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Zéphyr Spike

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Let's cause a little trouble
Zéphyr Spike
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Lun 12 Juil - 2:26
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contre la montre
juillet // gretel

Ce n'était pas prévu - le retour à l'hôpital si vite quitté pourtant déjà revenu ; les lieux que l'ont connaissait maintenant comme si cela ne faisait pas un mois mais une éternité qu'on s'y était égaré - et puis très vite, elle avait été devant toi, drapée de professionnalisme et du visage figé, toujours aussi insensible à ta fausse innocence, à ce brin de nonchalance - et tu n'avais rien remarqué.

Rien remarqué, rien noté, rien décelé, qui ferait de cette journée, une journée qu'on ne pourrait oublier - Gretel à qui ont faisait confiance, confiance aveugle de surcroît, avait guidé le corps pour une future injection ; rien qui n'aurait pu faire baisser la garde - après tout, c'était elle qui avait redonné vie, reconstruit un corps, un cœur, pour permettre aujourd'hui de respirer comme le plus commun des hommes.

Là, allongé - normalement assis mais pourquoi pas après tout on a seulement écouté ce qu'elle disait - tu la contemplais dans cette pièce singulière, avec ce sourire qui ne te quittait pas et qui ne l'atteignait pas - jamais.

Vous me promettez que c'est la dernière fois ?



Oh, Gretel - Pourquoi ?




Dernière édition par Zéphyr Spike le Mer 28 Juil - 12:18, édité 1 fois
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Gretel Schwarzenberg

Never sleeping always creeping
Gretel Schwarzenberg
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Mar 13 Juil - 12:46



doux amer
ft Zéphyr
Mains gantées dans les poches de sa blouse blanche, elle caresse machinalement les petits flacons de verre dissimulés. Son coeur bat un peu plus fort que d’habitude. Mais elle ne reculera pas.

Elle entre en poussant la porte, qu’elle referme derrière elle ; il n’y a pas de verrou à l’intérieur, seulement la possibilité de fermer à clé de l’extérieur, ce qu’elle compte faire, après.

« Bonjour, monsieur Spike. » Lâche-t-elle sans sourire, dévisageant le jeune homme, déjà assis sur le lit. Tout chez lui, son regard, sa posture, son apparent détachement, lui rappelle à quel point il a confiance en elle. Pauvre petit oiseau blessé qui se blottit contre les écailles froides.

Sans ajouter de banalités fades, elle l’ausculte, rapidement, comme à chaque fois. Ce n’est pas son travail, normalement, et puis il pourrait voir un médecin en dehors de l’hôpital. Mais depuis leur première rencontre, elle s’était arrangée pour le prendre de temps à autre en consultation.

« Je vois que tout va bien. Rien d’anormal à me signaler aujourd’hui ? »
Demande-t-elle, tout en saisissant sur la table de chevet le carnet de santé qu’elle lui avait donné, lors de leur première consultation de ce genre. Elle ne tremble pas.

« Il nous reste un vaccin à réaliser, pour que vous soyez à jour. »
Elle extirpe de sa poche gauche le premier flacon, qui ressemble à un banal flacon d’hôpital.

« Vous pouvez vous assoir ou vous allonger, comme vous le souhaitez. Je vous garderais en observation quelques minutes après. » Continue-t-elle, rassurante. Un léger sourire, qui se veut aussi rassurant que ses mots, se dessine sur ses lèvres d’ordinaires placides.

Précise dans ses gestes, elle enfonce la pointe de la seringue vierge dans le flacon, le vide presqu’entièrement, avant de piquer le bras gauche du jeune homme allongé.

« Je vous promets que vous n’aurez pas d’autres vaccins à faire avant un petit bout de temps. »
Elle parle si doucement qu’on aurait pu croire entendre un murmure ; et sur son visage impassible, le sourire reste figé.



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Zéphyr Spike
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Mar 13 Juil - 20:35
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juillet // gretel

Ah. À croire qu'il t'était trop demandé de vivre. À croire que le monde entier s'était réunit pour écourter ton existence - Zéphyr, qu'as-tu fais pour attirer les foudres des vivants ? La vie, elle, semblait avoir eu pitié, en t'offrant un pouvoir qui permettait de l'éviter : La Mort, la Grande Dame qui, tapie dans l'ombre, tremblait d'impatience depuis ta venue au monde. Tragique. Pathétique. Zéphyr né dans les caniveaux, voué à mourir trop tôt, le corps certainement abandonné sur l'humidité des pavées - avide pourtant de la lumière du jour et de ce que le destin avait à lui proposer ; il pourrait.

