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Rivaux de connivence ♠ feat. Othello

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Anonymous

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Jeu 28 Jan - 13:50

Rivaux de connivence

Le papier de sa cigarette brûla intensément lorsque Liwei la porta à nouveau à ses lèvres. La seconde qui suivit, une traînée de fumée s'en extirpa avant de se mêler à l'air humide et glacial d'une nuit encore passablement jeune. Un léger coup d'œil à sa montre lui indiqua que l'heure de son rendez-vous se profilait toujours au loin, lui laissant l'occasion d'apprécier la vue imprenable qu'il avait sur tout Ellipse, du haut de ce building qu'il venait d'improviser en un espace de détente qui n'appartenait qu'à lui et lui seul ; un instant qu'il savourait pleinement.

En contre-bas, la vie suivait son cours habituel, sous les multiples réverbères qui chassaient continuellement une pénombre indésirée —que le jeune homme appréciait pourtant ; ce voile ténébreux qui surplombait quotidiennement la ville avait de quoi l'apaiser. Sans doute parce qu'il avait fait de cette naturelle obscurité une alliée de taille, une compagne fidèle et terriblement ponctuelle pour mener ses projets à bien, aussi douteux pouvaient-ils être.

Lentement, dans un moment de pure placidité que seul le ronflement mécanique des véhicules venait perturber, son regard juge et silencieux toisait la foule, comme un spécialiste d'entomologie étudierait une active fourmilière.
Tirant une nouvelle bouffée de nicotine, il déplora alors l'ultime fin de sa cigarette avant de nonchalamment se délester de son mégot ; un long soupir libéra une énième exhalaison de tabac, tandis que Liwei s'arrêta soudainement sur un spectacle comme il en témoignait si souvent —parfois même, il en était acteur.

Au cœur d'une étroite ruelle, piégé entre deux immeubles, un pauvre infortuné semblait subir les foudres d'un duo visiblement mal luné. D'ordinaire, le jeune eurasien aurait assurément trouvé un malin plaisir à s'interposer, non pas pour porter secours à la victime —le croire justicier dans l'âme relevait de la pire absurdité qui soit— mais simplement pour ses propres réjouissances et son divertissement personnel, à semer un chaos plus grand encore. Mais cette nuit-là, non… Cette nuit-là, il resterait bon spectateur et attendrait patiemment que l'heure ne tourne, avant de déployer ses ailes vers une destination où, il le savait, il s'adonnerait à l'une de ses activités favorites.

Ainsi, quand le cadran de sa montre fit un énième tour complet, Liwei se redressa enfin sur ses jambes, jetant un dernier regard contemplatif vers la masse populaire, laquelle grouillait par centaines. Et finalement, dans un furtif élan qu'il prit à l'ombre de cheminées dévorées par la rouille et l'usure, il se revêtit de ses précieuses plumes d'ébène avant de prendre son envol vers sa rencontre du soir.

La nuit désormais suffisamment avancée, le Devil Club avait atteint le point culminant de son activité quotidienne ; alcools et tintamarre à en percer les tympans étaient, comme toute boîte de nuit qui se respectait, au rendez-vous. À l'image des sardines —dont Liwei avait une sainte horreur— nombres de fêtards occupaient déjà la piste de danse, tandis que d'autres avaient pris place au bar ou encore sur les quelques banquettes voisines.
De nouveau paré de son apparence humaine, Liwei réajusta le col de sa veste —laquelle retombait jusqu'à ses mollets— et se fraya tant bien que mal un chemin à travers les dizaines de noctambules qui se mouvaient au rythme de la musique. C'était toutefois sans compter sur l'intervention impromptue d'une demoiselle, laquelle se présenta face au jeune homme, le regard taquin pendant qu'elle faisait démonstration de ses pas de danse, comme pour l'inviter à se joindre à elle.

Amusé par une telle scène, mais néanmoins à peine capable d'étouffer un rire —teinté de condescendance— au fond de sa gorge, Liwei esquissa un léger rictus au coin de ses lèvres et, d'une simple gestuelle, força la demoiselle à lui céder le passage ; après quoi, il s'avança sans même daigner lui adresser un dernier regard.
Interloquée et visiblement choquée par un tel comportement —un rejet à l'état brut—, la jeune fille fit halte, portée par son pas ferme et bien décidée à se faire entendre.

