(fb) rise in ashes ❙ stelian

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franche soirée sous la potence.

irene a un légère moue, plaisante ;
c’est que les tours ont toujours les plus belles vitrines
de rayons en cisaille qui éclatent sur le verre des vitres
des soixante-trois étages c’était là
((l’escalier de la gloire))

tout en haut ;

les olympes
qui s’effacent en secret bien timides
car les nuages ont des teintes de rouges nitides.

crépuscule qui s’annonçait d’une beauté meurtrie.

mais pour irene
il y avait là l’aube d’une ère nouvelle ;

car rien d’autre ne comptait à ses yeux

ses rétines qui avaient tant vu s’écouler le long de la pente
les défaites des plus faibles les gloires des plus grands
et elle était de ceux
qui écrasent les ((entrailles des petites gens pour escalader plus vite plus fort plus haut)).

les portes automatiques s’écartent en bruit léger ;
tapis rouge sous ses talons qui claquent avec douceur sur le carrelage si bien ciré
une fois passée la mollesse des fibres
se délitant

tout doucement

sous la précision de sa démarche ;

car irene non
n’est pas là pour jouer ;

car irene, elle, était là pour

gagner haut la main cette arène
((car irene))
n’a ni défaite ni abandon dans les tripes ;
seul le féroce qui dévore les rivaux
les dents qui s’enfoncent de parts en parts dans les chairs des plus tenaces
car l’audace a un goût
de vague à l’âme
et c’était délicieux.

ses rétines ont un gris hautain gris tout froid
gris des mépris qu’elle arbore sans dédain ;
car elle ne s’en rend compte ((jamais ni face à son miroir))
c’est là le reflet de son extase ;

❝ irene schwartz.

sonnait comme le glas d’une arrivée morbide
l’impératrice des contrées bien vides ;

non elle n’était là que pour s’enticher

de ce monde qui était le sien

son portrait trônait d’ailleurs
quelque parts et autres sur les brochures les tableaux les écrans de ce hall bien poncé.

irene se perd quelques secondes dans leur admiration
des traits aussi ciselés que les chiffres qui se surperposaient à la diapositive
aussi éloquent que les promesses que soufflaient les résultats de l’année.

❝ vous pouvez entrer, une personne se chargera de vous guider jusqu’au lieu de l’entretien.

irene ne répond ni ne remercie
n’accorde un regard ni ne reste polie ;

elle oublierait de toutes les manières

bien vite son visage
ce n’est pas elle qu’irene est venue voir.

l'ascenseur monte ;
musique d’ambiance agaçante tant et tant qu’elle tapote
de ses ongles si bien arrangés si bien taillés
((ce sont ses griffes ses gloires celles
qu’elle laisse serpenter sur la peau de ses bien-aimé.es)).

on l’installe on prend congé
irene renvoie comme un chien dans sa cage
d’un geste de main dédaigneux ;

n’accorde toujours pas son regard ((si précieux))

le jette plutôt par la fenêtre par les hautes vitres si translucides qu’elle
((voudrait les écorcher))
tout est si parfait.

le crépuscule la regarde à présent ;
proche des orées sur les horizons sanglants
proche des ombres des nuitées qui viendraient bien vite l’égorger.

irene ne s’assied pas ; irene ne veut pas de verre d’eau.
elle sait qu’elle a gagné d’avance
((ah irene
si seulement tu savais))

qui viendra tirer la corde de ton gibet.

code par drake.

@stelian c. phoenix

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Irene & Stelian

parker's & co ••• 2016

Les temps fructueux les affaires fonctionnent et c'est Stelian sans couronne dirigeant d'une main de fer son empire financier - il n'est rien pas encore grand chose il s'imagine autrement grandiose grandiloquent admiré détesté peu importe : Stelian a soif d'exister.

Dès sa naissance depuis les premiers cris de bambin aux règlements de compte en cour de récréation, son jumeau en siamois un vrai cliché les gamins de la rue qui brûlent de noblesse - les prunelles enfantines qui s'illuminent devant les vitrines des grands magasins - des étoiles plein les yeux la rage plein la bouche.