Il pourrait, tout simplement
se laisser bercer, accepter, s'abandonner dans les bras de La Femme Au Sourire Figé.

Il pourrait,
se défaire de tout, des souvenirs, d'une identité falsifiée pour se permettre d'exister - se défaire des responsabilités, des conséquences - mais il ne peut pas.

Parce que Zéphyr ne s'appartient pas.
Zéphyr appartient à Théa.

Aux allures d'humain, tu pourrais tromper - Zéphyr - car ta définition serait d'objet inanimé. Qui es-tu, même, pour te croire détenteur de ta propre vie - alors, de ta propre mort ? Allons, Zéphyr. Tu n'es bon qu'à ça, à être utilisé par celui que tu hais - c'est ta seule qualité, la seule vérité que tu dépeints aujourd'hui - ta seule essence ! Alors non, Zéphyr ne peut pas mourir. Pas aujourd'hui. Parce qu'il n'en a pas le droit - l'aura-t-il seulement un jour ?

Triste, garçon ; n'as-tu aucune pitié, Gretel ?
Tu fais bien.

Car lui, n'en aura pas non plus.

Au moment même où ses lèvres se taisent - peut-être as-tu su. Le corps automatisé par l'instinct de survit, par ce besoin, cet empressement, cette urgence du moment - tu tentes vainement de te redresser ; mais la vue, elle, se trouble, le bras amorphe, semble engourdit : à peine capable de se bouger - semble-t-il se paralyser ? La pièce tangue, tourne - il y a quelque chose qui ne va pas ; mais c'est elle, elle et seulement elle, qui se trouve être plus révélatrice que les symptômes eux-mêmes ; Gretel, tu sais, des gens comme toi - on en a vu des tas.

... Qu'est-ce... Qu'est-ce que vous m'avez fait... ? grogne, hargneux, le chien enragé - aux adieux des lèvres souriantes, des voix douces, d'une amitié apparente  ; qu'il avait cru, pourtant - lui, Zéphyr, ce bon à rien, trop abruti par le genre humain.



maudit serpent !


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Gretel Schwarzenberg

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Gretel Schwarzenberg
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Mar 13 Juil - 22:53



doux amer
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Elle retire l’aiguille de la chair, et laisse tomber la seringue sur la table. Puis doucement, elle enlève le gant de sa main gauche, et pose son doigt sur le point ensanglanté, d’où est entré le venin ; parce que c’est bien du venin de crotale qu’elle vient d’administrer au pauvre Zéphyr.

« Voilà, ne vous inquiétez pas, la douleur est une réaction parfaitement normale, après ce que je viens de vous injecter. »
Elle a la décence de ne pas vraiment lui mentir. Du bout de l’index, dont la surface est suffisante pour recouvrir la petite plaie, elle active son pouvoir, et la fait cicatriser presque instantanément. Dans un réflexe inattendu, Zéphyr pourrait avoir l’idée de presser son bras pour peut-être extraire un peu de venin. Déjà la peau se tend, se violace en une boursouflure disgracieuse. Elle sourit encore, à peine.

« Ne vous êtes vous jamais demandé si la confiance que vous placiez en autrui ne vous perdrait pas un jour ? »
Lâche-t-elle finalement, en appuyant d’une main sur l’épaule de Zéphyr, comme pour le maintenir en place.

« Ou bien peut-être, votre incapacité à garder votre allégeance envers les cobras ? »
Continue-t-elle, en plantant ses yeux cruels dans ceux de sa victime. Elle a le coeur qui bat un peu plus fort, à moitié révulsé par ce qu’elle est en train de faire, résigné, parce que c’est ce qu’elle doit faire. Ou qu’elle croit devoir faire.

« C’est peut-être de ma faute après tout, j’aurais peut-être du vous prendre sous mon aile dès notre première rencontre. »
Elle regarde sa montre ; déjà trois minutes. Mais ce n’est pas encore assez.

