black holes and revelations ft. apollonia

i will be chasing a starlight ft. apollonia

enfin e n f i n Apollonia
tombe aussi bas que moi et suffisamment loin de notre étoile – au milieu des murs froids de l’hôpital – ah, je ne devrais pas être heureuse comme ça

mais
oh, Apollonia, oh, je l’espère, c’est fini pour toi.

et l’infirmière qui m’escorte jusqu’à ta chambre ne se doute pas, penses peut-être que je viens rien que pour toi – tu le croirais,
belle Apollonia,
que c’est le cas ?

au milieu de la jalousie et le ravissement comme libérée de ce complexe d’infériorité car tu brillais toujours plus haute toujours plus remarquable à ses côtés (comme je ne l’ai jamais fait), te voir
dans ta tenue d’hôpital, paumée, a b î m é e, je me sens enfin respirer.

Coucou Apollonia, je viens t’apporter deux bonnes nouvelles.
mais avant je m’assieds sur la chaise à ton chevet et glisse mes doigts jusqu’au tien – et ce sourire radieux qui orne mes lèvres, c’est pour toi
c’est pour moi
toutes deux au plus bas, toutes deux dépendantes d’une personne qui ne s’en soucie pas, si belle, Apollonia, dans ta détresse tu me rends joie.
Tu as été destituée de ton poste de garde du corps, et Canopus a été promu.e chef.fe !

rejoins-moi au milieu des étoiles mortes pendant que Canopus continue de nous éclairer.

black holes and revelations
far away from the memories
of the people who care if
i live or die

mars 2021 ft. @Daphné Moriarty

On t’a dit sur un ton de remontrance que tu as failli y laisser ta peau.
Tu as demandé aux infirmier‧ère‧s quand tu pourrais sortir.
On t’a répété que quelques minutes de plus à perdre ton sang t’auraient été fatales.
Tu as demandé à voir Canopus.

Iel n’est pas à l’hôpital, mais iel n’est pas venu‧e te voir non plus. Iel doit être occupé‧e. Tu vois sur ta télé que la ville s’active, qu’elle grouille, qu’elle gronde. Tu comprends qu’iel ne soit pas venu‧e. Pourtant

Quand la porte de ta chambre s’ouvre, tu tournes la tête, cherchant la petite silhouette (ou la grande qui aurait eu le courage de venir te voir éveillée). L’espoir dans tes yeux mord la poussière quand tu ne vois aucun des deux, mais la forme familière
sylphide perfide aux sourires faux
La Daphné

Elle ne dit que des mensonges, que des faussetés
Mais lorsqu’elle parle de bonnes nouvelles, tes traits froissés s’illuminent, car tu veux tant croire que Canopus l’a envoyée.

Tu serres la main dans la tienne, comme pour la faire parler.
Elle parle
Et tu lui arraches ta main avec un dégoût outré.

« Tu mens », te fâches-tu.

Si Canopus est devenu chef‧fe, iel n’aurait pas laissé faire ça. Iel a besoin de toi.

« Tu viens ici avec tes bonnes nouvelles et tu mens,
cука », tu lui craches presque, ta main toujours contre toi.

Elle fait cela juste pour te troubler, tu sais comment elle est. Fausse, fourbe et folâtre. Depuis le temps qu’elle tourne autour de Canopus, la hyène, elle pense qu’elle peut venir gruger tes os. Elle se trompe, tu as encore toute ta tête, et tu as la mémoire longue.

