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le casse du siècle — inigo & temperance

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Elio Cavendish

Sometimes it’s better not to know
Elio Cavendish
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Ven 29 Jan - 20:07

@Temp & Inigo


You look down, they know you're lying and up, they know you don't know the truth. Don't use seven words when four will do.

T’as caché ce qu’il y avait de plus beau dans ta boîte de midas. Pandor est au placard avec tous les bibelots chers à ton cœur de collectionneur.
Dans quelques instants débarquera deux malfrats, de drôles de scélérats avec qui tu partages des intérêts passionnés.
Des idées, du millimétré, de quoi se gaver.
Assis dans un salon improvisé, dans lequel trône des draps sur les canapés, recouvre les meubles environnants. Comme si tu venais de récupérer l’appartement suite à un décès, que tu ne t’étais jamais vraiment installé.
Coup de sonnette, branle bas de combat, brouhaha dans les escaliers étriquées en colimaçon montant jusqu’à l’atelier.
Si les politesses sont très vites étouffées, tu invites Temperance et Inigo à rejoindre votre salle de création de la soirée.
« Messieurs, je vous séquestre ce soir. »
Et à tes mots, tu poses une bouteille sur la table, de quoi sustenter brièvement vos esprits, rincer vos mots et éclaircir vos idées.
« Avec votre consentement bien sûr. »
Cigarette à la main, tu balances sur la table basse le semblant d’idées griffonnées à la va vite lors de votre dernier rendez-vous. Un charabia incompréhensif, des calligraphies illisibles.
Un véritable torchon, rien ne sachant faire honneur à vos idées.
Tu retires ta veste, pas besoin de faire bonne impression ou de sauver les apparences.
À ce moment précis, rien ne compte. Seul le résultat, motivé par vos appréhensions précaires. Et si ton regard glisse sur l’un puis sur l’autre, tu te demandes lequel d’entre vous est le plus apte à vous brûler en plein vol.
« Vous avez réglé les détails de votre côté ? »
Briquet à la main, flamme en suspens, tu attends comme confirmation avant de brûler le tabac entre tes doigts.
C’est pas comme si tu doutais de leurs talents.

HRP — tim gros cervo


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Temperance Bland

Never sleeping always creeping
Temperance Bland
Never sleeping always creeping
Sam 30 Jan - 17:47
le casse du siècle
Appuyé avec le peu de nonchalance qu’il arrive à invoquer, sur cette façade du centre-ville, Temperance attend. Il attend, car il est arrivé ridiculeusement en avance, un mauvais signe. Il écrase sous son pied une cigarette à peine entamée lorsqu’il aperçoit la petite silhouette au pas guilleret d’Inigo. Ce n’est pas grave, ces cigarettes sont faites pour être gaspillées. C’est qu’il n’y avait plus, derrière le comptoir, le paquet jaune que tu affectionnes, celui qui sent le luxe du parvenu discret. Ne valent rien, les Pall Mall bleues qui sentent la crise, le dépit. Tu pourrais bien jeter le paquet au caniveau sans sourciller. Tu ne le fais pas cependant. Autre mauvais signe.

Temperance ne s’épanche pas en salutations envers son assistant pour la soirée, autant garder sa salive pour l’atelier. Alors, il appuie sur la sonnette dont le tintement étouffé annonce déjà les hauts plafonds aux moulures délicates. Une horreur à chauffer l’hiver, sans doute. On accueille rapidement et tout de suite on monte à l’atelier. Temperance jette un dernier coup d'œil derrière lui avant de fermer la porte.

Il aurait tous les droits d’être vu en compagnie d’Elio Cavendish. Ils font affaire, c’est bien connu. Elio lui déniche de précieux tableaux et des collectionneur.se.s sans scrupule prêt.e.s à les racheter au bon prix en sachant très bien qu’iels blanchissent l’argent des cobras. La procédure est béton, bien répétée, presque officielle dans une Ellipse où les malfrats peinent à se cacher. Pourquoi alors cette réunion extraordinaire? Pourquoi cette fébrilité alors qu’il grimpe les marches de l’escalier? C’est que dans la capitale de vice, il existe encore quelques interdits. Sinon, quel ennui.

Il plisse les yeux et son nez en entrant dans l’atelier, dont l’odeur capiteuse et étrangère l’agresse. C’est que tu sens à peine tes mains cachées dans les poches de ton pantalon. Tes autres sens, devant le vide s’emballent. Une bouteille et une feuille froissée, tant d’invitations à s’asseoir, pourtant Temperance reste debout. Il n’est pas de ceux qui, tout de suite, se mettent à l’aise. Même dans son propre atelier, il ne lancerait pas sa veste au premier vent.

Le trésorier fait quelques pas, comme pour fuir la question anodine de leur hôte. De simples détails, voilà une drôle de façon d’en parler. Ces détails sont pour toi un pas de danse de plus sur les têtes des hydres endormies. Et pourtant, tu réponds vaguement, brossant des doigts le côté de la toile sur le chevalet.
« Bien sûr. Enfin, presque. »

Dans son langage, cela veut dire non. C’est pourquoi il tourne la tête avec le sourire qu’il offrirait aux actionnaires inquiets.
« Rien qui ne peut se régler ici. »

Dans son costume gris, Temperance sait bien se charger du menu détail, de la gestion ennuyante et anonyme. Oui, la date est choisie, la salle louée, meublée, nourrie. Tout cela, il sait le faire dans le secret ingrat. Cependant, il lui manque encore le plus innocent des détails: l’engouement. Il leur manque encore le clou du spectacle, ce qui fera venir les curieux.se.s et les nouveaux riches, ce qui leur fera cracher les billets dans l’insouciance.