Du haut de sa tour pourtant il se sent incomplet - éternel insatisfait toujours en quête d'autre chose - autre chose mais quoi ?
Du haut de sa tour, il se mord les doigts - les ongles sont rongés et sans cesse le directeur -président sourcille, s'attarde sur l'horizon éteint de la ville et en songe il la ravage entière.

l'heure sonne, il a des obligations, bien plus pragmatiques - dans la réalité il se retrouve et lorsque le directeur des ressources humaines le fait appeler, il rajuste son costume sur-mesure et anticipe sa soirée, dédiée au gang - vouée à un autre qui porte la couronne, l'insigne destiné.

Stelian passe la porte, s'arrête sur la silhouette gracile qui lui tourne encore le dos - cette sale manie d'arriver en silence et d'installer déjà une gravité palpable dans la pièce mais son attention ne se fige pas - il clot la pièce et élève sa voix.

— Mademoiselle Schwartz.

jamais aucune question pas une parole de trop juste ce qui est nécessaire alors il la dépasse sans attendre pour s'installer au bureau consacré aux entretiens - il n'était pas suffisamment stupide pour accueillir les candidats dans sa propre salle, ou trop prudent pour des précautions extrêmes.

— Asseyez-vous.

Le contrôle toujours c'est maniaque paranoïaque et systématique, Stelian ne prend pas le risque d'embaucher ceux qui ne lui reviennent pas ; il ne doutait pas de sa propre cruauté, relative ou non - perpétuellement injustifiée : le principe de la cruauté donc.

Prenant place sur le siège de cuir derrière la table, il s'enfonça contre le dossier et croisa les jambes - ne tenait pas à la formalité morne et ennuyeuse des procédures.

— Vous êtes sortie depuis peu de l'Université. C'est audacieux de vous présenter si vite dans cette entreprise.

Stelian impatient, il se contient souvent - doit faire face à ces étapes longues et rébarbatives pour bâtir son royaume et maintenir ce putain de contrôle.
Et il sait, se connaît - a conscience que seuls les plus téméraires auront les armes nécessaires pour lui faire face.

— Excusez-moi, j'en oublie de me présenter.

Alors son visage se détend - le climat s'apaise soudainement et il esquisse un sourire ; tout est calculé, trop, en permanence.

— Je suis Stelian Phoenix, le directeur général de l'entreprise. C'est votre dernier entretien, mais je tiens à rencontrer les potentiels futurs responsables en personne. J'espère que ce n'est pas un souci pour vous.

De choix véritable, il n'y en avait aucun.

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c’était soudainement
la lourdeur majestueuse qui s’installe en atmosphère
pressante pesante des rois qui entrent sur leur
tapis de rouge velours liseré de soie ;

c’est qu’irene courberait presque la nuque ; presque.

et la voix qui prononce son nom
a une prestance qui roule le long de la glotte

des syllabes qui sonnent si beaux ;

dans sa bouche entre ses lèvres que sortent les mots
les lettres enchaînées à sa langue.

c’était sommation à s’asseoir ;

irene traine un peu

pour voir l’astre incandescent qui se meurt lentement pour laisser place
aux étoiles qui dévorent le ciel ((bleu noir rouge or)) ;

et il attaque de front ;
car irene a des ambitions bien élevées c’était
monter tous les étages d’un coup

ne prendre son temps que pour délecter sa victoire

la distiller sur son palais ;
((mais irene ne s’est pas encore retournée))

il se présente
elle se retourne ;

et

dans le même temps que tombe son nom en guillotine sur son assurance
elle a des yeux qui s’écarquillent
((pour mieux laisser

le gris froid s’immiscer))

dans ses globes oculaires ;

stelian.

oh non
elle ne s’y attendait pas
elle ne le savait pas ;

et c’était comme l’ambroisie gelée
soudainement avec force
versée le long de son corps oh

non tout le verre la coupe toute entière sur son âme

de braises ; deviennent des pauvres cendres
gisant à terre.

mais irene
doit garder bonne face
ne baisse tête qu’en la tournant légèrement sur le côté

son air hautain se désagrège au gré du discours bien rodé

((de son empereur)) ;

elle qui pourtant
l’avait
tant
rêvé.

