut dire non. C’est pourquoi il tourne la tête avec le sourire qu’il offrirait aux actionnaires inquiets.
« Rien qui ne peut se régler ici. »
Dans son costume gris, Temperance sait bien se charger du menu détail, de la gestion ennuyante et anonyme. Oui, la date est choisie, la salle louée, meublée, nourrie. Tout cela, il sait le faire dans le secret ingrat. Cependant, il lui manque encore le plus innocent des détails: l’engouement. Il leur manque encore le clou du spectacle, ce qui fera venir les curieux.se.s et les nouveaux riches, ce qui leur fera cracher les billets dans l’insouciance.
Il ramène son regard à la toile blanche qu’il lâche sans en sentir la fibre.
« J’imagine que tu te souviens d’Inigo. »
Un autre engrenage secret, un autre tiroir dans le fond obscur d’un entrepôt mal éclairé. Celui que tu lui prêtes sans bonnes intentions.
code par drake.
elio & inigo & temperance
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Inigo Salazar |
Sometimes it’s better not to know
Lun 1 Fév - 19:40
Le Casse du siècle
ft. Tempérance & Elio
Ses chaussures tapotent sur l’asphalte à un rythme joyeux. Une envolée de quelques entrechats sur les passages piétons,
les talons qui tressautent aux feu tricolores
Il n’est pas de celleux qui font attendre et, pour celleux qu’il aime, il a la ponctualité d’une horloge trop remontée. C’est pourtant surprenant de voir Tempérance déjà arrivé.
Mais Inigo ne dit rien
Tu n’es pas de celleux qui font des commentaires non plus. Ah, si tu vois bien le tremblement irrité, tu gardes bien ta langue contre ton palais. Tu n’as au creux des lèvres que la sempiternelle salutation guillerette un : Salut boss ! toujours enjoué (une chanson douce que tu connais par coeur.)
Si tu vois le paquet bleu légèrement écrasé, tu ne dis rien non plus.
Bleu, rouge, doré tu as la science des paquets de cigarettes
mais tu ne sais toujours pas fumer.
Il se terre en silence dans l’ombre de Tempérance, à une distance respectable, s’amusant à marcher dans ses pas
Le costume gris, les chaussures grises
des pas comme des coups gris perdu sur le béton gris aussi.
Dans les comédies romantiques qu’il affectionne tant les ateliers d’artistes sont des endroits charmants.
Colorés, chaleureux, orné de toutes parts d’images et de peintures, de chiffons, peut être de larmes et d’espoirs écrasés entre un chevalet, une toile de lin tendue, un vieux cendrier…
C’est ici vide,
Une maison vidée après un décès
des fantômes de meubles (mais pas empoussiérés) drapés de blancheur.
La bouche entrouverte il goute
des restes de tabac teinté de térébenthine.
A ton apostrophe tu sors de l’ombre de ce dos gris derrière lequel tu te terres (non pas par timidité, tu en apprécie simplement l’ombrage), tu gracies Elio d’un sourire qui fait se plisser tes yeux et d’un geste de la main. Tu te contentes de retourner faire le tour du propriétaire, en bonne fouine que tu es.
S’essayant par terre près de la table basse (il s’invite sans rien demander) Inigo laisse trainer ses doigts sur les feuilles noircies de crayon et d’encre
de rature en tous genre
de tant d’idée à peines formée.
Il imagine la caresses des feuilles à carreaux comme celle des billets verts sous ses doigts.
Pas la peine de s’attarder sur la logistique dit-il, lorgnant avec envie sur une liste de potentiels invités, tant de gros poissons. Ce qu’il nous faut c’est un bel appât pour notre bel hameçon et dans un geste de pantin il vient tirer le coin de sa joue ronde, dans la mimique de la carpe bien dépourvue qui mord dans le ver tendre
et l’acier vermoulu
Aaah Tu soupires en roulant des yeux, ta tête se laissant tomber entre tes deux mains J’ai toujours rêvé de vous voir au travail Mr. Cavendish!
