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(end) [fb] Running Up That Hill (A Deal With God) • Temperance

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Inigo Salazar

Sometimes it’s better not to know
Inigo Salazar
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Sam 16 Jan - 13:36
Running Up That Hill (A Deal With God)
ft. Tempérance

La fumée dans ses poumons a un goût âcre et sale. Il la sent presque passer dans le fond de sa gorge, dans les tréfonds de son thorax quand il s’agite de quelques quintes de toux accompagnées de glaires brûlants.
Ce n’est pas agréable du tout.
Pourtant tu veux faire comme les grands, tu connais par coeur les contours de ce paquet doré -tu as oublié son nom, peut être tu ne l’as jamais su, après tout tu n’avais jamais fumé avant-. Tu t’es contenté de le pointer du doigt sur l’étagère du tabac, reconnaissant cet éclat jaunâtre parmi les autres marques.
Car papa, lui, fumait des paquets rouges qui laissaient dans les rideaux du salon une odeur désagréable. Mais cela fait des années maintenant et pourtant les rideaux sentent encore un peu. Comme un l’air stagnant d’un mausolée, d’une tombe qui ne se remplira jamais.
Mais pas le temps de s’attarder sur le passé : c’est samedi matin.

Et le cœur d’Inigo a d’autres aspirations maintenant. Il songe l’air rêveur et la tête tournant d’anticipation (ou de la fumée trop inhalée). Il ne peut que la poser contre la vitre froide du bus qui arpente les rues grises : c’est samedi matin. Et Temperance l’a appelé.
Temperance bien mal nommé quand ton cœur Inigo bats un tempo affamé. Tant et si bien qu’il n’y a rien chez toi de tempéré quand tu songes à Tempérance. Rien dans ton tempérament ne peut te calmer : tu es de ceux qui aiment sans sobriété.

Inigo a pour Tempérance l’admiration sans bornes d’un dévot effarouché. Et il se sent rougir rien que d’y penser.
Montant quatre à quatre les marches il se retrouve, essoufflé, devant sa porte. Les portes closes sont une comédie qu’il connaît bien, un acte bien répété : il n’aurait aucun problème à préparer un sourire et quelques mots doux tout en sonnant. Mais la tête lui tourne d’anticipation : il lui faut se calmer.
Il caresse ses lèvres du bout des doigts, devant cette porte fermée. Traçant l’arc de cupidon du bout de sa pulpe, l'index et le majeur viennent reposer contre l’aile de son nez.
Respire, doucement respire
car contre ses doigts s’est déposée
l’odeur du tabac consommé
Le tabac froid qui colle aux doigts comme un vice dont on ne se détache pas.
Un odeur qu’il associe à Tempérance.
Oh tu n’as pas fumé pour jouer la comédie des grands, tu as fumé pour avoir comme une marque de lui sur toi, cachée au creux de tes doigts.


Bonjour Boss ! Tu dis en souriant les joues rougies de délice.

Resserrant ton col contre le froid de l’hiver, tu n’attends pas qu’on t’invite pour entrer.
Tu entres et tu inspires une grande bouffée de tabac froid, jusqu’à t’en faire tourner la tête.






Dernière édition par Inigo Salazar le Dim 2 Mai - 18:15, édité 1 fois
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Temperance Bland

Never sleeping always creeping
Temperance Bland
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Sam 16 Jan - 16:20
running up that hill (a deal with god)
Twitter, Tattler, Textos. Les yeux qui dansent de bas en haut. D’un mouvement nerveux du pouce, tirer et relâcher pour recommencer. Textos, Tattler, Twitter. Sans oublier les mails, sans oublier les messages cryptés. À l’heure où la ville fait la grasse matinée, où elle se remet de la banale bacchanale du vendredi passé, Temperance est déjà debout et Temperance n’est pas à son premier café.

On pourrait difficilement qualifier de sommeil cette inconscience inquiète que son corps lui a permis de temps en temps jusqu’aux lueurs peureuses du matin l’hiver. Plus de temps pour penser, plus de temps pour faire le tour de ton appartement comme un fauve en cage, plus de temps pour prévoir.

Parfois il oublie que les autres n’ont pas cette relation évitante avec leur lit, qu’iels s’y prélassent sans peur d’y être piégé.e.s, sans peur de se réveiller dans les draps détrempés du sang d’une tête d’animal de ferme. Alors il appelle tôt.

Tu joues les inconsidérés, or tu n’es que trop conscient de l’heure qu’il est. C’est pour tester ton pouvoir que tu fais cela. Tu téléphones si tôt juste pour savoir jusqu’à quelle heure indue on te répondra.

Qu’Inigo lui réponde, il n’y a là rien d’étonnant. C’est plaisant, comme remettre du café chaud dans son café froid. Alors il occupe chaque minute d’attente dans la recherche infinie du scoop, de la rumeur qui lui donnera l’avantage, du joker imprévu à garder dans la poche de son veston.

On sonne chez lui encore plus tôt qu’il ne l’aurait cru. Il laisse son café un peu plus réchauffé sur la table de sa cuisine avant de répondre.

Tu lui ouvres, dans ton pantalon jogging gris et ce t-shirt de gym auquel tu n’es pas allé depuis des années. N’y a-t-il rien de plus princier que de recevoir sans ses atours, dans la confiance la plus décontractée? Nul besoin d’enfiler une cotte de maille trois pièces en ton royaume enfumé. Ce n’est pas bien de fumer à l’intérieur, tu tâches de ne pas trop le faire, sauf lorsque l’envie de marquer ton territoire te prend.