Il ramène son regard à la toile blanche qu’il lâche sans en sentir la fibre.
« J’imagine que tu te souviens d’Inigo. »

Un autre engrenage secret, un autre tiroir dans le fond obscur d’un entrepôt mal éclairé. Celui que tu lui prêtes sans bonnes intentions.
code par drake.
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Inigo Salazar

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Inigo Salazar
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Lun 1 Fév - 19:40
Le Casse du siècle
ft. Tempérance & Elio



Ses chaussures tapotent sur l’asphalte à un rythme joyeux. Une envolée de quelques entrechats sur les passages piétons,
les talons qui tressautent aux feu tricolores

Il n’est pas de celleux qui font attendre et, pour celleux qu’il aime, il a la ponctualité d’une horloge trop remontée. C’est pourtant surprenant de voir Tempérance déjà arrivé.
Mais Inigo ne dit rien

Tu n’es pas de celleux qui font des commentaires non plus. Ah, si tu vois bien le tremblement irrité, tu gardes bien ta langue contre ton palais. Tu n’as au creux des lèvres que la sempiternelle salutation guillerette un : Salut boss ! toujours enjoué (une chanson douce que tu connais par coeur.)
Si tu vois le paquet bleu légèrement écrasé, tu ne dis rien non plus.
Bleu, rouge, doré tu as la science des paquets de cigarettes
mais tu ne sais toujours pas fumer.


Il se terre en silence dans l’ombre de Tempérance, à une distance respectable, s’amusant à marcher dans ses pas
Le costume gris, les chaussures grises
des pas comme des coups gris perdu sur le béton gris aussi.

Dans les comédies romantiques qu’il affectionne tant les ateliers d’artistes sont des endroits charmants.
Colorés, chaleureux, orné de toutes parts d’images et de peintures, de chiffons, peut être de larmes et d’espoirs écrasés entre un chevalet, une toile de lin tendue, un vieux cendrier…
C’est ici vide,
Une maison vidée après un décès
des fantômes de meubles (mais pas empoussiérés) drapés de blancheur.
La bouche entrouverte il goute
des restes de tabac teinté de térébenthine.  

A ton apostrophe tu sors de l’ombre de ce dos gris derrière lequel tu te terres (non pas par timidité, tu en apprécie simplement l’ombrage), tu gracies Elio d’un sourire qui fait se plisser tes yeux et d’un geste de la main. Tu te contentes de retourner faire le tour du propriétaire, en bonne fouine que tu es.

S’essayant par terre près de la table basse (il s’invite sans rien demander) Inigo laisse trainer ses doigts sur les feuilles noircies de crayon et d’encre
de rature en tous genre
de tant d’idée à peines formée.
Il imagine la caresses des feuilles à carreaux comme celle des billets verts sous ses doigts.
Pas la peine de s’attarder sur la logistique  dit-il, lorgnant avec envie sur une liste de potentiels invités, tant de gros poissons. Ce qu’il nous faut c’est un bel appât pour notre bel hameçon  et dans un geste de pantin il vient tirer le coin de sa joue ronde, dans la mimique de la carpe bien dépourvue qui mord dans le ver tendre
et l’acier vermoulu


 Aaah   Tu soupires en roulant des yeux, ta tête se laissant tomber entre tes deux mains  J’ai toujours rêvé de vous voir au travail Mr. Cavendish! 

Les mains aux joues et pris entre deux feux il égraine ses oeillades entre Tempérance et Elio. Il n’a pas la culture d’un professeur
ni la pugnacité d’un comptable envieux.
Il a simplement de bien basses morales, le gout de l’argent,
Et l’impression d’être aux jeux
aux joutes
au premier rang.



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Elio Cavendish

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Dim 7 Fév - 13:34

@Temp & Inigo


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Drôle de trio acculé dans cet atelier.
Chacun se trimballe avec une énergie différente, une mélancolie un poil astringente. Si tu n’étais pas habitué à socialiser, tu te laisserais adoucir par les mots prononcés. Un malaise au creux des reins, rien ne transparait entre tes boucles ébouriffées, tu souris simplement, calmement.
« Parfait. Je savais que je pouvais compter sur toi. »
Les commissures s’étirent tandis que les yeux se plissent, une invitation à ne pas découvrir tes dents. La confiance est un bien grand mot il n’y a cependant rien t’empêchant de l’utiliser à outrance, vide de sens.
Et tu te tournes vers Inigo, le saluant d’un mouvement de la tête, amusé par la présence curieuse.
« Un bel appât, hein ? »
Tu souffles entre tes lèvres gercées, pas vraiment concentré. Le plus jeune d’entre vous capte toute la lumière de la pièce, il a quelque chose de rafraichissant. De plus intéressant que vos deux costumes grisonnant d’adultes belligérants.
« Tu t’ennuierai à mourir si tu me voyais faire tu sais. »
Il n’y a rien de beau dans le processus créatif. Juste un ermite qui se parle à lui-même, qui va et vient entre la toile et le reste.
Tu tapotes ta cigarette, la cendre va sur le sol. Il y a de toute évidences des règles qui ne s’imposent pas à ce lieu.
Tu grattes ton crâne, tout sourire.
Tu ne devrais pas t’amuser autant.
« Quelque chose de rare… »
Tu penses à voix haute, parle à voix basse. Sans mettre le doigt dessus, tu effleures l’idée.
« Quelque chose qui flatte leur ego… »
Et sans vraiment trouver de réponses, tu t’adresses de nouveau aux deux compères.
« Si vous aviez les moyens de ces personnes, qu’est-ce que vous aimeriez acheter ? »

HRP — tim gros cervo


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Temperance Bland

Never sleeping always creeping
Temperance Bland
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Sam 13 Fév - 18:55
le casse du siècle
C’est bien un sourire que Temperance tente de produire sous les mots d’encouragement d’Elio, ça a pourtant tous les airs d’un tic nerveux, une expression à qui on n’a pas laissé le temps de naître. Entre les mots du professeurs, la pression qui sur tes seules épaules pèse bien lourd.

Personne ne semble voir ce court aveux de faiblesse, car bien vite Inigo commence son numéro. Fait-il ses manières parce que Temperance lui a demandé, ou parce qu’il le ressort devant tout le monde. La différence entre les deux t’inquiète. Il a raison cependant, peu importe le lieu, la couleur des chaises, s’ils n’ont pas de quoi attirer les plus naïves et grasses truites. C’est là que le cobra espérait pouvoir profiter une fois de plus de l’expertise de Cavendish, mais, lui non plus, n’a jamais mis sur pied une opération d’une telle ambition.

