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(end) when our lives are over (ouin ouin butons irene) — ft. lagertha

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Orphée Jerrod

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Orphée Jerrod
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Jeu 1 Avr - 23:07


hrp ─ janvier 2021

Les frissons lui parcourent le corps. Il n’a pourtant jamais connu le froid. Il a toujours été de celleux qui traversent l’hiver, couvert.e.s par les faveurs de l’été. Si son corps se fait froid, c’est car la mort lui caresse doucement le nez, lui chatouille la nuque. Il n’a jamais vraiment connu Nova ;
et pourtant, s’il le pouvait, il irait la chercher aux portes de l’enfer ;
lui chanterait des louanges, éloges,
des odes à la liberté ;
et jamais ne se retournerait. Orphée irait la voler aux démons des enfers, la chasserait d’un monde brûlant d’éternité. Son coeur est lourd de son absence, et il s’en veut,
encore une vie qui lui échappe, lui glisse des mains. Il est incapable de la récupérer, de la ramener,
(éteinte dans les nuits les plus terribles,
pour servir vos idéaux). Et aujourd’hui, il doute, quelques minutes, instants. Est-ce que la fin justifie réellement les moyens ? Est-ce qu’il peut s’entacher les mains, faire couler le sang, ne jamais réussir à le rattraper,
pour vivre dans un monde meilleur,
chassé de toutes ces fausses loyautés ?

Et ses yeux croisent les tiens, Lagertha ;
douce colère aux reflets blonds. Il voit dans tes yeux tous les reproches que tu te fais ;
tes mains gantées se font secrets pour lui. De loin, il te fixe,
aimerait trouver les mots pour te rassurer, caresser ton âme et l’apaiser. Le poids qui accable ton coeur ne devrait pas être le tien seul,
et pourtant il te connaît assez bien pour voir ce voile de culpabilité qui enveloppe ton corps. Et ses yeux à lui, sont chargés d’une tristesse qu’il a du mal à contenir. Orphée ne sait plus comment s’exprimer, ses yeux sont chargés de larmes qui ne couleront pas face à toi ;
car s’il est là aujourd’hui, c’est pour panser ton coeur.

salut lagertha.

Ses jambes immenses enchaînent quelques pas,
d’une lenteur mélancolique,
d’une lassitude qui se répand dans chacun de ses membres.
Alors il vient se tenir devant toi,
droit, à attendre une quelconque invitation pour s’asseoir à tes côtés. Gêné, il a les mains qui s’agitent, les doigts qui se tordent, regard fuyant ;
tu es des personnes qu’il connaît le mieux ici.  

comment tu vas ?

Mal ;
il le sait. Il n’a qu’à regarder tes yeux pour y lire les forêts,
les orages ombragés,
les pénombres glaçantes ;

les menaces frissonnantes des morts.




Dernière édition par Orphée Jerrod le Dim 2 Mai - 18:40, édité 1 fois
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Lagertha A. Nielsen

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Sam 3 Avr - 14:52
WHEN OUR LIVES ARE OVER.
WHEN OUR LIVES ARE OVER.
ft Orphée


Lagertha aurait franchi mille fois les limbes. Elle aurait planté mille couteaux dans l’intangible. Charon, Hadès, Lagertha les aurait tous défiés pour reprendre Nova au bras de la mort. Mais les dieux n’existaient pas et Lagertha n’était aucun héro antique. Elle n’était qu’une simple arme de plus dans un monde sanglant.

Elle envoyait plus d’êtres à la Mort qu’elle ne lui en volait.

Et Lagertha, animal enragé, attristé, se terrait dans un silence coupable quand elle observait le vide. Peut-être que la mort de Nova était aussi sa faute. L’oeuvre d’une tueuse qui n’était pas faite pour sauver les vies. Elle n’avait rien vu. Ni le sang qui s’écoulait sur le goudron froid, ni la vie qui quittait son corps. Mais Lagertha pouvait tout voir sous ses paupières, elle avait tant de fois connu ce spectacle qu’elle voyait la scène morbide. Nova au sol, sans vie, un trou sanglant dans la peau.