Si tôt la porte ouverte, si tôt Temperance s’en dégage. Il laisse la place à cette petite tornade d’air chaud, qui après ses guillerettes salutations déjà se permet d’entrer. Comment refuser à ces grands yeux honnêtes et ces joues qu’on voudrait pincer? Tu lui donnerais un âge bien en-deçà de la vérité. Pour toutes ces raisons, tu as bien fait de l’appeler. Ça et le fait de se faire appeler “Boss” sans avoir à le payer.

Il referme la porte pour laisser à l’extérieur l’air froid bien tenté de lui aussi s’inviter dans son petit appartement (vite chauffé, vite refroidi, vite embué).

« Tu ne perds pas de temps, Inigo, sage idée de surprendre les gens dans les stupeurs du samedi matin pour leur vendre on ne sait quelle escroquerie, Je te sers un café? »

On ne lui a jamais reproché d’être un mauvais hôte. On ne l’a jamais qualifié d’hôte désintéressé non plus. Inigo sait pourquoi il a été convoqué. Temperance laisse Inigo prendre ses aises (plus qu’il ne les a déjà prises) et se rend à la machine à café surmenée sans attendre de réponse. Il sait qu’il n’aura pas besoin d’indiquer au plus jeune où s’asseoir, il le fera de lui-même, comme s’il était chez lui. Et même si cela a eu don de le faire sourciller, Temperance sait repérer une opportunité.
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Dernière édition par Temperance Bland le Dim 17 Jan - 3:16, édité 13 fois
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Inigo Salazar

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Sam 16 Jan - 22:03
Running Up That Hill (A Deal With God)
ft. Tempérance



C’est que du fond de ses couvertures il n’avait pas attendu pour prendre l’appel : Non pas une fois qu’il eu posé ses yeux sur le nom affiché.
Le doigt tout tremblant pressé sur l’écran il s’était dépêché de le glisser frénétiquement : Allo ? Allo ? Et voilà qu’Inigo quitte son nid chaud.

Oui merci ! Tu chantonnes, petit oisillon, voyant que déjà il part t’en chercher tu ne peux qu’acquiescer. Ah pardon, je suis content de vous voir.

Il a quitté son nid pour s’aventurer dans un autre. Dans une gueule de loup peut être ? Inigo virevolte d’une plante à une autre, regarde par la fenêtre où s’étendent à perte de vue des immeubles biens classieux battu par le froid. Enfin il se laisse tomber sur un côté du canapé.
Le souffle chaud il laisse courir ses doigts sur le bord d’une tasse oubliée sur la table basse. La porcelaine est aussi froide que le fond de café mais il sait que des lèvres s’y sont posées : ah c’est le seul contact indirect qu’il aura aujourd’hui, comme toujours.

Ah tu te penses bien malin, bien fier, d’être en son salon. Qui peut se targuer bien sûr d’attraper Tempérance dans son intimité ? Entre trois tasses de café et quelques plantes vertes. En feinte odeur de tabac. En habits de relâche loin des costumés raides et des cravates enserrant les cous.
C’est ça, serre les poings et tourne sur toi même. Fais le tour du propriétaire comme si tu n’étais jamais venu


Mais pour Inigo ouvrir une porte c’est ouvrir un coeur.
Un intimité caché
Les gens ne sont pas les mêmes derniers leurs murs
ils sont moins gardés
et Inigo aime les avoir à porté de ses mains
à portée de peau pour les voir se pâmer sous ses doigts.

Mais il sait qu’ici c’est une chose qu’on lui nie. Une peau qu’on lui a mussé, qu’on agite sous son nez sans jamais la lui tendre. Et il n’oserait pas prendre ce qui lui est refusé.

Alors Mr. Bland ? Vous vouliez me parler ? et tu chantes son apostrophe au creux de tes lèvres, la bouche en coeur puis souriante dans cette gymnastique qui te caractérise. Tu prends un malin plaisir a orner son nom de moue et de vouvoiement déférants. Cache-donc tes joues rougies.

Et il dit ça dans une innocence bien mièvre et rebattue baissant les yeux sur son café. Bien sûr que ce n’est pas lui qui intéresse Tempérance, mais son jeu de petite souris. Oh tempérance ne connait pas son don mais il l’a bien compris, devant Inigo les langues se délient. Et lui petit rat chétif aux grand yeux étoilés passe toute les portes : c’est ce qu’on attend de lui.

Pour être honnête je voulais vous parler aussi. Et la voix tremble et doute. Tu es au confessionnal. C’est que tu ferais tout pour une once de tendresse. Tu regardes, languissant, la main de l’autre puis détourne les yeux comme affolé. Tu es resté longtemps les yeux ouverts, te demandant si ce petit jeu auquel tu te plies en vaut vraiment la peine. Si ces services rendus ne sont pas qu’impasses et veuleries.
Tu as eu, le soir, des pensées qui viennent ébranler ta foi
Tu doutes
ça ne te ressemble pas




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Temperance Bland
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Dim 17 Jan - 15:43
running up that hill (a deal with god)
Il y en a peu qui si tôt le matin papillonnent, or peu importe l’heure à laquelle Temperance fait appel à Inigo, ce dernier répond avec la diligence guillerette d’un scout à sa première journée de camp. Penché sur sa machine à café, le trésorier entend le bruit des chaussettes qui glissent sur le plancher, qui font lutz et pirouettes sur leur trajet désordonné. Il s’amuse à l’imaginer faire son petit numéro chez d’autres.

