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warm coke — styx

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Tobias Galitzine

Let's cause a little trouble
Tobias Galitzine
Let's cause a little trouble
Dim 2 Mai - 15:07





Le pouls est apaisé, il tambourine tendrement le creux de tes chaires suffoquées. Il y a une accoutumance qui s’est créée au fil de vos rencontres planifiées, une habitude qui a dorénavant la vie dure.
Un confort dans lequel tu t’es enlisé, une de ses relations qui aurait dû être un CDD. C’est pas faute de savoir la vérité.
De l’avoir incubée, silencieusement.
De s’être demandé ce que t’allais en faire.
Et si tes bras enlacent sans un mot, tes arrières pensées sont lourdes sur ta langue qui n’ose formuler.
C’est pas faute de porter les stigmates d’une appréhension constante qui n’a su s’évanouir malgré la constance.
Le menton se pose sur son épaule, regarde à travers le rideau de cheveux clairs ce qu’elle manigance sur l’écran éclairé.
« Ouvres Candy Crush pendant que t’y es et oublie pas de consulter tes dm, sait-on jamais. »
Les bras qui entourent fermement la taille se dénouent, serpentent pour prendre un recul bien mérité dans un sourire, demi-lune à peine levée. Taquinerie dont la gratuité injustifiée fond dans ton regard désintéressé, tu te tires en-dehors du lit.
Depuis l’angle mort de la cuisine, tu admires la candeur dont elle fait preuve. Celle avec laquelle elle t’avait approchée il y a quelques mois de cela. Celle qui sans perfidie s’insinue doucereusement, qui ment.
Soupir profond entre deux gorgées d’eau, le verre embué entre les doigts, tu saisis une cannette dans le frigo.
De ses habitudes naissent des mécanismes ridicules. De retour, tu lances la boisson sur les draps qu’elle la récupère.
Assis sur le fauteuil de ton bureau, tu tournes sur toi-même avant de lui faire de nouveau face.
« Tu viens toujours ici, tu connais le code de l’interphone par cœur, t’allumes pas la lumière quand tu te lèves la nuit. »
Une pause, un regard qui appuie.
Dans un univers parallèle, ça devrait te faire sourire.
Mais ici et maintenant, t’en tires qu’une satisfaction moindre.
« Je sais même pas où t’habites. »

HRP — ...


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Mar 4 Mai - 10:19
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“Her kiss is an old bad habit, twitchin' but I just can't scratch it. Beggin' my mind to "stay here, don't run away".”
Bitter – Yoe Mase (feat Sad Alex).
Suspendue dans le vide, perdu entre les différentes couches de la réalité, ses battements de cœur en fils d’Ariane qui te montre le chemin à suivre, tu reviens doucement à toi.

Que fais-tu Calla-Lily ?
Tu te disais qu’il fallait arrêter, que ça avait trop duré, que les risques n’en valaient pas la peine. Puis tu te rappelles de la chaleur de son corps, la douceur de ses gestes, l’acidulé de ses lèvres et te revoilà au pied de son habitat, introduisant le code sans réfléchir. Tu rentres, t’installes, déposes les gâteaux sur le comptoir de la cuisine. Et attendant dans la pénombre entre les meubles, tu te fais statue qui respire, maquette de chaire, perdue dans ses songes. Juliette qui attend son Roméo – qui ne va plus tarder, elle le sait –. Mais vous n’avez rien de romantique, que du tragique.

Souviens-toi Lucille, un jour, il faudra tout accoucher.

Tu tapotes sur ton écran, doigts fins glissant habillement sur les touches, passant d’un jeu à un autre, parce que tu ne veux pas fermer les yeux, laisser le rêve s’estomper, alors tu te crèves les rétines avec la lumière bleue. La voix à tes côtés résonne et tu t’exécutes, passant des gachas d’Otome Games à Candy Crush ; ton round de ramassage de récompenses virtuelles fini, tu déposes le cellulaire afin de t’étirer sur le lit trop grand pour toi seule. Tu aurais voulu protester, lui dire de rester, tu veux continuer de sentir la chaleur de sa peau, qu’elle réchauffe tes os, mais aucun son ne sort. A la place, tu te roules en boule, monopolise les draps.
Dehors, la nuit bat son plein. Les lumières des réverbères se déversant d’entre les rideaux se reflètent sur ta peau diaphane, tu joues avec les ombres que ça provoque. Il te semble presque que tu pourrais te dissoudre dans la pâleur des rayons. As-tu toujours été ainsi ou est-ce juste ton don, inconsciemment utilisant une énième peau que tu aurais copiée comme ton revêtement externe ? Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Parfois, il te semble que tu disparais au fur et à mesure des apparences que tu copies.

Your body is not who you are, you shed it like a snake sheds its skin. Leave it forgotten, behind you.

Arrête Athanasia, Arrête. C’est un terrain houleux, glissant. Si tu t’y embranches maintenant, tu ne pourras pas en ressortir avant un bon moment.
Tu te redresses, regardes dans le fossé entre les deux bouts de tissu, le ciel noir, la lune haute. Si tu tends l’oreille, il te semble entendre la ville battre son plein. Les moteurs de motos qui ronronnent sur la ligne de départ, les voitures de polices qui passent, les sévices dans la pénombre, les innocents pris au milieu de tout cela. Il te semble que la ville t’appelle, que les nuits de courses et de fouille à la recherche de la moindre miette d’information te hèlent.

