(fb) Better sell your soul. - ft Stelian & Irène

Better sell your soul.

FT IRENE & STELIAN.

Il y avait bien des choses dont Ezra rêvait, des tas de choses qu’elle désirait ardemment sans en voir plus que l’ombre. Elle avait pourtant le talent, l’ambition et cette flamme brûlante dans le regard. Mais il ne suffisait pas d’être brillant pour gagner, il fallait tout jouer pour réussir. Jouer pour ne plus seulement frôler du bout des doigts ses rêves mais enfin les amener à être réels.

Là était la raison de sa présence entre les murs de la plus riche entreprise d’Ellipse. Le lieu qui pourrait tout changer. Dans l’irascibilité de l’attente, elle n’avait même pas daigné s’asseoir. La jeune diplômée s’était contentée d’appuyer le corps contre le mur, indolente jusqu’au rictus quand elle préférait ignorer les risques du jeu auquel elle allait prendre part. Et le dossier sous le bras pesait de ses révélations alors qu’elle ne pouvait que se languir de l’heure fatidique. Était-ce là le poids de son destin ? Ezra n’avait jamais cru au hasard mais lorsqu’elle jouait au funambule avec la vie, elle avait envie d’y croire. Peut-être était-ce là le moyen de rassurer le jeune esprit face à un pari des plus risqués. Si ce qu’elle avait trouvé s’avérait juste, après tout, Ezra perdrait plus qu’une chance d’investissement. Mais si le PDG de Parker’s & Co cédait à son culot, ça serait le succès absolu car la confiance dominait le coeur : elle avait ce qu’il fallait pour briller.

Alors Ezra laissait l’impatience faire battre le doigt sur la cuisse quand le regard se perdait sur chaque détail des lieux. Bientôt, son regard plongerait dans celui de Stelian Phoenix et Ezra se ferait une place de choix à Ellipse. Ou elle mourrait.

La gloire ou la fin. Rien d'autre.

Faniahh/Lala/Cyalana

(fb) better sell your soul

irene a ce tailleur qui l’enserre et la découpe
sur fond de verre des grandes vitres de la tour ;

c’était le siège de la gloire qu’elle voulait porter

à stelian et son entreprise,

aujourd’hui était jour parfait pour (se) le prouver.

((du moins croyait-elle avoir à faire à une cliente comme tout autre
qui tapissait maintenant son portefeuille de gloire

des médaillons de noms de chiffres accrochés à son portfolio)),

ceci étant établi,
il était si ennuyeux de savoir obtenir,
toujours ;

sans aucun effort à fournir,

sinon une poignée de mains mielleuse.

((c’était la goutte d’adrénaline qui manque dans les veines
qui vibrent aux défis)) ;
aujourd’hui
était un beau jour qui en promettait de nouveaux ;

fallait-il en ressortir vivante
de l’arène des gloires.

ses talons hauts claquent sur le sol tandis qu’elle se dirige vers la salle
de réunion ((d’interrogatoire de prison duquel elle ne sortira que victoire)),

elle a ces talons hauts qui approchent de la porte

pour offrir la sentence celle,
qu’elle,
irene schwartz ;

offre ou non aux clients avides d’argent.

cependant il fallait faire bonne mine,
se la jouer fine ;

car stelian aujourd’hui assisterait à l’entretien

c’était donc assez particulier pour y laisser entrer
sa propre curiosité.

la poignée tourne
et c’est une femme a l’air si déterminée
dossier sous le bras ((l’air d’un félin)) qu’irene trouve là ;

debout contre mur debout et prête à entrer dans le jeu des négociations,

ça irene,
elle le sent.

❝ madame… valentine je présume ?.

un coup d’oeil rapide sur son propre porte-document
où la confirmation de son nom s’étalait en lettres fines et allongées.

❝ irene schwartz, investment manager chez parker’s & co. enchantée.

mais aujourd’hui encore,
il y a des concours de circonstances ;

irene ne lui tend pas la main pour la lui serrer car

il devait bien y avoir quelques anguilles sous roches

et elle voudrait bien les saluer.