La fatigue se lisait sur les traits, depuis quand n’avait-elle pas fermé l’oeil ? Les nuits se composaient d’ivresse, de rage et de coups. Sous les gants, les mains depuis longtemps éreintées portaient de nouveaux bleus dues aux coups apposés, partout, tout le temps. Dans le sac de boxe, dans le carrelage trop dur de la salle de bain, dans les os des furibonds qui osaient l’approcher quand elle n’allait pas les cueillir pour pousser leur audace. Nova n’était pas une ancienne, mais elle était des leurs, elle était des siens. Elle méritait la vengeance. Ou peut-être que Lagertha cherchait à se réconforter dans les abysses de la violence.

Le regard avait sombré dans le vide jusqu’à apercevoir Orphée. Silhouette familière, si familière, lui qui était membre de sa famille depuis tant d’années. Il l’avait connu furibonde, pleine d’une rage à vif, une enfant qui avait pris trop de plaisir dans la violence vengeresse. Lagertha avait tant changé, pourtant, la rage était restée, intouchable. Et Orphée la connaissait assez pour la voir rejaillir, cette rage si triste. Il n’y avait même pas besoin de mots, il était si fort pour décrypter les silences. Car à ses mots, Lagertha ne répondit rien. Il n’y eut que son regard éreinté dans le sien, un instant de flottement avant que le regard ne l’autorisa à l’accompagner, se baissant un court instant pour laisser les paupières se clore.

Qu’il vienne proche d’elle, qu’elle puisse enfin poser le front sur une épaule familière. Même si elle ne le fit jamais vraiment, gardait la tête droite et le menton fier, même quand la mâchoire se crispait à en trembler. Pourtant Orphée savait.







C y a l a n a


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Orphée Jerrod

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Orphée Jerrod
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Lun 5 Avr - 17:31


hrp ─ janvier 2021

Un silence ;
celui qui s’impose, prend les coeurs et les ravit d’un coup de poignard. Il y a entre vous deux la tristesse de la vie qui trépasse, glisse entre les mains comme
des enfants
au bord de cette rivière de l’oubli ;
(des mythes, contes, mille fois racontés,
mille fois oubliés). Il y a ce silence lourd, oui,
sifflant, à en devenir sourd.e ; qui grogne au creux de la nuque, se faufile jusque dans vos oreilles pour vous ronger la conscience et la faire disparaître dans un vent de folie. Un silence vengeresse, qui pourrait s’emparer de chacune de vos pensées, broyer la dernière once d’humanité dans cette bataille de colères ;
ces forces qui s’affrontent jusqu’à ce que l’une cède.

Un geste rapide, il est autorisé à s’asseoir,
juste là, près de toi. Depuis combien de temps vos regards se croisent-ils ? Il ne pourrait sans doute plus compter les années sur les mains, elles s’accumulent entre vous, comme une entente éternelle, sans un bruit. Des gestes accordés, une épaule sur laquelle se reposer
(dans un monde où la fierté ne connaîtrait pas le jour,
tu poserais ton front doucement contre lui,
quelques instants, comme pour oublier tous les maux qui brûlent et enserrent ton coeur).
Mais il n’en est rien ;
Orphée ne sait pas même comment te réconforter, sinon comprendre ta douleur et toute cette rage qui flotte dans les airs, sous tes regards assassins.

Les jambes étendues devant lui, il aimerait savoir trouver les mots, tenter de te faire comprendre que la vengeance n’est pas nécessaire,
qu’il faut que tu acceptes d’être patiente.
Mais Orphée n’en penserait pas un mot, car ses poings sont aussi enragés que les tiens,
il aurait dû vous accompagner plutôt que de rester les bras croisés à attendre que l’explosion arrive.

ne t’inquiète pas, on trouvera la personne qui a fait ça, et on s’en occupera.

Ce sont les seuls mots de réconfort qu’il est en mesure de t’offrir ;
creux,
des promesses en l’air,
une vengeance impossible à satisfaire.