Tobias revient et tu acceptes la canette avec un sourire, avant de l’ouvrir. Ses petites intentions t’amusent d’une certaine manière, cela change du Tobias du jour – celui de Styx –. Il parle et tu le regardes de tes yeux voilés, là sans être là. Tu veux lui dire de revenir à tes côtés, t’enlacer à nouveau, te rendre tangible, réelle, toi-même, comme il savait si bien le faire. Comme personne ne pouvait le faire – ni Ethan, ni Axel, ni Arès –.    

- Je sais même pas où t’habites.

Ah,
Tu le regardes, regardes ses beaux yeux. Aujourd’hui, pas une once d’étendue bleue, tu n’y vois que de l’acier – comme dans les tiens –. Ses mots ravivent les flammes de ta culpabilité. L’envie de se déverser comme un navire échoué sur le rivage te prend à la gorge. Tu veux vomir ces mots qui font peur, puis il y a l’instinct de survie, la voix qui dit que tu vas tout gâcher, qu’il ne te pardonnera jamais. Alors tu te ravises, te rétractes, tournes ta langue sept fois avant de l’ouvrir.

- Tu me croirais si je te disais que je n’ai pas de réel endroit où habiter ?

Sourire doux, regard soutenu. Tu optes pour la demi-mesure, demi-vérités.

- J’habite un peu partout et nulle part.


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Tobias Galitzine
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Mar 4 Mai - 21:17





Les mots retombent, vaseux au fond de ta trachée irritée.
Un trait crispé entre tes sourcils se forme, il tricote sur ton visage une expression insatisfaite. Contracter la mâchoire pour ne pas jaspiner avec véhémence, retenir le flot belligérant de ta langue vipérine.
Un temps mort, un silence.
Ravaler les mots de plombs, ne pas les rendre tangible.
T’as pas envie d’éclater à ses côtés, de brusquer la fragilité perçue, embrassée. Ton expression retombe, se détend faussement. Il y a un rire forcé qui racle ton œsophage.
« Je te crois sans soucis vu le temps que tu passes ici, je suis pas surpris que tu sois sans abris. »
Ça gronde en toi sous l’ironie déblatéré.
Les remarques ne sont pas plus cinglantes que d’habitude, elles se confondent avec ta morosité naturelle. Cette capacité enlisante à agresser.
Mais tu sais.
Et tu aimerais ne pas être forcé à le dire. Tu voudrais que ça vienne d’elle, que la concernée ait le courage d’articuler son mensonge. Tu ramasses ton t-shirt à tes pieds, l’enfile.
Le regard se perd un instant sur ton bureau aux papiers mélangés, ton doigt se pose sur un morceau de polystyrène éventré. Sur ce morceau de maquette pas encore terminée.
« C’est dommage de compter sur ton minois et des réponses vagues dans ton cas. »
Le menton se pose sur ton genou replié contre ton torse et la tête se penche calmement. Un sourire tendre aux lèvres, le regard se perd dans les traits fins, délicats.
Fais mieux que ça.
C’est une supplication muette, une demande aux mains jointes. Car tu te sens insulté dans cette situation. Alors tu tends des indices, des sous-entendus afin de l’éveiller. Lui donner l’occasion de sauver sa peau. Voir dans ses pupilles une fulgurance, une once de survivance.
Un soupir.
Un agacement succinct.
Tu reviens à ses côtés, prends son visage entre ses mains. Le majeur qui presse le lobe de l’oreille, l’index qui balaye une mèche. Un peu de tendresse avant que ta patience se perde dans une flaque de pétrole illuminée.
« T’es vexante Calla-Lilly. À me prendre pour un con. »

HRP — ...


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Jeu 6 Mai - 4:25
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Tu éclates de rire, comme une enfant innocente, insouciante, ignorante du monde et de ses horreurs.

- Hey, ne va pas t’imaginer que je squatte ici parce que je suis SDF. Je squatte chez toi parce que c’est fun et que je t’aime bien. Grande différence !

Grand sourire. T’as toujours eu cette candeur des enfants qui avaient tout reçu, prêts à tout donner, tout pardonner, que ce soit les mots salaces ou les moqueries à leur insu ; de ces enfants qui brillent par leur gentillesse infinie, mal placée. Alors tu ne relèves pas, laisser passer. Après tout, c’est Galitzine aux mots Gazolines, ce n’est rien de nouveau, t’as vu pire sous Styx.

Tu te délectes de son toucher, la douceur de ses mains chaudes, effleures la paume de tes lèvres, l’embrasse.

- T’es vexante Calla-Lilly. À me prendre pour un con.

Oh, oh, oh.
Tu ne l’as pas vu venir, ça. Tu ne rétorques pas, ne bouges pas, à peine respires-tu, sculpture organique. Ton cœur peut bien battre à la chamade, tu ne paniques pas, tu es lucide pour une fois. Après tout, Tobias est intelligent, ce n’était qu’une question de temps pour qu’il connecte points et lignes, en fasse des figures.
De tes yeux mi-clos, tu l’observes, mémorises ses traits fins, la façon dont la lumière filtrante l’encadre, ses cheveux décolorés aux allures d’halo angélique, et l’urgence dans ses pupilles.