❝ je vous prie de nous excuser pour l’attente. monsieur phoenix sera bientôt là.

elle ne l’était pas,
désolée.

❝ je vous en prie, prenez place en attendant.

ce n’était pas des manières ; irene savait se monter polie,
bien que madame valentine n’avait pas l’air de vouloir se poser
sur ces belles chaises de bureau.

et les minutes ont des langueurs qui s’estompent doucement
dans l’attente de l’empereur de ces étages clinquants.

code par drake.

ezra & stelian

better sell your soul
Irene & Ezra & Stelian

parker's & co ••• flashback

chaque fois chaque lettre chaque moment où il recevait de jeunes entrepreneurs, Stelian trouvait un écho nostalgique quelques années en arrière ; alors qu'il collait son nez d'enfant aux vitrines illuminées des magasins de luxe ; lorsqu'il s'était rêvé dès l'entrée au lycée en costume cravate sur mesure pour diriger un monde bâti de ses mains - alors il y avait une certaine tendresse, illisible et pudique dans ses expressions polies et mesurés.

avec trois minutes de retard il pénétra dans le grand bureau indiqué par Irene et d'un pas pressé, il bouscula le mutisme de rigueur de la pièce - remarqua la suffisance de sa responsable, masqua un rictus amusé ; les expressions placides d'Irene l'amusaient toujours, et la rigueur professionnelle l'avait déridé en sa présence ironique.

— bonjour mademoiselle Valentine.

il ne lui prêta aucune attention réellement affichée, s'installa confortablement dans le grand siège en cuir derrière le bureau - et si ce n'était pas le sien, toutes ses manières, chacune de ses attitudes suffisantes instauraient son monopole assoiffé.
Il glissa son pouce vers le haut, fermant les applications de son smartphone - systématiquement entre chaque rendez-vous ; d'un signe de tête convenu entre eux, invita Irene à prendre place à ses côtés, et rangea le téléphone dans sa veste avant de croiser ses jambes et s'enfoncer dans le fauteuil.

— j'ai entendu parler de vous, ces derniers jours. Vous et votre insistance pour un RDV chez Parker's & Co.

Ses bras caressaient le cuir grainé des accoudoirs, et alors il posa ses yeux bleus sur le visage de la jeune femme - elle respirait toute entière une ambition dévorante qui le remuait tranquillement, silencieusement.

— maintenant que vous êtes là...

Stelian marqua une pause progressive, baissait le son de sa voix et chercha le regard d'Irene pour asseoir leur tandem, qu'il jugeait intouchable et exempt de tout assault extérieur ; il ne se méfiait pas, et elle lui donnait une raison supplémentaire de ne jamais douter de sa position.
Et revint vers mademoiselle Valentine.

— allez-y. Nous vous écoutons.

made by MISS AMAZING.

Better sell your soul.

FT IRENE & STELIAN.

Sur le visage était porté un sourire fin lorsque le son des talons s’approcha de la salle, jusqu’à résonner tout proche d’elle. Ezra avait plongé son regard droit et sans crainte (inconscient) dans celui de la femme en face d’elle. La prestance jusqu’au bout des ongles, le charisme plus qu’évident : il n’y avait pas de doute quant à la stature de la personne face à elle. Elle cherchait son nom et la voix franche d’Ezra ne se fit point attendre pour répondre sans laisser la présentation se finir.

– Et Irène Schwartz, je sais. Enchantée.

Le sourire grandit, elle qui était sûre et certaine d’une victoire qu’on voulait à tout prix. C’est que chez les requins, il faut bien être prédateur pour ne pas suffoquer et Ezra comptait briller. Elle avait bien remarqué le manque de main tendue, n’en avait pas perdu sa confiance quand sa propre main avait fini par se ranger dans la poche : qu’à cela ne tienne, Ezra n’était pas là pour se faire des amis.

Elle suivit la jeune femme, leva une main nonchalante, quand l’oeil se posait sur l’écran de son portable en attendant le pdg “pas de soucis”. L’attente n’était jamais un problème, pas quand le rendez-vous pouvait se finir avec une somme conséquente entre ses mains.