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Lagertha A. Nielsen

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Lun 5 Avr - 21:53
WHEN OUR LIVES ARE OVER.
WHEN OUR LIVES ARE OVER.
ft Orphée



La colère douloureuse jadis endormie était si vive désormais. Il n’avait fallu qu’une morte sous son aile pour que Lagertha sentit à nouveau le goût ferreux sur la langue, ce goût si familier. Et elle avait envie de le faire couler, couvrir les pavés de vermeille comme cette dragonne l’avait fait avec Nova. Lui faire mal, plus encore. Lagertha n’était pas âme à pardonner. Pas à ceux de son espèce – ceux qui avaient les mains rougies et n’en ressentaient que du mépris.

Le regard suivit le vieil ami, brûlant de froid, jusqu’à ce qu’il prenne place à ses côtés. Oh, si seulement ! Si seulement Lagertha n’avait pas cette fière pudeur, si elle n’était pas ce qu’elle était, le front aurait pris appui sur l’épaule et elle aurait pleuré. Mais Lagertha était glaciale, implacable. On ne pouvait que sentir ce feu ardent dans les pupilles, cette tension dans les muscles, jusqu’à la mâchoire. Et les panthers avaient fui sa présence, toutes sauf une.

Orphée.

Orphée, le doux, l’adorable ami. Car comment pouvait-elle voir une personne si bonne comparée à elle autrement que sous ce prisme si doux ? Ses mots auraient pu étirer un sourire en d’autres circonstances, ici, il n’y eut pas un bruissement de rictus. Lagertha était stoïque, se contenta de fermer les paupières un instant, sentir l’air familier des lieux pour ne pas laisser l’âme s’agiter. La bête ne devait pas s’échapper.

Le regard brûlait toujours quand elle ouvrit à nouveau les paupières. Aucun regard pour Orphée, les mains noires de cuir saisirent une cigarette, geste mécanique jusqu’à ce que la nicotine puisse apaiser le souffle tremblant de rage.

Je sais déjà qui est responsable.


Quelques mots crachés dans un souffle, quelques mots où Lagertha avait retenu la rage car elle n’avait qu’une envie et celle-ci était destructrice. Les armes brûlaient sur la peau.

Savais-tu, Orphée, savais-tu à quel point un tueur peut manquer de sang ?

Lagertha se sentait esprit vengeur emprisonné depuis la mort de Nova et les lèvres restèrent pincées après ses mots. Si seulement, si seulement Lagertha s’était retrouvée face à cette Irene à la place de Nova.

Peut-être n’auraient-ils pas eu une morte à pleurer, ou seulement un corps décrépi à jeter.

Mais Lagertha ne laissa pas plus les pensées parasiter son esprit, se tourna doucement vers Orphée, soupira alors qu’elle avait fini la cigarette dans une longue bouffée.
Il n’y avait pas de mots pour cette triste rage qui se propageait. De la boule à la gorge au noeud dans l’estomac, le corps réclamait le sang.

Si tu savais, Orphée, combien on souffre de ces morts qui s'entassent sur les mains.







C y a l a n a


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Mer 7 Avr - 21:15


hrp ─ janvier 2021

Oh,
Lagertha,
si tu savais, toi aussi,
comment ses mains se font douloureuses, comme il les lave chaque soir, se lave,
frotte son corps pour oublier chacun des traces du sang qui n’est pas le sien ; pour oublier toutes ses rêveries qui ne verront pas le jour. Si tu savais comme Orphée s’en veut, comme son âme se fait chaque jour un peu plus lourde, car il n’y arrive pas ;
s’est dit qu’il sauverait des vies, serait un sauveur ;
(le doux mythe du héros). Il s’est dit oui, qu’il pourrait offrir un dernier sourire aux mourants, quand lui-même est en train de dépérir de l’intérieur, de voir la mort qui se délecte de sa souffrance, qui lui ronge les os. Si tu savais, Lagertha,
toutes les promesses qu’il a faites,
ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer, vous vous réveillerez et tout ira bien, et pourtant le sommeil se trace dans la terre de l’éternité.

