[tw : violence] L'étrange couleur des larmes de ton corps • Apollonia
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Kirill Soloviev |
Wherever Law ends, Tyranny begins
Mar 27 Avr - 21:46
L'Etrange couleur des larmes de ton corps
Hélène Cattet et Bruno Forzani, 2013
ft. Polia
Cela te fait de la peine
prête à exploser, toute boursouflée de veines
dans un gargouillis misérable qui se perd au bord des lèvres mouillées.
Il faut tenir bon pourtant,
Il faut bien tenir.
Même quand
le corps
contre toi se contorsionne
se crispe......................................
convulse
le corps
contre toi se contorsionne
se crispe
convulse
frappe ton abdomen à coup de coudes spasmodiques,
(Il parait que cela ne fait plus mal, une fois qu’il n’y a plus d’air dans les poumons, que quelque part c’est semblable à l’extase.
d’entendre geindre, et ahaner, s'asphyxier doucement
Dans un coin de ruelle sombre où le corps finira par chuter sur
de ces rues toujours sales et humides
ces
rues qu’on lave sans cesse
Soudain un
Dans ton épaule un
que tu n’as pas vu venir.
C’est un coup qui tonne sec dans ton épaule (encore tendre et blessé)
toute en jointures de doigts qui viennent s’enfoncer
Tu regardes ta proie du soir ramper, ramper et s’enfuir
Quel dommage tu
On t’attend ce soir
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Apollonia Solovieva |
Let's cause a little trouble
Mar 27 Avr - 23:07
l'étrange couleur des larmes de ton
mon nos
corps
mon nos
corps
avril 2021 ft. @Kirill Soloviev
Tu n’as pas dormi Tu n’as pas mangé
cette fois pourtant Tu n’as pas pleuré.
Tu t’es vidée et personne d’autre ne t’a remplie. Il reste donc le vide dans lequel les échos deviennent des cris, le grincement des dents, rugissement d’une scie, dans lequel tourbillonne la question
qui qui qui qui qui
Qui a osé? Qui l’infâme?
On dit que c’est une ombre qui traîne dans les rues, qui jamais ne tue, mais qui fait mal, le plus possible.
Tu penses que c’est pire. Que c’est impardonnable. Abject. Immonde.
On dit que c’est une bête au régime particulier, qui suit les gangsters la nuit
Pourquoi
Mais pourquoi donc
Pourquoi Canopus
Comme si vous n’aviez pas assez souffert, comme si tu n’avais pas eu assez peur. Pourquoi dire que tu ne lae laisseras jamais
Pourquoi mettre ta main au feu
Pourquoi mais pourquoi donc
Tu n’as pas mangé Tu n’as pas dormi
Tu n’es pas allée voir dans la chambre de l’hôpital
Tu n’as demandé qu’une liste
Des os brisés, des bleus, des écorchures
Tu t’es frappée, fille mauvaise
Toi qui avait dit que jamais plus jamais tu ne lae laisserais seule
C'est parce qu'on t'a interdit de lae protéger.
On dit que le monstre n’a pas de visage
On dit que tu ne le trouveras pas, mais tu n’as rien d’autre à faire
Rien d’autre dans ton corps que les voix écorchées qui s’essoufflent mais qui gémissent encore, qui font la liste de chaque blessure qu’il faudra lui infliger en double.
Tu ne manges pas tu ne dors pas parce que tu cherches
dans toutes les rues dans toutes les nuits
l’ombre la bête le monstre
dont tu porteras la peau comme un trophée
Tu ne sais comment tu sais que tu le vois, tu le sais, c’est tout. Au détour d’une ruelle suintante dans la lumière rouge. Tu vois à peine que le visage s’empourpre parce qu’on l’étouffe, tu ne vois pas les jambes qui giguent de spasmes faiblissant, tu ne vois pas les doigts qui s’éraflent pour passer sous la corde. Tu vois les doigts qui tiennent la corde. Tu vois les jambes raides d’un tueur. Tu ne vois pas son visage, mais tu sais.
Tu ne dis rien, tu serres les dents. Parce que si tu ouvrais la bouche, sortiraient les hurlements à t’en déchirer les lèvres à grands vents coupants. Peut-être pourras-tu lui poser une question avant d’ arracher sa langue à deux mains.