Et enfin, le phoenix était arrivé, empereur à la présence écrasante, attirant par son pouvoir pourtant effrayant (il pourrait rayer son existence d’un claquement de doigts) et Ezra même avec tout son cran aurait pu faiblir. Il y eut une seconde de pression, une simple seconde avant qu’elle ne retrouve ce sourire insolent en verrouillant le smartphone à sa main, plongea son regard dans celui du grand maître des lieux, renard quand la pochette à sa main se faisait de plus en plus sentir sur la peau.

– Bonjour monsieur Phoenix. Le regard sembla plus rieur lorsque les mots de Phoenix se poursuivirent. Effectivement, je sais me faire persistante.

Enfin la silhouette se détacha du mur (si flegmatique), s’approcha du bureau juste assez pour asseoir sa présence, juste assez pour faire comprendre qu’elle n’était pas assez impressionnée pour ciller.

– Et bien monsieur Phoenix, madame Schwartz, disons que j’ai un marché à vous proposer. Voyez-vous, je sors de l’université à mon si jeune âge avec tous les prestiges et j’ai déjà commencé à monter ma boîte. De l’high-tech, de la robotique, ces quelques babioles qui nous sont tous tant utiles, ou pas d’ailleurs mais c’est une autre histoire. Enfin bon, vous n’avez pas vraiment besoin d’en apprendre plus sur mon entreprise pour le moment vous découvrirez bien à quelle point je suis prometteuse une fois les broutilles abordées. Ou peut-être que ValentineTech vous parle mais j’en doute, c’est trop tôt. L’important, monsieur Phoenix, c’est ce que j’ai pu apprendre au fil de passionnantes recherches.

Oh, le moment fatidique était enfin là. Ezra avait ouvert le dossier face au pdg (avec toutes ces preuves si accablantes), le regard plein de culot quand elle ouvrit à nouveau la bouche.

– Je sais tout. Et vous devez vous douter de ma surprise quand j’ai découvert l’implication de la plus brillante entreprise de cette ville ! Et avant que vous ne vous agitiez, je ne compte pas vendre la mèche. Du moins, pas si vous m’offrez l’investissement que je mérite parce que je serai un investissement qui sera vous être utile.

C’était en posant toutes ses cartes sur le bureau qu’Ezra jouait cette partie dangereuse, le sourire étonnant et le regard brûlant d’une ardeur étrange face à cette prise de risques. Elle se sentait si vivante, là, si proche de la réussite, si proche du danger. Et elle laissa ses mots peser, tête haute et effronterie dans les pupilles.

Faniahh/Lala/Cyalana

(fb) better sell your soul

ah soleil ah
empereur ;

qui vient illuminer la pièce morose

de son ampleur
de sa prestance et

ce regard qui pose ses chaînes qui pose ses gènes ;
la liait pour toujours à ses côtés.

((et irene s’installe à sa droite pour y marquer la présence
de son aura à elle))

pour mieux jauger leur éventuelle cliente.

c’était un combat lancé par la plus douce des armes ;

leurs mots

combinés en enchantement qui,
doucement,
venaient cerner la nature de sa présence
mais ;

c’était qu’irene s’attendait
irene est prête parée a des carapaces qui viennent s’enfoncer
dans ce cuir de première qualité ;
s’attendre s’y attendre s’opposer à tout
((à tout toutes les résistances toutes les défenses que mademoiselle valentine
aurait dans sa manche)) ;

sauf sauf sauf que
le problème se pose là car
elle
attaque

lance sa reine lance sa plus belle pièce

comme une bombe de (dés)espoir sur la table de verre table de glace.

irene n’aura jamais d’autres expressions
que le marbre qui orne son visage ciselé sur fond de lassitude ;

les monts enneigés qui battent son âme

((et pourtant que ses stalactites de gris doré viennent se plisser juste
tout juste
rien que))

ce court instant ;

c’était là une audace incroyable que mademoiselle valentine venait leur offrir
au petit déjeuner ((au goûter un casse-croûte de leur train-train quotidien)).

❝ quel culot mademoiselle valentine.

elle en face qui ne mâche ses intentions ;

irene de surcroît ne crache pas sur ses propres paroles

qui perdent le sens des hypocrisies au miel coulant
qui font foi dans ce monde croulant.