Regardez vous,
tous les deux ;
une tueuse et un prétendu sauveur. Deux êtres destinés à ne jamais se rencontrer, ne jamais se tenir si proches. Et pourtant, dans ce doux paradoxe, vous vous comprenez plus que personne ne pourrait. Peut-être que tout ça n’est pas fait pour lui ;
Orphée est en proie à tous ces doutes, toutes ces morts qui accablent ses sourires ;
toujours moins joyeux,
toujours plus douloureux.
La fatigue d’un métier qui l’essouffle ; et pourtant s’il doit donner la mort, il le fera,
car parfois il s’agit de la meilleure des choses à faire, quand l’espoir se fait maigre, faux,
quand vos démons s’emparent de votre coeur.

qui donc ?

Et ses yeux se font perçants ;
tu sais bien, Lagertha, qu’il a l’âme des vengeurs, lui aussi ; que la rancune sait se terrer entre ses mains, pour endormir,
tuer,
éteindre à jamais chaque vie.
Douce dissonance entre idéaux et désirs, regarde le se débattre, ne plus trouver sa place ;
Orphée et ses enfers,
doit-il s’y rendre pour sauver (venger) les âmes (aimées) ;
ou bien laisser derrière lui toutes ces peines,
tracer un chemin dans la lumière des âmes abandonnées ?

Sa main touche la tienne, gantée, doux réconfort ;
et son bras rencontre la peau nue du tien.

Et tout autour, c’est le silence qui se fait.

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Lagertha A. Nielsen

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Sam 10 Avr - 13:36
WHEN OUR LIVES ARE OVER.
WHEN OUR LIVES ARE OVER.
ft Orphée




Le deuil se portait dans la rage. Toujours la rage.  me guerrière, le bouclier toujours levé et l’arme toujours prête à se couvrir de rouge. Là était la seule façon que Lagertha connaissait pour guérir la peine. Point de larmes, les yeux étaient secs depuis trop d’années, c’était impossible qu’elle verse une larme, non, Lagertha ne ferait pas preuve de cette faiblesse, même si elle l’avait désiré, c’était devenu impossible, les sanglots restaient noyés dans la gorge. Était-elle destinée à toujours se tenir droite sur des cadavres ? Lagertha se sentait étriquée dans cette fatalité, étouffée dans cette survie, incapable de tomber quand elle gardait la tête droite, le regard éreinté. Car Lagertha était éreintée un peu plus chaque jour. Elle se sentait s’écrouler sans réussir à se le permettre. Lagertha était de marbre, Lagertha ne sombrait pas, elle n’arrivait pas à se le permettre.

Orphée le sentais-tu ? Dans les regards lasses, voyais-tu la peine étouffée ?
Probablement que toi, tu le voyais, tu n’étais pas dupe, pas après tant d’années.


Les lèvres pincées, la cigarette se consumant jusqu’à brûler le bout des gants avant que Lagertha ne la jette enfin, regardant les dernières lueurs se faner – se fanait-elle de la même manière ? – toujours incapable de regarder Orphée. Dans l’indifférence se cachait trop de crainte et Lagertha avait depuis toujours appris à étrangler ces émotions, les menotter pour que jamais personne ne puisse les remarquer. Elle fuyait les regards, cachait les pupilles sombres, trop révélatrices des douleurs vives. Il aurait pourtant fallu qu’elle s’autorise la faiblesse, laisse les bras la réconforter et les larmes couler. A la place de quoi, vengeance prima sur les lèvres des deux amis, plongeant les pupilles dans la colère vivace, ce besoin de sang pour venger leur sang versé au sol. Le nom brûla les lèvres.

Irene Schwartz.