Alors qu’il couche ses pensées sur l’air vieilli de l’atelier, tu commences à en faire le tour, incapable de toi aussi te poser près de la table. Impossible de flotter lorsqu’on est fait de pierre, donc il faut nager, nager, nager.

Peu difficile pour lui de se mettre dans la peau des nouveaux-riches avides qui veulent épater la galerie. Comme elleux, il ne connaît rien de l’art et s’y intéresse peu. Le pouvoir, la réputation, le capital, ça il comprend mieux. Alors Temperance renchérit, sur les traces d’Elio, continuant sa marche en rond, creusant une piste dans la poussière.
« Quelque chose de totalement unique, d’inestimable. »

Ces gens-là ne veulent pas des pièces à regarder, iels n’ont cure des sentiments ou des réflexions. Ce qu’iels veulent, c’est pouvoir la montrer lors d’un cocktail, iels veulent être vu.e.s en train de l’acheter. Comment, alors, dans un marché saturé où tout se vend, trouver cette perle rare, ne serait-ce que pour en recopier l’éclat?

Temperance n’en a aucune idée, ce n’est pas sa part de leur marché. Lui n’a fait qu’amener la première étincelle folle et l’envie de tromper.
Il soupire, une impression d’avoir la tête pleine de gravier.

« Faites-moi peindre et dites que c’est l'œuvre d’un singe. Qu’est-ce que j’en sais. »

Non, un singe ça déjà été fait. Pourquoi pas une perruche, ou bien un rat? Tu repars te donner lentement le tournis, comme si tu cherchais quelque chose en ces murs, l’inspiration qui s’évapore plus tu la poursuis, les pensées qui se figent qui s’anxylosent, qui craquent sans grâce sous les jointures, l’argile durcie dans sa forme mauvaise. Un plan sur lequel tu n’as pas le plus complet des contrôles.
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Inigo Salazar

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Mar 16 Fév - 14:15
Le Casse du siècle
ft. Tempérance & Elio



La tension de Tempérance est une brise qu’il connait bien,
un va et viens qui fait les cents pas et soulève la poussière, une nervosité qui vient réchauffer l’air puis le battre de quelques gestes de bras
Un moulin plutôt qu’un Quichotte, mais un moulin au combat.

Tu connais cette histoire par coeur après tout, tu l’as lue souvent. Quixote est un des tiens, un hidalgo, un idéaliste, un amoureux de fantasmes et d’amoures extravagante qui finissent en coeur brisés.

Si Tempérance est un moulin, rigide et planté, battant inlassablement l’air de ses bras.
A Elio tu donnerais alors la beauté de Quichotte et la sagesse de Panza.

Et toi alors ? Ou es tu dans cela ? Tu te repais dans la place du personnage secondaire, de celui qui admire de loin et qu’on oublie facilement, c’est un rôle qui te plait puisqu’il est aux premières loges d’un combat (autant qu’une alliance pour le moins étrange) que tu ne peux que contempler.



Il n’a pas besoin de forcer son sourire, ni même de mentir (peut être les autres le croient-ils faux) mais Inigo n’a pas le temps pour ces sournoiseries, il cligne des yeux quitte Quichotte et ses champs de moulins

 Ohhh vous savez j’ai beaucoup de patience, j’aime regarder en silence … Enfin silence, petite pie tu n’y connais pas grand chose. Tu piailles, tu t’éplumes et t’époumones.

Tu ris comme un grelot quand Tempérance parle de singe, après tout tu ris de bon coeur en l’imaginant assis devant un chevalet (c’est une fixité qui lui va bien mal, lui qui est en perpétuel mouvement). Et bien que tu l’aimes plus que tout, que tu l’admires avec révérences, tu n’as aucun doute sur ses talents de peintre qui doivent être plus proche des tiens.
Un singe ferait mieux que vous


Oh non…. ahah. Ne le prenez pas mal Tempérance mais vous risquez de nous ruiner. Dit-il en se tournant vers Elio, levant les yeux aux ciels.Une moquerie qu’il se permet maintenant. Il n’aurait jamais osé cela quelques années auparavant, trop timide, trop plein de bons sentiments lui pourrissant le coeur.
C’est que Tempérance l’a changé, a donné un coupant là où il n’aurait jamais du en trouver (peut être s’y esquintera t’il les doigts ?)

Et il est bien pie pour l’attrait de ce qui brille, autant qu’il aime à tout coeur il a les mains avide. Pensant à quelques billets verts, quelques liasses entre les doigts, il croise les bras et lèves la tête vers le plafond comme un penseur, un philosophe qu’il n’est pas.
Il essaie de se convoquer une richesse, un gout pour l’art qu’il invente soudainement.
Le silence s’étire entre eux, perdus dans les idées qui s’égrainent.

Ah ceux qui ont de l’argent tu les connais biens, tu les côtoies souvent : essayant de leurs vendre tes babioles sans discernement. Tu l’utilises souvent cette technique, celle de l’inédit de l’inconnu. Après tout quelqu’un qui possède déjà tout ne supporte pas voir quelque chose qu’il n’a pas conquit. C’est une sorte d’avidité différente de la tienne, qui s’assoit sur déjà moult possession, l’envie de faire sienne toute chose vierge.

Je lance t-il après un moment Je pense qu’il faudrait les surprendre avec quelque chose qu’ils ne connaissent pas. Un artiste qui…hum… Un artiste perdu ou un jeune génie… Ah une toute première oeuvre que personne n’a. Quelque chose dont ils n’ont jamais entendu parler.

Il frotte ses tempes, et les mots se bousculent, après un instant il se dessine un sourire veule, un éclat mesquin dans l’oeil qu’on associerait aux lutins de contes, ceux entrainant les pauvres hères dans de folles danses.

Un tel artiste n’existe probablement pas alors…
Tu tu sais bien qu’ils comprendront
Il vous suffirait de l’inventer.