Choisis tes mots, qu’on te susurre.

- Tu confonds Tobias. Moi, c’est Lily Lucille, je te l’ai dit.

Lily Lucille. Lucille-Luciole.
T’es pas une lumière, mais tu auras effectivement eu la vie courte.

Tu le pousses dans le lit. Le domine, perchée au-dessus de lui, tes cheveux en rideau l’entourant des deux côtés pour vous garantir un peu plus d’intimité, intimer à vos démons de se tenir à carreaux. Tu le fixes, t’as les yeux revolver, le regard vorace, rapace. Il y a dedans ce que tu montres rarement, ces choses qui crient à feu et à sang, qui t’empêchent de dormir, hantent tes nuits, mais ça ne dure qu’un bref instant. Aussitôt arrivés, aussitôt partis. Il n’y a plus que tristesse et tendresse ; arrête s’il te plait.
Tu embrasses son front avec délicatesse avant de te nicher au creux de ses bras, écouter les contractions-dilatations du myocarde qui te sert de ligne de vie personnelle.

Choisis tes mots, fais-en tes armes.

- C’est vexant, tu me confonds encore avec une de tes ex.

Et tu le sais que tu viens de pousser le bouchon trop loin. De toute façon, votre havre de paix était bâti sur une fondation précaire, avait un plan foireux, summum de l’ironie pour un architecte. Tu le sens que tout menace de s’écrouler, que ce n’est qu’une question de quelques rendez-vous en plus.

L’enlisement a commencé.

Mais Calla-Lily est morte.
Morte, enterrée et putrescente depuis 2 ans.
Tu ne peux pas confesser, pas maintenant. Tu n’es pas prête à braver la vérité que tu t’efforces de croire de toute tes fibres. Chaque jour, tu te réveilles et t’endors avec cette litanie. Il ne reste plus que ces rémanents, cette chose que tu es, qui existe en dehors du temps, hante le Styx à défaut de pouvoir le traverser.
C’est paradoxal tout ça, ma chérie. Car après tout, si tu es ici, c’est parce qu’il a le pouvoir de te faire re-vivre, redevenir ce que tu étais, ce que tu pleures après chaque nuit.

- Mais je t’en veux pas, après tout, Lily c’est très commun comme prénom.

Ah, fuck. Choisis tes mots, on avait dit.
Bisou sur le nez. Eclats de rire. Tu enfiles ton sweatshirt et t’en vas sautillante à la cuisine. Etre le catalyseur de sa propre destruction donne vachement faim.


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Jeu 6 Mai - 18:46





Que le mensonge est doux.
Tu te mures dans le silence, dans cet état second d’observation. Celui qui jauge, juge. Observe les battements d’un palpitant adjacent à la jugulaire, la mort de deux pupilles rétrécies en année-lumières.
Et tu la laisses parler, te conter l’histoire. Celle où tu as tort, esprit pervertie qui n’a pour appétence que la mémoire de la chaire. Commissures étirées accompagnées par tes sourcils abaissés, un malaise qui naît et meurt sur tes traits étirés.
T’es repoussé, forcé de la regarder lorsqu’elle se perd dans un silence assourdissant. De ceux qui alourdissent, pesant, écrasant. Au-dessus de toi gronde des souhaits muets, des désirs secrets.
Les bras se referment sur la silhouette, instinctivement. Et ils serrent, enclavent le temps d’un instant. Car dans le fond de tes entrailles tu sais que la fuite est déjà programmée, que celle-ci va bientôt s’opérer.
Alors plonge ton visage dans ses cheveux diaphanes, passe le bout de tes ongles dans sa nuque. Loge toi de manière à écorcher sa tempe du bout des lippes, à effleurer la naissance de sa mâchoire.
« Ah non. »
Ta voix sèche vient couper court aux fantasmes étriqués. À la limite de te perdre dans ses traits, tu déchantes, suffoque face à la remarque lâchée. La tête, les bras retombent lourdement sur le matelas dans un soupir acculé. L’art de ruiner le moment. Les yeux roulent. « Je cautionne pas cette réputation que vous tentez de me faire, je refuse que tu t’y mettes aussi. »
Elle, Mikhaïl. T’as compris l’idée mais ne tolérera pas sa pérennité dans le temps.
Et tandis qu’elle fuit en répandant derrière elle des corolles de fausse bonne humeur, tu roules des yeux. Étoile de mer étalée, tu te relèves d’un mouvement brusque en la voyant partir en direction de la cuisine.
Dans l’encadrement sans porte qui sépare les deux espaces étriqués, tes bras retenant ton corps penché en avant, tu hésites.
Peser le pour, le contre.
Tu les veux ces aveux.
« Si j’étais toi j’éviterai de manger quoique ce soit se trouvant dans cette cuisine. »
Un ton lourd, menaçant, presque grondant. Qui laisse en suspension l’idée qu’un danger est présent. Tu le sais, elle se sent en sûreté. Ici il n’y a rien ni personne pouvant la confronter, venir déranger dénicher le mensonge établie.
Et si l’idée est perverse c’est que tes retranchements ont été atteints bien trop rapidement. Tu pensais qu’une discussion suffirait, que mots et gestes seraient votre salvation. Qu’aucun violence ne serait nécessaire.
« Je crois que l’on s’est mal compris tout à l’heure toi et moi. Si tu tiens à ta survie il va falloir commencer à questionner tout le monde, moi compris Calla. »
Les jointures blanchies sur le bois peint, tu obstrues le passage, attends une réaction.

