(i)

L’enfer n’est que de contemplations, il nourrit les passions les plus pures pour les faire ensuite siennes. Il révèle les immondices de la nature humaine et rit de la naïveté d’autrui, il rappelle aux autres que Lucifer lui aussi a connu les même peines.

Regard fatigué rivé sur la pénombre, cherchant du bout des doigts les constellations qu’ils avaient autrefois tracé. La pièce est plongée d’écho et de souvenir du passée. Enième coup d’œil au portable, aucune réponse et les notifications qui se tassent les unes sur les autres ne semblaient plus avoir aucune importance.

Plus rien n’avait d’importance.

Se relevant difficilement, Hyppolite demeure immobile quelques instants, fouillant ses pensées à la recherche de bienveillances, l’omission du monde cessant lors d’une chute cinglante (les verres, de la même façon que le cœur, se brise)

L’existence en asthénie, marasme de l’âme à la cause pourtant de nombreux ravages. Ses thaumaturgies ont des allures bien triste ;
Ode au chaos, rien ne semble faire sens. Affaires éparpillées, toutes ses possessions devenues inutiles ; tout est rendu à l’état de nuire. L’inconscience à défaut de s’en prendre à lui avait peint le monde à l’image qui lui prétendait désormais.

Plus rien n’avait d’importance.

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(ii)


Il se souvenait,
des paroles qu’il n’avait jamais dîtes.
Des volontés muettes.

Il se souvenait,
de la bague luisant dans un coin de la pièce.

Les unions se brisent à l’instant de leur genèse. Les existences se délient et les âmes ne sont subitement plus faîtes l’une pour l'autre.  Le monde fait omission des exaltations ! Et Hyppolite a l’impression de nouveau qu’il tombe.
Que le néant soit sa nouvelle amante, à dépendre d’univers placide.

Que celui qui aime s’exprime maintenant ou se taise à jamais. Il avait opté pour la lâcheté  laissant ses amours tendres lui échapper. Les seuls, les uniques. Il avait du mal à penser, il aurait dû parler.

A quoi beau blâmer l’inexistant ?  
(C’est de sa faute)

Les pardons n’apaisaient plus, il n’y avait aucune innocence à sa naïveté, seul son attraction démentielle pour l’oubli.

Et pas une fois il n’avait prononcé son nom.

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(iii)

Midas.

Les pétales en galimatias couronnant les cénesthésies (qu’est-ce que qu’il bénit son existence).

Midas ;

Vestige des premiers instants, les utopies se fossilisent sur le cœur cristallisés ; pluie de débris il pense presque que ses larmes ne sont qu’un autre souvenir des étoiles.

Quelques pas lourds le mène jusqu’à la salle d’eau, contemplations infernales de nouveau.  On observe les nimbes creusant lamentablement sous les paupières ; la vie s’éloignant des pupilles inertes. L’épuisement embrasse la culpabilité.

Il fait encore nuit,
sûrement ?

Demain, Midas reviendra. Demain sûrement, il devait y croire (il devait trouver une raison).
Demain, ils parleraient, demain il écouterait ses peines et lui pardonnerait.
Demain, sûrement, tout ira mieux.

Il berce ses chimères d’égoïsmes, il se joue pathétiquement des illusions laissant les pleurs le rendre parfaitement innocent.

Qu’il est détestable Hyppolite ; de croire que l’amour n’appartient qu’à lui. Que la vie d’un autre ne commence que là où la sienne apparaît ; Saint des cœurs épris, il est l’Eros de tout martyrs !


Et demain,
Midas reviendra.

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(épilogue)

Les ères se terminent de façon souvent impitoyable. Eventuellement, la douleur s’apaise, éventuellement, on ne pense plus.  La vie ne se construit plus seulement sur le bonheur d’autrui. La guérison prend souvent l’apparence de trahisons.


Non, il n’oublie pas. Non rien ne cesse, il n’y a rien que le cœur ne puisse négliger.
Néanmoins la vérité ne se loge pas au sein de justices candides.

Non,
Midas ne reviendra pas,
ni aujourd’hui, ni demain.

Pour tout dire, Midas ne risque de ne plus jamais revenir.

Et ne plus pouvoir l’aimer ne signifie pas qu’il ne devait plus s’aimer lui aussi. (Pardon Midas, c’est sûrement aussi juste qu’égoïste) alors, il est tombé amoureux d’une absence. La vie malgré tout continue et il bien qu’autrefois il l’aurait regretter.

Car il l’aime autant qu’il a envie de s’aimer.