❝ enchantée… vous connaissez déjà mon nom.

et elle,
connaît déjà le sien tant il était gribouillé dans sa tête
gravé dans sa cervelle

comme il était toujours plus droit

toujours plus beau ((dans la réalité))
car caresser du regard des affiches et des photos finalement
reste bien beau bien loin bien illusoire.

un souci ?
oh elle n’avait pas le choix irene
((enchaînée à cette chaise dans lequel elle prenait place))
par les obligations son orgueil
sa présence et pourtant
c’était là sa victoire elle laissait
cliqueter le loquet de la laisse à son cou
pourtant si sauvagement gardé ;

elle le lui offrait avec joie
tout autant qu’elle pouvait ressentir l’adrénaline s’écouler

dans le tréfond de ses veines pulsantes.

❝ aucun souci, monsieur le directeur.

c’est presque une esquisse de douceur qui se dérobe
sur ses lèvres si dessinées ;

❝ quant à l’audace… le monde appartient à ceux qui osent, à ce qu’on dit.

faire le premier pas, arracher la couronne de la tête des trépassés ;
leur trancher soi-même les cervicales les
décrocher de leur trône pour détenir la victoire.

❝ et si je puis me permettre,
je suis bien plus compétente que mon âge n’en laisserait paraître.

oh car elle a la rage dans le sang irene
la rage de gagner

((ce poste des portefeuilles ou le cœur la vie et tout

posséder)) ;

pour lui stelian,
elle le ferait

quitte à y laisser des écailles.

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un instant un temps ses yeux divaguent de la silhouette menue et l’aura implacable en face de lui jusqu’aux informations de curriculum vitae transmises sur son smartphone : aucune cure aucune attention plus de quelques secondes et c’est la voix qui claque dans l’air entre ses lèvres fines à elle ; elle ne souffre d’aucun équivoque aucun doute un peu Stelian se reconnaît-il en elle

l’audace pour ceux qui osent
oser prendre ce qui leur revient de droit dans les psychés délirantes et conquérantes
belliqueux esprits que sont les leurs alors Stelian sourit, amusé - il a prononcé le même genre de phrase en son temps
lorsque les organismes financiers véreux ne voulaient pas de son projet - de son audace a lui

— sûrement. Mais ça ne m’intéresse pas de vous demander des explications théoriques.

d’aucune mesure son impatience galvanisait son ambition son arrogance et il s’arrêtait ci et là à contempler la jeune femme
ses crocs aiguisés qu’il devinait derrière des lèvres charnues
une rage mordante qui renvoyait à la sienne - elle ne se démarquait en rien encore

— si vous êtes là c’est que vos compétences ont été reconnues, de toute évidence.

ses doigts fins battent la mesure sur la table vernie il observe sa propre hâte respire sur la même cadence - le sang boue dans ses veines et ça craquelle l’épiderme
il n’avait aucune angoisse, aucun trouble connu reconnu - c’était sa vie son existence entière qui le plongeait perpétuellement dans un doute abyssal et carnassier

— le poste auquel vous aspirez ici est à hautes responsabilités. J’ai besoin d’avoir confiance en vous pour vous laisser gérer les affaires les plus sensibles, et que nous nous entendions suffisamment pour vous avoir à mes côtés quasiment en permanence.

sa voix caverneuse qui ne laisse aucun doute sur ses intentions il est hommes d’affaires les affaires sensibles son monde entier pavé de cadavres en putréfaction et de sang pour colorer les ruelles de son empire - et les Dragons en arrière-boutique, le dernier royaume à conquérir et lui l’intriguant qui renverserait la monarchie : tenant davantage de la démocratie et il avait hâte
oh quelle hâte d’en être le monarque absolu

— je n’ai pas besoin que vous soyez juste audacieuse et capable. Il m’en faut davantage.

toutes griffes dehors Stelian ne voit plus
le monde autrement qu’en terrain de chasse à échelles différentes, à niveaux discontinus et c’était lui-même qu’il mettait au défi à chaque fois de conquérir - absoudre aussi par nécessité s’il en fallait

— pensez-vous en être capable, mademoiselle Schwartz ?

les pupilles bleu d’eau qui rencontrent les siennes - acier
brûlantes incandescentes
tout ce qu’il a à offrir - bien peu pour ceux qui ne sauraient le défier

— en quoi êtes-vous différente de tous ceux qui ont été dans cette pièce avant vous ?