« Vous vous sentez certainement lourd. Votre bras doit être complètement paralysé, et ce sera bientôt le cas du reste de votre corps. » quatre minutes. « Si vous vous énervez, votre respiration va s’emballer et vous allez vous étouffer. »
Elle hésite, puis finalement extirpe de sa poche droite le second flacon. Il ne servira sans doute pas ; mais c’est la règle qu’elle s’est fixé.

« Dans vos veines coule du venin de serpent, particulièrement puissant. Peut-être qu’il vous tuera, parce que c’est ce que méritent les traîtres. Peut-être qu’il vous paralysera, à vie, mais je ne sais pas si cela est plus souhaitable. »
Elle glisse dans la main de Zéphyr le flacon d’anti-venin, concocté par ses soins. Elle se sent toujours moins cruelle, quand elle laisse cette chance illusoire.

Désormais redressée, elle l’observe se débattre vainement contre la paralysie qui gagne du terrain. Ses crochets se sont refermés sur la gorge frêle de cet oiseau malheureux, sans qu’elle ne réussisse à éprouver aucune sorte de plaisir, excepté celui du devoir accompli.



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Mer 14 Juil - 0:36
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juillet // gretel

Allégeance ! Ose-t-elle ! Qu'une chair humaine, du bétail, un animal, pour des serpents affamés en manque de cuisses, de bras, d'os, de sang, de chair à dépecer, dévorer, arracher - Zéphyr n'avait prêté aucune allégeance, il n'était vu que comme un repas - de ceux qu'on gave, qu'on piétine, qu'on broie. Pour n'en faire qu'une masse informe agonisante ; abruti, apeuré et seul au monde.

Il n'avait jamais appartenu aux Cobras.
Jamais, jamais. Jamais.
Car encore une fois,
encore une fois, encore une fois,

encore une fois
il appartenait à Théa.

Et le Diable en apparat débite ses explications - de ce professionnalisme à toute épreuve, à l'aisance et l'habitude glaçante ; serpent vengeur siffle à l'oreille ses ignominies, susurre à quel point il se sentait trahi - et Zéphyr, Oh ! Oh... Zéphyr, qui contemple l'artiste sous son œuvre, se perd dans ses paroles, ses mots qu'elles assemblent pour des semblants de phrase, alors que déjà, ton corps semble déjà ne plus te répondre.

Salope... ! essouffle les dents serrées, contractées par une douleur nouvelle - très vite, trop vite, les paupières s'abaissent, se concentrent, tentent, vainement tout d'abord, perdu dans le sifflement continue, le retour en arrière : cet amoncellement de chiffres, de nombres, de calcul sans queue ni tête qui défilent dans ta tête et qui permettent cette torsion du temps - mais ça fait mal ! Ça fait mal, ça fait mal, ça réponds plus, peut-être, tu vas mourir, peut-être, mais tu continues, peut-être -

- et la respiration se bloque, le regard aveugle, mâchoire contractée ; tu sens autour de toi que la voix s'inverse, que les gestes aussi et si la douleur physique s'allège, c'est le mal de tête qui vient à présent tenir compagnie.

5 minutes et pas une de plus - l'état ne le permettait pas.


Retour au point de l'allégeance - les cils libérèrent à nouveau la vue - le poison déjà dans le sang, mais le corps, enfin répond : brusquement, il se redresse, conscient déjà de l'antidote dans sa poche droite - Zéphyr n'a aucune imprudence à se jeter sur elle, d'un coup de coude en direction de son visage, pour lui faire mal ou assez pour la surprendre - inévitablement, les corps, eux, en tombent, faisant dans votre chute, glisser des ustensiles inutiles qui clinquèrent dans un son macabre et désagréable.

Saleté de Cobra ! s'essouffle les poumons, les doigts moites qui dans l'élan récupérèrent l'antidote, pour, sans aucune seconde d'hésitation, se le planter dans le bras sous une violence inouïe ; bras qui souffre déjà, à l'état terrible, aux boursoufflures affreuses et -



merde - tu manques de temps déjà.