HRP — ...


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Sam 8 Mai - 1:55
Stay away from me
“This road is going nowhere, the lights are flashing danger, you've turned into a stranger.”
I Don't Wanna Know – Weathers.
Tu t’affaires à fouiller les placards, cherchant de quoi faire à manger, pas que tu as vraiment faim, tu as juste besoin de noyer le poisson, te et le distraire de toutes ces questions déplaisantes, perturbantes ; depuis le temps, tu sais presque exactement où tout est rangé, bols, assiettes, verres, cuillères, fourchettes, couteaux… Et tu sais aussi combien Tobias hait de te voir toucher à tout, ne pas ranger comme il le faut. Sans trop de peine, tu déniches et sors les ustensiles dont tu as besoin. Tu le sens se mouvoir, s’approcher, et tu espères que cette scène d’apocalypse le fera réagir, lui fera oublier Calla-Lily.

- Si j’étais toi j’éviterai de manger quoique ce soit se trouvant dans cette cuisine.

Tu t’arrêtes, main suspendue dans l’air, tirant vers un énième placard. En ton fort intérieur, tu cries victoire, et même si le ton te semble plus lourd que d’habitude – trop lourd pour une simple histoire de désordre –, tu ne t’en inquiètes pas plus que ça. Tête qui tourne, expression interrogatrice sur le visage d’ange. Ce n’est pas aujourd’hui que le masque va tomber, Antoinette.

- Duh, y a un problème avec la bouffe ? T’as mis du poison dedans pour attraper un rat ? Ou bien t’as juste peur que je foute le bordel… Tu sais très bien que je vais tout ranger après.

Tu gonfles les joues d’un air faussement vexé, telle une enfant à laquelle on a refusé sa friandise préférée. C’était ta moue préférée, celle qui te garantissait toujours tout ce que tu voulais, celle qui faisait ployer les cœurs, fléchir les esprits.

Tobias, pourquoi tu ne veux pas rentrer dans le jeu ? Oublier tout ça ?

- Je crois que l’on s’est mal compris tout à l’heure toi et moi. Si tu tiens à ta survie il va falloir commencer à questionner tout le monde, moi compris Calla.

Tu te retournes complètement, il a toute ton attention.

Calla.
Encore Calla.
Mais Tobias, tu ne veux pas comprendre qu’elle est morte ? Qu’elle fait un joli cadavre au fond du tiroir imaginaire de cette petite tête blonde. Laisse-la donc pourrir en paix, sombrer dans l’anonymat, les ténèbres, comme si elle n’avait jamais existé.

- Aaw, pendant un instant j'ai cru que tu me comparais à l'Arum blanc, mais finalement non. Ça me brise le cœur, chéri.... Que tu rétorques comiquement, faussement triste. Enfin, bon. J’espère qu'au moins les boissons ne sont pas empoisonnées aussi…

Tu le fixes, jaugeant sa réaction ; il trône dans l'embrasure, bloquant tout passage, toute retraite. Il est imposant Tobias, quand il veut. Menaçant, même, avec son aura et ce regard prêts à en découdre avec dieu lui-même. Il a le pouvoir de la foule, le pouvoir du peuple qui vient réclamer son due, qui crie et hurle « à bat la monarchie ». Les glas sonnent, Antoinette. Tu calcules tes chemins de sortie, ta trajectoire de fuite. Et alors que tes mains s’activent pour sortir les canettes de bière du frigo – parce que ça allait être une longue nuit et que tu es décidée à ne pas la traverser sans alcool –, ton cerveau s’active pour te sortir de ce pétrin, préparer plans, excuses, demi-vérités ; Avant de t’installer sur le comptoir, tu lui en donne une avec un : « tiens, ça te détendra », prend une paille, la glisse dans la tienne et commence à siroter ton jus d’amertume, percher en face de lui, le regard aiguisé, prêt à poignarder.

- Alors, parle-moi de cette fameuse Calla-Lily dont tu es si obsédé. Et avec laquelle tu me confonds. Tu appuies sur le dernier mot.

Petite luciole. Fragile luciole. Tenace luciole.
Cafard volant lumineux, tu ne démords pas. Il faudra te passer sur le corps pour que tu avoues. Tu attends qu’il commence, te montre ses cartes : ce qu’il sait et combien, pour que tu puisses parer, tisser une histoire pour endormir ses soupçons, Pénélope des temps modernes.
Pour le Lolz, tu sors ton portable de la poche de ton oversized sweatshirt et lance une musique au hasard.

- Aller, je t’écoute, c’est pas le moment d’être timide. Regarde y a même une musique d’ambiance.