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oh il ne voulait
pas des mots lancés en l’air
foutus pour des lettres grattées sur le papier
imprimées sur le cv ;

il ne voulait pas

des belles paroles des chiens enragés qui se battent dans son arène non

stelian voulait
le limier qui saurait compléter son armurerie
pointe de lance si effilée que d’aucun
ne saurait en ressortir en vie ;

c’était là,
le principe de cette industrie

duel à mort sous les sourires froids
aussi faux qu’utiles.

mais ;
irene elle
lui souriait d’un plaisir (partagé ?)
car oh

elle lui arracherait cette éternité promise

à ses côtés ;
elle lui donnerait son dévouement et tout ce qu’elle voulait
c’était sa confiance dans les saphirs durs qui la fixent ainsi
((la détaillent la déshabillent au-delà de sa chair
percent son âme pour y farfouiller
y trouver quelques ressemblances
quelques pépites d’or bien enfouies et qui
pourtant ;
venaient éclipser les diamants pointus qui aiguisent ses crocs)).

il en voulait plus,
toujours plus ;

et pour cela irene,
((se)) mettrait volontiers à ses pieds.

❝ je vois… et je comprends tout à fait, monsieur le directeur.

l’assurance dans la voix souligne
avec une légère arrogance
son titre tâché de gloire
sinon arraché des mains de ceux qui dominaient auparavant
ce monde-là car finalement
((stelian est jeune aussi,
n’est-ce pas)) ;

c’était audacieux de sa part.

❝ vous voulez le meilleur, le plus utile, celui qui vous rapportera le plus.

irene continue ;
ne se départit pas de son audace (ou orgueil ?)
qui pointe comme ça gratte dans sa glotte
vient naître dans la voix

aussi froide qu’une brise d’hiver

un peu glaciale pourtant si déférente envers
celui qu’elle avait tant admiré ;
s’y était brûlé les yeux.

les jambes croisées ;
irene les décroise,
les mains enserrées ;
irene les délie

semble s’adonner toute à sa demande

émerger là sa toute-puissance

deux pieds à terre

pour ancrer sa conscience.

❝ si vous le permettez, encore une fois… je crois que nous n’avons pas eu l’occasion de nous saluer correctement, comme l’exige l’étiquette.

((au fond,
laquelle ;
vous vous en foutez bien et tous les deux)) ;

irene a pourtant cette fois
les braises d’une malice qui tanguent au fond de ses onyx
noirs gris pâle noir gris sale ;

elle se permettait décidément beaucoup de choses.

irene tend la main

longue effilée osseuse
ornée de ses quelques bijoux qui soulignent les cisailles de son poignet ;

c’est aussi anguleux que sinuent ses paroles glissées comme d’innocence

mais ni l’un ni l’autre n’est dupe
((elle le sait aussi)).

un jeu d’ombres sous les capots ;
c’était aussi là l’une de ses forces

et sa poignée offerte comme une oblation pieuse

en est une autre

((se sentait-elle-même désolé de lui faire goûter ainsi
par son toucher souillé))
la pureté des âmes

apathie sans commune mesure pour prouver
sa bonne foi dévotion qu’elle lui apporterait pour le plus grand bien de son industrie.

irene a les pupilles plantées sans modestie dans les siennes
le sourire toujours aux lèvres
la braise qui chaloupe en amante éphémère dans le fond de ses rétines.

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il se délecte
approuve admire l'effervescence de la jeune femme - demoiselle, féroce et ambitieuse,
elle qui s'approche et file à la place qu'il lui avait attribué
déroule ses longues jambes et Stelian insensible aux charmes déjà - trop vus

le spectacle sous son regard opale il se retient de rire - clair et léger
à la place il sourit simplement, clôt ses yeux un moment
et d'une nouvelle impulsion décroise à son tour ses jambes pour se lever - parader en toute majesté comme Stelian adorait le faire

— je dois vous dire que... le portait que l'on m'avait fait de vous ne vous rend pas totalement honneur.