C’était un samedi matin aussi, la première fois qu’Inigo s’était permis d’entrer. Les petits escrocs de fin de semaine, tu les flaires tout de suite. Malgré cela, contre ton gré, tu t’es retrouvé bien attendri. Alors tu t’es assis pour le regarder jouer sa momerie, d’un bout à l’autre du script. Le visage sur ton poing, ta tasse dans l’autre main, tu t’étais senti, pour un bref moment, dans la peau d’une ménagère crédule, bien prête à pardonner à de grands yeux pleins d’étoiles. Pour celleux qui ne passent pas leur vie à se méfier, ce petit oiseau est dangereux.

Temperance se retourne pour constater que c’est en son salon que son petit pierrot a décidé de se poser, bien installé sur le canapé deux places où il faut se côtoyer. Inigo veut quelque chose. Tu ne sais pas ce que c’est, mais tu n’es pas disposé à donner.

Alors Inigo le hèle de ses manières bien basses, celles qui disent les monsieur et les merci. Chaque fois, Temperance a l’idée de lui demander de le tutoyer. Pour l’entendre refuser.

« S’il-te-plaît, Mr. Bland, c’est mon père »
Cette petite blague ne ferait rire que toi.


Il se penche pour poser la tasse nouvelle aux côtés des vestiges de son insomnie, seul désordre qu’il se permet dans cet appartement nouveau-riche. Devant l’ardeur d’Inigo, il se plaît toujours à prendre son temps.

Tu vois cette façon qu’il a de te regarder. Tu les vois se pendre à tes lèvres. Tu le vois reprendre tes mimiques d’un soin affecté. Tu n’es pas aveugle à cette avidité dévote. Seulement, tu te gardes de lui donner satiété. On ne dresse pas un moineau sans l’affamer.

Inigo reprend la parole avant que Temperance ne glisse mot. Ce qu’il entend ne lui plait pas. Il n’aime pas ce ton incertain, il n’aime pas les yeux qui se font fuyants. Sa main relâche la tasse sur laquelle elle s’était figée alors qu’il se redresse. Temperance fait quelques pas pour passer derrière le canapé, parcourant le dossier des doigts.

« Je t’écoute. Qu’est-ce qui se passe? »

Si tu te caches dans son dos, c’est parce qu’il est plus facile de cacher l’ombre qui passe sur ton visage, cette irritation automatique lorsqu’un grain de sable se glisse dans cet engrenage que tu passes tes nuits à astiquer. Il est plus facile de concentrer tes efforts dans cette voix qui fait semblant d’être calme. Cette voix prête à étouffer le moindre problème dans l’oeuf.

Ce qui avait des airs de perte de temps, Temperance en avait fait une opportunité. Quoi de mieux qu’un colporteur émouvant pour se glisser à pas sautillant dans les demeures de ses ennemis? Temperance a vu la révérence dans les grands yeux d’Inigo alors qu’il lui exposait les failles de son numéro et a su l’exploiter. Cela n’aura servi à rien, cependant, si Inigo décide tout à coup d’hésiter.

Tes mains s’appuient sur le dossier coussiné, à quelques millimètres de l’arrière de son crâne. Le moelleux s’affaisse un peu sous le poids que tu y mets. Tu fais sentir ta présence, comme le tendre support d’une baïonnette dans le dos, le rappel qu’il ne faut jamais reculer.  
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Dim 24 Jan - 17:01
Running Up That Hill (A Deal With God)
ft. Tempérance


Si on met les oiseaux en cage, c’est que quelque part on doit les aimer.

Tu essaies de te rassurer, toujours.

Il n’ose plus lever les yeux quand il entend la voix dans son dos.
Le souffle presque contre l’arrière de son crâne qu’il s’efforce de garder droit, la nuque tendue et rigide, malgré le canapé qui s’affaisse
et son envie de se laisser tomber.
Il regarde le café entre ses doigts
le liquide courroucé dans la porcelaine froide qui fait trembler ses mains (ce n’est surement pas le contraire)
Ah cette voix, cette voix il la connait bien. Même dans son ton égal, qui demande ce qui se passe comme s’il demandait l’heure, il sait déceler la remontrance. Ou du moins il l’imagine.
Car il doute, et c’est bien la première fois.

Dans un élan de courage, il pose sa tasse encore pleine sur la table à café. Ses mains, dociles viennent se ranger sur ses genoux serrés.

Je....
A quoi bon ? Te penses-tu indispensable ? Des larbins comme toi il doit en avoir des dizaines, qu’est ce qui te rends meilleurs que les autres ?
Mais tu doutes, tu doutes : N’es tu pas assez dévoué ? bien sûr que tu offrirais n’importe quoi pour te savoir utile (à défaut d’aimé)
Tu te sais pion, pourtant tu n’as d’yeux que pour le roi
Tu te sais jetable dès l’ouverture
première pièce qu’on avance à sacrifier.
 Je...
Et tu butes sur les mots comme le trouillard que tu es, tu as tant de chose que tu aimerais dire, tant de questions se pressent dans ta bouche qui sait habituellement se faire éloquente.
Mais la dague à ton cou (à ton coeur) et le souffle dans ton dos t’empêchent de parler.