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Sam 20 Fév - 17:40

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Ça fuse pas vraiment dans cette retenue maladive. Les idées sont coincées au fond des gosiers et si tu as l’habitude de manigancer en grandes pompes, tu te retrouves dans l’aridité la plus totale.
Cigarette à la main, tu défigures les deux silhouettes cadencées qui portent chacune en elles leurs desseins. Des énergies contradictoires et pourtant complémentaires qui se fondent fraternellement.
L’affection n’est pas transcendante mais la confiance l’est.
Si tu ne saisis pas bien le lien qui les unie, tu en ressens toute sa complexité.
Sac de nœuds dans vos esprits véreux, tu lances des œillades curieuses aux regards qui t’ignorent.
L’affaire première est de trouver une idée, de faire valoir vos talents. Et c’est l’esprit qui te paraissait être le plus naïf qui dépose à vos pieds l’idée la plus apte à la métamorphose. Tu te redresses dans ton siège, spectateur de cette épiphanie.
Tes yeux rieurs encadrés par tes pattes d’oies, tu laisses un rire aérien s’échapper. De ceux qui s’esclaffent dans le souffle saccadé.
« Tempérance, vous avez avec vous l’élève le plus pertinent. Et le plus passionnant. »
Tu hoches la tête pour confirmer tes mots, te lèves presque d’un bond de ton siège affaissé.
Ça fait sens.
Ça excite les sens.
Ta main vient gratter ta peau rêche et tu tentes de te souvenir. Parmi tous les livres, toutes les existences vécues misérablement que l’on a pu te conter, qu’elles ont été celles t’ayant captivées ?
Car il est dorénavant de votre devoir de créer l’âme parfaite, celle qui fera tourner les têtes. Ta réflexion devient intense et debout, comme pris de quelques maux, tu restes pétrifié.
Chardin Oudry, Gaunguin. Les noms te traversent, te subjuguent, tu pèses les pour et les contre.
Rousseau, Caravage, Pissaro.
Et puis ça te frappe, tout simplement.
« Une femme. » Du bout des doigts, tu saisis ton paquet, remplace la cigarette ayant rendu l’âme par une nouvelle. « Si c’était une femme, ça changerait tout. » Sur ces paroles, tu t’éloignes au fond de l’atelier, là où les regards ne peuvent t’atteindre.
Tu farfouilles, déplace des objets.
Au bout de ces quelques secondes interminables, tu ressors comme victorieux, l’objet de ta convoitise entre les mains. Une nouvelle toile.
Tu la places de manière à ce que vous ayez tous les trois un point de vue sur celle-ci, t’éloignant.
Elio tu sens en toi milles idées, de quoi vous tenir éveillés. Mais tu ne désires pas monologuer inlassablement ni imposer à votre création un point de vue unique. Alors tu t’expliques avant d’aller plus loin. 
« Un homme parmi les autres, c’est une goutte d’eau. Une femme, c’est un événement. Leur curiosité sera piquée, celle de leurs épouses et filles aussi. Ça en parlera au dîner, à la machine à café. Daigner se montrer, venir à cette vente, ça sera pour eux l’occasion de s’acheter un peu de bon sens, une conscience voir un acte symbolique pour se faire bien voir. »
Et les sourcils haussés, tu les questionnes silencieusement du regard. La pupille à la recherche d’un hochement, peut-être même d’une œillade fuyante. Approbation comme négation, les deux te vont.
Car tu n’attends des deux compères seulement des additions pour construire votre nouveau mythe.

HRP — tim gros cervo


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Lun 1 Mar - 21:06
le casse du siècle
Il sourit par réflexe, un rictus involontaire au coin de la bouche. C’est que le rire d’Inigo est dangereusement contagieux. Un sourire éphémère qui se fige quand les yeux ne sont plus sur lui.
Tu regardes celui qui doit se faire ton assistant et qui en regarde un autre, qui aux oreilles de tous t’appelle par le prénom qui devrait être gardé entre tes murs. Qu’est-il arrivé aux
Boss aux Monsieur ? Qu’est-il arrivé à ce plan dont tu croyais tenir la bride, un carrosse que tu regardes démarrer à la traîne?

« Certes », il répond aux louanges d’Elio pour son protégé, comme s’il avait à les cautionner.

Elio crie aux eurekas que Temperance peine à comprendre.
On va te laisser derrière. C’est déjà commencé.

Il revient vers la table au centre de la pièce, abandonnant son errance pour venir remplir le vide laissé par le professeur, parti chercher le bout de son idée. Une femme? Il comprends certainement l’attrait, mais ne voit pas comment ils arriveraient à eux trois à trouver une peintre assez inconnue pour faire rêver les collectionneurs. Quelque chose semble lui échapper. Il regarde tour à tour le dos d’Elio et l’air d’Inigo, ne reconnaissant son doute dans aucun d’eux.

C’est un orgueil âcre qui t’empêche de poser la question. Il faudra faire semblant jusqu’à te convaincre, tu as l’habitude. Questionner sans avouer ton ignorance. Tu te creuses les méninges pour faire sens des échanges dont l’enthousiasme t’échappe. Comment tes deux comparses peuvent être si sûrs que vous trouverez cette perle rare?

« Vous voulez inventer une peintre, » lâche-t-il lorsque les fils se touchent finalement.

Il a un rire doux-amer en guise de feu vert avant de se saisir de la bouteille sur la table.
Voilà qui affole ton esprit comptable, c’est risqué, un peu fou, c’est juste ce qu’il vous faut. Temperance tente de rincer le doute d’une grande rasade de vin chaud.
« Pourquoi pas? Tant qu’à jouer les faussaires. »

La bouteille toujours en main, il finit par lui aussi s’asseoir aux côtés de son conspirateur. Le pied dans le carrosse, juste à temps. La beauté et l’art, il n’y connait pas grand-chose. Les mensonges, par exemple, c’est une autre histoire.

« Tragiquement morte dans la fleur de l’âge je présume? Tuberculose, cœur brisé… Syphillis? »

C’est qu’il faut du mystère et du drame en égales mesures. Personne n’achètera les gribouillis de gens heureux. Ses doigts se crispent sur le cou de la bouteille, comme sur un sceptre qu’on craint de se faire enlever.
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Inigo Salazar

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Mar 16 Mar - 17:33
Le Casse du siècle
ft. Tempérance & Elio




Il rayonne sous les compliments d’Elio comme un bout de miroir sous un projecteur.
rougit aussi, comme la peau qu’on laisse en pâture au soleil, accélérant le sang dans ses joues rondes
la lèvres inférieure entre les dents quand il regarde ses pieds (roulant sous l’attention dont il n’a pas l’habitude,
à laquelle il pourrait prendre gout)

Il n’a jamais eu les compliments des professeurs, nul part dans sa scolarité : élève moyen et ventre mou, peut être aurait-il fallu apprendre la cambriole pour le voir briller un peu ?