i will be chasing a starlight ft. apollonia

ah ah tu aimerais bien
n’est-ce pas
que ce soit un mensonge, voilà, sauf qu’Apollon i a je (Daphné) ne mens pas – et le sourire qui se glisse sur mes lèvres roses ravies, c’est la vérité ;
ce n’est pas Canopus qui est venu.e te voir ici, après tout, iel (peut-être) s’en fout.
Tu n’as pas l’air heureuse pour ellui, Apollonia. de n’être plus rien maintenant qu’iel frôle les sommets, et nous laisse comme simple caillou sur le pavé
tu n’es pas seule, cela dit, je suis là pour ça aujourd’hui,
pour toi vile vipère qui ne cessait de t’abriter dans ses pas c’est fini pour t o i pour moi, aussi, et soudainement je te redécouvre comme ma sauveuse, jolie bouée à laquelle me raccrocher – il aura fallu que Canopus te jette de son ciel étoilé pour que je saisisse enfin ta beauté, damnée et tombée des cieux que je t’enviais. oh,
je pourrais presque t’aimer. Je n’ai aucune raison de te mentir, vraiment, je pensais simplement que tu voudrais le savoir. et la douceur de ma voix m’étonne quand je repense à nos échanges par le passé empreints de venin et de méchanceté, comme s’il n’était plus rien de nos conflits
peut-être
est-ce ta silhouette abimée que je prends en pitié
et j’adorerais te briser encore plus, je crois, Apollon i a ; lorsque tu as posé tes magnifiques yeux sur moi,
Canopus ne viendra pas, mais moi, j’étais inquiète pour toi.

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i live or die

mars 2021 ft. @Daphné Moriarty

La trahison fichée dans ton flanc fait plus mal que tous les débris de bois qu’on en a enlevés. Tu as grogné comme le font les animaux blessés, oubliant raison et politesse.

Tu avais toutes les raisons du monde d’abhorrer cette opportuniste aux sourires trompeurs. Si elle n’avait pas les affections de Canopus, tu n’aurais pu retenir ta gifle plus d’une fois. C’est bien pour cela que tu la hais, elle qui s’accroche aux tendresse de cellui qui est devenu‧e chef‧fe, et qui pourtant en veut toujours plus.

Tu la sais nécessiteuse, indigente d’amour, affamée comme tu l’es. Alors, tu avais eu dans l’idée de la mettre de ton côté, comme elle, fausser les attentions. Tu t’étais mise en tête de la distraire, de paraître moins cruelle que Canopus pour te révéler l’être encore plus. Pour si froidement la déloger sous le couvert d’une dépendance nouvelle.

Mais tu as oublié tout subterfuge, lorsqu’elle vient te narguer dans tes derniers retranchements, avec toute son innocence maligne. Tu retrousses les canines devant l’oiseau de malheur, au Diable les plans si on t’enlèves taon bien-aimé‧e.

Mauvaise fille. Tu ne peux te réjouir de ce qui te séparera de Canopus, tu es bien égoïste et elle le sait.
Car vous êtes pareilles, méchantes et éplorées.

Autant tu l’aurais voulu, tu sais qu’elle dit la vérité. Car, elle se doute de ce que tu ferais aux menteuses une fois sortie de ce lit. Elle dit la vérité, mais ce n’est pas ce qui te tue, non.
Si c’est la vérité, pourquoi Canopus ne te l’a pas dite? Pourquoi n’est-iel même pas venu‧e?
Tu baisses les yeux vers tes mains qui se referment en poings serrés. Tu aurais sans doute mieux fait de pleurer, pour qu’on te laisse en paix. Mais, il n’y a rien dans ton cœur à pleurer, seulement le vide, celui qui se dévore à force de ne pas être nourri.

Après tout ce temps, tu sais sans vouloir reconnaître.
      Iel   ne         viendra   pas.
            Iel   ne         t’aime   pas.

Tu baisses les yeux vers tes mains qui se referment en poings serrés. Tu aurais sans doute mieux fait de pleurer, pour qu’on te laisse en paix. Mais, il n’y a rien dans ton cœur à pleurer, seulement le vide, celui qui se dévore à force de ne pas être nourri.

Que te restera-t-il à faire? L’attendre les pieds dans le vide? L’attendre tant que tu mourras de soif avant même d’avoir sauté?
Retourner à votre appartement la tête basse? Mourir de honte?
Mourir.

Et, dans ces macabres marasmes, quelques mots.
J’étais inquiète pour toi.

Tu relèves la tête, un mélange de surprise et de suspicion dans les yeux. Elle, s’inquiéter pour toi? Tu n’y crois pas. Pas un instant.

« Tu as ce que tu voulais. Maintenant, laisse moi.»

Tu veux rester seule pour lécher tes plaies en silence.
Tu la repousses comme le font les enfants négligé‧e‧s.
Tu veux qu'elle parte.
Tu veux qu'elle revienne.
Tu veux voir si elle voudra bien rester.       Si quelqu’un‧e voudra bien rester.
Si quelqu’un‧e viendrait te chercher sur le pont.