Tu appuies vraiment sur tous ses boutons – le pousser à bout va devenir ton passe temps préféré si ça continue.
Peut-être que tu vas tellement l’agacer qu’il en oubliera toute cette histoire, qui sait ? Ça t'arrangerait bien.
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Tobias Galitzine
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Dim 9 Mai - 19:05





Tu sais bien qu’elle t’as pas attendu.
Qu’elle a pas besoin de toi.
Que jusqu’ici, elle a su slalomer entre les affres désespérés de ceux voulant sa tête sur un piquet. Qu’il y a derrière ses airs discrets des stratégies tissées, des portes de secours préparées. Sans lui vouloir ni violence, ni médisance, tu rejoins pourtant la traque.
Celle qui est laide, qui veut acculer dans les retranchements aiguisés. Mais Calla-Lilly ne te vois pas comme un allié. Si ton affect reste informel, c’est l’insulte présente qui trône dans ses mots qui élève ta tension de manière exponentielle.
La regarder prendre place, s’affairer dans tes placards tandis que la patience s’effiloche sous ton regard rétracté. Tranchant émoussé, ta langue ne sait articuler. Simplement observer, fixer un vide gargantuesque qui n’a de cesse de t’éloigner.
La hargne conjure ta réalité.
Altère la matérialité de la scène qui est en train de se jouer.
Voir rouge, sentir le fil claquer contre ton tympan sourd.
« Ça suffit. »
Tu détournes ta silhouette, volte face à l’opposé. La laisse seule dans cette cuisine dont tu aimerais briser les cloisons, tordre la tuyauterie sous tes assaults meurtris.
Entre tes mains passent ses affaires que tu ramasses rigoureusement.
Chaussures, sac, élastique.
Tout ce qu’elle étale à chacun de ses passages impromptus.
Silence régi par la frénésie incendiaire,
La furie chevauche les ardeurs,
Aveuglément, altière.
Veste, chargeur, tout ce qui fait tâche.
Que le tout brûle en enfer.
D’un mouvement autoritaire, les affaires sont jetées dans l’entrée, au pied de la porte fermée. Et dans tes allers-retours frénétiques, tu reviens à ses côtés, saisit son poignet pour la tirer en-dehors de sa planque attitrée, mettre fin à la mascarade qui a assez durée.
« Barre-toi. »
Tu la relâches en direction de la porte d’entrée, la sortie désirée. Car les devinettes ne t’ont jamais amusées. Pas assez patient, l’esprit infertile de toute imagination.
Et tu bouillonnes.
« Tu me prends pour un con, me mets en danger. Je tomberai pas pour quelqu’un qui refuse de me dire la vérité. »
T’es injuste, tu le sais.
Quelques instants de bienveillances à ses côtés t’avaient déjà soufflés la dureté des choix qu’elle avait dû traverser. Qu’importe pourtant les moments partagés, tu ne saurais te laisser couler.

HRP — mon perso est une vaste merde sorry warm coke — styx 1f4a6


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Lun 10 Mai - 20:29
All the things I wanna say, I keep 'em all inside
“Forget about forever, can you get me through tonight?
Maybe I could learn to live without you one day at a time.
You had me at a place that I don't wanna go back to.
And lyin' by omission is worse than fuckin' lying, we're lyin' to each other, so what's the point in trying?”
I Feel 2 Much – Blackbear.
- Ça suffit.

Aucun décibels élevé, pourtant tu tressautes ; la violence palpable malgré le calme ambiant. Tu vois l’orage grondant – la mer déchaînée, le ciel couvert – au fond de ses pupilles, les phalanges blanchies et l’envie de tout défoncer. Si ta vie pouvait défiler au ralenti, tu es sûr que tu peux pointer le moment exact où le shift s’opère : la patience qui s’effiloche, la façade qui craque, la colère qui prend toute la place.
Pour pousser, tu l’as poussé. Peut-être même un peu trop fort, un peu trop loin, tu n’as pas anticipé que ton coup provoquerait précocement un éboulement complet.  

Quel gâchis.

Tu le regardes faire, s’emporter, spectatrice externe de votre déchéance. Pendant un moment, tu ne réalises pas, tu ne te sens pas concernée, il te semble que tout cela arrive à d’autres, que ce n’est pas votre drame ; tu ne réagis pas quand les affaires pleuvent, et encore moins quand il revient vers toi, aigle de chasse, toutes serres ouvertes, te met dos au mur, t’accole et dépose son ultimatum.

- Tu me prends pour un con, me mets en danger. Je tomberai pas pour quelqu’un qui refuse de me dire la vérité.

Ah, si vite les grands mots, ardents, brûlants, aiguisés, bien visés, de ceux qui martyrisent.
Et tu coules,
                Coules,
                         Coules,
                                  Coules.
Il est injuste Tobias, il ne connait pas la paranoïa qui partage ta vie, te force à te perdre avant de trouver ton chemin, changer de rues, tourner en rond, disparaître dans l’ombre et émerger autre que toi, encore et encore, pour égarer tes poursuivants imaginaires, avant de franchir son palier.

Mais ce n’est pas grave, tu le comprends. Tu te mets à sa place – mais est-ce qu’il se met à la tienne lui ? –, vois le monde à travers ses orbes ; une partie de toi ne pourra jamais lui en vouloir. Que disait déjà la chanson ? « I love you so much that I hate you. Right now, it's so hard to blame you ». La culpabilité, vicieuse vipère, se creuse un sillon entre tes veines, se niche au fond des ventricules, y dépose son venin. C’est de ta faute, qu’elle dit, tu gâches toujours tout, pourquoi est-ce que tu t’es entêtée ? Tu aurais dû arrêter, tout avouer, lui expliquer.