Tu sens son épaule sur ton poing avant même avoir pensé à mettre un pied devant l’autre. Alors tu tournes le poignet pour faire entrer les os dans la chair et tu le vois lâcher, tu le vois choir un peu, tenter de t’atteindre d’une jambe mal préparée que tu sais éviter, les poings encore serrés.
Tu le vois enfin,
Tu te vois ne pas le voir, le visage de l’horrible. Rien qu’un vertige où on attend des traits, rien d’humain, rien pour te faire pleurer en vengeant ton cœur blessé. L’horreur se mêle au dégoût dans tes grands yeux qui comprennent que la traque est terminée.
Tu as gardé sur toi ce petit couteau,
avec quoi tu tanneras son cuir puant. Tu le sors de ta poche et tu le dégaines d’un coup de poignet. Tu lèves les bras, tu vise la nuque, comme on saigne les animaux. Vite pendant qu’il est par terre, qu’il est sur ses quatre pattes, dans la fange des monstres.
tu offriras son cœur à Canopus pour qu’on t’aime enfin
tu jetteras le reste au caniveau pour que les rats le mangent.
cette fois pourtant Tu n’as pas pleuré.
Tu t’es vidée et personne d’autre ne t’a remplie. Il reste donc le vide dans lequel les échos deviennent des cris, le grincement des dents, rugissement d’une scie, dans lequel tourbillonne la question
qui qui qui qui qui
Qui a osé? Qui l’infâme?
On dit que c’est une ombre qui traîne dans les rues, qui jamais ne tue, mais qui fait mal, le plus possible.
Tu penses que c’est pire. Que c’est impardonnable. Abject. Immonde.
On dit que c’est une bête au régime particulier, qui suit les gangsters la nuit
Pourquoi
Mais pourquoi donc
Pourquoi Canopus
Comme si vous n’aviez pas assez souffert, comme si tu n’avais pas eu assez peur. Pourquoi dire que tu ne lae laisseras jamais
Pourquoi mettre ta main au feu
Pourquoi mais pourquoi donc
Tu n’as pas mangé Tu n’as pas dormi
Tu n’es pas allée voir dans la chambre de l’hôpital
Tu n’as demandé qu’une liste
Des os brisés, des bleus, des écorchures
Tu t’es frappée, fille mauvaise
Toi qui avait dit que jamais plus jamais tu ne lae laisserais seule
C'est parce qu'on t'a interdit de lae protéger.
On dit que le monstre n’a pas de visage
On dit que tu ne le trouveras pas, mais tu n’as rien d’autre à faire
Rien d’autre dans ton corps que les voix écorchées qui s’essoufflent mais qui gémissent encore, qui font la liste de chaque blessure qu’il faudra lui infliger en double.
Tu ne manges pas tu ne dors pas parce que tu cherches
dans toutes les rues dans toutes les nuits
l’ombre la bête le monstre
dont tu porteras la peau comme un trophée
Tu ne sais comment tu sais que tu le vois, tu le sais, c’est tout. Au détour d’une ruelle suintante dans la lumière rouge. Tu vois à peine que le visage s’empourpre parce qu’on l’étouffe, tu ne vois pas les jambes qui giguent de spasmes faiblissant, tu ne vois pas les doigts qui s’éraflent pour passer sous la corde. Tu vois les doigts qui tiennent la corde. Tu vois les jambes raides d’un tueur. Tu ne vois pas son visage, mais tu sais.
Tu ne dis rien, tu serres les dents. Parce que si tu ouvrais la bouche, sortiraient les hurlements à t’en déchirer les lèvres à grands vents coupants. Peut-être pourras-tu lui poser une question avant d’ arracher sa langue à deux mains.
Tu sens son épaule sur ton poing avant même avoir pensé à mettre un pied devant l’autre. Alors tu tournes le poignet pour faire entrer les os dans la chair et tu le vois lâcher, tu le vois choir un peu, tenter de t’atteindre d’une jambe mal préparée que tu sais éviter, les poings encore serrés.
Tu le vois enfin,
Tu te vois ne pas le voir, le visage de l’horrible. Rien qu’un vertige où on attend des traits, rien d’humain, rien pour te faire pleurer en vengeant ton cœur blessé. L’horreur se mêle au dégoût dans tes grands yeux qui comprennent que la traque est terminée.