Les mains aux joues et pris entre deux feux il égraine ses oeillades entre Tempérance et Elio. Il n’a pas la culture d’un professeur
ni la pugnacité d’un comptable envieux.
Il a simplement de bien basses morales, le gout de l’argent,
Et l’impression d’être aux jeux
aux joutes
au premier rang.
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Elio Cavendish |
Sometimes it’s better not to know
Dim 7 Fév - 13:34
|
You look down, they know you're lying and up, they know you don't know the truth. Don't use seven words when four will do. |
Drôle de trio acculé dans cet atelier.
Chacun se trimballe avec une énergie différente, une mélancolie un poil astringente. Si tu n’étais pas habitué à socialiser, tu te laisserais adoucir par les mots prononcés. Un malaise au creux des reins, rien ne transparait entre tes boucles ébouriffées, tu souris simplement, calmement.
« Parfait. Je savais que je pouvais compter sur toi. »
Les commissures s’étirent tandis que les yeux se plissent, une invitation à ne pas découvrir tes dents. La confiance est un bien grand mot il n’y a cependant rien t’empêchant de l’utiliser à outrance, vide de sens.
Et tu te tournes vers Inigo, le saluant d’un mouvement de la tête, amusé par la présence curieuse.
« Un bel appât, hein ? »
Tu souffles entre tes lèvres gercées, pas vraiment concentré. Le plus jeune d’entre vous capte toute la lumière de la pièce, il a quelque chose de rafraichissant. De plus intéressant que vos deux costumes grisonnant d’adultes belligérants.
« Tu t’ennuierai à mourir si tu me voyais faire tu sais. »
Il n’y a rien de beau dans le processus créatif. Juste un ermite qui se parle à lui-même, qui va et vient entre la toile et le reste.
Tu tapotes ta cigarette, la cendre va sur le sol. Il y a de toute évidences des règles qui ne s’imposent pas à ce lieu.
Tu grattes ton crâne, tout sourire.
Tu ne devrais pas t’amuser autant.
« Quelque chose de rare… »
Tu penses à voix haute, parle à voix basse. Sans mettre le doigt dessus, tu effleures l’idée.
« Quelque chose qui flatte leur ego… »
Et sans vraiment trouver de réponses, tu t’adresses de nouveau aux deux compères.
« Si vous aviez les moyens de ces personnes, qu’est-ce que vous aimeriez acheter ? »
HRP — tim gros cervo
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Temperance Bland |
Never sleeping always creeping
Sam 13 Fév - 18:55
le casse du siècle
C’est bien un sourire que Temperance tente de produire sous les mots d’encouragement d’Elio, ça a pourtant tous les airs d’un tic nerveux, une expression à qui on n’a pas laissé le temps de naître. Entre les mots du professeurs, la pression qui sur tes seules épaules pèse bien lourd.
Personne ne semble voir ce court aveux de faiblesse, car bien vite Inigo commence son numéro. Fait-il ses manières parce que Temperance lui a demandé, ou parce qu’il le ressort devant tout le monde. La différence entre les deux t’inquiète. Il a raison cependant, peu importe le lieu, la couleur des chaises, s’ils n’ont pas de quoi attirer les plus naïves et grasses truites. C’est là que le cobra espérait pouvoir profiter une fois de plus de l’expertise de Cavendish, mais, lui non plus, n’a jamais mis sur pied une opération d’une telle ambition.
Alors qu’il couche ses pensées sur l’air vieilli de l’atelier, tu commences à en faire le tour, incapable de toi aussi te poser près de la table. Impossible de flotter lorsqu’on est fait de pierre, donc il faut nager, nager, nager.
