((The Prettiest Star)) Charismatique. Bowie, on aime lea regarder comme on aime regarder les étoiles. Iel est captivant.e, charmant.e, on pourrait rester accroché à son sourire pendant des heures et des heures. Bowie, c'est une énergie solaire qui réchauffe le coeur, c'est une véritable lueur éclatante dans cette obscurité qui menace les jours passés et futurs de la ville.

((Gets me higher)) Ambitieu.x.se. Les ciels étoilés peuvent fasciner autant qu'effrayer, on s'imagine pouvoir atteindre ces petites astres de lumière rien qu'en tendant les bras. Beaucoup d'enfants en rêvent, puis finissent par passer à autre chose dès l'apparition des premiers rayons du soleil. Mais pas Bowie. Dès qu'iel se fixe un objectif, iel s'y tient et est prête à soulever des montagnes pour l'atteindre. Bowie, iel est inarrêtable.

((But I'll be there for you-ou-ou)) Affectueu.x.se. Parfois, les gens ont du mal à se sentir proche de Bowie. Iel semble inatteignable, inaccessible, irréel.le même. Beaucoup se font une image d'iel mais ses proches vont le diront : Bowie a beaucoup en iel. Ce n'est pas une question de romance ou d'attirance sexuelle, mais iel se soucie de ses ami.e.s, de sa famille et de tous ceux et celles qui comptent dans sa vie.

((Where's your shame ?)) Excentrique. Bowie aime les couleurs, Bowie aime les paillettes, Bowie aime les belles choses, les choses qui sortent de l'ordinaire, les choses uniques. Bowie, iel peut être un peu extrême, un peu difficile à suivre, un peu compliqué.e à cerner. Parce que Bowie, iel sort un peu des cases, iel sort un peu des normes mais faut pas lui en vouloir. Iel est comme ça, Bowie.

((I've heard a rumor from Ground Control)). Curieu.x.se. Bowie n'aime pas les secrets. Iel comprend que certain.e.s puissent en avoir mais iel n'aime pas qu'on lui cache des choses, qu'on lui mente les yeux dans les yeux. Alors, iel laisse traîner ses oreilles, fouine un peu, de temps en temp mais jamais au delà des limites. Sauf quand la situation l'y oblige ...


((It's just the fear of loosing you)) Dépendant.e. Un follower un moins, un commentaire haineux, un regard de déception, Bowie ne peut pas y faire face. La peur de l'abandon, la peur qu'un jour, les gens se lassent d'iel, que ses sourires solaires ne suffisent plus à préserver la chaleur qu'iel dégage. Bowie, iel a peur d'être ce morceau de pizza froide qui moisi au fond du frigo et qui finira au fond de la poubelle.

((Calamity's child)) Désordonné.e. Bowie a grandi dans l'opulence. On ne lui a jamais rien refusé et, de ce fait, iel a toujours posséder énormément de biens. Pourtant, cette même opulence entre en conflit avec son incapacité à s'organiser. J'ai mon propre système de rangement, qu'iel vous dira. En réalité, c'est seulement grâce à sa mémoire infaillible qu'iel se souvient des endroits où iel laisse traîner ses affaires.

((Under pressure)) Anxieu.x.se. Carnegie, ce n'est pas un nom sans conséquences. Carnegie, c'est une réputation, c'est un code d'honneur, c'est des valeurs profondément ancrées dans son éducation. Carnegie, c'est également la peur de ne pas être à la hauteur, d'avoir les épaules assez robustes pour ce monde impitoyable. Et parfois, Bowie, iel doute, iel réfléchit trop et iel se laisse dévorer par l'anxiété.

((Smiles like a reptiles)) Fourbe. Sous sa couche de paillettes et d'excentricité, on a du mal à croire que Bowie puisse être réellement dangeureu.x.se. Le fait est qu'iel a toujours été mauvai.x.se joueu.r.se. Iel joue pour gagner, et si les règles ne lui plaisent pas, iel n'hésite pas à les changer comme bon lui semble. Bowie n'attends rien ni personne, c'est quand iel veut, où iel veut et de la façon dont iel veut.

((I want to be free)) Irresponsable. Bowie, iel court après des rêves, petits comme grands, et bien souvent, iel prend des risques inconsidérés. C'est toujours la fin justifie les moyens mais jamais de plan B ou C dans les poches. Bowie, iel a passé une grande partie de sa vie à étouffer dans une case et maintenant qu'iel a goûté, iel n'est plus sûr.e d'en voir les limites.

C'était toujours Tom, jamais David.
Tom avait toujours les plus beaux vêtements, les marques les plus prisées, les présents les plus couteux. Toi, tu te contentais de la seconde main, des vieux costumes de ton frère, des affaires usées. Tom, c'était le sujet de discussion préféré. On parlait de lui à table, pendant les diners, les soirées, les réunions familiales, il était sur toutes les bouches. Toi, on t'oubliait. On ne parlait ni de tes exploits, ni de tes rêves et le pire, c'est qu'on arrivait même à se trouver sur ton prénom. Tom, c'était le plus beau. Avec ses larges épaules, son dos droit, son air assuré, son apparence irréprochable. Toi, tu étais la tentative de reproduction ratée, l'anomalie, l'accident, un espèce d'entre d'eux qu'on ne saurait qualifié.

Qu'est-ce que tu cherches à prouver, David ?

La voix de Tom résonne dans la chambre, la copie griffonnée se froisse entre tes petites mains délicates. Tu ne sais plus depuis combien de temps tu fronces les sourcils, tes tempes commencent sérieusement à te faire mal. Tu te retiens juste de pleurer. Il ne faut pas craquer, Bowie.