Tu as gardé sur toi ce petit couteau,
avec quoi tu tanneras son cuir puant. Tu le sors de ta poche et tu le dégaines d’un coup de poignet. Tu lèves les bras, tu vise la nuque, comme on saigne les animaux. Vite pendant qu’il est par terre, qu’il est sur ses quatre pattes, dans la fange des monstres.
tu offriras son cœur à Canopus pour qu’on t’aime enfin
tu jetteras le reste au caniveau pour que les rats le mangent.
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Kirill Soloviev |
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Ven 30 Avr - 21:05
L'Etrange couleur des larmes de ton corps
Hélène Cattet et Bruno Forzani, 2013
ft. Polia
Tu vois l'éclat avant qu’il ne t’atteigne,
ne te
Et, tu tires vers
racle le sol brutalement pour viser les chevilles et
déstabiliser ce corps qui se tend devant toi qui
trépigne de rage, d’atrabile qui te bouillonne sous tes doigts.
Bien vite tu te relèves alors que sûrement, Elle, s’impacte. C’est
Mais tu as autre chose à faire. La proie s’en est déjà allée,
C’est
une
Tu te relèves et ramasse ta corde, te voilà prêt à lui passer au cou à l’infâme ! Qui est
Qui est elle ? Cette silhouette dont tu n’as pas encore bien vu le visage.
(entre la couleur sombre de la rue, et l'éclat du couteau)
tu t’approches à pas de loup, est ce
(un dommage collatéral, il te suffira
de l’effrayer)
Ou est-ce une complice
de ta pâture évaporée ?
Oh, Quoiqu’il en soit tu sauras la faire parler
l’étrange
Tu attrapes les cheveux,
Tu attrapes les longs cheveux noirs qui cachent ce visage,
tournes la tête pour mieux voir malgré les ombres du soir et ...
C’est que l’horreur à dans
Tu regardes les ombres glisser sur ce visage et soudain tu
C’est déjà
Polia n’aime pas
Tu t’excuseras, comme tu le peux,
comme tu l'as
Ta main se resserre dans les cheveux
de celle qui
Mais c’est vrai Polia .......... est ....... partie.
............ enfin,
Mieux vaut rentrer..... que fera-t-elle si
Mieux vaut rentrer
la porte est fermée !
(Polia ne rentrera
Ou
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Apollonia Solovieva |
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Dim 2 Mai - 18:35
l'étrange couleur des larmes de ton
mon nos
corps
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corps
avril 2021 ft. @Kirill Soloviev
« Qu’est-ce que tu fais? »
Elle se tient dans l’embrasure de la salle de bain, les yeux encore bouffis parce qu’il est tellement tard qu’il est tôt.Il se tient devant le miroir qu’il regarde comme s’il craignait de laisser son reflet sans surveillance, la tondeuse dans les mains
des mèches noires partout dans l’évier.
« Attends. Je vais t’aider. »
Elle prend la tondeuse de ses mains.
Parce que c’est difficile d’atteindre seul
les petits cheveux de la nuque,
ceux qui piquent et qui fâchent.
Elle se tient sur la pointe des pieds, parce qu’il est bien plus grand.
Elle lui dit souvent qu’elle va le rattrapper bientôt.
En attendant, elle fait du ballet.
Par-dessus le ronronnement des lames, elle claque de la langue devant le travail fait à la va-vite, sur les cheveux rasés en panique
Et elle repasse avec attention.
La douleur te fait crisper des nerfs, autour du manche du couteau qui s’enfonce dans ta paume. Propulsée par ton propre élan furieux, tu tombes, seulement rattrapée par la jambe qui fauche les tiennes. Le pavé s’annonce à tes yeux avant quand tu t’y écrases. Tu tombes sur ton épaule, pour protéger ton flan encore fragile, là où le bois t’as poignardée.
Ton bras pulse encore d’une douleur engourdie, mais aussitôt tu tentes de te relever du sol. Même s’il tremble sous ton poids, tu sers les dents. Il ne faut pas rester dans une telle position, à la merci de la bête dans ton dos.
Mais il est trop tard, le monstre sans visage est déjà sur toi, dans tes longs cheveux que tu n’as pas pensé à attacher, tant tu étais pressée. On les enflamme, on les agrippe, on les admire, parce qu’on aime voir la faiblesse dans la beauté. Toi, tu t’es habituée à tirer dessus, à défaire les nœuds sans douceur, tu crois qu’ils ne te feront plus mal.