— Dis donc toi, ta mère t'a jamais appris les bonnes manières ? C'est pas une façon de traiter une fille, ça, lâche-t-elle, passablement irritée.
— Oh, toutes mes excuses, Votre Altesse. M'accorderiez-vous cette danse ? rétorque-t-il sur un ton doublé d'une cinglante ironie.
— Mais quel bouffon, tu sors d'où comme ça ?

Hilarante. Cette scène était tout bonnement hilarante, tant et si bien que le sourire mauvais de Liwei s'étendit de plus bel.

— Écoute, commence-t-il tout en prenant place, à son tour, sur une banquette libre. Contrairement à tes compères écervelés ici présents et toi, je ne suis pas ici pour m'amuser. Enfin si… Dans une certaine mesure, si on veut. Mais j'ai des standards vois-tu, des standards très différents. On n'a pas les mêmes notions d'un bon divertissement. Alors… Je crois qu'il serait mieux pour toi de retourner à ton groupe de copains et copines qui, soit dit en passant, ne sont pas très discrets, déclare-t-il finalement, tout en désignant les énergumènes d'un mouvement de tête.

Les yeux rivés vers leur amie et le Cobra, ces derniers se partageaient nombres de messes basses, mais détournèrent aussitôt leur attention lorsqu'ils croisèrent le regard du principal concerné. Toutefois forte de son entêtement dont elle tenait la réputation parmi ses connaissances, la jeune fille abattit ses mains sur la table, forçant l'insolent qui se tenait devant elle à la toiser.

— Franchement, tu manques pas de culot. Je te préviens, t'as tout intérêt à me présenter tes excuses, et je veux dire de vraies excuses, sur le champ et que ça saute. Sinon, je te garantis que tu vas le regretter, crache-t-elle, le visage déformé par une colère grandissante.

Dans l'attente de ces mots qu'elle réclamait —qu'elle exigeait—, la demoiselle fixait le Cobra qui, lui-même, lui rendait sa défiance avec une étincelle sardonique qu'il n'avait aucune intention de terrer derrière un air spécieux.
Ce soir, il avait rendez-vous avec une connaissance particulière… Mais il ne se refusait jamais à quelques diversions teintées d'une délicieuse acrimonie.

Othello & Liwei
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Othello Lockheart

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Mar 2 Fév - 21:28
cc c'est moi
Malgré l'heure avancée la foule se pressait comme si elle craignait avoir froid ; sous les lampadaires les traits s'illuminent brièvement et disparaissent soudainement dans l'obscurité ─ les lumières se transforment en masques et changent les visage à mesure de leur éclairage
On se croirait en plein jour avec une telle foule et une ambiance aussi électrique ─ mais n'était-on pas finalement en journée dans un quartier à l'activité renversée ?

Othello se fond dans la foule, se glisse tel un serpent entre les individus, ses éternelles lunettes noires sur le nez ne dévoilant jamais son regard, les cheveux luisant sous la lumière artificielle des éclairages, visage habillé de ce léger rictus qu'il revêt en toute circonstance comme le plus beau de ses atours
Arrive au Devil Club, pousse la porte et le voilà soudainement plongé dans cette ambiance poisseuse et étouffante si caractéristique
(la musique assome les sens, les odeurs  de sueur et de tabac froid angoissent les narines et l'alcool vient endormir le tout)
Mais il n'était pas là pour s'amuser, Othello ; il avait quelques affaires à régler avec une connaissance de longue date ─ un ami, aime-t-il dire avec un sourire taquin ─, le Devil Club n'était qu'un simple point de rendez-vous comme il y en avait tant d'autres dans cette ville aux guerres intestines.

Et il est un peu nostalgique quand il y repense, Othello, à ce jour datant d'il y a huit ans déjà, l'une des rares fois où il avait daigné poser un pied ici
(bien des choses ont changé, depuis)
Du regard il cherche une amie de longue date, mais n'en trouve pas même sa silhouette
tant pis, qu'il se dit, une autre fois, peut-être.