❝ tout ça pour un peu d’argent… vous savez ;
il y a bien d’autres méthodes que d’offrir directement votre tête au gibet,
a la potence du plus grand homme d’ellipse.

ne dément ni affirme ;

ce n’était pas là les louanges
qu’une investment manager se devait de chanter ;

mais après tout

stelian
n’était-il pas
son directeur ;

((si ce n’était plus que le dragon qui lui dévorait la peau sous son haut
si taillé pour la rendre encore plus grande
et si petite à ses côtés)).

irene n’en rajoute guère ;
elle n’a qu’un sourire un peu pincé un peu grimaçant

toujours pour mieux cacher les crocs qui feignent d’être

d’agneaux innocents sous les discours cassants.

a cette partie pimentée ;
il était temps au roi de bouger

car cavalier n’ira pas seul au combat
cavalier n’a que l’arme l’anse froide contre la cheville ;
((si besoin,
un enfant caché dans ses entrailles qui dort dans les mirages))

et les mauvaises langues diront que

c’est une triche sans foi pour combler le vide
s’opposer aux règles aux lois
un croche-pied à l’échec
un doigt d’honneur au mat ;

rien d’autre ((rien d’autre)) qu’un rêve lucide.

((mais la poudre à canon,
elle,
laisse bien des goûts amers qui se distilles dans les papilles))

il y a des choses qui restent entre les murs et n’en ressortent
qu’un trou dans les parures.

code par drake.

erza & stelian

better sell your soul
Irene & Ezra & Stelian

parker's & co ••• flashback

chaque nuit dans des draps de soies chaque nuit renouvelée
où il était plus dans le sommier pauvre - clochard - de son enfance Stelian savait la gloire l'enrober tout son être et son esprit en particulier pour lui donner la prestance des Rois qu'il a tant rêvé autrefois
et il aurait tué père et mère - il l'avait fait - pour toucher du bout des doigts crasseux de son lui môme afin d'atteindre les sommets et s'arrêter, regarder en arrière pour contempler le sommet de son art

alors Ezra mademoiselle Valentine présentée pleine d'une rage contenue de vivre et d'exister - de briller autant que lui dans son égo surdimensionné - lui arracha un sourire fébrile et madré alors qu'il se calait seulement un peu plus dans son fauteuil matelassé : il ne craignait aucune menace, lui aux pleins pouvoirs.
Jeta une pauvre oeillade, à peine, sur les papiers devant lui : il connaissait ce petit numéro du chantage - il en avait été l'inquisiteur premier chez les Dragons, et se plaisait à y croire.

— quelle audace, n'est-ce pas ?

Sa voix s'éteignit brièvement, Stelian baissa les paupières un instant et lorsqu'il les rouvrit, il se redressa hors de son siège et démarra sa marche lente et prédatrice - signature.
En contournant le bureau, il posa son regard sur Ezra et mesura la cadence alors qu'il arrivait à sa hauteur - prit chaque seconde nécessaire pour la détailler comme si elle avait été la proie la mieux dessinée du monde.

— ou alors, un mélange de stupidité et d'inconscience.

Gaussé par les flatteries - les sentiments habituels d'Irene, son égo ne souffrait d'aucune faille alors qu'il saisit entre ses doigts le dossier glissé sur la surface de son bureau - et qu'il imposa un silence lourd de plusieurs minutes le temps de parcourir le texte glané au fil des efforts de la candidate.

— et puis vous parlez trop, vous me fatiguez. Si votre entreprise était réellement digne d'intérêt, vous n'auriez pas besoin de risquer votre vie dans ce bureau.

Il n'y avait plus seulement le PDG psylle et séducteur mais bien le chef des Dragons à découvert qui s'exprimait entre les murs froids de l'entreprise bâtie de ses mains meurtrières : alors son impatience rongeait lézardait la pièce et abîmait son impassibilité quotidienne - il était l'assassin derrière le charme qu'il voulait bien se donner.