Il s’était demandé bien des fois, si ce n’était pas aller trop loin que d’accepter ce marché.
Oh, il aurait pu répondre bien des choses à Tempérance
Est-ce que je fais le bon choix ?
Est-ce bien de faire cela ?
Que penserais ma pauvre mère ?
Est-ce que vous m'aimez ?
Mais il s’en veut de douter.

C’est une adoration idiote que tu voues à un homme qui n’a rien d’admirable. De ces requins, de ces rats qui rasent les murs et poignardent dans le dos
De ceux qui se jouent des autres pour mieux les voir danser à leur mesure.
Gravissant des échelons en écrasant des mains
Des hommes avides qui n’ont rien à donner mais tout à prendre


Il se fait violence, les mains crispées dans son pantalon pour ne pas tourner la tête
pour ne pas se montrer faible (ce qu’il se sait pourtant)
Il sait cette main si proche,
si proche de sa nuque.
Elle pourrait presque le toucher.
Il pourrait presque la prendre

Tu remontes des doigts tremblants à tes lèvres, dans la pauvre posture effarouché de celui qui vient de pêcher sans pouvoir s’en empêcher.
Pauvre petite chose l’oeil hagard et mouillé
c’est que tu sens contre tes doigts, l’odeur du tabac, capiteuse et entêtante. Elle ne quitte pas ta peau et rappelle à l'ordre des affections névrosées.


Lentement les doigts se joignent contre son menton dans une pauvre prière et l’odeur de la cigarette semble son seul chapelet. Je...
Tu piailles ce mot comme si tu n’en connaissais pas d’autre, chaque seconde qui passe
chaque hésitation qui glisse contre tes lèvres n’est qu’un peu plus d’ire pour fâcher la Tempérance. Pour te renier, te mettre à la porte.
Et ta tête tremble tant tu voudrais la tourner

Et l’odeur de cigarette sur tes doigts,
et le souffle dans ton dos,
et le poids de tes épaules qui veulent s’affaler dans le canapé,
et tes yeux qui brulent quand tu essaies de les garder droit devant toi
soudain tout se brise comme un élastique trop tendu
ta tête fait un quart de tour qui fait craquer ton cou que tu tords dans un angle affreux,
les épaules et le buste dans cette même contorsion alors que tu te retournes vers Tempérance


Tant pis s’il le met en joug
tant pis pour la balle dans le flanc.
Il se sait déjà un homme à terre.

Je vous suis utile ? désespéré tu n’as qu’un sourire pour gracier tes lèvres, tendu, tremblant, une petite chose nerveuse venant fendre tes joues.N’est ce pas ?  Puis, plus doucement, dans un souffle, dans le sourire qui meurt et se consume comme un feu de paille qui a trop vite brulé : N’est ce pas ? ...





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Lun 25 Jan - 20:14
running up that hill (a deal with god)
C’est que la réponse se fait attendre. Elle se saborde et s’étrangle après un mot, un seul. Chaque tentative d’aveu laisse Temperance plus soucieux. Qu’est-il donc si difficile à dire? Lui qui élimine toute incertitude, avec la hâte d’un pilote de drône, il est facilement tenté par la gâchette. La tranquillité d’esprit se paie parfois en pertes civiles.

Mais cette réponse se fait attendre longtemps, trop longtemps. Elle se laisse désirer sans grâce, alors le crissement de tes doigts qui enserrent le dossier du canapé d’une poigne raide te trahit. Tu te sens à peine écraser le capiton contre son squelette.

Il ne sert à rien de s’énerver avant de savoir, Temperance se le répète sans pour autant en être capable. Il applique toutes ses forces à maintenir l’illusion, à ne pas aboyer pour qu’Inigo s’empresse de parler. Ce n’est pas la peur qui fait venir les petits oiseaux.
Temperance se prépare tant que, lorsque le quatrième je ne vient pas, il s’en retrouve surpris. Il sursaute, se redresse alors qu’Inigo brusquement se retourne. Comme si le cobra avait eu peur qu’on ne l’empoigne.

Il est tant pris de court qu’il oublie de se fâcher, même sans l’explication promise. Ce qui se passe dans la tête d’Inigo lui échappe. Ne t’échappent pas, ce sourire sur ses béquilles tremblantes, qui trébuche lentement, la fièvre inquiète qui fait trembler.

C’est bien grâce à cette vulnérabilité, qu’il vient placer dans les mains du premier-venu, encore palpitante et chaude, qu’Inigo fait si bien son travail. Autant Temperance ne s’explique pas comment on peut ainsi se dévoiler sans pudeur, autant il s’applique à encourager ces frasques sincères.

Il ne sert à rien de crier. Tu sais qu’Inigo te sert benoîtement sans demander son dû, sans attendre ses écus. Ce qu’il cherche, tu peux en deviner les contours sans bien le comprendre. Tes mains dures qui ne sentent rien ne savent cajoler. Tu mesures mal les forces et les distances, alors tu fais comme si, depuis le début, tu voulais cogner.

Seulement, il faut faire attention aux petits oiseaux, c’est qu’ils ont les os fragiles.
Et pour rassurer, il faut bien mentir.