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Gretel Schwarzenberg
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Mer 14 Juil - 11:42



doux amer
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Elle est comme figée, attendant impassible que les yeux de Zéphyr cessent de s’agiter. Qu’il s’immobilise complètement. Elle pose sa main droite sur son coeur, qui bat si fort. Sa respiration se calme, doucement. Pourquoi est-ce si facile, et si douloureux à la fois ?
Elle n’a pas envie de pleurer, ni ne ressent le moindre regret tourbillonner en elle. Il n’y a plus que du vide.
Elle inspire, tourne les talons. Elle va fermer à clé la chambre, et reviendra plus tard pour déplacer discrètement le corps à la morgue.
Oui, c’est ce qu’elle fera.

_____________________________

Elle retire l’aiguille de la chair, et laisse tomber la seringue sur la table. Puis doucement, elle enlève le gant de sa main gauche, et s’apprête à poser son doigt sur le point ensanglanté, d’où est entré le venin ; parce que c’est bien du venin de crotale qu’elle vient d’administrer au pauvre Zéphyr.
Mais elle n’a pas le temps de s’exécuter ; prise de cours, Zéphyr s’est redressé ? Impossible ! Sa stupeur la prive une seconde - de trop - de réaction cohérente. Il se jette sur elle, coude en avant contre son visage. Corps entrechoqués, la chute est inévitable ; plus lourd, avec un peu d’élan, l’effet de surprise.

Elle ne peut pas retenir un cri de douleur ; son nez lui fait mal. Son coccyx aussi, le premier qui a touché le sol. Et puis l’arrière de son crâne, qui a tapé. Rien n’est cassé, si ce n’est peut-être son égo ; elle n’a pas le temps de le considérer.
Elle sent la main de Zéphyr dans sa poche ; elle voit un peu flou, mais comprend. Sans comprendre. Comment a-t-il fait, comment a-t-il su ?
L’instinct reprend le dessus. le dos toujours contre le sol, elle lève sa jambe droite et lui assène un coup de tibia à l’épaule, pour le repousser.
Vive, bien que souffrant encore un peu du coccyx et de la tête, elle ramène ses jambes contre elle, se redresse en position accroupie. Rien n’est cassé, tout est douloureux.
Du sang ; sur sa blouse blanche, sur le carrelage froid de l’hôpital. Elle saigne du nez. Son chignon impeccable s’est partiellement défait ; elle doit avoir l’air d’une furie, les sourcils froncés, les yeux noirs qui fusillent Zéphyr.

En un quart de seconde, sans hésiter elle se jette sur lui pour le faire tomber. Elle allait le tuer de ses mains nues, ses mains qui guérissent et qui sauvent ceux qui ne l’offensent pas.





Dernière édition par Gretel Schwarzenberg le Mer 28 Juil - 11:09, édité 1 fois
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Ven 23 Juil - 23:55
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Étouffé le hurlement en grognement quand la douleur vint ressurgir à l'épaule - c'est un peu difficile de retranscrire tout ce qu'il se passe, car le temps défile et on ne sent que la respiration laborieuse qui se débat avec la douleur qui transperce l'épaule, les tempes, le corps, le tout qui fait de nous - à peine le temps de te relever que déjà, déjà, La Femme se jette à ton cou pour te briser de ses dix doigts ; que tu retiens in extrémis - l'occipital qui tape contre le carrelage, le dos qui embrasse le sol, il n'y a que tes mains qui retiennent sa folie meurtrière, derrière ta mâchoire contractée et le grincement de tes dents.

Mais si tu n'as plus beaucoup de force, Gretel, elle en a à revendre et tu es sûr, sûr et certain qu'elle te tuera si tu n'agis pas - sur toi, impossible de bouger les jambes et la pression qu'elle exerce sur tes avant-bras te rend incapable du moindre mouvement : si tu la lâches, elle sautera sur l'occasion pour en finir avec toi. Dernier recourt qui te fait fermer les paupières avec une résignation qui t'enrages ; tu as la boule au ventre, affreusement malade et tu ne sais par quel moyen tu te retiens de déverser tes tripes sur son visage défait.

Tu veux partir. Tu veux partir. Tu veux partir. Partir ! Partir ! Plus loin, toujours plus loin, ne pas la voir, éviter tout ça, effacer plus que des minutes, des jours, des heures, tu ne sais plus et ça fait mal ! Mal ! Tu veux partir ! Partir ! Survivre !

...
Une minute et quarante six secondes.