Ta main sur celle de Tempérance s’y pose autant pour le saluer que pour inconsciemment le détendre (tu connais bien tes effets), tu vois la tension dans les phalanges rigides qui s’accrochent au verre, mais tu ne peux cacher ton excitation :

 Ah !! 
D’un geste enfantin il vient secouer la main après cette addition
(Des gouttelettes carmin qui manqueraient de tacher leurs manches,
leurs gants blancs de criminels,
tant il les agitent dans leur bocal)

Inigo ne connait rien à l’art, ne s’en est jamais targué. Il songe qu’il en est de même pour Tempérance. Mais tous deux connaissent l’effet d’une bonne histoire tragique.

 Une européenne, ça fera exotique pour les gens d’ici. Une femme aux moeurs légères, une avant-gardiste mais bloquée dans un mauvais mariage 

Tu songe déjà à cette triste comédie, une amante ? Une femme peut être, voir plusieurs ? Peut être votre invention peint-elle pour se consoler ? Se morfondre ? Une peinture de névrose qui exultes les passions interdites et autres sentiments refoulés, quelques chose de triste et d’abstrait qu’on aimerait pouvoir décoder.

Inigo tu as la tête qui tourne tu trouves ça beau et triste
toi même tu pourrais pleurer.
tu as déjà l’oeil humide, alors qu’il est fermé.


 Décédée tragiquement avant de trouver la gloire Il se reprend, tapotant sa joue qui ne cesse de chauffer et de lui tourner la tête  : il faut se reprendre.   Une ou deux pièces c’est tout ce qu’il reste de son travail : une vraie exclusivité ! 

L’amour interdit et le péché c’est toujours racoleur.
La rareté l’est encore plus.

Tu sens la main de Tempérance qui à peine s’alanguit sous la tienne,et doucement tu viens dégripper ses doigts du tour de la bouteille.


 Ce qui compte …  Il boit une gorgée, de celle qui donne du courage. Qui brûle le fond de la gorge d’un gout après et tiède : le gout des mauvaises décisions.  Ce qui compte après tout, c’est l’histoire qu’iels raconteront aux invités dans leur salon une fois la peinture achetée !

Bouteille à la main il se lève d’un coup, et de quelques pas sautillants
de souliers noirs sur les taches de peintures,
il traverse la pièce jusqu’à Elio, arrivant au niveau de son épaule, près de la toile de lin encore vierge de leurs parjures


Et tu te tournes vers Tempérance la fièvre dans les joues, il te semble que déjà le vin te secoue les entrailles.
C’est peut être simplement l’appât du gain et la folle entreprise (tes doutes sont déjà lavés depuis longtemps, tu veux montrer au maitre que tu as bien appris mais tu ne peux t’empêcher de te tourner vers lui,
l’oeil luisant et cherchant une approbation quelque part sur son visage
un sourire
un rictus
un mouvement las du sourcil.
tu connais son langage.)


Inigo tend là bouteille à Elio : C’est ainsi  après tout qu’on scelle les contrats, on serre les mains, on offre des branches d’olivier
On partage le même alcool qui a tiédi, où tous ont posé leurs lèvres vilaines.
Sans se toucher on s’embrasse et on se jure dans cette entreprise une drôle de fidélité.




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Lun 29 Mar - 20:31

@Temp & Inigo


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C’est excitant de se raconter des histoires.
Ça commence enfant sous des draps blancs, la lampe torche entre les mains moites. Adolescents, on cherche à se faire peur, à suer à travers les rires coincés. Toi t’as jamais vraiment évolué, t’es resté bloqué à cet état de conteur, de balivernes qui font rêver.
Des papillons à l’estomac, tu ne sais pas contenir ta joie. L’avant goût d’un beau sonnet, d’un soupir à peine consumé. Et en écoutant tes compères, les traits se dessinent dans ton esprit.
Un teint diaphane, des sourcils broussailleux cachant un regard doux. Des cheveux difficiles à domptés, un air désapprobateur et mutin. Votre invention inexistante pourrait te faire chavirer.
« Syphillis, j’aime beaucoup ! »
À l’autre bout du couloir, ton exclamation résonne. Dans un tout autre contexte, ta remarque aurait été jugée de mauvais goût. Suite à ton esclaffe, tu hoches de la tête. Tu acquiesces au rythme des idées qui à la manière d’un cadavre exquis, vous dépeint les bases de votre grand coup.
Le sourire étiré, tu saisis délicatement la bouteille des mains d’Inigo. Si la rosée au bout des joues se reflète dans tes iris survoltées, tu ne relèves pourtant pas l’information qu’elles transportent.
« C’est bien dit Inigo. On est seulement là pour mettre en forme, ils réécriront de tout façon l’histoire à leur manière. »
Avec leurs égo étriqués à l’image de leur porte monnaie, ils mettront d’eux dans leur verve sans même s’en rendre compte. La peinture deviendra miroir.
Tu te serres un verre, bois une gorgée.
Un soupir de contentement.
Tu reviens à leurs côtés, t’assis dans le fauteuil à l’assise creusée. Entre tes mains, une feuille blanche où tu gribouilles de ton écriture illisible les idées qui ont fusées. Ne pas les perdre ni les oublier, elles seront nécessaires à la création des œuvres.
« Je propose pour les deux tableaux un portrait ainsi qu’une nature morte. »
Sur le premier planera l’identité d’une jeune femme charmante. On décuplera celui-ci sur la relation qu’elles pouvaient entretenir, l’ambiguïté avec laquelle elles se sont peut-être aimées. La seconde sera le réceptacle de nombreuses métaphores. Le banal deviendra grandiose grâce aux explications alambiquées.
« Qu’est-ce que vous en pensez ? Je sais que vous êtes pas très sensible à tout ça Temperance, mais votre avis m’importe quand même. De même pour toi Inigo. »
La sagesse, la fraîcheur. Deux drôles de personnalités se complémentant. Tu saurais pas mettre le doigt sur le sentiment que leur relation t’inspires. Ça t’échappe en réalité.
Cigarette entre les lèvres, tu envoies ton paquet d’une pichenette glisser sur le bois vernis jusqu’à Temperance. Ton paquet est sien s’il le désire.
Nouvelle gorgée.
« J’ai besoin d’une date butoir pour la réalisation des tableaux. Il faut que la peinture à huile ait le temps de sécher. »
Et si le temps est humide, vous êtes bons pour au moins quarante-huit heures supplémentaires. C’est le genre de détails techniques que tu ne verbalises pas.
Personne n’achètera de la peinture fraîche contrairement à la chaire.