Peu difficile pour lui de se mettre dans la peau des nouveaux-riches avides qui veulent épater la galerie. Comme elleux, il ne connaît rien de l’art et s’y intéresse peu. Le pouvoir, la réputation, le capital, ça il comprend mieux. Alors Temperance renchérit, sur les traces d’Elio, continuant sa marche en rond, creusant une piste dans la poussière.
« Quelque chose de totalement unique, d’inestimable. »
Ces gens-là ne veulent pas des pièces à regarder, iels n’ont cure des sentiments ou des réflexions. Ce qu’iels veulent, c’est pouvoir la montrer lors d’un cocktail, iels veulent être vu.e.s en train de l’acheter. Comment, alors, dans un marché saturé où tout se vend, trouver cette perle rare, ne serait-ce que pour en recopier l’éclat?
Temperance n’en a aucune idée, ce n’est pas sa part de leur marché. Lui n’a fait qu’amener la première étincelle folle et l’envie de tromper.
Il soupire, une impression d’avoir la tête pleine de gravier.
« Faites-moi peindre et dites que c’est l'œuvre d’un singe. Qu’est-ce que j’en sais. »
Non, un singe ça déjà été fait. Pourquoi pas une perruche, ou bien un rat? Tu repars te donner lentement le tournis, comme si tu cherchais quelque chose en ces murs, l’inspiration qui s’évapore plus tu la poursuis, les pensées qui se figent qui s’anxylosent, qui craquent sans grâce sous les jointures, l’argile durcie dans sa forme mauvaise. Un plan sur lequel tu n’as pas le plus complet des contrôles.
Personne ne semble voir ce court aveux de faiblesse, car bien vite Inigo commence son numéro. Fait-il ses manières parce que Temperance lui a demandé, ou parce qu’il le ressort devant tout le monde. La différence entre les deux t’inquiète. Il a raison cependant, peu importe le lieu, la couleur des chaises, s’ils n’ont pas de quoi attirer les plus naïves et grasses truites. C’est là que le cobra espérait pouvoir profiter une fois de plus de l’expertise de Cavendish, mais, lui non plus, n’a jamais mis sur pied une opération d’une telle ambition.
Alors qu’il couche ses pensées sur l’air vieilli de l’atelier, tu commences à en faire le tour, incapable de toi aussi te poser près de la table. Impossible de flotter lorsqu’on est fait de pierre, donc il faut nager, nager, nager.
Peu difficile pour lui de se mettre dans la peau des nouveaux-riches avides qui veulent épater la galerie. Comme elleux, il ne connaît rien de l’art et s’y intéresse peu. Le pouvoir, la réputation, le capital, ça il comprend mieux. Alors Temperance renchérit, sur les traces d’Elio, continuant sa marche en rond, creusant une piste dans la poussière.
« Quelque chose de totalement unique, d’inestimable. »
Ces gens-là ne veulent pas des pièces à regarder, iels n’ont cure des sentiments ou des réflexions. Ce qu’iels veulent, c’est pouvoir la montrer lors d’un cocktail, iels veulent être vu.e.s en train de l’acheter. Comment, alors, dans un marché saturé où tout se vend, trouver cette perle rare, ne serait-ce que pour en recopier l’éclat?
Temperance n’en a aucune idée, ce n’est pas sa part de leur marché. Lui n’a fait qu’amener la première étincelle folle et l’envie de tromper.
Il soupire, une impression d’avoir la tête pleine de gravier.
« Faites-moi peindre et dites que c’est l'œuvre d’un singe. Qu’est-ce que j’en sais. »
Non, un singe ça déjà été fait. Pourquoi pas une perruche, ou bien un rat? Tu repars te donner lentement le tournis, comme si tu cherchais quelque chose en ces murs, l’inspiration qui s’évapore plus tu la poursuis, les pensées qui se figent qui s’anxylosent, qui craquent sans grâce sous les jointures, l’argile durcie dans sa forme mauvaise. Un plan sur lequel tu n’as pas le plus complet des contrôles.
code par drake.
elio & inigo & temperance
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Inigo Salazar |
Sometimes it’s better not to know
Mar 16 Fév - 14:15
Le Casse du siècle
ft. Tempérance & Elio
La tension de Tempérance est une brise qu’il connait bien,
un va et viens qui fait les cents pas et soulève la poussière, une nervosité qui vient réchauffer l’air puis le battre de quelques gestes de bras
Un moulin plutôt qu’un Quichotte, mais un moulin au combat.