Mille aiguilles sur la langue, mille aiguilles au bout des doigts qui réclamaient son sang, sa tête, sa souffrance, quand bien même rien n’était certain. Lagertha n’en avait que faire, aveuglée par sa fureur. Qu’elle meurt, qu’elle s’étouffe dans son sang et apaise un instant la haine de Lagertha, cette haine qui était plus contre elle-même que tous ces autres rapaces – ces rapaces dont elles faisaient partie.

Le regard enflammé plongea dans celui d’Orphée, sentit ce désir brûlant de vengeance dans les pupilles. Oh, Orphée, plongerons-nous en enfer ensemble ? Peut-être qu’Orphée avait frôlé sa main le premier, peut-être avait-il initié un contact que Lagertha n’aurait pas établi. Mais Lagertha avait répondu. Lagertha avait glissé les doigts entre les siens, avait serré la main, tremblante de rage, comme une promesse. Et Orphée fut son roc, là, l’espace d’un instant. Pouvait-il sentir la culpabilité qui l’étouffait ? Dans les mains enlacées, Lagertha espérait qu’il pouvait ressentir par-delà la douleur la promesse silencieuse qu’elle faisait.


Ils auraient leur vengeance.

Étrangeté, Orphée était silencieux, sans aucune réaction quand sa main dans la sienne se tendait. Le regard se fit interrogateur, inquiet. Qu’y avait-il Orphée ? Qu’y avait-il pour que tu aies l’air si loin quand Lagertha se faisait si proche du cœur ?








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Orphée Jerrod

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Orphée Jerrod
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Dim 11 Avr - 19:19

Il y a le silence.
Tout autour de lui, les murs sont blancs. Il reconnaît l’odeur javellisée des hôpitaux. Ses pas se font légers, comme si tout ça n’était qu’une mauvaise cachotterie, une mise en scène. Ses yeux se posent tout autour de lui et son coeur est lourd d’émotions contradictoires. Il est certain ; aujourd’hui sera son dernier jour. Il doit faire définitivement disparaître les Amadeus ;
n’en laisser aucune trace, si ce n’est la sienne. Alors le voilà qui entre dans la salle,
ces couleurs aseptisées qui le répugnent. Et ses yeux se font durs.

Allongée dans son lit, il y a sa mère qui semble ailleurs. Son regard semble presque ne pas le reconnaître. Il est là pour lui rendre visite,
oui,
c’est ce que les souvenirs lui murmurent à l’oreille. Il est là pour lui rendre visite. Et cette femme,
sa mère,
ses mots sont incohérents ;
des babillages enfantins, une conscience envolée. Orphée ne comprend rien de ce qu’elle dit. Ses sourcils se froncent ;
(ou peut-être s’agit-il des tiens, Lagertha ?). Il y a ces émotions, lourdes,
une triste résolution qui lui serre le coeur, le fait battre comme s’il s’apprêtait à sortir de sa poitrine. Mais Orphée,
Lagertha,
tout est décidé. Il attrape le coussin qui soutient la nuque de sa mère et il appuie sur son visage. La scène est d’une violence qui lui noue la gorge ;
(et Lagertha, sans doute aperçois-tu Orphée,
le visage marqué des horreurs de ton passé, ses lèvres qui se muent dans un murmure silencieux, pour reprendre chacune de tes paroles).

tu souffrais, de toutes façons.  

Et ses mains restent là, encore un moment,
elles s’assurent que plus rien n’est important (et que la mort s’est bien glissée entre ses doigts, faucheuse aux doigts sombres). Sur sa joue, il sent les griffures,
mais Orphée garde la tête haute. Le coussin est remis en place et son corps s’échoue sur une chaise près de lui. Il est tremblant, la tête lui tourne et sans doute a-t-il la nausée.

Orphée est parti loin de toi, Lagertha ;
a disparu dans les limbes de tes souvenirs. Ses yeux sont vitreux, et ces mots le tirent de loin, comme un écho douloureux ;

maintenant les amadeus libres sont tous morts.
(un silence marqué).
pardon c'est à cause de teodor que je l'ai fait.