« Bien sûr que non. », Temperance lui lâche de haut.
Pour consoler, il faut être un peu cruel. Tu n’auras l’air que plus doux en comparaison.

De nouveau, Temperance s’abaisse. Il s’accroupit derrière le canapé, comme on se penche pour parler aux enfants comme de faux-égaux. La mise en scène est aussi calculée que l’espace entre vos deux visages. Le ton est à la confidence, comme les murmures qui se lovent dans les oreilles qui les cherchent.

« Utile, c’est un bien vilain mot. »
Un mot dans ton langage. Un mot que tu t’interdis autant que tu ne le peux en sa présence.
« Important, voilà qui est mieux tu ne trouves pas? »

Tu souris, les yeux qui un instant ne regardent plus ceux d’Inigo, mais plus haut. Un mouvement avorté dans cette main qui aurait pu se poser sur sa tête. Le geste est trop étrange, presque trop paternel. Cette main qui ne sait que faire tape doucement ce dossier que Temperance enfin relâche. Il se relève de sa droiture maladroite sans cesse repassée.
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Sam 6 Fév - 15:24
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ft. Tempérance


Pas du tout
Pas du tout
Pas du tout
P A S DU TO U  T

Pas du tout et les mots résonnent dans ton pauvre crâne vide, dans ta petite tête vacante pleine d’échos
Dans la cruche percée qui contient ton ego.
Tu as le cou tourné dans l’angle le plus ingrat
Pauvre enfant.
Un instant tu souhaites qu’il brise
qu’on le tourne pour de bon (comme on fait aux poules et aux oies)



Ah ! Ah ! Enfin il l’admet, il lui dit en face, lui rit au visage avant de mieux s’essuyer les pieds. La peine un instant l’empêche de respirer et le bruit des statique fait son chemin à ses oreilles, une vieille télé pleine de neige qui ne fait que crachoter. La lumière du salon même semble vaciller, mais ce ne peut être que son oeil humide qui n’arrête pas de trembler.
Les mains jointes à son cou se relâchent peu à peu

Tu aurais préféré qu’il te mente. Tu aurais tout préféré (les louanges fausse, les calomnies masquée)
Tout sauf la vérité.


Puis ses mains se resserrent, blanches et tendues dans le col de son tshirt, cherchant peut être à apaiser cet organe qui s’emballe, quand il semble distinguer (au milieu de son affre) la suite de la phrase. Il n’a pas remarqué, incrédule, que les yeux de Tempérance ne lui font plus ombrage (ne le regardent plus de haut). Il sont maintenant à son niveau, le visage parallèle au sien
à la fois si proche et si loin

Et toi tu reste là, la bouche béate, la bouche en O et le regard incrédule qui cherche le mensonge. Mais ton coeur continue de battre à un rythme acharné, ces mots peut être les imagines tu ? Important ?
Les mots vilains tu les connais pourtant
Mais ? Important ?


Deux tapes sur le cuir tanné du canapé comme pour mettre fin à l’hypnose, pour l’éveiller. Et comme une marionnette voilà qu’il choit enfin : La tête tombe contre le dos du canapé dans un son étouffé. Et il reste là, le front collé au cuir, la tête étouffée dans les coussins

Tu aimerais lui dire «ne faites plus ça … Ne me faite plus ça ». Tu aimerais lui dire que cela te peine d’avoir le coeur briser pour mieux le recoller. Mais tu ne dis rien, sinon :

Important ?  incrédule il répète comme une petite perruche
un moineau babillard  Important? v….. vous le pensez vraiment ?

Il pense à ses parents qui ont toujours eu la pudeur de lui dire que des gens comme elleux n’étaient pas important
Il pense à l’étrangeté de ce mot, doute peut être de sa langue, de son accent.

 Personne ne m’a jamais dis ça… 
il souffle dans le cuir qui a peut être pris deux petites traces d’humidité
il a leur coeur qui parle trop, le coeur au bord des lèves
le coeur en stigmate au creux des poignets.
Le coeur en miette, laissé aux oiseaux. (aux charognards)
Le coeur brisé
Le coeur poison pour qui ose
se couper sur les morceaux.





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Sam 13 Fév - 20:03
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Quelle idée on a eu de l’appeler Temperance, quand dans ses mains ne peuvent survivre les belles choses fragiles? Il ne connaît pas sa force, ni ne sent le verre qui se brise. Ce n’est que le son qui l’alerte pour regarder penaud les éclats qui s’écoulent de son poing serré.

Avec Inigo, il a visiblement trop serré sans le vouloir. Un filtre mat sur de grands yeux brillants, la seconde où les mots méchants piquent là où il faut. Tu n’en espérais pas tant. Si bien que tu t’es pressé à le rassurer en espérant qu’il ne soit pas trop tard pour recoller les morceaux comme il te plaira.

Inigo s’écroule quand Temperance se relève, épuisé par ce qui n’aurait dû être qu’un effet. Tu devrais te délecter de ce pouvoir, d’insuffler la peur par trois petits mots. En te redressant pourtant tu sens le vertige te rattraper. Tu t’éloignes d’un pas, pour mieux ignorer. N’as-tu pourtant pas l’étoffe des grands marionnettistes? Tu ne peux pas t’émouvoir du sort des pantins.