— si je devais trembler à chaque fouine qui découvre le lien entre moi et les Dragons, je n'en serai pas le leader, mademoiselle.

les conversations recopiées selon les écoutes parasitées, le jour de l'attentat aux échanges de mails scrupuleux avec ses hommes de main, tout noir sur blanc à la lecture de feuilles ordonnées, Stelian se faisait plus méprisant encore : sa fierté était telle qu'il ne craignait pas la chute, seulement des désagréments, à devoir se débarrasser des gêneurs et de ceux qui s'approchent un peu trop près de ses possessions.
Les bras croisés appuyé sur son bureau, il s'était stratégiquement placé en avant d'Irene - et prendrait les commandes, comme il leur avait promis il y a quelques années.

— les Dragons sont patients. Mais ce n'est pas le cas de tous.

Il avait souri - et ne s'était pas arrêté depuis.

made by MISS AMAZING.

Better sell your soul.

FT IRENE & STELIAN.

Il ne fallait pas trembler, Ezra le savait. Face aux requins, il fallait qu’elle reste droite, qu’elle garde cette figure indolente tout au long si elle voulait gagner cette partie de poker. Quitte à perdre sa tête, elle le ferait dignement.

Le sourire dans les yeux et les lèvres, elle planta son regard d’ocre dans celui d’Irène, l’air bien trop amusé pour une proie.

– J’aime à croire que mon culot fait mon charme.

Et à la suite des mots, à la voix pleine de jugement d’Irène, elle ne put que rire, Ezra. Un coup d’oeil au si grand homme, le regard qui se replongea dans celui de la seconde avec cette certitude dans le regard. Folle Ezra se lançait dans un jeu plus grand qu’elle.

– Mais qui a dit que je me lançais dans tout ça simplement pour l’argent ? Ça avait tout simplement l’air curieusement intéressant. Je n’offre pas ma tête au gibier, je l’offre au service de l’homme le plus puissant d’Ellipse en échange d’un très simple service.

Le regard qui survolait la pièce pour se poser, plus sérieux, sur le chef de ce beau monde. C’était qu’Ezra, derrière le jeu, voyait bien là une belle opportunité de se dépasser, briller plus haut encore en se fichant bien des limites en cette ville pourrie jusqu’à la moelle. Ezra n’était pas mieux, elle ne serait pas mieux que cette ville.

Mais toute humaine qu’elle était, le dragon s’approchant, Ezra ne put que sentir la différence de niveau, la prestance et la dangerosité qu’on s’était pourtant promis d’affronter sans soucis pour mieux la servir dans toute sa gloire. Elle déglutit, afficha à nouveau un fin sourire, la pupille plus sérieuse pourtant quand elle semblait bien comprendre les dangers.

– J’aime croire que l’audace et l’inconscience sont une jolie paire chez moi. Et je dois bien être un peu stupide oui, mais j’ai un bon cerveau fonctionnel pour autant. Un soupir après les mots du roi, Ezra avait le sourire qui grandissait, les yeux gourmands quand l’ambition et l'égo la saisissaient. Je sais que mon entreprise vaut le coup. J’ai du talent. Mais je sais aussi qu’il existe des tas de personnes tout aussi voir plus talentueuses dans cette ville. Quoi de mieux que griller la priorité pour avoir ce que je veux ?

Elle n’était pas déconnectée de ce monde Ezra, loin d’être bête derrière les jeux et les inconscientes prises de risques. Elle tentait toutes les chances quitte à se brûler les ailes pour vivre pleinement, jusqu’à l’asphyxie. Qu’importe si sa vie se taisait ce soir, Ezra n’aurait rien à regretter. Alors elle sourit encore, gardait le regard planté dans celui de Stelian Phoenix, si puissant quand elle poursuivait après ses propres mots. Leurs sourires s’affrontaient, amusement ou menace Ezra ne le savait pas mais elle sentait bien le jeu faire battre son coeur, qu’importe les conséquences.