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Jeu 15 Avr - 17:16
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WHEN OUR LIVES ARE OVER.
ft Orphée




Le silence et puis l’enfer.
Des bribes de souvenirs qui se déversaient sous les yeux, ces souvenirs censés mourir avec elle – oh, tragédie qui s’écoulait à nouveau sous les yeux ! Sauf que la silhouette était celle de l’ami, Orphée qui se faisait comédien d’une scène qui avait marqué Lagertha au fer rouge. La déchéance des Amadeus, l’extinction d’une dynastie, rois des misérables, les maudits de cette ville. Et Lagertha était paralysée.

C’était cette journée qui recommençait, les mains tremblaient, la gorge brûlait tant le souffle se perdait – Oh la terreur ! Lagertha se mourait comme elle s’était sentie défaillir sur ce fauteuil treize ans auparavant, là, aux côtés de ce cadavre encore chaud.
Elle sentait à nouveau l’odeur putride de l’hôpital, le froid de la pièce, la raideur dans sa mâchoire quand elle avait commis l’impardonnable matricide. Tout ce dont Lagertha se souvenait déjà rejaillissait après trop d’années à essayer d’oublier.
Le souffle s’affolait toujours plus, se perdait dans les méandres d’une vie passée, ces mystères qui ne devaient jamais être levés. Mais voilà que la boîte de Pandore était ouverte et des tréfonds, la mère Amadeus ressuscitée, venait la tourmenter quand les ongles de Te-o-dor grattait la porte de prison, venait brûler du bout des doigts le visage, cette fine cicatrice brutale, preuve de son méfait, telle la seule larme versée pour la mère à jamais dans sa peau.

La tête pulsait, le coeur coulait six pieds sous terre, Lagertha était fébrile, abandonnée par ses esprits pour mieux être hantée par les fantômes d’un passé qu’on avait cru à jamais perdu. C’était la mort qui lui dévorait la peau, laissait ce goût métallique sur les lèvres quand les dents mordaient les joues. Et Lagertha n’avait pu que se perdre. Dans les yeux sombres, il n’y avait que la crainte, immense et cette peur quand les yeux ne voyaient que

rouge

Rouge pour le sang sur les mains, rouge pour le sang sur les photographies, rouge pour les crimes de Te-o-dor – ce prénom qui était interdit – rouge pour sa propre monstruosité, rouge pour le sang qui l’étouffait.

Rouge, rouge, partout, quand dans une semi-conscience, le corps secoué de spasmes, les lèvres retroussées comme un animal acculé, les mains – rouges – attrapaient le col, le regard brutal alors qu'elle serrait le cou sous ses doigts cruels. Aveugle au monde, elle se faisait bourreau, voulait faire taire le nom, le tuer une seconde fois.
Pourtant, elle ne pouvait pas tuer Orphée. Les mains le refusaient, ces mains rouges, si rouges qu’elles n’arrivaient plus à tuer pour les Amadeus, encore. Pas lui.
Le front frappa le sien quand la main ne pouvait que restait autour du cou, l’emprise tout de même lâche, tremblante quand elle sifflait, les yeux fous, si sombres, plongés dans les siens si purs, si perdus.

Qu’est-ce que tu fous Orphée ? C’était quoi, ça ?

Et dans la voix, il y avait tant de craintes. Et plus que pour les Amadeus, c’était la vérité dévoilée qui faisait trembler.


Orphée, vois-tu à quel point elle est monstrueuse ?










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Orphée Jerrod
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Mar 20 Avr - 19:59

Yeux vitreux,  
regard d’ailleurs. Il s’est perdu dans tes moindres souvenirs, a fouillé tes peines, tes colères sourdes,
jusqu’à ce que le rouge sang se fasse dans tes yeux, dans les siens. Jusqu’à ce que la mort teinte  ses mains de la même façon que les tiennes le sont, cachées sous ces gants. Tes péchés restent gravés dans ces mains jointes, liées à son cou, prêtes à l’étrangler,
voudrais-tu le tuer, lui aussi ?
(peut-être devrais-tu le faire,
car ton nom
a m a d e u s
se glisse sur ses lèvres sans qu’il ne puisse les arrêter.
Douce ritournelle dont il ne peut se défaire, son esprit est piégé de la mort de ta mère).