Pourtant quand la poigne se resserre et qu’on te force à te redresser, tu siffles entre tes dents, de douleur, mais surtout de rage.
Il tire tant sur tes cheveux que te voilà à genoux sur le pavé. Mais toi aussi, tu les agrippes, tes si beaux cheveux et de ta main crispée sur ton couteau
tu tranches les mèches tendues
d’un coup sec qui te laisse de nouveau choir. Un trou sur ta tête arraché à la va-vite, coupé en panique.
Tu pivotes sur toi-même, pour donner un coup de couteau derrière toi, plus pour l’éloigner que le toucher à l’aveugle. Profitant de l’infime fenêtre, tu te relèves du pavé humide pour lui faire face. Ta main qui tremble sur le couteau que tu pointes vers lui. Tu ne sais pas si tu seras capable de le tenir assez fort pour percer la chair, mais tu dois essayer
Si tu rapportes la peau de la bête
peut-être qu’on te laissera revenir
à Canopus
à la maison.
Alors tu fais un pas en avant, faisant mine de tenter de nouveau de poignarder la silhouette sans visage, un leurre métallique qui attire les yeux, alors que ta main intacte se serre en poing pour venir frapper le ventre, dans le mou qui protège les jointures et qui coupe le souffle.
- Messages : 73Âge : 28 ansAutre(s) compte(s) : Inigo Salazar & Jack Kilbride
Kirill Soloviev |
Wherever Law ends, Tyranny begins
Dim 30 Mai - 16:44
L'Etrange couleur des larmes de ton corps
Hélène Cattet et Bruno Forzani, 2013
ft. Polia
Toi qui ne sens rien dans tes doigts, voilà
des cheveux de jais trop
Dans lesquels tu as passé tes mains rêches
Tu ne sais pas quoi dire quand elle te demande si vous pouvez rentrer
Tu ne sais pas quoi dire parfois
qui ne touche pas mais seulement sent le poids de ses cheveux quand il se collent à ton bras
sa tête lourde contre ton épaule
devant le petit écran de télé où elle s’endort encore
devant un film que toi seul regarde
après vous être disputés. (pour quoi ? Pourquoi
pour quoi ? tu ne sais plus, qu’importe, qu’importe.)
Tu regardes peut être trop longtemps la crinière dans tes doigts
qui coule comme de l’eau noire,
de
Tu sais qu’il faut
oeil
lourde à tes doigts.
En voyant la lame tu tournes la tête, trop rapidement peut être,
et tu perds les cheveux serrés dans tes doigts
comme tu perds ton
arraché par ce poing dans ton estomac.
Comme tu peux il faut encaisser le coup, sans voir car l’air te manque et qu’il y a devant tes yeux un flash blanc.
Alors tu bloques ta respiration pour de bon, pour ne pas perdre ton temps à faire fonctionner ton diaphragme qui brûle et tressaute.
qu’il y perce un trou, tu t’en fiche tu veux juste
attraper le poignet et le tordre pour la faire lâcher le couteau.
Peut être qu’il
que la peau se tord.
Peut être geint-elle, et par surprise tu grognes aussi,
Tu la lâches et ramène a toi ton autre main celle qui tenait le poing
sans comprendre pourquoi tu
tu dois te souvenir de quelque chose, c’est
c’est quelque chose qui rôde dans l'oeil glauque et fou qui fait écho au tiens
tu gardes ton poignet à toi
tu gardes ton poignet à toi
Dans ta paumes la peau est striée de cheveux qui sont restés accrochés, comme une plaie noire et
en putréfaction.
T’as la mâchoire qui pique, la main qui tremble quand tu regardes ton poignet misérable et tes doigts
La respiration coupée tremble et halète,
brûle à
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Apollonia Solovieva |
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Mer 2 Juin - 17:16
l'étrange couleur des larmes de ton
mon nos
corps
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corps
avril 2021 ft. @Kirill Soloviev
« Kiryushka, tu pleures? »
Elle chuchote parce qu’il ne faudrait pas que ça s’ébruite, comme si le corps sous le drap d’or pouvait d’un coup se relever et discipliner les yeux trop humides.
Nul besoin, parce que Kiryushka a les yeux secs, fixés sur le corps tourné vers l’iconostase.