– Je ne m’attendais pas à ce que vous trembliez, ça m’aurait déçue, la menace était plutôt là pour la forme je dois dire. Si vous m’avez bien écoutée, j’ai dit que je pourrais être un bon investissement. Je ne parle pas uniquement de la société. Dans la vie, tout est un échange de bons procédés. Si vous m’aidez, je vous devrai bien ma loyauté et une petite aide pour améliorer votre système de sécurité totalement démodé. Le sourire qui s’affinait, le regard qui se faisait plus vif quand Ezra posait les dernières cartes. Le jeu me semble des plus séduisants, je déteste l’ennui alors pourquoi ne pas m’ajouter aux si patients Dragons ? En investissant vous vous assurez d’une fidélité que je ne pourrais briser, pourquoi en aurais-je envie avec tant de bénéfices ?

L’argent, le pouvoir, le jeu, Ezra voulait tout voir et vivre sous toutes ses facettes quand elle glissa ses mots, le regard brillant d’espoir.

– Et qui ne voudrait pas apprendre du plus grand de cette ville, monsieur Phoenix ? Votre parcours est impressionnant et je l’envie alors laissez moi vous montrer que mon audace n’est pas faite que d’artifices et de belles paroles.

Faites moi pion couvert d’or et je serai le plus loyal serviteur.

Faniahh/Lala/Cyalana

(fb) better sell your soul

❙ flashback

agacement agacée acérées les paroles qui viennent hurler dans ses tympans,
non ;

ce n’était pas en menaçant qu’on se ferait dragonne

cocotte ;

et pourtant c’était stelian aux commandes aujourd’hui.

irene a une aigreur inconnue dans la glotte quelque chose d’un peu fugace
d’un peu furieux pour gratter sa conscience bien morte
enterrée sous des couches de glace,

était-ce une pointe de jalousie ?

elle ne sait pas, ne connait pas ;
mais ce qui était sûr, c’est qu’elle ne l’aimait pas l’imbécile d’en face.

pourquoi,
elle-même ne s’interroge plus sur les émotions de surface qui viennent
interroger

occasionnellement

son âme un peu trop enchaînée au soleil.

❝ vous parlez trop pour ne rien dire.

la dragonne a les lèvres pincées ; car au poids de ces mots qui sortent de sa bouche
comme une cascade inutile
tic tac

le temps passe le temps est précieux

l’argent ne tombe pas dans les poches des plus doué.es par hasard ;

et sûrement pas en écoutant les élucubrations d’une énième tête brûlée qui se présente dans leur tour ;
la question à présent se posait en termes de tête sur les épaules.

❝ saucer le directeur ne vous mènera à rien, pas plus que vos menaces.

((elle ne l’espérait pas)) ;
croyait-elle stelian infaillible ?

elle voulait du moins s’en persuader

ceindre son front des couronnes qui n’existaient même pas
en dehors de son regard un peu trop appuyé sur son profil ;

elle voulait qu’il reste à jamais en idole sur son trône de fer

((et pourtant elle connaissait les doutes qui font tout mortel)),

rien qu’une inconvenance qu’elle se promettait de pallier avec ses propres armes.

❝ vous aurez beau essayer d’atteindre le dernier étage,
attention à la chute mademoiselle valentine.

d’instinct, elle avait déjà les doigts sur son cran d’arrêt pointé sous la table ;
et irene savait que stelian savait et stelian sans doute ne voudrait pas éclabousser ses beaux fauteuils de cuir de sang mais ah ah

ce n’est que du matériel ((ça se rachète à coup de portefeuilles dans la poche du costume

à faire foisonner comme des poules d’or poules d’or poules d’or
jusqu’à épuisement)) ;

on essore les billets jusqu’au dernier
et c’était ainsi le cycle de la vie dans ce monde-là le monde des requins le monde d’ellipse ;

ça s’apprend à la dure ((à la dure comme les pieds nus dans les forêts enneigées

quand les engelures viennent manger les sensations de douleur ou de doute
qui germent dans le cœur même des plus grands)).

❝ pour le moment, votre audace et votre bêtise… consistent simplement
en de belles paroles bien vides. dites-nous en plus sur le contenu de votre si magnifique entreprise.

comme un entretien habituel dans son flot normal,
les paroles pesaient pourtant dans les regards en chien de faïence

et le canon pointé sous les sourires hypocrites – ah attention que fragile est l’existence.

code par drake.

@ezra & stelian