Les corps déjà brisés, le coup déjà reçu, l'antidote déjà transmit tu es persuadé d'être devenu aveugle tant la douleur semble insupportable - et à tâtons, dans le noir, tes doigts prennent le premier ustensile tombé au sol, pour qu'au moment où elle se jette sur toi, tu lui assènes avec les dernières forces qu'il te reste, en plein dans son épaule gauche - l'objet se trouve être un ciseau chirurgical.

Et tu fais fi, tu fais fi de sa moindre démonstration de souffrance, tu sais qu'au sol, jonchent d'autres horreurs qui pourraient se retourner contre toi ; tu arraches ta nouvelle arme de sa peau et la pousse violemment du pied au creux de son estomac pour la repousser au plus loin de toi.

Tu n'as pas beaucoup de temps et tu dois courir, tu dois courir même si tu n'en es pas capable, tu dois courir même si tu ne sens plus tes jambes, tu dois courir pour survivre, combien même elle pourrait se relever d'une seconde à l'autre et te poursuivre avec bien plus de vivacité que tu ne le pourrais - et même si ta vue semble se perdre, qu'il semble bien que le fil de tes pensées s'en aille et que ta respiration te fait mal, il faut courir.

Fait chier... !


alors tu cours.


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Gretel Schwarzenberg
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Mer 28 Juil - 11:08



doux amer
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Il parvient à la retenir, mais si faiblement. Elle sent que petit à petit, il cède sous sa pression. Une furie, brutale, dominante qui l’écrase à moitié, le menace de toutes ses forces.
À force d’attacher ses cheveux, elle oublie qu’ils puissent être si long ; tâchés de sang, ils caressent ironiquement le visage de Zéphyr, comme pour s’excuser de toute la violence qu’elle lui fait subir. Elle ne regrette pas, pas encore. Il n’est pas mort.
Mais cela ne saurait tarder.

_____________________________

L’instinct reprend le dessus. le dos toujours contre le sol, elle lève sa jambe droite et lui assène un coup de tibia à l’épaule, pour le repousser.
Vive, bien que souffrant encore un peu du coccyx et de la tête, elle ramène ses jambes contre elle, se redresse en position accroupie. Rien n’est cassé, tout est douloureux.
Du sang ; sur sa blouse blanche, sur le carrelage froid de l’hôpital. Elle saigne du nez. Son chignon impeccable s’est partiellement défait ; elle doit avoir l’air d’une furie, les sourcils froncés, les yeux noirs qui fusillent Zéphyr.

En un quart de seconde, sans hésiter elle se jette sur lui pour le faire tomber. Elle a la ferme intention d’en finir et de le tuer de ses mains nues, ses mains qui guérissent et qui sauvent ceux qui ne l’offensent pas.


Pourtant elle voit l’arme de fortune saisie par la proie si attachée à une existence misérable. Mais elle est bien incapable d’éviter la douloureuse trajectoire de la lame qui s’enfonce dans son épaule ; ironique.
Elle ne parvient pas non plus à retenir un hurlement grave, presqu’animal de douleur. Ses yeux se ferment, elle se traiterait d’idiote si tout son corps n’était pas aveuglé par la douleur. Puis elle sent qu’il arrache la lame, c’est plus douloureux encore que le premier coup. Il la repousse, et elle ouvre enfin les yeux. Vite, elle appuie de toutes ses forces de sa main droite sur son épaule, tandis qu’elle pousse sur ses jambes pour reculer encore un peu. Il y a du sang partout, partout, partout. Et sa tête tourne, un peu. La proie s’enfuit, la fenêtre de tir s’est refermée, sans qu’elle n’ait eu le temps d’achever sa traque.
C’est trop tard.

Vite, elle retire tant bien que mal sa blouse, arrache sa chemise rageusement. Elle doit au moins stopper l’hémorragie ; alors elle appuie sa main droite de toutes ses forces, contre le sang qui coule à flot. Elle grogne de douleur, parce qu’elle n’a pas l’habitude d’utiliser son pouvoir sur elle même ; elle qui a toujours été si minutieuse, prudente.

Elle a stoppé l’hémorragie. La plaie doit être hideuse, les tissus sous la peau rabibochés de manière catastrophique. Tant pis.
Elle est épuisée. Si épuisée qu’elle se laisse aller, à fermer les yeux un instant. Oui, un instant.

La prochaine fois, elle ne le loupera pas.




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