il n'était fait ni d'éloges ni d'avertissement
aucune hallali sonnée lorsqu'il fut temps de la convoquer pour la suite des procédures
pourtant Stelian avait deviné les reticences des plus frileux
ceux des ressources humaines - cette profession détestée par-dessus le reste
parce qu'elle n'avait pas le profil parfait idéal sur tous les plans

— et le fait que vous ne soyez pas extrêmement bavarde me perturbe. Sans me déplaire totalement.

et sa main dans la sienne
pas une poignée de main
sa paume qui vient caresser celle d'Irene, la seconde qui enferme les doigts de la féline
emprisonnée toute qu'elle était et leur échange visuel qui surplombait le contact
celui qu'il sentait s'effiler, inconsciemment - il n'en saisissait pas la cause, mais l'empêchait irrémédiablement de se délier de lui

C'est soudainement qu'il décide de briser leur échange, pour prendre appui sur le bureau qui les séparait jusqu'alors
et croiser ses bras avec lassitude.

— mais je préfère vous prévenir. Je suis quelqu'un d'exigeant.

le mot est trop faible
il n'est pas qu'exigeant, il est intransigeant - cruel et vorace de réussite, avare de gloire et l'égocentrisme incarné - Stelian est internal
tant dans la vie
pire encore dans le travail

— et je ne suis pas patient. Ceux qui travaillent pour moi n'apprennent pas de leurs erreurs. Ils ne doivent pas en faire une seule.

une grande gueule
une belle gueule
peu importe tout ça
Stelian connu pour ne laisser qu'une seule chance - et ne jamais revenir sur la veille, ce qui est fait devait être fait
au diable la morale

— êtes-vous prête à l'endurer, à votre avis?

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irene a un sourire discret qui fend de nouveau la langue
le visage de part en part c’était
la gloire des glas sonnés qui

vient de nouveau se poser,

éparse.

non,
irene n’est là pour broder de belles paroles
car elle le sait,

stelian, elle ne saurait jamais le charmer de

justes mots bien dessinés ;
c’était lui la majesté de l’éloquence sur ses estrades bien trop élevées
pour de simples mortels comme son enveloppe charnelle, irene ;
son esprit en perdition dans les nuées à sa recherche.

et c’était un contact d’une
toute
petite
seconde ;

ou une minute soixante secondes

elle
n’avait pas compté
((car il y avait dans la magie de ses poignées
des minuties inexprimables))
une

paisible transe ;

irene a encore la chaleur de sa poigne ferme sur le bout des doigts.

((et stelian semble si imperturbable mais))
elle le sait ;
les océans constants des émotions endormies
ont des marées qui ont frôlé son âme.

et voilà qu’il lui offre sur un plateau d’argent
la pomme d’eden ô irene
irait croquer dedans,
manger dans sa main

pour y laisser couler son sang

sur sa langue ((se délecter de son goût sucré
un peu acide mais))
si doux ;

❝ avec plaisir.

mais irene ne se suffit pas aux lettres qui se forment
autour de ses lèvres pour dire oui,
comme une demande en mariage ou
celle à lui passer la chaîne au cou ;

elle le lui tendrait tout entier pour mieux s’assouvir de son éclat.

elle a des gestes théâtraux,
dramaturgie ironique qu’elle s’enchante elle-même
de jouer dans la même pièce que lui,

((pour une fois)) ;

s’incline comme une maniérée faussement maladroite

se courber pour offrir la nuque à son abattoir

son adoubement qu’elle attend,
à tomber sur la peau opaline.

❝ je ne fais jamais d’erreur, sachez-le
mon ((notre)) empereur.

car il l’était à l’université et
il l’est toujours toujours

du haut de sa tour dorée

assis sur son trône
un empire à construire
s’épandre pour écraser les fourmis qui grimpent
écraser les tigres qui s’y sont déjà endormis ((sur leur propre gloire)) ;

car rien n’est acquis.

irene aura cependant toujours cet orgueil là
qui brille au fond de ses rétines ;

la tête de nouveau haute,

elle n’a qu’un souffle pour sceller son propre destin qui s’écoule
sous ses pas qui claquent de talons trop hauts,
elle déjà si haute perchée pour mieux surplomber, méprisante
((le monde entier sauf
stelian)) ;

ce n’est que de l’audace qu’elle fait étinceler pour ses beaux yeux.