C’est dur pourtant, rester de marbre devant les piaillements d’Inigo, qui donnent bien envie d’aller le ramasser et le remettre dans son nid. C’est là la meilleure arme des petites choses adorables et fragiles. C’est sur les autres que Temperance entend braquer ces grandes pupilles humides, autant bien ne pas trop les regarder.

Personne ne lui a jamais dit qu’il était important non plus. Pourtant Temperance ne se verrait pas se déconstruire ainsi devant un inconnu, tendre sa nuque aux crocs opportunistes. Il y a là un courage abandonné qui le terrifie autant qu’il le fascine. Bénie soit la distance que tu cultives entre vous, un mur de lierre invisible que tu ensemences avec un soin prudent.

« N’en faisons pas tout un cas », tu es bien incapable de maintenir une façade doucereuse bien longtemps. Cela te laisse un goût mauvais dans la bouche, des sirops dans lesquels on noie les poisons. Tu préfères les poisons amers qui s’assument.

Inigo sait ce que le cobra pense de ses capacités, de son don, enfin, celui que tu connais seulement. Il sait bien que Temperance ne s’amuse pas à employer par simple charité, qu’il ne se fie au meilleur, au plus utile important.

« Dis-moi ce qui ne va pas. On t’a fait des misères? », demande-t-il comme on questionne un enfant honteux, debout devant la forme cherchant à fuir dans le canapé.

Il s’explique mal ce qui a pu occasionner ce doute, cette fragilité. Il se demande si quelqu’un s’est aussi décidé à aller jouer dans sa tête, lui souffler de nouvelles perfidies. Plus Inigo tarde à parler, plus il s’imagine le pire.
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Mar 16 Fév - 14:23
Running Up That Hill (A Deal With God)
ft. Tempérance


Avec le temps cela passera.
Avec le temps tu prendras du coupant, tu garderas pour toi quelques une de tes larmes.
Tu auras du pouvoir là ou maintenant tu n’en a pas.
Tu ne le sais pas encore
Avec le temps
Temperance
s’en mordra les doigts.

Et s’il révoque ton angoisse d’un revers de la main, d’une parole lancée comme une bombe comme il le fait si bien. Tu n’en fais pas grand cas
tu n’en fais pas tout un cas, comme il te demande de le faire


Inigo se redresse les épaules tressautant, séchant son oeil mouillé d’un revers fort de la main, lui arrachant quelques cils noirs qui s’échouent sur ses joues.

 Non… non je… La revoilà cette hésitation, cette gêne au fond de la gorge qui ne te quitte pas et qui te donne cet air d’enfant même du haut de ta vingtaine. Tu regardes Tempérance et son dos droit, cette silhouette qui encore s’éloigne de toi et tu bats des cils pour chasser les dernières traces de sels

Il laisse sa tête retomber sur le bord du canapé, trop lourde peut être, trop pleine de mélasse. Un grand soupire et un reniflement qui fait couler dans sa gorge un peu de mucus au gout salé
(qu’on est laid quand on pleure, qu’on est vilain quand on fond en petite statue de sel et de marée). Et doucement, sa main vient remonter face à son visage et il fixe sans voir ses lignes de vie ou de destin qui serpentent dans sa paume, lui révélant des secret auxquels il reste sourd. Des destinées brisées de quelques cicatrices
du reste il a la peau douce
les mains petites et roses
esquintées par les graviers.

 Je pense à ma mère et…  Et tu penses à elle car après tout sinon tu es seul. Tu pense à ce matin, quand tu es parti tôt et qu’elle était là encore endormie devant la télé. La main tremblante (à cause de toi), le sommeil mauvais (à cause de toi), l’oeil hagard (à cause de toi.)
Et avant de partir tu as pris son visage entre tes doigts, tu as vu les coins de sa bouche se relaxer (a cause de toi). Tu as laissé tes yeux parcourir ce visage, tu as vu les rides sur le front, celles aux coins des yeux qui figent son expression dans un rire malheureux. Les petites taches sur la peau qui n’étaient pas là le mois dernier.
Tu prends en compte la vieillesse et le fait que tu ne peux l’arrêter.
 Elle se fait vieille et malade mais tu es le seul à blâmer, tu éviter d’y penser, tu nies, tu ne t’en rends pas compte
que tu es le seul à l’avoir empoisonné
 Je n’ai plus qu’elle, elle n’a plus que moi des fois….. Des fois je me demande s’il m’arrivait quelque chose si…. Et tu prends une inspiration, tu as l’impression de déblatérer des bêtises enfantines,
 Si elle savait ce qu’elle penserait de moi

Mais à qui parles tu donc ? A un gangster en gant blancs. Penses-tu un instant qu’il en a quelques chose à faire de ta pauvre mère, pour ce que tu sais il a peut être déjà tué la sienne et te regarde en riant.
Tu t’en fiche de ses crimes après tout, tu l’admires seulement. Peut être si cela est nécessaire devra tu t’y résoudre (sans te rendre compte que tu le fais déjà, l’agonie est silencieuse mais elle est là.)


 Ah… Enfin c’est idiot. C’est idiot je m’en rends compte maintenant. Comme il peut il se revêt d’un sourire comme d’un costume grotesque quand il a encore sur les joues des cadavres de cils comme futile ornements.  Ne vous en faîtes pas je vous reste fidèle après tout.



