au milieu de la luxure et des gigantesques baies vitrées donnant sur la ville à nos pieds, yeux fermés, je constate :

Je suis une abrutie, Allary.

sans préambule autre que le silence nous entourant jusque là, dans nos serviettes, nous prélassant en profitant du spa ; courtoisie d’un de mes clients qui m’a offert deux tickets et évidemment que je t’ai invité
car j’en ai gros sur le cœur et personne à qui le confier  

je suis paumée.
en toute simplicité.

et je ne sais pas par où commencer — Ezra est revenue dans ma vie et a chamboulé tout ce que j’ai peiné à bâtir, un semblant de stabilité dans mes amourettes, il m’aura fallu trois ans pour cicatriser la plaie
(encore que s’en écoule de la putréfaction,
une approche toxique des relations)
et en un jour, j’ai senti tout s’effondrer ;

Agon m’a missionné pour enquêter sur ton frère, ton frère comme tu m’en as parlé toute fière et je sais combien tu serais blessée si je le vendais, comme j’ai toujours fait avec mes clients ; tu m’en voudrais, assurément — et Hyppolite, et Midas, et tant de choses qu’elles restent toutes coincées au fond de ma gorge
par où commencer ?

Je sors avec un mec. Mais pas vraiment.
par le plus dérisoire, une histoire à dormir debout, oh, tu vas en rire je crois, Allary
quand tu sauras pour Thomas.
Je l’ai... Un peu menacé pour qu’il sorte avec moi ? Ca fait de moi une connasse, non ? J’ai merdé, tu penses pas ? Sérieusement, Allary, j’ai forcé quelqu’un à sortir avec moi.
et le reste de mes histoires attendra,
d’autant qu’on m’a parlé de bombes, de morts, d’Agon,

on m’a parlé de toi.