Se frayant un passage entre les danseurs et les conversations, au loin il t'aperçoit, t'asseyant sur une place libre, ayant visiblement quelques querelles avec une jeune demoiselle ; intrigué, Othello s'approche, parvient, entre deux notes tonitruantes et le brouhaha incessant à attraper quelques mots de la conversation entre toi et la demoiselle à mesure qu'il s'avance
sourire qui s'accentue et air mesquin
pensées sournoises et malicieux désir de désordre
c'est qu'il sentait bien, Othello, que tu aurais besoin, peut-être, d'un petit coup de main pour te sortir de là
(mais ça ne sera pas sans semer quelques graines de discorde sur son passage, qu'il cultivera avec amour pour en faire éclore les plus belles fleurs que quiconque ait jamais vu)
alors le voilà qui se dirige vers toi ; une fois à ta hauteur, passe son bras autour de tes épaules

Heeeey mon bon ami ! Je vois que tu es bien entouré ! Tu pourrais partager un peu !

Un rire qui s'échappe de sa gorge et qui résonne, emplit l'endroit de sa bonne humeur bien vite étouffée ; il se tourne vers la jeune femme sans attendre ta réponse

Je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé entre vous deux, mais t'inquiète il est sympa, il est juste un peu renfermé ; ne lui en veut pas trop, hein ! grand rire, encore, puis Tu peux juste nous laisser ? Je dois discuter de quelques affaires importantes avec lui.
Mais, je...
Aller, soit sympa ! Promis je te le laisse après, vous aurez tout le temps de faire vos petites affaires après.

Et toujours ce sourire au visage, Othello, cet irritant sourire qui se moque en permanence du monde ─ le symbole même de son insolence qui ne semble que peu se soucier des problèmes qu'il cause
Othello la voit s'en retourner, enragée ; il se fiche bien de ses états d'âme, Othello, car déjà son attention s'était reportée sur toi

Eh bien ! Tu sais bien t'entourer, toi ! Tu lui as fait quoi, à ce canon, exactement ?

Toujours l'air plaisantin, la parole désinvolte
(mais jamais n'oublie la raison première de sa venue)




Anonymous

Invité
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Mar 16 Fév - 9:37

Rivaux de connivence

Elle avait ce regard incendiaire, et la voix tremblant d'une rage qu'elle peinait à contenir. Mais très vite, une pincée de confusion s'immisça dans cette tourbe d'émotions, alors qu'un nouvel arrivant venait enfin de prendre place aux côtés de Liwei : ce cher Othello. À peine eut-il ouvert la bouche que le sourire du Cobra s'étendit de plus bel, incapable d'étouffer un autre rire face aux moqueries qu'il crachait à l'adresse de la demoiselle. Aussi interloquée que décontenancée par ses sous-entendus, cette dernière en perdit sa langue, l'espace d'un instant, avant de retrouver un semblant de répartie :

— Mon gars, quand tu ne sais pas ce qui se passe, tu devrais juste la fer— vocifère-t-elle, toutefois abruptement interrompue et traînée de force par ses camarades de soirée.
— C'est bon stop, je pense que t'en as assez fait comme ça, tu crois pas ? intervient l'un d'entre eux.
— Non mais, attends une seconde !
— On n'est pas là pour se créer des ennuis, arrête les frais !

Toujours paré de ses airs provocateurs, mêlés à une pointe de dédain, Liwei salua la jeune fille d'une gestuelle nonchalante, tandis que ses très chers amis s'efforçaient de l'éloigner toujours plus loin, jusqu'à disparition totale au milieu de la foule en délire.
Un énième son rieur trouva sa liberté, avant que le jeune eurasien ne plonge sa main dans la poche intérieure de sa veste pour en sortir sa réserve de nicotine. D'une démarche machinale, il cala la cigarette entre ses lèvres et fit jaillir la flamme de son briquet avant de s'adosser contre la banquette, le bras de son ami toujours posé sur ses épaules.