Sourire ironique.
Si vite les grands maux.

Orbites qui se posent sur lui, puis sur ces débris de toi qui jonchent le sol.
Quel désordre et Tobias n’aime pas le désordre. Alors tu t’agenouilles, les ramasses, commence à t’habiller. Tu ne parles pas, n’en a pas la force, il te semble que peu importe ce que tu diras, cela ne pourras servir que d’excuses, car comment expliquer ? Expliquer que plus d’une fois, tu avais été prise de cette envie viscérale de tout dire, vomir tes secrets et tes peines, te mettre à nu, réellement à nu, avant que les souvenirs de tous ceux qui t’ont aimé, chéri ou protégé te reviennent ; tous six pieds sous terre. Alors tu te ravises, moins il en sait, mieux c’est, plus il sera protégé.

Pourtant, ce n’est pas trop tard Calla-Lily, tu peux encore vous sauver.

Nouvelles œillades, tu te rétractes.
Il n’est pas comme Arès, il ne te comprend(ra) pas comme lui, ne pardonnera jamais Athanasia-Styx, de toute façon dès le début, tu savais que vous ne seriez que des étoiles filantes, dansant brièvement ensemble dans la même voie lactée. Tu ne t’aies jamais fais d’espoir quant à cette relation dysfonctionnelle.    

- Dis, tu ne t’es jamais demandé si ne pas savoir n’était pas ta protection ?

Tu tresses tes cheveux en te disant qu’il faudrait surement les couper bientôt, noues tes lacets – tu es plus grande que lui maintenant avec ces plateformes, ça te fait sourire –, remets ta casquette, ton masque.
Tu le fixes encore. Et pour une dernière fois, tu voudrais le serrer contre toi, engraver la sensation à même la chair.

- Pour ce que ça vaut, saches que je suis vraiment désolée.

Plantée en attente d’illumination, tu fais ton deuil de ce petit bout de paradis.
La partie est finie et tu as perdu, tu as été élevée comme il faut, jamais tu n’abuserais de l’hospitalité d’autrui.

- A plus.
Jamais.

Tu jurerais avoir entendu ton cœur se craqueler en même temps que la porte claquer.
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Tobias Galitzine

Let's cause a little trouble
Tobias Galitzine
Let's cause a little trouble
Ven 14 Mai - 15:59





Ça craquèle.
Et tu le sens sous ta peau pâle que les veines incandescentes remontent le long de ton cou, crispent tes ventricules tendus. Envie de saccager tout ce qui se trouve à ta portée, de crever toutes masses dans ton périmètre d’animosité.
Impartial, impérial sur ton domaine de macchabées, tu l’écoutes les lèvres scellées. Car il n’y a à tes yeux rien à ajouter, seulement l’observer dans ton mépris déplacé. Tes positions sont ancrées, boulets que tu traînes comme lors du dernier jour d’un condamné.
Rien à perdre.
C’est ce que tu penses.
Pourtant la porte claque. Le temps se grave sur tes poignets veineux et un soupir aggravé se peint sur tes lèvres crispées.
Les secondes sont longues dans le hall muet.
Un aller-retour abrupte vers ton bureau abîmé dont les livres empilés s’effondrent sous tes mouvements pressés. Tu saisis l’objet même de votre discorde entre tes mains tremblantes.
Sortir précipitamment, laisser derrière soit la porte claquer, les pieds nus sur le béton craquelé. Les marches sont descendues, sautées, tu t’arrêtes essoufflé appuyé sur l’une des rambardes décolorées, pour te pencher sur la rue dans laquelle tu aperçois la silhouette.
Depuis ton perchoir, ta voix vient percer le silence des résidences.
Le dossier est brandie entre tes mains, tu t’époumones.
« J’en sais déjà trop ! »
Trop pour fermer les yeux, pas assez pour être utile.
Les incisives collées sur ta lèvre inférieure, tu temporises le rythme médiocre de ton palpitant fatigué.
Tu prends appuis, te sur-élèves pour qu’elle ne puisse pas t’ignorer. La taille au-dessus du vide, tu continues d’user tes cordes vocales irrités.
« C’est foutu, je te lâcherai pas ! Je suis pas celui qui a besoin d’être protégé ! »
Et dans un mouvement, mi-perte d’équilibre, mi-rage, tu lances les preuves à ses pieds. Les feuilles volent, s’éparpillent.
Tout ce que t’as réussi à réunir pour aujourd’hui la confronter, l’entendre te dire la vérité.
Depuis tes hauteurs, tu épingles le corps éclairé par les lampadaires fatigués, attends une réaction. Car tu sais bien que tourner les talons sera sa réponse la plus probable.
T’en as assez de les voir partir, s’évanouir.
Ces âmes auxquelles tu t’attaches.

HRP — ...