HRP — tim gros cervo


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Temperance Bland

Never sleeping always creeping
Temperance Bland
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Mer 31 Mar - 20:33
le casse du siècle
Elio clame à voix haute son amour du mal français, au risque d’être atrocement mal cité et la bouche de Temperance se tord à réprimer un sourire amusé. C’est une pudeur que ne partage pas Inigo qui se saisit de ta main comme l’accessoire de son emballement, pressé d’ajouter son grain de sel à la discussion. Temperance l’écoute peu, trop conscient du dos de sa main qui avidement bombe pour se plaquer à la paume, un réflexe pavlovien fâcheux. Il ferme les yeux le temps d’une inspiration, le temps d’une infime éternité. Il n’y a pas de cachet, de rail ou d’injection qui puisse rivaliser avec l’immédiateté de l’effet; tu le comprends encore bien mal, seul à ne pas remarquer ton irritabilité croissante entre chaque dose.

Il émerge de lui-même l’iris presque noir mais moins fuyant, la bouche pâteuse et les doigts plein de fourmis. Il cligne des yeux une fois ou quatre, comme pour réaligner ses lentilles, se rabroue d’un court frisson, espérant n’avoir manqué que des bribes de leur fameux plan.

Tes doigts autour de la bouteille gardent lassement leur prise sur le verre, mais n’offrent aucune résistance lorsqu’on vient les déloger, une manoeuvre familière qui t’étonne doucement chaque fois. Ta main tressaille une dernière fois autour du vide avant de venir quelque peu délier la cravate autour de ton cou. Sa gorge ainsi libérée, Temperance suit Inigo du regard alors qu’il sautille vers leur complice. Peu importe ce qui a été dit, Elio semble ravi, lui qui scelle leur contrat au vin. C’est moins barbare que de se trancher les paumes.

Inigo lui lance alors un regard si innocemment affamé. Tu caches ton sourire naissant derrière le poing de cette main sur laquelle tu sens encore la sienne. Il ne faudrait pas qu’Elio capte ce qui ne lui est pas destiné, il ne faudrait pas qu’Inigo prenne trop goût au vin.

Le temps que leur artiste le rejoigne, Temperance s’est bien repris, son col défait comme seul témoin de son incartade. Il hoche la tête au rythme des mots du professeur, tout cela lui parait très bien très beau. Quand on lui demande son avis, il est trop pris de court pour empêcher de censurer sa pensée.

« Il faudrait injecter du mystère dans le portrait. Un regard,  l’ombre d’un sourire énigmatique », renchérit-il avec une verve qu’on lui connaît mal, mimant de manière exagérée l’expression des chérubins aux yeux qui roulent vers les cieux.

Caché derrière sa moquerie, il se permet un peu de fantaisie avant de revenir au plancher des vaches, attiré par la perspective d’une cigarette gratuite.  Il se saisit du paquet sans se faire prier, glisse une qui sent bien bon comparée à son médiocre paquet écrasé. Dans la première bouffée, l’odeur de quelque chose d’affriolant, à faire tourner la tête à un moins prudent. Heureusement, il peut toujours s’accrocher aux chiffres, aux délais, aux contraintes logistiques pour ne pas se laisser emporter. Il n’a pas en tête les heures de séchages lorsqu’on lui demande un échéancier, non, il pense aux réservations, aux contrats, au moment parfait pour faire mousser les intérêts cupides.

« Un mois », souffle-t-il avec la fumée « Tu penses y arriver? »

C’est serré, mais dans cette ville les nouvelles vont vite. Il faut se saisir de la courte attention de ses insatiables habitants avant que l’odeur d’une nouvelle carcasse les attire. Temperance les veut l’écume à la bouche lorsqu’iels seront assis.e.s à l’enchère.

« Si tu as besoin d’une autre paire de bras, Inigo sera ravi de t’assister. »

Il dit cela sans consulter le principal intéressé, à ce point confiant en sa loyauté. Où il s’est assis le dos bien droit, voilà maintenant qu’il replie le genou pour poser nonchalamment son bras dessus, les pupilles dilatées qui dansent entre les lettres brouillonnes sur le papier, gribouillis sur lesquels reposent toute l’affaire.

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Inigo Salazar

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Ven 16 Avr - 18:09
Le Casse du siècle
ft. Tempérance & Elio




Tu aimes l’odeur du tabac
Mais tu n’aimes pas fumer (tu fumes seulement pour copier)

Tu t’alanguis dans la tabagie et tu fumes par procuration,
dans la paresse de tes poumons,
celle qui inspire à grandes volées l’air des autres (c’est celui là que tu veux respirer, celui qui a déjà foulé des lèvres qui ne sont pas à toi)
Tu regardes Elio et Tempérance (tu as les joues rouges, brulante et enfiévrées) et tu prends une respiration profonde qui a le gout de leur fumée.

Tu as l’oeil trouble et la tête - le coeur- retourné quand tu observes les taches de peintures à tes pieds. contre le noir de tes souliers le bleu et le jeune se mélange dans un vert peu gracieux, tu ne reconnais pas cette teinte inventée au hasard dans cet amas de taches mal lavées.


Il se fait petite brise trop chaudes entre deux ciels trop froids
on ne tardera pas a entendre tonner l’orage.