— Cette princesse n'a pas apprécié le fait de s'être faite jeter comme l'individu pathétique qu'elle est, fin de l'histoire, commence-t-il, tout en laissant une traînée de fumée se mêler à l'air de la boîte. Mais elle a été sauvée par le gong, si tu veux mon avis… Par toi, en l'occurrence, déclare-t-il alors, jetant un regard au concerné. Bon ok, par les péquenauds qui lui servent d'amis aussi, c'est vrai.

Dommage. Vraiment dommage. Il avait eu là une si belle occasion d'étendre l'un de ses nombreux pièges. Tourner la situation à son avantage, la caresser dans le sens du poil pour ainsi s'attirer ses faveurs, feindre l'envie d'apprendre à la connaître dans un moment plus intime… Avant de la détruire, de l'abandonner au cœur de ses malheurs et de ses regrets, ne laissant derrière lui rien de plus qu'une nouvelle vie dévastée par ses soins.

— La dernière fille qui a cru bien faire en me traînant dans son lit l'a amèrement regretté ensuite. Mais lorsqu'elle a enfin réalisé qu'elle avait un monstre sous ses draps, il était déjà trop tard, raconte-t-il, le visage toujours muni de son légendaire rictus. Elle aussi, elle l'aurait regretté, peu importe les circonstances, achève-t-il finalement après un temps-mort.

Sauvée par Othello lui-même, ou par ses propres amis, elle avait également eu la chance de croiser ce Cobra en plein service ; le travail primait aujourd'hui sur ses divertissements personnels. Il n'était là que pour une raison bien précise : les attentes qu'il avait envers son collègue peu commode.

— J'espère que tu as bien fait tes devoirs, Othello, dit-il, comme pour le mettre au défi.

Othello & Liwei
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Othello Lockheart

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Othello Lockheart
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Mer 24 Fév - 18:09
sauvé par le messie* svp
La fille s’énerve, commence à s’en prendre à lui ; à sa colère il répond par un grand sourire, d’une insolence qu’on voit rarement, manquant de se transformer en rire franc – que c’était amusant, les gens qui s’énervent pour rien, qui perdent leurs moyens pour si peu
(Othello aime rire au nez des sentiments et des émotions d’autrui sans se soucier des conséquences)
Finalement la voilà forcée de s’éloigner, ses amis ne partageant pas sa colère ; là où tu la salues simplement avec un dédain à peine dissimulé, Othello, toujours tout sourire, ne put s’empêcher d’en faire un peu plus

A la prochaine, jeune fille ! it-il pendant qu’elle s’éloignait.

Un ricanement s’échappe d’Othello lorsque tu lui fais le résumé des événements – ça l’amusait, oui, probablement aurait-il eu la même réaction, avec un soupçon de désinvolture et de moquerie en plus comme il savait si bien faire, malgré tous les problèmes que ça avait pu lui apporter
(mais Othello a l’habitude, des problèmes, après tout ; un de plus ou un de moins, qu’est-ce que ça pourrait faire ?)

Le gong seulement ? Même pas le Messie ? dit-il en prenant une moue faussement vexée. Franchement je suis déçu, je pensais que tu m’estimais un peu plus.

Nouveau rire, autant à ses propres dires qu’aux tiens ; c’est qu’au fond, vous étiez bien différent, car là où lui ne faisait que s’amuser et ridiculiser, malice dans les yeux, tous ceux osant l’approcher de trop près ou lui chercher quelques noises, tu semblais prendre plaisir à détruire ceux qui t’ennuyaient – après tout, peut-être était-ce ainsi que les Cobras s’exprimaient, ce n’était pas vraiment ses affaires, après tout
(lui n’était qu’un simple civil qui s’amusait à mettre son nez là où il ne fallait pas contre quelques billets bien mérités)

Mais l’amusement n’est plus, laissant place au sérieux, et surtout, à la raison de leur rendez-vous ; Othello s’éloigne, s’installe un peu plus confortablement, toujours un sourire collé au visage, mais cette fois teinté d’une certaine avidité, en plus de l’amusement habituel.

Évidemment, j’ai toujours été un bon élève, affirme-t-il. Tu connais les modalités, de toute façon.

Bien sûr, qu’il avait réussi à dénicher ce que tu voulais, il avait même tout sur lui ; seulement, avec lui, rien n’était jamais gratuit.





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