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Mar 18 Mai - 20:39
can you get me through tonight?
“Lyin' by omission is worse than fuckin' lying, we're lyin' to each other, so what's the point in trying?”
I Feel 2 Much – Blackbear.
Procession mortuaire, l’écho de tes pas résonne dans les couloirs déserts, brise le silence solennel, alors que ton cerveau se démènent à trouver la marche à suivre, rattraper ou essuyer le lait renversé.

Tu es perdue.
Pendant un moment, tu restes prostrée sous la lumière criarde des réverbères qui t’agresse les yeux. Que faire maintenant ? Rentrer ? Aller squatter chez Arès ? Naan, tu ne veux pas afficher ta mine déconfite et inquiéter tes amis, tu n'as aucune chance de te faufiler sans être perçue par ces maudits piafs de nuit. La seule idée qui te semble un tant soit peu logique – et qui ne l’est pas – est de changer d’apparence et finir ta nuit dans un bar, noyée dans ta vodka ; après tout, Tobias ne t’avais même pas laissé finir ta canette, non mais allo quoi, ça ne se fait pas !

Tu avais commencé à marcher quand sa voix te fit stopper net, tourner à moitié, pour le voir perché sur les escaliers.

What ?

Les feuilles volantes s’affalent à tes pieds, s’éparpillent.

The ?

Tu t’agenouilles, les ramasses avant que la brise ne les emporte.

Fuck ?

Tes yeux sautent d’une phrase à une autre, un paragraphe à un autre ; c’est que tu ne t’y attendais pas à tout ça, le travail est excellent – comme à son accoutumé –, et même s’il n’y a pas tout, il y a assez de preuves pour que tu ne puisses rien réfuter, tu comprends maintenant pourquoi il était si sûr de lui, toi qui naïvement pensait qu’il avait trouvé ton nom en comparant ton visage aux photos trainant sur le net, par hasard. Tu en rirais, le féliciterais même, s’il ne venait pas de commencer à creuser sa propre tombe.

Mais Tobias fait partie d’un gang, sait très bien se défendre, oublies pas.
William aussi faisait partie d’un gang, savait très bien se défendre.


Souffle court, cœur qui tambourine, sang lourd, tu oscilles entre terreur, choc et indignation.
Tu veux hurler à t’en rompre les cordes vocales.  
Pourtant, tu es sûre que tu ne t’entendrais pas avec ces pensées assourdissantes.

« The risk I took was calculated, but man, am I bad at math », que disait le meme.
Calla-Lily, qu’est-ce que t’as foutu? Une nouvelle fois, tu viens de mettre une personne à laquelle tu tiens en danger. Pour ta défense, tu ne pensais pas compter à ses yeux, être assez intéressante pour qu’il soit curieux, après tout, tu n’es qu’une compagne d’une nuit.
Tu le regardes, regardes la rue vide semblant s’étendre à perte de vue. Tu peux prendre le Sinus sur le Cosinus, t’évaporer dans la nuit, le laisser t’oublier. Tout s’arrêtera, il n’en saura pas plus, il sera protégé, après tout, il n’a pas encore franchi la ligne de non-retour.

Jambe droite, jambe gauche.
Que fais-tu encore, Calla-Lily ?  

Première marche, seconde marche, troisième marche…
Arrête, Calla-Lily, ta salvation se trouve à l’autre côté.

Difficilement, les marches sont gravies ; respiration sifflante, yeux rivières, trou noir au creux de l’estomac qui ne cesse de s’agrandir, la rambarde en appuie, le métal froid en ancre sous une main, le papier froissé sous l’autre.

   - Pourquoi ?
                    Non.
                     Ce n’est pas ça.

 
                  - Pardon ?
                           Non.
                          Ce n’est pas ce que tu veux dire.


                                   - Je ?
                                     Non.
                                    Tu ne sais pas ce que tu veux dire.


Envolée la mine composée, le calme, la lucidité ; tout se mélange dans ta tête, enfin, la réalisation des conséquences de ton inconscience, ta recherche d’un plaisir éphémère – mais était-ce trop demander que d’être comme les autres le temps d’un soir ? –, te frappe en pleine gueule, et ça fait mal. Très, trop mal. Une chute de moto aurait été moins douloureuse.

- 5 minutes, que tu articules.

Poses ta tête contre la rambarde, peut être qu'elle refroidira ton cerveau en surchauffe.
5 minutes, c’est 300 secondes, 300 000 millisecondes, une écoute de « Chealsea Smile»  de Bring Me The Horizon, le temps qu’il te faut pour te brosser les dents, ce que tu répètes quand on te coupe dans ton travail, la durée de ta dernière danse….ces énumérations permettent à ton cerveau de s’oublier, se concentrer sur autre chose. Petit à petit, tu reprends contrôle, organise tes idées.

- Que veux-tu savoir, Tobias ?