Aux funérailles il faut pleurer, c’est ce qu’on dit. Elle n’en est pourtant pas capable, Kiryushka non plus. Pourtant il serre sa main dans la sienne. Quand un groupe d’hommes qu’elle ne connait pas entre dans l’église, il la serre encore plus fort.
« Kiryushka, tu me fais mal »
Le couteau rebondit sur le pavé humide dans un bruit métallique, hors de ta main écartillée de douleur. Ton poignet dans un angle impossible, prisonnier de la patte de la bête. Normalement les gens reculent lorsque le souffle leur échappe, les gens paniquent, halètent en chien fou, mais pas celui-là. Ce n’est pas un ventre qui fuit ton poing, il l’accueille pour mieux te piéger. Cela te rappelerait bien quelque chose et quelqu’un si tu avais le temps de penser, si tu n’avais pas entendu ton poignet craquer.
Chaque fois qu’on te blesse, vient la première vague de douleur, puis la satisfaction méchante de la voir rebondir sur l’autre. Tu gardes les yeux ouverts pour le voir tressaillir, atteint de ses propres maux.
Ta main libérée tente tout de suite de se glisser sous l’autre toujours fermement refermée sur ton poignet incandescent de douleur. Plus tu te débats, plus tu as mal, plus l’idée te vient.
Contre un adversaire plus grand et plus lourd, tu n’as que la douleur comme alliée. Comme le ventre qui cherche les poings, tu t’en serviras pour le piéger.
S’il faut même t’arracher la main dans la sienne.
Violemment, tu recules, tirant ton bras vers toi, forçant ton poignet captif dans le plus douloureux des angles. Tu serres les dents sur un cri de douleur qui voudrait s’échapper aux grands vents.
Si tu voulais t’échapper, ce serait la pire façon d’y arriver. Mais tu ne veux pas te sauver. Tu ne veux pas esquiver les coups toi non plus, tu ne crains pas la douleur que tu sais que tu infliges.
Pour Canopus, pour Kirill un peu. Si seulement iels te voyaient. Serait-iel reconnaissant‧e? Serait-il fier?
Tu tires un grand coup avant d’entendre un deuxième craquement qui résonne dans tous tes os, qui court jusque dans tes jambes qui tremblent tant que tu tombes à genoux, pendue par ta main de travers. Sonnée de douleur, tu n’as que pour seule salvation l’idée d’avoir blessé l’autre, le cou baigné de sueurs froides là où tes cheveux s’en sont allés.
Il faut se relever, il faut se relever vite et encore. Mais tes jambes sont pleines de cotons, tes nerfs sont pleins d’acide, tu n’as que la rage dans le ventre et ce n’est plus assez. Pourtant il faut se relever,
il le faut
il le faut.
Le goût du fer envahit ta bouche tant tu serres les dents. Mais tes jambes
Tes jambes ne veulent plus faire la guerre, tes poumons sont en cendre et toi
tu es seule face au monstre des ruelles.
Et ce n'est pas la douleur qui te cloue au sol, c'est la peur.
Seule toi saura ce que tu auras tenté, personne ne saura que tu t’es bien battue, personne ne saura où te chercher. Tu voudrais appeler à l’aide, mais
il ne faut pas
il ne faut pas.
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Kirill Soloviev |
Wherever Law ends, Tyranny begins
Lun 12 Juil - 12:12
L'Etrange couleur des larmes de ton corps
Hélène Cattet et Bruno Forzani, 2013
ft. Polia
Vos poignets éclatent dans un angle impossible.
Les craquement raisonnent en canon, de ta propre main elle te fait briser tes os
Il y a chez elle quelque chose qui t’affole, dans les mouvement un souvenir mécanique auquel ton corps répond par delà la
dans un ballet
dans une étreinte
Tu roules au-dessus d’elle, appuyant ton poignet déchiré à sa gorge. Tu t'apprête à abattre
Un coup et c’est fini
Un coup c’est tout un coup
Dans l’ombre de la nuit
Mais,
Il y a un éclat
Pourtant
Kirill
tu as des motivations
Tu guides chaque poing dans l’espoir d’un dessein plus grand que toi
tu te confortes dans l’idée que tu es utile pour quelque chose que les autres ne voient pas
(pour une lumière qui vibre dans ton crâne, pour une absolution)
Et ta propre joue qui brûle.
Tu ne devrais pas rester là au fond de toi tu sais qu’il faut en finir.