 Oh ! Je vous aiderais avec plaisir je hum….  Il n’a jamais fait ça après tout,

Ce que Tempérance dit, il le fait.
Sans plus de discussions, tu sais que ses desseins sont aussi les tiens, qu’il faut suivre les voix, les ordres raides
CAR APRÈS TOUT IL SAIT CE QUI EST LE MIEUX POUR TOI CAR PAPA T’AVAIS TOUJOURS DIS DE GARDER LE DOS DROIT QUAND TU ECOUTES TON CHEF, QU’ICI ON NE MOUFTE PAS, ON N’INTERJECTE PAS
QU’ON NE DIT PAS MOT ET QU’ON COURBE LE DOS C’EST L’ORDRE C’EST AINSI C’EST COMME ÇA.
pas de place pour les fortes tête.


 Je hum…  peux sécher les peintures ? Avec un sèche cheveux ?  tu ne sais pas comment ça, marche, après tout tu te doutes que ça ne doit pas être bien sorcier.  Je suis patient ne vous inquiétez pas. 

Ce que Tempérance dit tu le fais et,

Oh, tu trouves que la mollesse lui va bien aux joues,
que le caractère défait (dont tu es le faiseur) apporte une douceur là ou il avait pensé pouvoir tout effacer.
Tes mains tisons ardents peuvent bien faire fondre celles des hommes aux mains de fer.
Tu jubiles, tu fais bien.
C’EST TON POUVOIR, LE TIENS ! LE TIENS ! QUE DE COURBER ET LES COEURS ET LES OS,
DE FAIRE VIBRER LES PEAUX
SOUS LE PASSAGE DE TES DOIGTS SALES.
LA BITURE DANS TON SANG ; LES IVRESSES MALADES



Enfin, il s’approche de la table et reprend dans le creux de son buste une grand inspiration qui vient enfermer de nouvelles volutes de fumées. Ses souliers claquent a nouveau sur le parquet, évitant les taches de peintures qu’il ne faut pas toucher (sous peine de quoi ? Il ne sait pas, mais c’est la toute la candeur des jeux d’enfants qu’on s’invente quelques fois).
Il creuse des tranchées de pensées en vrac dans ce ballet enjoué de cents pas, frottant son menton comme un philosophe soliloquant,

 ah ! 
soudain eureka Inigo s’approche d’Elio bien assis dans son trône, pose sa main sur son poignet dans son empressement. C’est qu’inconsciemment son petit cirque de porte à porte lui a donner des tics bien vilains : s’il touche quand il parle, on ne l’écoute que mieux, on n’écoute que lui.

Tu vas te rassoir au bout de la table, le dos bien droit, bien droit, bien droit, le port de tête bien élancé, comme quand tu dansais
tu retiens tes pieds qui ont envie de frapper au sol, et tu te contentes d’apporter tes mains à tes joues rougies, sous tes yeux qui papillonnent
Tu fais la moue des dames que tu vois à la télé, la moue des muses  


 Ou si vous avez besoin je peux toujours poser. 






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Jeu 29 Avr - 18:35

@Temp & Inigo


You look down, they know you're lying and up, they know you don't know the truth. Don't use seven words when four will do.

La tête est penchée sur le côté, le pied vient remuer le vide brassé. Dans la fumée se dessinent vos plans, les discussions écourtées. La dat butoir est lancée et sans avoir à le regarder, tu hoches la tête.
Tout est faisable, le contraire serait un mensonge.
Il y a entre vos mains veineuses les possibilités.
« J’ai pas le choix de toute façon. »
Comme si tu étais forcé, faussement. Un aveugle dans la pièce saurait lire ton sourire, celui d’un enfant qui refuse de se coucher car il a de grands projets qui le tienne éveillé. Des élucubrations à rendre réalités. Ton regard se porte sur Inigo à ses mots.
Durant un instant, t’es surpris.
Dans cette gratuité nouvelle réside des interrogations que tu ne verbaliseras pas, que tu garderas pour toi. Car à ce moment-là, tu te refuses à questionner. Rêvasser te convient davantage.
Et ton attention se tourne pleinement vers le concerné, un large sourire amusé.
« T’inquiètes pas pour ça, tu auras de quoi faire. »
Trop stimulé, trop amusé.
Tu ne remarques pas la douce anormalité qui secoue les pupilles de ton voisin. Car toi tu te complais aisément dans le chaos calfeutré.
L’instantanéité du geste, cette main autour de ton poignet, ne te fais pas réagir. Car tu es préoccupé à rire des moues et poses entrelacées du jeune homme.
Pernicieusement, totalement.
Ça s’immisce dans ton sang.
« Je doute pas une seconde que tu seras un modèle de qualité. »
Le palpitant se défend, refuse la dose inoculée. Dans tes réflexes bêtes, automatisés, une nouvelle cigarette est allumée. Comme un remède à cette soudaine montée, tu la tiens entre tes dents.
Assis sur un sable mouvant, les pensées se meurent tendrement. Elles crépitent derrière ta vision déconnectée, laissent place à un vide mérité.  
« Je suppose qu’à force de toujours vous voir ensemble, j’ai jamais posé la question. »
Une gorgée supplémentaire de vin tiédi, la fumée s’étiole sous tes cils apaisés. Il y a de ces évidences grossières qu’on ose plus relever, qui sont intégrées. Qui n’ont pas de sens.
Mais qui sous le regard, ce troisième œil bateleur, prend des définitions, des formes immuables.
Et toi, tu t’es trop habitué à les voir.
Ensemble, l’un qui marche dans les traces de l’autre, gaiement.
« Comment s’est formé un tel duo ? »
Et comme un dernier soupir, un effort ultime, tu poses ta nuque contre le velours âgé du siège détendu.

HRP — tim gros cervo


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Temperance Bland

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Ven 30 Avr - 19:05
le casse du siècle
Pourquoi offrir Inigo comme on propose de prêter un outil, une chose qui n’a pas la volonté de vouloir aider? Parce qu’il veut garder un œil loyal sur leur artiste en résidence en son absence.
Parce que tu veux montrer que tu as encore ce pouvoir. Que malgré les mains amollies et les cols affaissés c’est toujours toi qui commande. Tu veux rappeler à Elio que c’est avec toi qu’il traite. Tu veux rappeler à Inigo que tu as encore toute ta tête.

