the world is burning ❞ (medea)

The World is Burning
Medea & Stelian

flashback ••• ancien qg des Dragons

Le costume impeccable, sa chemise blanche défaite des deux boutons supérieurs, Stelian avait le souffle court lorsqu'il regagna le bureau désormais sien. Il jeta la cravate noire offerte par Henry Van der Bilt, après l'avoir froissé de rage contenue entre ses phalanges agacées - ses traits courroucés par une colère ancienne, il se servit par automatisme dans le bar verni en dessous des médailles de son prédécesseur, et sortit son smartphone.

Treize nouveaux messages.
Six appels manqués.

Il ne rendit aucune réponse et rangea le portable dans la poche intérieure de sa veste, avant de la jeter de la même façon sur le dossier du sofa victorien qui trônait au milieu de la pièce. L'endroit lui paraissait sordide, sombre, froid - il alluma une cigarette en observant les témoignages de l'ancien bras droit et meilleur ami du boss, qui lui avait laissé une place chaude - son cadavre devait être froid, à l'heure qu'il était.

Stelian resta immobile et concentré sur les étagères lorsque Medea poussa la porte lourde du salon, et ne lui adressa aucun regard chaleureux - tout au plus un mouvement de tête pour approuver son entrée dans son nouveau monde.

— Tu as vu ton père ?

T'a-t-il annoncé en personne la nouvelle ?

— Il doit être encore dans son bureau.

T'a-t-il expliqué cette confiance ainsi donnée ?

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the world is burning •••

à grands pas, tu te précipites là-bas ; pousses les portes, le regardes.
émue.
— Il m'a dit, oui.
tu franchis l'espace qui vous sépare (ce froid, mais je rêve, n'est-ce pas ?) et poses tes mains sur ses bras.
— Félicitations, Stelian, tu le mérites.
et quelque part, terriblement rassurée d'imaginer que dans plusieurs années, ce sera ton amant à tes côtés, pour t'épauler – Stelian, toi, au sommet, un paysage parfait.
peut-être même qu'il mérite plus que toi ce poste de chef, à force de gravir les échelons à la seule force de ses convictions ; toi, Medea, tu te laisses porter par le titre que ton père t'ocroie et tes idéaux sont de ceux que le Dragon ne souhaite pas. la paix, entre tous, au sein d'Ellipse
(naïve, naïve Medea)
tu déposes un baiser bref sur ses lèvres et t'éloignes pour retirer à ton tour ta veste.
— Felis veut fêter ça, il est très heureux pour toi.
sans savoir ce que veut dire « bras droit », le garçon est trop jeune pour ça – et tu refuses de le mêler à ce monde de guerre et de conflits,
non
lui croit que c'est un titre de héros, une médaille,
quelque chose de simple,
comme tu le désires pour Stelian et toi.

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Medea & Stelian

flashback ••• ancien qg des Dragons

les effluves de parfum qui s'échappaient de ses longs cheveux noirs, chaque fois qu'elle s'approchait de lui, lui fit tourner la tête, quoi qu'il en dise - il ne méprisait pas Medea, il ne l'adorait pas non plus.
À vrai dire,il préférait s'interdire de la voir autrement que comme le plus bel instrument au service de sa consécration - les instants où il se retrouvait lui-même, il éprouvait une culpabilité inconnue de l'utiliser de la sorte, alors qu'il ne ressentait rien d'apparenté à de l'amour.
Et c'était cette once de remords, qu'il n'éprouvait jamais pour personne, qui la plaçait au-dessus des autres.

— Ah oui, Felis...

Il avait murmuré le prénom de l'enfant, doucement, le regard dans le vite - avant de reprendre le rôle qu'il s'était juré de jouer jusqu'au dernier instant.
Alors il rattrapa la belle, passa ses bras autour de sa taille et déposait des baisers chastes contre ses cheveux de jais.

— Est-ce vraiment sain, de vouloir fêter ça avec un gosse ? Tu es vraiment une drôle de mère pour lui.

Il souffla un rire bref, et ramena sa compagne contre lui, travesti à la perfection en amoureux transi - le crois-tu, Medea ?
Il ne doublait jamais ses paroles de moquerie, pas avec elle - dans un autre monde, ils auraient pu être heureux.
Simplement.

— Je dois te remercier je suppose. Tu as plaidé en ma faveur, sans doute.

Et tu n'as pas idée, à quel point, tout ça,
c'est grâce à toi.