Et lorsqu’enfin, ses yeux reviennent à ton visage, si proche du sien,
ton front collé contre son front, il ne sait plus comment agir. Orphée est perdu, ne sent que la pression sur la gorge qui lui pèse, ces sentiments contradictoires qui prennent son coeur avec violence. Il aimerait ne pas avoir fouillé ton passé si bien gardé,
ce jardin secret dans lequel toutes tes colères sont si bien dissimulées.

je suis désolé.

Il s’agit des seuls mots qui parviennent à sortir de sa gorge nouée,
car toutes tes émotions sont encore bien ancrées en lui, d’une souffrance dont il doit se défaire, qui mettra du temps ;
(peut-être finira-t-il définitivement par consulter, car vos douleurs sont immenses,
toi,
axelle,
toutes ces chaires qu’il touche de la sienne et l’emmènent dans les plus profonds secrets).  

Et la nausée arrive, monte,
il a à peine le temps de te pousser, que la tête lui tourne déjà.
Doux vertiges avant de rendre ses entrailles.

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Lagertha A. Nielsen

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Mer 21 Avr - 10:39
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Il y a toujours des mots qui ne s’entendent pas. Et les excuses d’Orphée étaient de ceux-là. Des paroles qui tombaient dans le vide, refusaient d’atteindre Lagertha quand tout ce qui s’imprimait sous la rétine était le dégoût sur son visage, la crainte.
Elle se sentait bafouée, révélée à la lumière, ses plaies en plein jour, sa monstruosité suintant de tout son corps et elle ne pouvait rien faire d’autre que trembler, trembler et avoir ce regard de bête acculé, ce regard qui hurlait, appelait à la violence ou à la fuite, – Lagertha ne savait plus. Tout ce qu’elle sentait, c’était la douleur dans la poitrine, qui se propageait dans tout le corps. Une douleur vivace jusqu’à lui couper le souffle.

Combien de temps s’écoulait ? Tout semblait glisser entre ses doigts, comme d’infimes grains de sable et tout ce qu’il restait était ce dégoût sur la figure d’Orphée. Il n’était pas censé la regarder de cette manière, il était censé ne rien savoir, comme tous. La monstruosité de Lagertha était son secret, son précieux secret.

Les Amadeus, ces maudits, Amadeus, ce nom qui devait disparaître de cette terre. Teodor Amadeus serait le seul, là, dans sa prison, le seul Amadeus encore debout, l’Amadeus déchu quand elle avait fui la déchéance pour n’être qu’une ombre. Nielsen le mensonge, Nielsen qui avait couvert les mains de sang sans sentir la paix lui venir. Oh, le sang ne lui rendrait jamais cette paix qu’elle cherchait, il ne lui avait offert que plus de tourments, là, dans le regard d’Orphée, dans son rejet jusqu’à en déverser ses tripes, la repousser – oh, elle se sentait si loin de lui, là, à quelques pas pourtant. Lagertha était à des années lumières de lui, si proche et  pourtant rejetée à l’autre bout du monde.

Elle qui était si stoïque, voyait la glace se briser pour montrer la tristesse, là, derrière la colère quand une main tremblante n’osait même pas approcher à nouveau l’ami. Elle tremblait, encore et encore, le souffle retenu par la peur, cette peur dans l’estomac. Peut-être était-ce elle qui allait vomir. Ce sang, tout ce sang, Lagertha ne pouvait voir que ça sur ses mains, sous ses pieds : elle marchait sur une pile de cadavres et qu’importe les pas en arrière, qu’importe, elle ne voyait qu’Orphée, Orphée dégoûté jusqu’au plus profond de lui.

Et Lagertha ne pouvait que reculer, reculer jusqu’à trouver où fuir si elle ne voulait pas menacer Orphée au silence. Mais serait-il silencieux ? Lagertha ne savait plus rien. Elle ne savait plus rien sauf la monstruosité au bout de ses doigts.

