(fb) tout ne tient qu'à nous ft. tobias
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Daphné Moriarty |
Let's cause a little trouble
Mar 4 Mai - 20:39
tu sais les mots sous mes silences ft. tobias (février 2018)
Hey.
et ignorons les années ellipsées entre nous, tu veux bien ?
ignorons le collège le lycée l’université toutes ces années passées à t’en vouloir et espérer ne jamais te recroiser
discutons
comme le feraient des amis comme le feraient notre amie si elle était encore en vie — discutons comme si elle ne nous avait jamais quitté et elle ne hantait pas mes nuits d’insomnie lorsque Février arrive
le mois qui l’a vu partir.
et l’amertume a un nom, le tien, Tobias, lorsque je te saisis le bras pour t’éloigner de la foule de Corbeaux — laissons la danse et la joie aux autres, oh, j’ai d’autres idées pour toi
pour moi
Ca fait longtemps, Tobias.
que nous nous croisons depuis que j’ai rejoint le gang il y a quelques semaines et que je ne sais soutenir ton regard mais ce soir
est le grand soir ! le soir où l’alcool étouffera suffisamment ma peine pour que je ne m’effondre pas dans tes bras,
me motivera suffisamment pour te faire couler avec moi ; ah, enfin,
enfin, quelqu’un pour souffrir ce deuil et tu es le parfait candidat
rejouons l’histoire, tu veux bien,
du drame que tu as regardé se jouer en parfait meurtrier. Tu as l’air d’aller bien, tu te rappelles de moi ? Daphné, ta pote au collège.
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Tobias Galitzine |
Let's cause a little trouble
Mar 4 Mai - 21:51
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C’est pas faute d’avoir essayé.
De l’avoir ignorée, de s’être fondu mollement dans la masse afin de s’éclipser. De croire en l’équation lâche qu’il n’y a que vos regards croisés pour te révéler.
Une fois le bras saisit, tu te laisses couler. Tu peux pas te défaire, résister car il te manque la volonté. Entre tes lèvres serrées s’articulent une salutation étouffée.
« Hey. »
À peine inaudible, mâchée entre tes dents serrées. Daphné est un oiseau de malheur, elle porte en ses traits un passé laid. L’étendard de tes regrets les plus intimes, de ta passivité amèrement regrettée.
Derrière tes côtes fragiles bat la chamade, haletante, asphyxiante. En cet instant tu voudrais crever.
Être foudroyé.
Mais tu esquisses un sourire. De ces commissures relevées qui n’ont pas de fond, seulement la forme.
« Je me souviens oui, difficilement oubliable. »
Et sans mettre l’accent sur les pleurs passés ceux que tu as versé étouffé, tu tentes de maintenir une façade hâlée, faussement solaire.
Alors il faut se forcer. Clore les paupières sous les lippes bienveillantes (davantage humiliantes), faire bonne figure en ces temps durs (tu es au pied du mur).
« Je pensais pas te recroiser ici, ça me fait plaisir. »
Ellipse est trop petite.
Trou à rat, caveau à dégénérés.
Il n’y a en son sein que des drames, regrettés, regrettables. La répétition de tes erreurs passées auraient déjà dû te tuer. Doux repos comparé à ces vilaines habitudes que tu sais seulement perpétrer.
Combien de fois encore te faudra-t-il vivre des retrouvailles acidulées dans cette cave humide avant d’être lassé ?
L’humour karmique te deviens familier.
Et si tu es capable de la regarder, les arrêts sont brefs. Un instant à la dévisager, une minute à braquer tes pupilles mortifiées sur le reste de la foule agglutinée dans cette cave humide, attristée.
La regarder c’est la voir.
C’est se confronter à l’inévitable.
« Les Crows hein ? Comment ça se fait ? »
Noie-le. Dans tes flots de paroles, de trivialités confondues.
C’est tout ce qu’il souhaite en cet instant, le superficiel davantage que le sacrificiel.
HRP — ...
