0– Renard naît dans les bas fonds d’Ellipse. Enfant d’un couple très précaire, elle se passionne pour l'habileté de papa quand il joue avec des pièces cachées derrière l’oreille, les cartes dans les manches et autres tours d’acrobates de l’esprit.

7 ans– Renard est prise dans un trafic d’enfants, enlevée à ses parents quand elle a le malheur de se perdre dans des ruelles trop sombres. Mais Renard est chanceuse, le minois ressemble à celui d’une enfant disparue et un homme l'adopte pour combler le vide. D’abord effrayée, Renard est adoucie par le bon traitement. Si ses parents lui manquent, elle se fait à cette vie où ce père lui offre le meilleur malgré les sautes d’humeur.

13 à 15 ans– Le lunatique père se fait plus turbulent. Renard grandit, s’éloigne de l’enfant qu’il n’a plus et Renard n’a plus rien d’Héloïse si ce n’est son nom. De rouge, violet, noir la peau de Renard se couvre, punitions d’une existence qui n’est pas celle désirée, qu’importe la scolarité resplendissante et la beauté de ses illusions. Renard se fait fugueuse, fuit les colères, les pleurs, sans un mot. Et Renard pense morbidement à ce qu’il se passerait si une lame se plantait dans le corps lourd qui l’oppresse. Elle court dans les rues, traîne dans les coins louches d'ellipse comme une ombre, se faufile avec les ados mesquins, y croise des tatouages bien connus et un milieu morbidement fascinant par ses jeux de puissance. Elle se fait une petite place aux tables de jeux, trouve la victoire dans l'habileté de ses tricheries mais aussi les altercations quand la main est prise dans le sac.

15 ans– Renard craque sous la violence, les paumes démangent jusqu'à pousser dans les escaliers le père qui l’étouffe, savoure le son des os brisés et le sang sur les pavés avec une crainte enfantine tout de même présente. Peut-être aurait-il pu finir en meilleur état si seulement Renard avait vite appelé les secours. Mais elle a observé le sang couler, a savouré cette vie qui mourrait avant de se saisir du téléphone pour pleurer des larmes effrayées (pleines d’une réelle crainte de déchéance totale).

16 à 18 ans– alors que son père se retrouve hospitalisé à vie entre vie et mort, Renard finit en foyer et accompagnée d’un suivi psychologique. Elle continue ses fugues et autres, se voit interpellée par la police plusieurs fois pour quelques arnaques aux jeux de cartes, vols et deals. Elle cause plus problème qu’autre chose et n’écoute que ses envies en se faufilant entre les mailles du filet. Les fréquentations de Renard ne sont toujours pas respectables, les plans sur la comète sont faits, on rêve du nom d’animal sauvage et malicieux déjà utilisée sur une carte plastifiée à son image.

18 ans– la majorité vient et Renard prend vite la porte à son grand plaisir, avide de trouver plus que cette vie. Elle toque au cirque et y vend ses talents d'illusionniste en tant que Renard Bellay. Ses pouvoirs l'aideront à se faire une place tandis qu'elle comble ses envies de grandeur par la route de la criminalité si sombrement attirante (vols, trafic d'informations..) où elle commence à savoir se camoufler des forces de l'ordre pour de bon.

19 ans– toquant chez les cobras lui ayant déjà parlé de les rejoindre, Renard propose ses services et les intègre. Elle se montre ambitieuse et douée dans les arts de la mesquinerie. Ingénieusement, elle grimpe vers les sommets, justement ou parfois aidée par un poison bien distillé. L'avidité la fait rêver si grand.

23 ans– Renard prend du galon et ne supporte plus l’autorité de celui qui lui a offert un poste au sein du cirque. Point de pitié, (le coeur de Renard a-t-il perdu toute sa compassion ?) elle se débarrasse mystérieusement de lui et prend la place qu’il lui avait si généreusement offerte suite à sa propre suggestion au creux de l’oreille.  

26 ans– Les échelons sont montés, le sang est versé, Renard est nommé bras droit des Cobras et se délecte dans ses crimes et le contrôle qu’elle possède désormais. L'avidité garde encore ses dents trop longues. Elle ne veut pas d’une fausse gloire et compte bien atteindre le sommet loin des rats, toujours plus haut sur le château de cartes.