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Temperance Bland

Never sleeping always creeping
Temperance Bland
Never sleeping always creeping
Mar 23 Fév - 22:43
running up that hill (a deal with god)
N’y a-t-il pas de plus fausse certitude que celle des pierres. Elles se croient objet immuable, sans comprendre que c’est le monde autour d’elles qui s’anime, qui vit à un rythme qu’elles ne peuvent comprendre. Elles ne se voient pas s’éroder, ne sentent pas les petites choses qui les percent. Elles se réveillent un jour, les entrailles serties de fleurs, pleines de ces failles qui grouillent de bestioles qu’elles ne connaissent pas.

Pire encore pour toi, Temperance, sel qui se voudrait roc. Tu te tiens loins des larmes, de peur qu’elles fassent fondre tes illusions. Tu crains tant les larmes que tu te rends aveugle aux autres dangers. Aux mains chaudes qui causeront ta perte bien que tu ne le saches pas encore.

Ce n’est pas qu’il ne pense jamais à sa mère, Temperance a bien un cœur. Seulement, jamais il ne pense à elle sans un pincement cupide, sans l’amertume de la voir, épuisée, l’oeil vide au-dessus du fourneau, à peine revenue d’un emploi insipide au salaire ridicule et au manager lubrique. Jamais il ne pense à ses sourires, avec lesquels son père est resté, comme tout le reste. Alors, il a du mal à comprendre, ce que la mère d’Inigo vient faire là-dedans. Il a du mal à comprendre ce qu’Inigo craint autant, le danger ou qu’on devienne insensible à ses minauderies?

Tu n’as que très peu de place dans ton esprit pour ce genre de considération, encore moins dans ton cœur. Sur ton visage, Inigo lit sûrement cette confusion vaguement irritée, celle qui attendait une révélation et qui jamais ne l’a eue. Il se retire maladroitement. Personne n’est convaincu, mais tout le monde est content. Tu sais qu’il n’a sans doute partagé qu’une incompréhensible partie de sa pensée.

c’est son problème.


Temperance ne craint pas qu’on lui soit infidèle, lui-même ne se targue d’aucune sincérité. Mais il craint l’erreur, il craint la main sur la gâchette qui tremble trop pour tirer, il craint les mots échappés trop vite avant de pouvoir plaquer des mains désolées sur sa bouche. Il prend une grande inspiration.

« Bon. »

Alors il revient vers le canapé, il boucle la boucle de ses pas, cette piste bien battue, qu’il a pratiqué souvent sans proie. Dans le silence qui plane après un seul mot bien pingre offert à la dérobée, il fait le tour pour aller s’asseoir à côté d’Ingigo qui n’a eu cesse de se tortiller dans un sens puis dans l’autre.

« Inigo, tu sais que je suis reconnaissant pour ton aide. Si tu veux arrêter, je comprendrai. »

Des mots qui ne te ressemblent guère, car ils ne font que préparer la suite, bien plus importante. Ils ne font que gagner du temps en attendant qu’Inigo te regarde bien dans le blanc des yeux quand tu tourneras la tête pour ajouter avec plus de fermeté:

« Mais si tu veux continuer, j’ai besoin que tu sois présent et alerte à 100%. Peux-tu faire ça pour moi?  »

Tu n’as pas besoin d’un pied à moitié dans la porte. Tu n’as pas besoin de cajoleries éprouvées déjà sur tant d’autres. S’il clame la loyauté, qu’il te la montre. Tu ne vas pas lui faire croire que tu l’envoies espionner pire que toi, tu ne fais pas semblant de poursuivre autre chose que ton avancement personnel, tu ne te caches pas de pincer un cœur que tu ne comprends pas. Tu veux tout prendre et donner le moins possible, juste les miettes de ton âpre affection. Si Inigo arrive à vivre avec tout ça

c’est son problème.


 
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Inigo Salazar

Sometimes it’s better not to know
Inigo Salazar
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Sam 27 Fév - 17:38
Running Up That Hill (A Deal With God)
ft. Tempérance



Il faut parfois pousser les oisillons hors du nid pour les laisser prendre leur envol.

Inigo sent le canapé qui s’affaisse quand enfin Tempérance vient se rassoir. Aurait-il préféré qu’il reste debout ? Loin de lui peut être ?
C’est plus facile de lui admettre ses doutes et ses peurs quand il ne le regarde pas, quand il se contente de tourner inlassablement autour du canapé comme une aiguille sur le cadran d’une montre.

Tu sais que tu as cassé quelque chose en admettant cette faute, après tout les gens comme Tempérance n’ont pas a s’embarrasser de petits oiseaux volages comme toi,
surpris par l’hiver et qui meurent dans le froid.


Non ! Non je vous promets, je ne veux pas arrêter.

La route est longue, tu soufflerais presque, mais je veux devenir comme vous.

Car là est tout le problème Inigo ta dévotion n’a d’égal que l’admiration que tu portes. Et tu n’as de louanges que pour les mauvais Saints,
ceux qui ont, certes des mains de pierres, mais pas des mains qui bénissent.