Alors.

Lagertha refila le masque de pierre, eut la voix cassante dans le souffle effrayé.

Dis un seul mot et je te tues, Orphée.

Le monstre à la lumière n’avait plus que ses crocs.








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Lun 26 Avr - 15:29

Il s’essuie la bouche du bras ;
comme il déteste tout cela. Toutes ces émotions qui l’envahissent à chaque fois, car tous ces traumatismes deviennent les siens. Tous vos souvenirs restent solidement ancrés dans son esprit pour ne plus jamais le quitter ; source de maux,
souffrance éternelle. Et il y a ce dégoût de la mort qui le tourmente, encore et toujours,
car tes cadavres sont aujourd’hui les siens. N’en finira-t-il jamais, de toutes ces morts, ces deuils à affronter ? Et ses yeux sont larmoyants,
car derrière ces façades incassables, Orphée a le coeur tendre comme tu le sais pourtant si bien.

Et les mots ne sortent pas de ses lèvres ;
corps tremblant, il ne sait comment te répondre. Alors il recule encore, s’assoit là où vous étiez plus tôt et plonge la tête dans l’abîme de tes yeux,
doux présages de colère. Tous les mots les plus raffinés, enrobés d’une sucrosité aux reflets de tendresse, ne sauraient briser le voile de froideur que tu lui offres. La sincérité n’atteindrait pas même ton coeur qui se couvre de pierres,
roches froides,
un marbre éclaté de millions de couleurs.  

je ne dirai rien.

Oh, Lagertha,
regarde comme Orphée se peint de culpabilité,
de regrets ; regarde comme il se déteste, comme chacun de ses touchers n’est contrôlé que par la peur de ramener des démons éternels qu’il ne souhaite pas voir.

désolé, je me contrôle pas lag, sa voix se fait petite, presque inaudible, comme jamais tu ne l’auras entendue.

Et les questions fusent dans son esprit,
n’osera jamais les prononcer, les rendre vivantes entre  ses lèvres. Tes yeux de fureur pourraient détruire chaque parcelle de son être ; et Orphée ne souhaite pas se battre avec toi.

(end) when our lives are over (ouin ouin butons irene) — ft. lagertha Tumblr_ods52bRviO1rzbj5mo7_250
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Lagertha A. Nielsen

Make our own justice
Lagertha A. Nielsen
Make our own justice
Dim 2 Mai - 18:23
WHEN OUR LIVES ARE OVER.
WHEN OUR LIVES ARE OVER.
ft Orphée




La menace rendait l’air pesant, comme une chape de fer sur les épaules. Et Lagertha tremblait toujours, dos à l’ami. Elle était si dure face aux bleus, si dure face aux révélations qu’elle aurait aimé emporter dans la mort plutôt que laisser Orphée les découvrir.
Il parlait, jurait le silence et s’excusait. Mais Lagertha ne pouvait que serrer les poings, laissant le seul bruit du cuir grinçant résonner dans la pièce.

Comment pouvait-elle même le regarder après ça ? Lagertha ne savait pas. Elle ne savait qu’une chose : elle allait exploser.

Il y avait cette rage qui avait jailli à nouveau, avait été réveillé par les noms qu’on pensait morts. Et Lagertha ne pouvait rien y faire.

Il y avait des monstres qui nous changeaient et Lagertha était devenue elle-même monstrueuse quand elle ne dit pas un mot de plus à Orphée.

Il y eut bien ce regard, lointain et soudain. Ce regard blessé quand elle laissait les talons claquer loin de lui.

Car Orphée, elle refusait de te blesser. Non, elle ne devait pas et tu te rendrais bien vite compte qu’il n’y avait pas à cacher le dégoût pour elle : Lagertha ne méritait pas sa place aux côtés d’une personne telle que toi.

Alors pour ce soir-là, c’était un adieu que Lagertha faisait, l’angoisse et la tristesse bordant la colère sur les lèvres tordues.








C y a l a n a



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