Tu connais cette histoire par coeur après tout, tu l’as lue souvent. Quixote est un des tiens, un hidalgo, un idéaliste, un amoureux de fantasmes et d’amoures extravagante qui finissent en coeur brisés.
Si Tempérance est un moulin, rigide et planté, battant inlassablement l’air de ses bras.
A Elio tu donnerais alors la beauté de Quichotte et la sagesse de Panza.
Et toi alors ? Ou es tu dans cela ? Tu te repais dans la place du personnage secondaire, de celui qui admire de loin et qu’on oublie facilement, c’est un rôle qui te plait puisqu’il est aux premières loges d’un combat (autant qu’une alliance pour le moins étrange) que tu ne peux que contempler.
Il n’a pas besoin de forcer son sourire, ni même de mentir (peut être les autres le croient-ils faux) mais Inigo n’a pas le temps pour ces sournoiseries, il cligne des yeux quitte Quichotte et ses champs de moulins
Ohhh vous savez j’ai beaucoup de patience, j’aime regarder en silence … Enfin silence, petite pie tu n’y connais pas grand chose. Tu piailles, tu t’éplumes et t’époumones.
Tu ris comme un grelot quand Tempérance parle de singe, après tout tu ris de bon coeur en l’imaginant assis devant un chevalet (c’est une fixité qui lui va bien mal, lui qui est en perpétuel mouvement). Et bien que tu l’aimes plus que tout, que tu l’admires avec révérences, tu n’as aucun doute sur ses talents de peintre qui doivent être plus proche des tiens.
Un singe ferait mieux que vous
Oh non…. ahah. Ne le prenez pas mal Tempérance mais vous risquez de nous ruiner. Dit-il en se tournant vers Elio, levant les yeux aux ciels.Une moquerie qu’il se permet maintenant. Il n’aurait jamais osé cela quelques années auparavant, trop timide, trop plein de bons sentiments lui pourrissant le coeur.
C’est que Tempérance l’a changé, a donné un coupant là où il n’aurait jamais du en trouver (peut être s’y esquintera t’il les doigts ?)
Et il est bien pie pour l’attrait de ce qui brille, autant qu’il aime à tout coeur il a les mains avide. Pensant à quelques billets verts, quelques liasses entre les doigts, il croise les bras et lèves la tête vers le plafond comme un penseur, un philosophe qu’il n’est pas.
Il essaie de se convoquer une richesse, un gout pour l’art qu’il invente soudainement.
Le silence s’étire entre eux, perdus dans les idées qui s’égrainent.
Ah ceux qui ont de l’argent tu les connais biens, tu les côtoies souvent : essayant de leurs vendre tes babioles sans discernement. Tu l’utilises souvent cette technique, celle de l’inédit de l’inconnu. Après tout quelqu’un qui possède déjà tout ne supporte pas voir quelque chose qu’il n’a pas conquit. C’est une sorte d’avidité différente de la tienne, qui s’assoit sur déjà moult possession, l’envie de faire sienne toute chose vierge.
Je lance t-il après un moment Je pense qu’il faudrait les surprendre avec quelque chose qu’ils ne connaissent pas. Un artiste qui…hum… Un artiste perdu ou un jeune génie… Ah une toute première oeuvre que personne n’a. Quelque chose dont ils n’ont jamais entendu parler.
Il frotte ses tempes, et les mots se bousculent, après un instant il se dessine un sourire veule, un éclat mesquin dans l’oeil qu’on associerait aux lutins de contes, ceux entrainant les pauvres hères dans de folles danses.