❝ je n’en attendais pas moins d’un –
non,
du phénix.

et peut-être était-ce trop
peut-être pas assez ;

s’était-elle assez décortiquée

disséquée pour lui plaire se confondre dans son monde qui,
lui,
s’était construit sur soixante-trois étages
hauts de verre et de cendres miroitantes.

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félicité entre ses doigts longilignes voilà qu'elle offrait au creux de ses paumes le rang d'or - d'empereur - elle l'élevait bien haut encore bien plus haut qu'il ne l'aurait cru - sur ses joues diaphanes il devinait les rayonnements les splendeur les majestés l'admiration portée à son être absolu alors il se permettait
Stelian se permit un instant de la dévisager la déshabiller maintenant qu'elle était sienne entre ses murs
d'une appartenance nouvelle
comme toujours désirée devinée sous les langues déliées - les plus sensuelles
au sens le plus pur du terme

— félicitations, je vous engage.

malheur malheur
malheur à elle d'abord, entre les griffes acérées du plus dépeint des prédateurs - sur papier glacé en toile figée de fond de la calomnie et du désastre ambiant de la ville ; le plus bel acteur, le plus vrai des menteurs
et une nouvelle poignée de main qu'il tendait vers elle - cette fois une étreinte délicate
charmeuse et charnelle Stelian caressait l'épiderme brûlant - sous la stature de glace il devinait le brasier déchaîné grondant en dedans
et entre ses lèvres sifflait la jouissance d'une nouvelle alliée - enchaînée sûrement pas à ses pieds, mais son honneur chevillé en seul moteur de sa gloire.

— maintenant, je veux une réponse franche et directe.

il ne cessait de sourire, Stelian
sentait palpitait de l'amour le fol amour qui ne trouvait aucune source tangible, deviné sous ses orbes tendres et malicieuses
impeccablement parée dans son tailleur ajusté - et un corps dénudé désirable et intouchable - il ne saurait s'élever dans de communes mesures
elle qui le regardait
et son regard lui offrait l'immortalité.

— vous venez pour le poste chez Parker's & Co ?

une question si froide, si fragile tant elle était large - insondable derrière ses pupilles meurtries, et sans lâcher sa poignée de main victorieuse il avait fait un pas vers elle - réduisait une distance de rigueur et ne la dépassa que lorsqu'il délaissa Irene pour saisir la poignée de porte close.
Stoppa tout mouvement, net - et coinçait la nouvelle employée entre son corps et les murs froids d'un bureau sans âme : aucun échappatoire, il voulait savoir.

— ou vous venez pour moi ?

Il souriait - bourré d'un orgueil nouveau-né.
Elle sonnait comme avant.

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mise à nu mise à mort
mise à mort

mise à tort ;

peut-être bien que stelian l’effrayait tout autant qu’elle l’aimait mais
irene lui donnerait toute son âme en échange ((d’un regard sur son corps
qu’elle saurait lui offrir en lui adonnant son être tout entier)).

elle avait gagné
gagné perdu engagée

((gagné perdu enlacée))

à sa gloire entrelacée à ses mots
enchainée à ses maux ;

c’est une fierté qui coule dans ses veines
ouvertes à l’air offertes à ses bons vouloirs

braises de ses cœurs fanés qu’elle lui donne lui pousse

dans ses mains dans sa poigne
dans la douceur ferme de sa peau contre son derme ;
fioriture agréable ((de se faire consumer)).

mais il y a dans les yeux de stelian
le prédateur disséquant chacun de ses gestes
de ses paroles des flammes qui dansent au fond de ses rétines ;

lui,

lui donnait les frissons de charme qui ne l’atteignent jamais
((jamais jamais sinon l’empereur contre son corps contre son âme
contre son souffle contre sa peau –

qu’il était proche)).

c’était l’orgueil des rois qui venait de nouveau lui parer sa couronne
sa cape de velours dans sa stature sans faute ;

le sceptre de pouvoir qu’il venait la coincer ((entre ses doigts entre sa poigne)) ;

faire revenir l'empereur d'entre les morts.

emprisonnée,
comme dans la folie amour qu’elle lui portait depuis déjà tant d’années.