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Daphné Moriarty |
Let's cause a little trouble
Mar 4 Mai - 22:11
tu sais les mots sous mes silences ft. tobias (février 2018)
difficile d’oublier, oui, Tobias, toutes les larmes que j’ai versées et ton visage
dépourvu de toute expression même lorsqu’on nous a annoncé le décès — t’ai-je dit combien
j’ai
haï ce visage le mépris qui me secouait les tripes à chaque fois que je perdais mes yeux dans les tiens, vides, en cherchant désespérément des traces de culpabilité exacerbée ;
rien
le néant
peut-être est-ce l’alcool mais la haine ne frappe pas aussi violemment que je l’espérais, elle submerge lentement mes veines et cloue un sourire sur mes lèvres prêtes à t’assassiner. Une connaissance m’en a parlé et m’a fait entrer. Je me suis dit qu’une deuxième famille ne serait pas de trop.
étant donné que la mienne semble décidée à ignorer mes appels à l’aide, et que l’amour ne se faisait pas assez réciproque à mon goût —
Et toi ? Je ne te prenais pas pour le genre familial. ni même amical et
je ne pense pas que tu les mérites, à dire vrai. et peut-être que je ne devrais pas t’en vouloir autant mais les mots suivants glissent si naturellement que
tant pis
ma peine vieille de plusieurs années doit trouver soulagement et n’attendra pas ton consentement. J’aimerais te dire que ça me fait plaisir aussi mais, comment dire...
et je te prends dans mes bras — la tête qui tourne, oui, à cause de l’alcool et du mépris qui m’assaille enfin, mais également pour m’assurer que tu ne fuiras pas. Je ne t’ai toujours pas pardonné son meurtre.
suicide
que toi et moi avons regardé, impuissant.e.s
lorsque j’ai tendu les mains pour la rattraper et que toi, tu l’as précipité.
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Tobias Galitzine |
Let's cause a little trouble
Mer 5 Mai - 0:02
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Tu l’as pas poussée.
C’est pas toi qui l’a précipitée.
C’est ce que tu répètes, analphabète face aux mots prononcés. L’embrassade est froide, deux corbillards.
Les mains sont en suspens face aux omoplates crispées. Elles n’osent pas toucher. Elles défaillent, sombrent le long de ta silhouette voûtée.
« Je me doute. »
Et c’est dur de parler, d’articuler. Se refuser aux mots tailladés, tu saisis son bras, tente de te défaire.
Sans être complètement séparés, tu fais enfin face. Et tu lui en veux, t’aimerais crier, la jarter.
Peste, parasite qui se nourrit de tes stigmates, tes cautères béants. Durant un instant, t’as le sentiment que c’est toi ou elle.
Qu’il exist pas d’espace temps pour vos peines communes.
« Change de ton. Change surtout de terme. »
Meurtrier.
Et tu les observes ses pupilles dansantes, celles qui sont imbibés, inhibées. Qui n’ont ni mœurs ni lendemains, qui te regardent avec tout le mépris qu’elles possèdent.
Ça te rend fou.
T’aimerais lui dire le fond de ta pensée, celle où elle baigne dans la complicité. Celle de l’incapacité qui prend la tangente, des actes manqués qui désenchantent.
Cracher ton venin, vipérin.
Une interdiction se forme pourtant sur tes lèvres et tu te retiens. Car aujourd’hui encore en la regardant bien, t’es capable de voir les yeux rougis, les cernes humides. La fêlure à cœur ouvert, le crie sourd dans le calvaire.
« Qu’est-ce qui t’aiderais à dormir le soir Daphné ? »
T’oses pas souligner ton idée toute trouvée, cette blague de mauvais goût qui t’invite à en faire de même que votre amie. L’imitation serait sordide, la verbalisation de l’acte lugubre.
Alors tu ne dis rien mais, elle sait, tu en es persuadé.
La consoler, s’apitoyer, vous planter.
Les choix sont variés dans ton esprit déboussolé, attaqué par la honte, cette galeuse qui ne cesse de te rappeler l’âme boiteuse que tu es.
HRP — ...
