On lui a dit que le monde voulait la voir brûler; et elle y croit.

Enfant-loup qui a mordu et dévoré pour survivre.
Dans les yeux glacés de l’adulte responsable on peut y voir une trace des chiens qui l’ont traquée. La louve ne s’est jamais envolée, tapie dans l’ombre en surveillant ses arrières prête à bondir à chaque instant.
Moineau sauvage et Babylone reine, Moineau qui court et se débat et Babylone immobile imposante et inflexible.
Babylone tour de cristal qui refusera de flancher, les crocs à l’air pour déchiqueter la peau de ceux qui veulent la sienne.

Babylone dans son monde brutal et usé où les grognements se répètent, elle laisse ses yeux fatigués se laisser charmer par le monde extérieur. Un monde simple fait d’amour et de petits bonheur qu’elle est avide de connaître et si jalouse et si curieuse; elle voulait être normale Moineau mais Babylone s’est résignée, parce que le sang qui tache ses mains ne partira pas avec un pardon maladroit.

Babylone reine de son monde de violence et de crainte excessive, avec son sourire difficile et ses mains glacées que personne ne viendra réchauffer.

Babylone seule dans son palais de glace.

Babylone indomptée et terrifiée.

Babylone louve.


extrêmement méfiante + solitaire + professionnelle + calculatrice + anxieuse + brutale + très privée + notion abstraite d’amitié + mais gros instinct maternel + fondamentalement égoïste + parle peu et sur-analyse tout + ombre de cruauté + violence normalisée + franche + se sabote elle-même par peur + pressée + tient énormément à son image + secrètement facilement blessée mais dans le déni + optimiste de surface - elle n'y croit pas un mot + courtoise quand on la respecte + glaçiale et sanguine dans le cas contraire + socialement maladroite

Ses poumons sont en feu mais elle ne s’arrête pas. Elle ne s'arrêtera pas quitte à s’empoisonner le corps de fatigue et de blessures, bourrée d’adrénaline et de terreur.
Si elle s’arrête, elle est morte.
Si elle ralentit, elle est morte.
Coursée par des chiens désireux de l’égorger, les démons qu’on lui a dit de fuire, fuire fuire fuire loin et ne jamais s’en approcher.
Qui sont-ils et pourquoi, elle n’en sait rien.
La fuite sera sa vie jusqu’à ce qu’elle flanche pour la mener à sa mort, et c’est tout ce qu’elle sait.
Cours, Moineau, les chiens sont affamés.
Elle court l’enfant, seule pour la première fois, livrée à elle-même avec un unique but. Et il est là, et elle le voit, au loin, se dessiner à l’horizon. Ellipse. Sa dernière solution. Ses derniers mots. La seule chose qui pourrait encore la sauver, la rumeur qu’on murmurait dans toutes les villes par lesquelles elle est passée.
Ellipse est dangereux pour le monde exérieur.
Et Moineau court plus vite, les cuisses en sang mais si proche, si proche.
Qu’elle se jette dans la gueule du loup, Moineau.
Les chiens ne la suivront pas jusque là.

Elle court si vite dans se retourner.
Chassée par la mort, elle attrape, du bout des doigts
de quoi se défendre
quitte à y rester.