❝ vous m’avez démasquée.

comme drapeau blanc qu’elle agite
en volontaire qui s’élance dans l’antre des loups
la gueule des empereurs ;

irene lui offrirait son cou à la gloire de ses crocs,

si seulement ((elle pouvait entendre le craquement des victoires
de ses propres vertèbres en déboires)).

mais irene joue aussi ;
irene sourit,
irene a toujours l’audace des infidèles qui vient parcourir ses braises

vanité de ceux qui n’ont rien d’autre à perdre

sinon soleil à leurs yeux.

et elle mange la distance dévore les centimètres
souffle dans souffle
le sien en brise subtile sur ses lèvres,

les yeux sans âme dans les siens insondables,

oh
qu’ils feraient si belle paire en maîtres des océans sans fin
des gouffres des abysses éternels.

❝ finalement de stelian ou de parker’s & co ;
quelle différence si ce n’est pour me rapprocher de votre gloire
parce que dans les deux cas ;

c’est vous ((que je veux)).

et irene ((a les insondables passions qui brûlent le bout de les lèvres
qu’elle déposait en ces mots comme un baiser sur les siennes,
car elle les lui donne en offrandes à ces quelques millimètres

c’était là))

la preuve de sa dévotion.

stelian est l’ancre à la mer ;

centre de gravité attraction irréversible et, en planète,

irene tourne autour – comète infime dans son univers,

((car il y a une proximité souveraine))
accrochée à son corps tout entier si stable
les mains déposées sur ses épaules si droites

l’enlace en passion froide,

lui rend la pareille lui rend son jeu d’images ((reflet infâme)).

c’était
une manière de se retrouver en phase ;
inconstante constance de tout son charnel qu’elle lui offre

irene ne paraît plus si reine sinon la fidélité qu’elle dépose à ses pieds.

❝ si seulement vous saviez comme je vous aime.

irene ne sait pourtant chanter des chansons d’amour ; ce n’était pas aimer ni apprécier ni rien d’autre ce n’était rien d’autre sinon

inquantifiable.

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Irene & Stelian

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du haut de sa tour d'ivoire Stelian se sentait incomplet
les échelons gravis les étages clinquants les dorures au corps et au coeur absent il ne se sentait jamais si vivant que lorsque la foule clamait de crainte et d'admiration son nom en hallali cruelle et suintante
de dégoût de sang de la mort elle-même dont il se parait ouvertement ; il se sentait parfois simple mortel entre les déifications et ne voulait plus rien si ce n'est
un peu d'amour un peu d'humanité

mais là la voilà Irene superbe Irene incandescente qui lui déclamait l'amour qu'il ne demandait jamais, qu'elle déshabillait dans ses manques arbitraires et qu'il répondait d'un simple recul contre la porte d'entrée du bureau
où tout avait commencé

— eh bien.

par automatisme il resta stoïque un temps avant de répondre à ses appels et enserrer sa taille gracile de ses mains prédatrices : le plaisir du jeu alors qu'il avait déjà gagné, masquer les tremblements qu'elle avait réveillé -sans crier gare il était vulnérable et juvénile, la douceur d'une femme d'une inconnue qu'il emprisonnait entre ses doigts avides
il camouflait la vibration à son échine d'un sourire tendre et ironique, ne recula plus ni d'âme ni de corps et laissait les mains d'Irene prendre l'empire sur ses épaules larges
et fatiguées

— c'est une réponse franche et directe.

et le Roi se rappela
qu'en aucun cas il ne devait faillir
qu'importe les douceurs qu'importe les amours les tentations de tendresse et les charmes étrangers, la confiance ne saurait être donné entre les bras d'une femme tout juste rencontrée : le mettre à nu encore et en faire un cadavre la seconde d'après, s'assurer d'un silence dont il ne voulait plus
il ne voulait pas de ça avec elle
et elle lui avait fait perdre pied

— mais c'est une très mauvaise idée, Irene.

il glissa ses propres doigts dans les siens, vint chercher l'emprise qu'elle adoubait sur son corps et ramena sa main sur ses propres lèvres - sa voix criait là où son corps se contredisait, il dévorait suavement les affections ainsi offertes en hurlant de les voir disparaître