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Daphné Moriarty |
Let's cause a little trouble
Mer 5 Mai - 14:55
tu sais les mots sous mes silences ft. tobias (février 2018)
et je pourrais employer d’autres termes plus doux, oui, moins liés directement à vous
mais la causalité, finalement, n’est-ce pas votre comportement de meurtrier ?
Que tu souffres, toi aussi. et l’alcool m’arrache un rire où j’y mets toute mon âme et toutes mes peines – c’est vieux comme cicatrice, mais te revoir, c’est un peu comme un jour de pluie ;
ça ravive des douleurs que je pensais enfouies.
J’ai envie que tu vives en continuant de penser que c’est de ta faute – en partie seulement mais à quoi bon user de dentelles lorsque je veux du sang – ce qui est arrivé. du bout des doigts je viens chercher ta peau pâle, tracer délicatement les contours de ta mâchoire – je pallie à la cruauté de mes mots par les tendresses de mes gestes
tout comme les émotions contraires que tu m’inspires car, au fond de moi, au-delà de la colère et la souffrance,
j’ai retrouvé un ami.
Je sais qu’on était que des gosses, à cette époque, mais.. pause dans le discours car l’alcool ne fait qu’un tour, ça tangue jusqu’au sommet de mon crâne
me laissant quelques secondes pour me rappeler d’elle, ce qu’elle disait, les SOS que je n’ai pas su décrypter – Je t’en veux tellement. et je m’en veux tout autant,
en réalité.
mourir, peut-être, pour être libérée de cette amitié d’enfant qui me ruine encore à présent.
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Tobias Galitzine |
Let's cause a little trouble
Mer 5 Mai - 20:02
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La regarder s’enfoncer alors que tu te tiens comme un piquet, embouteiller ardemment tout ce qui serait susceptible de te faire craquer. La mâchoire calcinée, les sourcils froncés, les yeux fermés.
Et tu l’entends déblatérer, te rappeler ton incapacité.
À agir pour contrer l’inévitable, à crier son prénom pour la rendre inaliénable. La maintenir à vos côtés en ne la chérissant jamais assez, en destituant les tyrans.
« Bingo, t’as gagné Daphné. C’est déjà le cas. »
L’injustice te picore les bords du palpitant. Car ça te coûte d’avouer à voix haute tes fautes. De prendre l’entière responsabilité, quand tu revois les visages tailladés par la honte se réunir autour d’un bureau vidé.
Lever les yeux au ciel, souffler, la regarder, inquisiteur.
« Je t’ai pas attendu pour me sentir mal. »
Tu sais bien que t’es pas angélique, que l’agressivité lancinante borde le coin de tes commissures crispées. Que tes mots harponnent, que les réactions d'autrui que tu juges exacerbées sont en réalité justifiées.
Et puis tu en as assez.
Ou peut-être sens-tu la culpabilité monter.
Le bras est saisi, tu l’entraînes loin de la foule médisante, celle qui est trop curieuse, que tu veux voir couler, insidieuse.
Les doigts imprimés dans la chaire, tu te défais. La gorge est prise, serrée. Et ça te demande toute ton énergie de ne pas te laisser tomber, croupir le front contre tes genoux noués.
Une bouteille vide à peine attrapée entre tes doigts, celle-ci vole en éclats. Le mur tâché aux relents d’houblon éventé, tu la foudroies.
« C’est bon ? Ça t’as aidé à décuver ? »
Et tu cries, laisse tes cordes vocales ligaturées s’écraser dans un écho muet. Car au ras de tes cils tu pressens un ras de marée, un acte que tu finirais par regretter.
Daphné c’est l’inexpliqué.
Une tendresse surannée que t’as envie d’accueillir dans le creux de tes côtes lacérées, de saisir sans posséder. Un point de suture mal cicatrisé qui n’a de cesse d’étirer tes chaires oxydées.
En porte-à-faux dans tes contradictions, tu ne sais y répondre que par l’hostilité la plus abjecte.
« Reprends-toi bordel. »
Sans savoir à qui tu t’adresses réellement.
Car tu ne sais que tu ne supporteras pas une minute de plus de cette discussion.
HRP — ...