C’est que depuis ta toute première rencontre avec Tempérance tu n’as eu de cesse de marcher dans ses pas trop grands pour toi. Tu admires la raideur et le fiel,
tu admires l’esprit torve qui ne voit que le gain
les gens de pouvoir aux mains de fer (trop froides pour toi)
les colonnes torves qui savent quand se plier, quand se faire droite
La névrose sévère de celui qui veut tout, qui veut brûler peut être
mais brûler les autres avant lui
C’est toutes ces choses qui te fascinent, et oh ! tu sais bien qu’il se joue surement de toi. Mais tu préfères être joué comme un sage instrument que de rester sur le bas côté, loin des regards.


Alors il prend une décision.
Il se redresse, petit soldat aux yeux mouillés, fait son dos droit autant qu’il le peut, tue les derniers vestiges de larmes sur ses joues, et les cils avec (il parait que cela porte bonheur si on les touche du premier coup)
Tourne le buste de quelques degrés.
Le sourire en peinture de guerre maculée sur les joues

Tu veux qu’il te voit comme une promesse,
comme un bon investissement
non pas comme un regret aux émotions trop molles.
Tu copies sa rigidité là où tu la distingue (dans les bras dans le ventre, dans les nerfs du cou). Tu voles un peu à Tempérance
(et tu veux voler encore beaucoup)
D’un coup de la main tu réajustes le col de ce costume que tu ne porte pas aujourd’hui, tu le regarde dans les yeux et dis


Pour vous je ferais tout …

ET COMME TU CONNAIS LES GRANDS ET LEURS MIMIQUES, COMME TU SAIS COMMENT SCELLER UNE AFFAIRE (même sous le manteau) TU PRENDS LE TAUREAU PAR LES CORNES
AU DIABLE L’ATTENTE, TU LA JETE AUX ORTIES COMME LA TEMPÉRANCE


… Et surtout de bonnes affaires Tu dis dans un sourire, dans une cajolerie lovée au creux de tes joues rondes. Sous ta peau la fièvre s’allume, incandescente et déchaînée d’angoisse
tu as la tête qui tourne quand tu penses à l’audace de ce que tu t’apprête à faire.
Mais tu te vends corps et âme à cet homme, il faut bien signer le contrat.

Tu avance ton bras,
un à un tu déplies tes doigts.
Et à la tempérance qui reste en face de toi, tu tends la main.




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Temperance Bland

Never sleeping always creeping
Temperance Bland
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Lun 8 Mar - 3:06
running up that hill (a deal with god)
C’est dans le fond des mers qu’on trouve les plus grotesques farces de la création, dans les ténèbres froides où la vie ne sait que se faire monstre. Temperance ne sait pas cela, bien sûr que non. Il n’a cures des poissons et des crevettes, si ce n’est pour les manger, comme il dévore tout le reste avec appétit, comme il aimerait laisser ses dents dans le monde entier.

Pourtant, s’il connaissait mieux les fonds marins, peut-être aurait-il reconnu, crustacé aux idées de grandeur, le leurre de la baudroie. En apparence un alevin incertain qui peine à résister aux courants, le cruel appendice de la baudroie fait miroiter un festin facilement acquis. Pensant tenir entre ses pinces la proie parfaite, qu’il saura grignoter à sa guise avant de laisser le reste aux eaux rudes, Temperance ne sait rien de la gueule béante qui s’ouvre sous lui.
Un appétit si grand que tu ne sais avalé.

Il est trop tard pour l’alerter alors, autant lui laisser la satisfaction de cette promesse dont il ne connaît pas encore le danger. Temperance croit avoir gagné lorsqu’Inigo se retourne, lui renvoyant sa propre image. Comme c’est flatteur d’être imité, on comprend Narcisse d’avoir sombré. Tu lui rends son sourire en guise de paiement pour bonne conduite. Le tien est sobre et froid comme l’hameçon, car tu penses encore être le plus adroit pêcheur de vous deux.

Voilà qu’Inigo lui offre ce qu’il veut. Avec tout ce manège, Temperance croit lui avoir arraché. Mais Inigo t’imite plus que tu ne le crois. Il fait comme toi, te laisse des miettes à enfourner rageusement sur le chemin. Il te dit qu’il fera tout et tu veux le croire, tu le laisses te cajoler comme il ne faudrait pas, tu te laisses enivrer pour une seconde de pouvoir. Il est trop tard
La bouche qui s’ouvre sur toi est si grande que tu crois encore nager.

Ce sont les bonnes affaires qui t’attirent bien sûr. C’est le parfait mensonge pour te rassurer, pour te faire baisser ta garde pour un court instant

de trop.

Des mains, il en a serrées plus qu’il ne sait en compter. Un geste anodin et succinct, pourtant, on s’y bataille souvent. Ce sera à qui serrera le plus fort, quelle main dominera l’autre. C’est un terrain sur lequel Temperance s’est souvent chamaillé, mais pas avec Inigo. Ce n’est pas son genre après tout et pour toi il ferait tout.

Alors Temperance répond à l’invitation, de sa poigne raide
qui au lieu de lâcher aussi fermement, s’affaisse mollement
elle oublie comment serrer car
au bout des doigts
fourmillements étrangers
les lignes de la main d’un autre
dont il sent pour la première fois la brûlure.

« Hm »

Les mains se lâchent, il déglutit dans sa gorge sèche, inconscient du ton différent de sa voix dans un larynx relâché. Quelques clignements de yeux chassent rapidement le filtre vitreux qu’on aurait pu y voir si on l’avait cherché.

« Bois ton café avant qu’il ne soit froid. »

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