Tu devrais en finir, pourtant, dans l'espace suspendu de cette demie seconde tu
Kirill tu regardes le visage
Et ta joue
C’est le jeu des chiens que de se prendre à la gorge, tu ne le sais pas bien sûr, que tu t’attaques à celle de la même portée,
vous avez mordu la même mamelle
vous êtes du même sang bâtard qu’on préfère tuer lorsqu’il naît.
(Ou tu ne veux pas le savoir.
Ta main ne s'abat sur la tempe ni dans la chair tendre du visage.
Dans un bruit sourd elle
Tes doigts se
tu râles contre tes dents serrées, pas simplement pour tes doigts, mais pour cette sensation de
Ta main s’est
Presque
touchent cette
où sont
quelques gouttes
de tes poings nus éclatés
enfin tu t'étrangles de douleur pour un nom oublié.
- Messages : 54Âge : vingt-cinqAutre(s) compte(s) : temperance & paz
Apollonia Solovieva |
Let's cause a little trouble
Lun 12 Juil - 16:40
l'étrange couleur des larmes de ton
mon nos
corps
mon nos
corps
avril 2021 ft. @Kirill Soloviev
Iels partiront ce soir pendant que la nuit est noire
Pendant que maman pleure les mains dans l’eau tiède
Parce qu’elle a menti
Parce qu’il n’y aura qu’elle et lui
Parce qu’iels ne seront pas comme elleux
Iels seront l’un‧e l’autre, car iels ne connaissent rien de mieux
Avant de partir, iels veulent se prêter un serment
Dans sa chair à elle pour sa chair à lui
D’être les mêmes pour ne pas finir comme elleux
Mort sous le draps doré des faux
Morte dans les gestes mécaniques de ses illusions
Alors
Du bout d’un couteau
sous la clavicule
Il trace leur promesse les dents serrées
Car la croix de l’Est enneigé se creuse aussi sur lui
sous la clavicule
« On se connaîtra toujours, même les yeux fermés »
Elle dit cela pour que la douleur passe
Parce que si on a mal ensemble c’est qu’on s’aime.
Elle dit cela pour que la douleur passe
Parce que si on a mal ensemble c’est qu’on s’aime.
C’est une force que ni la douleur ni la pitié n’émeut. Une bête sans visage née à même le fer qui écrase ta trachée de son poignet brisé, sans s’arrêter, sans visage pour trahir la brûlure dans ses os.
Quand tu vois le poing s’élever, tu te dis que tu aurais aimé être ainsi.
Quand le poing d’acier s’écrasera sur ton visage, tu sais que tu auras mal avant l’inconscience.
Ce qui te fait peur, c’est d’avoir mal pour rien ni personne.
Sans raison, sans qu’on te cherche.
Sans doute qu’on te retrouvera toi aussi, sans visage, les traits perdus dans le sang écoulé dans le caniveau.
Tu seras ainsi, toi aussi.
Tu ne sais pourquoi ça te rassure.
Ce n’est pourtant pas ta tête qui éclate.
C’est ce poing, comme une tomate pleine d’os qui vibre avant de fendre, qui tache de son jus trop mûr.
Tu clignes des yeux et tu regardes le vertige qui te surplombe, la machine sans visage qui s’est enrayée sans raison,
et tu ne comprends pas.
Seulement, tu entends le chagrin qui gargouille hors de sa gorge, une plainte avortée, l’humanité qui se trahit chez la bête. C’est un son que tu n’as jamais entendu et pourtant,
que tu connais.
Tu lèves une main tremblante vers lui, par vers ce trou au lieu du visage tant tu crains qu’il t’aspirerait.
Vers le coeur qui bat sous le fer, qui pour un instant s’est dévoilé.
Tu la passes dans le col qui s’ouvre quand on se penche
Tu poses le bout de tes doigts
sous la clavicule
« Kiryushka? »
Sous tes doigts, la croix orthodoxe gravée à même la peau
Que tu reconnais, même les yeux fermés
Votre serment d’enfant, perverti par le temps et les autres.
Les larmes mouillent tes joues sans que tu puisses les retenir.
Elles se mêlent au sang de ses jointures qu’elles savent rejoindre.
Tu sanglotes d’une voix qu’il a toujours été seul à entendre.
« Tu me tues, Kiryushka? »
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