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c'est p a r f a i t – car il te rattrape à temps et que tu te sens tomber, désespèrement, amoureuse de Stelian, amoureuse de sa douceur et de son rire
tout entier tu aimes et persuadée que tu continuerais de le faire pendant de longues années
toi, chef des Dragons,
Stelian à tes côtés.
— Pour qui tu me prends, il ne sait pas ce que ça veut dire ! Il pense juste que tu vas travailler avec mon père, et c'est un peu une idole pour lui.
le sourire qui s'affaisse à peine car voilà des années déjà qu'avec ton père, c'est une guerre qui se livre sans fin entre ses idéaux et les tiens – dépassée, tu lui dis, de cette soif de pouvoir qui le rend toujours plus aigri ! et lui ne comprend pas tes rêves, lui se méfie de tout, en devient paranoïaque ; à ses yeux, tu ne mérites d'être là
(« ne devrait pas être là - Médéa, je dis ça pour toi. »)
tu secoues la tête, tournes habilement pour faire face au brun.

— Tu plaisantes ? C'est toi, et toi seul, Stelian.
la main froide qu'on a oublié de réchauffer en rentrant, tu la glisses sur la joue de ton amant – un sourire (j'y crois)
— Tu n'as jamais eu besoin que je plaide ta cause, tu as fait tes preuves.
(sans savoir ce que mon père a demandé, sans savoir ce qu'il t'en a coûté
c'est ainsi que nous sommes parfaits – parfaitement aveugle à tout ce que tu es)
— Je suis fière de toi. Monsieur le Bras Droit.
un rire, bref, avant de l'embrasser.

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elle ondulait son monde de douceurs abjectes et de tendresses qui ne l'émouvaient plus : il s'était vu inculqué à Medea une illusion du bonheur parfait, la mélodie conjugale qu'il avait composé à l'ode de ses yeux en amande, ces yeux qui ne mentaient pas sur l'amour qu'elle lui réservait ; un temps, une saison, il l'avait aimé sincèrement - si l'eros se joignait volontiers à ses émotions, il n'y avait aucune notion de long terme dès lors son plan parachevé au service de ses ambitions démesurées.
Pourtant, il étira un rire presque sincère en direction de sa compagne.

— très bien, nous irons dîner quelque part ensemble, si c'est ce que Felis veut.

Stelian excluait totalement l'enfant de ses projections futures : il avait, du haut de ses toutes petites années, le privilège d'être hors d'atteinte il le pensait sincèrement, hors de portée de sa cruauté profonde.

— merci.

Il retint la main froide de Medea entre ses doigts, et osa un baiser appuyé sur ses longs doigts - étendit son geste pour couler le long de sa taille, vint agripper ses hanches contre son propre corps.

— Oui, j'ai travaillé dur pour arriver à cette place.

Si tu savais, mon amour.

— Même si je ne suis pas sûr d'être totalement à la hauteur de tout ça.

Les langues infâmes lui avaient reproché le manque de pureté de son sang - il n'était pas un Van der Bilt, et n'en serait jamais.

— Beaucoup pensent qu'un étranger n'a pas réellement sa place à une si haute fonction, je ne t'apprends rien.

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— Et tu ne devrais pas les écouter.
les murmures de couloir que tu ne connais que trop bien ; dans l’ombre de tes pas, c’est des dizaines, des centaines, qui parlent tout bas
((Stelian n’est pas un Van der Bilt, jamais ne le sera.
alors comment a-t-il réussi à monter jusque là ? et surtout,
est-ce qu’il s’arrêtera ?))

mais tu ne les écoutes pas, sourde, aveugle d’amour, peut-être, persuadée de l’honnêteté du brun devant toi – ses efforts, ses nuits sans sommeil et la dévotion qu’il porte aux Dragons, eux ne les voient pas, eux ne connaissent pas ce Stelian-là.
— A dire vrai… Tu as plus la carrure de chef que moi.
car au milieu des murmures, il y a ceux qui te concernent ; il y a ceux dubitatifs de ta naïveté – ton père le premier – on raconte, Medea, qu’avec toi,
le Dragon s’effondrera.
et tu aimerais que ce soit le cas. fini des guerres et disputes de gang, avec votre chute, que tous s’enterrent – ce que tu désires paver, dans ta route vers les sommets, c’est un chemin pour que Felis vive en paix ; l’honneur que tous ont aux lèvres, l’ambition, le pouvoir, tu leur laisses, disparaîtrais même si tu ne craignais pas que pire te succède.