— cette fascination étrange il ne croyait pas en un amour si pur - il ne s'en trouvait aucune légitimité, persuadé n'a pas sa place avec moi

il questionnait intrinsèquement son corps répondait de lui-même
et ses mains qui la guidaient à la naissance de son cou, mimait l'étranglement qu'elle lui faisait subir - sans aucune notion de pitié il appuyait sur sa prise, de l'autre main s'abandonnait, sentait ses propres muscles se détendre et sa gorge se nouer
dans cette gorge qu'elle tenait entre ses doigts, et où il retenait des mots interdits et oubliés
depuis trop longtemps

tiraillé entre sa majesté et la condition humaine à laquelle il la ramenait d'un battement de cils - c'était bien l'homme qu'elle avait touché avec une simple phrase, qu'il n'attendait plus de personne ; il disait oui et non à la fois
Pour la première fois, Stelian ne savait pas.

— vous n'avez aucune conscience des risques que vous prenez

et malgré tout
Stelian n'avait pas lâchée son corps
le corps superbe entre ses bras

made by MISS AMAZING.

(fb) rise in ashes

et irene lui chantait
les odes à l’amour à la gloire à la dévotion
la beauté de son entreprise
les espoirs des victoires qui s’étendent

sur le champ des batailles dérobées

((dans ce coin d’un grand bureau vide, dénué de personnalité
que les grandes vitres avaient en témoins les cieux
qui devaient tant se repaître de l’ironie de ces âmes pendues))

dans leur jeu de séduction ;
à se tourner autour comme des adolescents.

pourtant
que la braise avait une noirceur au fond de ses rétines
la stalactite qui perce

perce

sans pitié,

les convictions et les loyautés.

et de son toucher qui s’écoule lentement sur sa peau qui enserre
avec violence la glotte qui s’écharpe sur les mots
qu’empereur prononce et

pourtant ((il ne veut pas)) pourquoi

donc
lui
répondre

avec tant

d’ardeur.

irene a des pupilles qui se perchent sur
la falaise fragile
entre ses doigts et le pouls qu’elle ressentait sous la peau

car à toute condition

c’était l’insatiable mortelle qui prévaut,

et les sacrifices ont des goûts de désir qui s’interdisent les battements du roi.

leste, le rythme qui sanglote l’indécision ;
irene a toujours ce sourire léger
aussi ironique que celui qu’il lui offrait

du bout de ces lèvres qu’elle dévorerait.

❝ mais pour tout ce que vous m’offrez ; ces risques-là
ne sont finalement qu’une récompense à nos chemins.

((qui se croisent))
encore et à nouveau
en face à face

pour étrangler dans la naissance de la gorge

les doutes et les frayeurs.

car les siennes avaient
des lamentations qui pleuraient
quelques flocons sur son cœur feutré

car stelian ne voulait pas de sa

fascination
qu’elle l’adorait pourtant
à en crever !

la main toujours en perdition
sur le cou qu’il lui offrait,

le souffle qui continue la danse à s’entremêler dans les

chemins de croix ((ou la croisée des chemins pour ne plus jamais se retrouver)).

❝ et si… elle n’a pas de place à vos côtés ;
rejetez-moi donc ou
laissez-moi mourir
à vos pieds.

sa fascination.

sans laisser le temps s’écouler
pour ne pas ((plus)) avoir à entendre
un rejet dans l’acceptation
une excuse encore une excuse dans les mots,

sa prise se renferme aux serres ((anxiété colère angoisse amour dévotion loyauté tout et rien ne venait s’y relever))

et son corps tire le sien contre elle contre cette porte qui les a laissés

dans l’océan de ces jeu dangereux

fol-amour ses lèvres viennent se plaquer sur les seules
capables de la tuer,

car née dans la glace

elle y est restée
pour se hisser jusqu’au sommet ;

comme pour donner au solitaire loin tout là-haut

sa pomme empoisonnée son fruit défendu sa ((seule perdition car elle le voulait
en entier
ou rien du tout)) ;

car elle s’était juré d’offrir son cœur battant
elle le lui forçait entre les doigts quitte à transpercer ses os sanglants.

code par drake.

@stelian c. phoenix