Tu veux te faire bon prince, mais n’es-tu pas
une petite chose jalouse et avare
qui déteste partager?

Alors tu hisses tes coudes sur le siège que tu n’utilises pas derrière toi, bien vite ta tête vient trôner au milieu, un regard ennuyé vers le plafond, de quoi faire taire les angoisses enfantines, la peur de jouer à trois.


De toute façon, il en connaît si peu sur la peinture qu’il n’a pas la curiosité d’écouter ce qui se trame. Inigo peut bien souffler sur l’aquarelle ou poser, tant qu’il n’oublie pas d’ouvrir grand les yeux et les oreilles quand il le faut,
Tant qu’il n’oublie pas à qui il faudra raconter une fois la journée terminée.

Le cobra regarde les petits nuages âcres qui s’envolent de sa bouche au plafond et le confort familier qu’ils sauront toujours amener à ses tristesses stupides,
des mélancolies passagères qui se creusent après qu’Inigo ait posé ses petites pinces collantes de vieux fruits doucereux
Peut-être que les requins meurent vraiment quand on les empêche de nager?

Heureusement, la voix d’un co-conspirateur le tire des dangers de philosopher sur sa propre petitesse. Moins heureux, le sujet de l’interrogation sur ses lèvres souriantes. Temperance redresse la tête au cou cassé sur la chaise, autant qu’il redresse un sourcil prudent. C’est qu’il n’aime pas où décide d’aller gratter Elio.

Moins il en dira, moins le professeur aura de quoi se méfier.
Ce n’est pas la bonne vieille pudeur qui te fait pincer les lèvres, ça non.

Mais il faut bien que tu te saisisses de la parole avant qu’Inigo se fonde en mièvreries qui trahirait des choses que tu ne lui as même pas dites, qui trahirait une faiblesse grande comme le monde, délicieuse à tordre et exploiter.


« Ça va t’ennuyer. »

Pas d’hésitation polie, juste la certitude de n’avoir rien d’intéressant à partager avec un collègue bandit.

« Inigo a sonné chez moi pour me vendre… Ah. Je ne sais plus. »

Ce qu’il y avait dans la mallette ne l’avait pas autant intéressé que le potentiel derrière les joues rosies. Voilà l’occasion parfaite de recentrer les esprits de tout le monde sur l’essentiel.

« Il pourrait vendre de l’eau à un poisson. Parfait pour les enchères, pas vrai, Inigo? »

Le poids de toutes tes attentes dans un simple prénom soufflé sans plus de manières. Tout le monde s’amuse, mais toi, tu connais encore ce qui vous attend si vous vous faites prendre.

Il se redresse enfin de sa chaise vide, se demandant s’il ne ferait pas mieux d’y asseoir ses fesses plates qui offrent peu de confort. Mais déjà plus de confort que la tournure sentimentale de cette conversation dont il ne sait sortir sans attirer plus de curiosité mal placée de la part de son associé.

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Inigo Salazar
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Dim 2 Mai - 23:52
Le Casse du siècle
ft. Tempérance & Elio




Ils sont beaux tous débraillés, tous coulants sous tes mains. Les choses défaites par l’orage, et tes doigts pleins de vent d’été
(celui qui fait gronder les nuages.)

Ah ! Tu aimes voir les hommes dans ce désordre tépide, cette maladie qu’ils ne comprennent pas et qui les afflige
l’alanguissement certain des chairs et cette
envie de prendre l’air
de dégrafer cols et cravates bien trop sérieuses, et battre les sourires indolents et torpides
qui se dessinent à leur joue
en parure, en bijoux

Tu connais l’avachissement à peine avoué de Tempérance (toujours plus buté qu’il ne faut, il t’en a fallu du temps pour qu’il s’abandonne) c’est une chose que tu pourrais regarder tous les jours. Mais tu prends un malin plaisir dans la nouveauté et dans la beauté de l’oeil qui se voile d’Elio et sa gorge languide contre le bord du fauteuil.

Toi tu n’as que la fièvre aux joues, tu te lécherais les doigts presque dans ce malin plaisir, ce malin pouvoir que tu as :
Tu aimes les voir lutter pour garder le dos raide,
et caches bien tes postures de nones visités.


Mais Tempérance le rappelle à l’ordre, tire sur une laisse parfaitement bien implantée : tu te laisse trop aller, nigaud. Voilà qu’il sursaute, l’imbécile, perdu dans ses pensées comme les rêveur se perdent aux opioïdes.

 Ah ! oui.  au compliment tu rougis c’est vrai que tu vendrais n’importe quoi à n’importe qui, d’aucun dirait que c’est ta face avenante
ou tes manières savantes
Mais toi tu sais, tu le sais dans le bout de tes doigts engourdis.
 On dit que c’est le charme du sud. 

Mais, fini le quart d’heure de jeu et tu ne voudrais pas être la cause des échecs de Temperance.
Loin de là, tu lui prêterais et tes mains et tes joues rondes
pour lui assurer ce succès qu’il mérite.
Tu donnerais tout.
Et si d’aventure, Elio et lui sont couronnés de quelques lauriers clinquant tu feras en sorte de te tenir
sagement
sous ce piédestal, pour y récolter les fleurs fanées,
les feuilles mortes du succès.


 Mais….  Ses mains glissent sur le bois de la table et il sent aussi bien le grain du bois que le poids des regards sur lui. Fais attention à tes mots Inigo, tu ne voudrais pas que Tempérance te boude car tu as fait fuir Elio  On peut dire que j’ai eu des bons professeurs.  Dit-il vaguement un sourire au lèvres, c’est que Tempérance lui a bien appris.

Et ses mains s'agrippent, toutes moites, il les portes à son coeur les doigts emmêlés dans cette posture de prière aux joue rosées. Inigo se tortille sur son séant comme un petit asticot que l’on tire de sa pomme, puis reprenant son sérieux un instant (car c’est après tout ce qu’on lui demande de faire) voilà qu’il déblatère :

 Et pour la vente ? Comment devrions nous procéder ? 






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