j'ai un serpent dans mon bras — ft.Arès
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Fesses contre terre.
Il ne connait que trop bien cette position. Celle où il fixe le ciel, l'épaule endolorie.
again.
Cette fois, il s'en sort plutôt bien. Le goût du sang n'est pas encore parvenu jusqu'à sa bouche qu'il se redresse pour faire face à son agresseur. Les deux mains en l'air, son sourire imbécile. Oz dans toute sa splendeur.
« Peut-être devrais-je me faire tatouer un corbeau sur le visage ? » ricanne tant qu'il peut.
Tandis qu'il reprend peu à peu son apparence habituelle - c'est-à-dire un jeune homme d'une vingtaine d'année -les yeux de l'opposant le transpercent. Le poignardent. Ses paumes d'acier harponnent les manches du docteur pour les faire glisser jusqu'à ses poignets basanés. « Oz bordel. Cache tes putains de tatouages. Je vois un serpent, je cogne. C'est pas compliqué à piger. ». Approbation de la cour intérieure : il acquiesce avec vigueur avant de passer devant le gorille. Ça lui apprendra à venir toujours rendre visite à sa mère sous une apparence différente. Mais le véritable problème n'est pas là: il a raison le gorille. Ces tatouages deviennent de plus en plus problématiques, même la vieille le lui a déjà dit.
il n'y avait que quelques minutes qui séparaient l'entrée de l'hôtel à la chambre n°513 qu'occupaient présentement sa mère et sa soeur et pourtant Oz avait eu le temps de changer à nouveau d'apparence.
Sifflant leurs plus beaux motifs. Deux énormes serpents étreignent ses membres supérieurs. « En fait, c'est pas des cobras, ça vient du caducée d'Hermè- »? Deux nouvelles paires d'yeux assassins le dévisagent et lui font passer l'envie de se justifier. Un claquement de porte pour réponse de l'une, tandis que la plus âgée brise le silence d'un soupir. Profond. « Ces idioties sur ta peau ne sont pas nouvelles Oswald. Si c'est d'argent dont tu as besoin pour t'en débarrasser tu sais où en trouver, mais par pitié. » elle prend une grande inspiration sur sa cigarette électronique, avant de poursuivre «C'est une honte pour le clan».
(...)
Main sur la face.
Le voilà maintenant - redevenu son lui de vingt ans - devant cette devanture inconnue. Il vérifie une dernière fois l’adresse sur le bout de papier que la vieille lui a laissé. L'antre d'un tatoueur du “clan”, comme elle dit. Oz le chiffonne machinalement avant de jeter un dernier regard sur ses écailles insolantes. Sourire morose vs tintement guilleret lorsqu’il pénètre dans ce lieu.
l'odeur. l'impression d'être chez lui. Grand cru de solution hydroalcoolique.
« Hey, Salut hum- Arès c’est ça ? C’est Oz, pour un recover, j’ai laissé un message.» Il retire son bombers et le pose sur un crochet. Tout sourire. « Du coup tu as de la place cet après-midi ? »
Oui. Oui oui. Un message vocal. ok boomer.
Ce message, incarnation du chaos, était assez curieux : ça parlait de tatouage de serpents, de dragons, de maman reloue, de Carnegie... Et tout ça… de la voix d’un enfant d’une dizaine d’années.
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I THOUGHT U WERE A CHILD ?!
Mais s’il tatouait un gamin de ces gens là sans autorisation ? Il avait intérêt à savoir s’expliquer.
Il avait reçu des réponses assez rapides, des réponses qu’on pourrait résumer avec finesse par : oui c tipar tkt frer.
Alors Arès avait appelé sa cliente de l'après-midi en urgence, prétextant un imprévu familial. Dans l’idée, il ne mentait pas vraiment. Les Crows c’était tout ce qu’il avait de famille à présent. Au début de l’après midi, il trainait sur le pc du salon de tatouage, cherchant plus d’inspiration, un carnet désespérément blanc ouvert devant lui. La perspective d’un gosse dans son shop… Ça le rendait nerveux. Les enfants il savait pas gérer. Arès les enfant, ça lui fait peur, c’est imprévisible, c’est trop de possibilités, trop de trucs à pouvoir merder, et pourquoi les enfants ça se fait tatouer maintenant ? Il songeait à aller se remplir un grand verre d’eau pour se calmer quand le bruit de l’entrée le fit lever la tête.
Le tatoueur allait simplement lui demandé ce qu’il voulait, préciser qu’il ne pourrait pas tatouer aujourd’hui, quand l’inconnu ouvrit la bouche.
Bah.
Merde ?
“Euh je ouais du coup ouais c’est oui.”
Il se détesta d’avoir bégayé comme ça et eut envie de jeter son verre vide par terre. Gardant sa composure avec naturel, l’air mi-mort mi-surprit, il se décala du petit bureau pour aller saluer ce faleux Oz Carnegie. Maintenant, il avait vaguement l’impression d’avoir déjà vu sa tronche, déjà entendu son nom.
“J’veux dire, ouais j’ai de la place. J’en ai fait. Pour les Crows, j’m’adapte. Un cover-up du coup, pas de soucis viens on va en parler tranquille j’ai des super canapés.”
Il ne savait pas si ne pas avoir un gamin en face de lui était rassurant ou perturbant. Ça le faisait surtout buguer un peu. Personne n’avait jugé bon de le prévenir ? Urgh.
Dans un petit recoin se trouvait donc un petit canapé noir et une table basse, devant un mur couvert de cadre. Il avait soigné sa déco.
“Excuse hein mais hum, le message il venait d’un p’tit garçon ?”
Il avait songé à ne pas ramener le sujet. S’esquiver à une discussion bizarre. S’épargner peut-être plus de détails de famille auxquels il ne saurait pas comment répondre alors qu’il voulait juste tatouer tranquillement.
Mais non.
Il avait fallu qu’il demande.
L’après midi allait probablement être longue.
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