Un tel artiste n’existe probablement pas alors…
Tu tu sais bien qu’ils comprendront
Il vous suffirait de l’inventer.
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Elio Cavendish |
Sometimes it’s better not to know
Sam 20 Fév - 17:40
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You look down, they know you're lying and up, they know you don't know the truth. Don't use seven words when four will do. |
Ça fuse pas vraiment dans cette retenue maladive. Les idées sont coincées au fond des gosiers et si tu as l’habitude de manigancer en grandes pompes, tu te retrouves dans l’aridité la plus totale.
Cigarette à la main, tu défigures les deux silhouettes cadencées qui portent chacune en elles leurs desseins. Des énergies contradictoires et pourtant complémentaires qui se fondent fraternellement.
L’affection n’est pas transcendante mais la confiance l’est.
Si tu ne saisis pas bien le lien qui les unie, tu en ressens toute sa complexité.
Sac de nœuds dans vos esprits véreux, tu lances des œillades curieuses aux regards qui t’ignorent.
L’affaire première est de trouver une idée, de faire valoir vos talents. Et c’est l’esprit qui te paraissait être le plus naïf qui dépose à vos pieds l’idée la plus apte à la métamorphose. Tu te redresses dans ton siège, spectateur de cette épiphanie.
Tes yeux rieurs encadrés par tes pattes d’oies, tu laisses un rire aérien s’échapper. De ceux qui s’esclaffent dans le souffle saccadé.
« Tempérance, vous avez avec vous l’élève le plus pertinent. Et le plus passionnant. »
Tu hoches la tête pour confirmer tes mots, te lèves presque d’un bond de ton siège affaissé.
Ça fait sens.
Ça excite les sens.
Ta main vient gratter ta peau rêche et tu tentes de te souvenir. Parmi tous les livres, toutes les existences vécues misérablement que l’on a pu te conter, qu’elles ont été celles t’ayant captivées ?
Car il est dorénavant de votre devoir de créer l’âme parfaite, celle qui fera tourner les têtes. Ta réflexion devient intense et debout, comme pris de quelques maux, tu restes pétrifié.
Chardin Oudry, Gaunguin. Les noms te traversent, te subjuguent, tu pèses les pour et les contre.
Rousseau, Caravage, Pissaro.
Et puis ça te frappe, tout simplement.
« Une femme. » Du bout des doigts, tu saisis ton paquet, remplace la cigarette ayant rendu l’âme par une nouvelle. « Si c’était une femme, ça changerait tout. » Sur ces paroles, tu t’éloignes au fond de l’atelier, là où les regards ne peuvent t’atteindre.
Tu farfouilles, déplace des objets.
Au bout de ces quelques secondes interminables, tu ressors comme victorieux, l’objet de ta convoitise entre les mains. Une nouvelle toile.
Tu la places de manière à ce que vous ayez tous les trois un point de vue sur celle-ci, t’éloignant.
Elio tu sens en toi milles idées, de quoi vous tenir éveillés. Mais tu ne désires pas monologuer inlassablement ni imposer à votre création un point de vue unique. Alors tu t’expliques avant d’aller plus loin.
« Un homme parmi les autres, c’est une goutte d’eau. Une femme, c’est un événement. Leur curiosité sera piquée, celle de leurs épouses et filles aussi. Ça en parlera au dîner, à la machine à café. Daigner se montrer, venir à cette vente, ça sera pour eux l’occasion de s’acheter un peu de bon sens, une conscience voir un acte symbolique pour se faire bien voir. »
Et les sourcils haussés, tu les questionnes silencieusement du regard. La pupille à la recherche d’un hochement, peut-être même d’une œillade fuyante. Approbation comme négation, les deux te vont.
Car tu n’attends des deux compères seulement des additions pour construire votre nouveau mythe.
HRP — tim gros cervo