tu te faufiles hors de ses bras (hors de mes pensées) et l’observes, sourire amusé.
— Et depuis quand le grand Stelian écoute-t-il les ragots, hm ? Ils peuvent bien dire ce qu’ils veulent, te reprocher d’être « un étranger », et ces mots, tu les prononces avec amertume, mais ils seront bien forcés de reconnaître que tu en as la carrure. Je te veux, Stelian, lorsque je serais chef des Dragons. Je ne peux pas rêver d’un meilleur bras droit, et Henry pense comme moi.
(le père qu’on appelle par son prénom, c’est les disputes à répétition)
— Ca peut paraître vertigineux, (qu’en sais-je, moi, dans mon cocon soyeux) mais j’ai confiance en toi.
droit dans les yeux –

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Medea & Stelian

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les mots assassines les syllabes prétentieuses là tout le spectacle qu'elle lui offrait vraiment ? l'espoir d'être son bras droit son second à elle était-ce réellement le présent qu'elle déposait entre ses mains, qui torturerait son palpitant et nourrirait sa rage séculaire de n'exister qu'au bon vouloir des puissants ? - Medea sa douce Medea sa chère sa précieuse sa bien-aimée

lui tournait le dos et son visage tiré par la rancoeur la froide rancune de l'entendre le descendre au rang d'après au rang secondaire à un rôle si bien taillé pour les petits d'Ellipse - il se revoyait gamin à espérer plus, ne pas qu'on lui offre la couronne mais la poser soi-même sur sa chevelure ébène ; alors Stelian passa à nouveau ses doigts sur sa taille, avec fermeté cette fois et retourna le corps élancé contre lui, pressa un baiser furieux contre ses lèvres douces.

— parce que tu penses que je te laisserai me commander ?

la prenant entre ses bras lui faire oublier toutes ces promesses futiles inutiles - ça ne se réalisera jamais tout ça il en mettra sa main à couper
alors il éclate en rire clair et front contre front dans une étreinte tendre - elle ne devait voir aucune bataille dans sa conquête il l'entraîna contre la banquette et la renversa pour déposer des tendresses feintes sur sa peau laiteuse
ne s'arrêta qu'au bout de quelques secondes et perdit son regard incendiaire dans celui de sa belle.

— laissons toutes ces angoisses pour demain.

entre ses doigts il serrait tendrement le visage de Medea - il ne s'était jamais vu régné avec elle à ses côtés, il s'imaginait seul roi ou mort rapidement ; la question capitale mais jamais elle ne faisait partie de la victoire - tristement.
la pensée le rassura alors son rictus - véritable cette fois - pernicieux et vil, pour s'échouer à la naissance de sa gorge nue.

— et profitons de la soirée, mon amour.

qu'elle cesse d'espérer - qu'elle oublie l'avenir à deux.
dans cette guerre c'était elle oui lui.

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(ce n'est pas que je ne t'imagine pas chef, crois-moi ; Stelian, stature de roi, et il te faudrait au moins ça, je crois - c'est
un rêve, un espoir que je couve depuis toute petite tu sais, à force de voir les magouilles de mon père et à force de vivre dans un monde ensanglanté.

j'ai rêvé, un jour,
de la paix.
Ellipse, calme, apaisée, où chacun se promène dans la rue sans risque de se faire tuer - rêvé comme si je l'avais connue, oh, tu aurais vu Stelian, au sommet, pas de gang et encore moins de fierté, une ville comme je n'ai jamais fréquenté et pourtant)
le baiser furieux, Medea n'y voit rien d'autre qu'un aveu - l'amour parfait, comme elle te voue, comme tu mimes si bien ; et tu la fais valser jusqu'à la banquette, elle se laisse tomber toute entière sans jamais douter
il n'est pas de guerre, dans son univers de naïveté, et pas de jeu entre vous ((ah, si elle savait))
— Tu ne pourras pas me soumettre partout, Stelian.
avec sous-entendu sexuel mais surtout avec humour car dans tes bras, elle ne pense pas sérieusement à tout ça.
elle, chef, toi, bras-droit, et Medea ne réfléchit pas au-delà. ne s'imagine même pas y renoncer car elle seule estime pouvoir défendre son rêve de paix - à aucun instant, ne pense que tu es celui qui va l'entraver - t'aime tant, aussi, qu'elle se délecte de tes rires sans y attendre la perfidie qui s'y glisse ;
— Faisons ça, oui, tu es, après tout, hiérarchiquement au dessus de moi à l'heure actuelle alors profites-en, hm ?
caresses légères sur le dos, et un baiser à l'orée de ton crâne comme pour y embrasser la couronne qu'elle te devine ; Stelian, roi
— Monsieur le Bras droit. ♪