Tout le monde sait que t'es une arnaque, de toutes façons.
Et toi, t'es vraiment con, Tom !
Hein ? Comment tu connais ce mot-David !

C'est trop tard, t'es déjà parti.
Mais encore aujourd'hui, tu t'en souviens.
T'arrives pas à oublier, Bowie. C'est comme une malédiction.






Le ventre de Maman gonfle.
La voix de Tom commence à muer. Papa ne sort pas de son bureau. Tu t'enfermes dans le placard, le corps étalé au fond du dressing, tu regardes le dessous des robes suspendues, élégantes et colorés, tu rêves parfois de t'y glisser.

Le ventre de Maman gonfle.
Tom a eu la meilleure note de la classe à son contrôle de mathématiques. Papa a quitté la table avant la fin du diner pour répondre au téléphone. Tu regardes ton assiette pendant des heures, transformant tes petits pois en éboulement de roches et tes brocolis en forêt interminable, comme ce tableau que tu as vu à la télévision.

Le ventre de Maman gonfle encore.
Tom ferme la porte de chambre à clef. Papa aboie sur des domestiques qui peinent à préparer le nouveau berceau. Tu récites à voix haute les mots que l'on te montre, ces hommes en costume te demandent de les répéter à d'autres hommes en costume, c'est comme ça tous les vendredi.

Puis le ventre de Maman s'est aplati.
Tom était agacé par les pleurs. Papa n'était pas là. Maman t'a montré comment tenir le bébé, tu as regardé ce petit être avec des grand yeux. La main rassurante de Maman s'est emmêlée à tes mèches cendrées, tu entends encore sa voix éteinte te murmurer à l'oreille.

Dis bonjour à ta sœur, David.






Les rebords invisibles de la perruque adhèrent parfaitement à tes tempes, le rouge à lèvres glisse tout seul sur tes lèvres, tes cils ne semblent pas avoir de fin. Aujourd'hui, c'est la première fois que tu sors dans cette tenue. Aujourd'hui, c'est ta première journée, Bowie.

L'illusion fait mouche, certain.e.s te regardent fixement, des étoiles dans les yeux, d'autres ne prennent pas cette peine. Tes talons claquent contre le sol, tes mèches artificielles flottent dans le vent, s'en dégage un parfum fruité, enivrant. C'est ta première journée, Bowie, et tu sens qu'elle sera bonne.

Et finalement, tu passes le pas de la porte, les autres élèves te regardent avec une certaine admiration, parfois surpris, un peu d'appréhension pour les plus discrets d'entre eux. Et c'est la fin de la bonne journée. La voix du professeur gronde. Monsieur Carnegie, qu'il dit, vous ne pouvez pas vous présentez dans ma classe avec cet accoutrement. Elle commençait pourtant bien, cette première journée.






"Coucou mes oddities ! J'espère que vous allez bien, moi ça va ! Aujourd'hui, on va parler de-"
Son doigt nerveux presse brutalement la touche, tu dégluties avant même que sa voix ne traverse ses lèvres sèches.

Quel est l'intérêt de cette mascarade, David ? C'est censé justifier l'abandon de ta licence ?

Tu sens ton pouls s'accélérer, le timbre sans appel de ton géniteur s'accroche à tes cordes vocales et les emmêlent au fond de ta gorge. Ce n'est pas le moment de te laisser impressionner, Bowie. Tu te racles la gorge.

Voyez-vous, père, ce que vous qualifiez de mascarade est en réalité un moyen d'étendre l'influence de notre clan sur le terrain numérique. En alliant un contenu de divertissement visuel et une présence quasi-constante sur les réseaux sociaux, cela permettra de faire grandir la communauté et d'augmenter la visibilité-

Son soupir te tranche la gorge net, comme un point final à la conversation. Tu sens ta langue se rétracter, comme si ton corps entier était en train de disparaitre dans l'émail de tes os. Tu sais ce qu'il attends, tu sais ce qu'il veut. Si tu veux gagner la guerre, il faut jouer avec ses règles.

Alors la chanson commence. Les chiffres, les données, les informations, celles que tu as enregistré en un coup d'oeil, en un coup de cil, celles qui restent stockées dans ta mémoire comme dans le disque dur d'un ordinateur. C'est tout ce qui l'intéresse.

Ton pouvoir.






Bonsoir, mes petits oiseaux noirs !

Tu es sublime, Bowie. Qui pourra dire le contraire, au milieu de ces costumes ordinaires et de ce nuage de fumée nauséabonde. Tu brille, telle une étoile, avec tes perles et ta dentelle, tes mèches colorées qui glissent dans l'air comme s'il n'y avait plus de gravitée. Les regards se bousculent dans ta direction, ta lumière pourrait presque les aveugler.

Mais Tom arrive silencieusement dans ton dos, avec son air austère et son charisme que tu ne comprends pas. Il arrive et soudain, les paillettes que tu mettais dans les yeux des invités laissent leur place à une admiration que tu ne connais que trop bien. Ils ne te regardent plus, ils ne te sourient plus. Tu n'existes pas.

Mais tu continues de sourire, tu continues d'agir comme si chaque endroit était une scène de spectacle dont tu étais l'indéniable vedette. Tu continues de faire ton show, de rire fort, de faire flotter les jupons de ta belle robe et peut être qu'un jour, il finira par disparaître dans ta lumière.

Mais pour le moment, malgré tous tes efforts, c'est toi qui a l'impression de te noyer dans son ombre.