Dernière édition par Styx Erebus le Ven 21 Mai - 0:16, édité 2 fois
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Mer 19 Mai - 17:58





Depuis le promontoire improvisé, tu observes des réactions muettes. Myocarde tambourinant contre tes côtes malmenées, sous ta respiration saccadée. Au pied du mur, tu as tout donné et la facilité déconcertante avec laquelle tu pourrais être humilié pèse sur tes clavicules décharnées.
T’es pas quelqu’un de censé.
Alors tu t’imagines aisément la voir tourner les talons, s’en aller. Te laisser dans ta marre de papier à t’égosiller. Énergumène aux bienséances oubliées, aux émotions difformes qui n’a pour langage que la violence exacerbée.
Mais elle rebrousse chemin.
Pas à pas, elle revient.
Souffle court et pupilles concentrées sur la direction sinueuse de ses pas, tu te demandes un instant pourquoi. T’as rien fait pour mériter ça. Les pas sont hésitants, ils s’avancent vers la gueule béante des escaliers, la voit essoufflée. T’as honte.
Ça te frappe à retardement, crève tes tympans.
Foncer tête baissée, se débattre comme un pestiféré. La colère a toujours eu don de t’aveugler, de tuer ton obligeance.
Pour changer, t’es à court de mots.
Lèvres entrouvertes et regard fuyant, ta langue hésitante se glisse entre tes molaires.
Tes entrailles fondent, l’après-coup de ta propre détonation te donne du fil à retordre. Saisir les états d’âmes, les guillotiner face à ta curiosité. Les planter pour en faire des macchabées, nourrir les questions sans réponses qui t’ont hantées.
Alors tu oses.
« Comment t’as pu survivre sans le soutient d’un gang ou d’une personne influente ? »
La pièce manquante à ces histoires alambiquées, à ces fuites en avant organisées, à toute cette histoire dépassant vos volontés bénignes.
Vous êtes dorénavant entremêlés. Et dans ces nœuds coulants serrés, tu as besoin de savoir qui pourrait venir vous couler.
La trachée sèche, tu reformules.
« T’as pas pu être seule là-dedans. »
Et si les mots sont dénués d’émotivité, c’est l’incompréhension totale, ta naïveté palpable qui vient te décontenancer.
Avant de lui arracher ses dernières parts d’intimité, t’aurais voulu t’excuser. Articuler quelque chose y ressemblant, plus ou moins, pour laisser ta conscience asphyxiée reprendre ses esprits abandonnés.
Mais sous l’exploit qui vient de se dérouler, ton pragmatisme règne en tyran.
T’es paumé.
Et tes yeux dilapidés te trahissent.

HRP — ...


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Ven 21 Mai - 19:24
Loose lips sink ships,
“Don't look at me, I'm only breathing, don't look at me I'm indiscreet.
You're sharp alright.”
Cherry Tree – The National.
Sa curiosité moribonde te rappelle les journalistes et leurs questions déplacées, hors sujets, toujours plus scandaleuses les unes que les autres, mais ça ne t’empêche pas de louer son cartésianisme, sa détermination.

- Pourquoi ? Tu crois que je n’aurai jamais pu survivre toute seule ? Tu me sous-estime Tobias.

Sourire dérisoire, syllabes emplies de rage. C’est que tu le prends trop personnellement, Antoinette.
C’est vrai que tu es la première à avouer ta stupidité, ton manque de street cred, pourtant, tu as bien survécu plus d’un mois et demi sans l’aide d’aucun gang et sans être trouvée, t’es pas si bête !
Ou peut-être que si, Antoinette. Peut-être que c’est toi qui te surestime sur ce coup-là, la fierté blessée, l’orgueil malmené, le soi poussé à ses derniers retranchement, ont tendance à faire ça. Tu le sais, qu’il n’a pas tort Tobias, que toute seule, tu n’aurais jamais réussi à survivre, parce que tu n’as jamais été seule, il y avait toujours quelqu’un pour couvrir tes arrières, te rattraper si tu trébuches… N’oublie pas, ce mois, tu ne l’as pas survécu parce que tu étais discrète, mais parce que tu étais à peine fonctionnelle.

Et tu es en 2019, couverte de sang, courant sur un sol mou – comme la chair –.
Et tu es en 2019, végétative entre quatre murs, échouée sur le canapé, terrée sous la couette, agonisante, terrifiée, une épave plutôt qu’un navire.
Et tu es en 2019, passant tes jours à pleurer, hurler à la mort de te prendre aussi, paralysée par la peur les rares fois où on te sortait.


La vie après les Dragons a été compliquée. Ça a été difficile de te reprendre Athanasia, entre les nuits blanches, les cauchemars, la culpabilité du survivant ; sans eux, sans ces bras rassurants qui te serraient en attendant que la crise passe – et qui faisaient leur deuil de William au sourire facile et Calla-Lily brillante et pétillante simultanément –, tu aurais été perdu.
C’est pour ça que tu t’es faite autre, as rejoint les Crows dès que tu as pu te bouger, dans l’espoir de devenir assez bonne, assez street smart, assez forte, assez influente, assez indispensable, assez ce qu’on veut de toi, pour vous protéger au cas où on mettrait la main sur toi. Mais ça, Tobias ne le sait pas, ne le saura jamais. Tout ce qu’il sait et saura, est que tu es une perfide menteuse, un fantôme qui vient hanter son lit lors des nuits difficiles.

Contre ta volonté, tes glandes lacrymales déversent leur contenu sur tes joues.

Petit à petit, tu reviens à toi.
C’est si vivide, si lancinant, et si rarement revisité que quand tu le fais, il te faut toujours un moment pour reprendre pied, te rappeler que c’est fini, c’est le passé. Et tu lui en veux à Tobias, tu voudrais lui gueuler ta rage, ta douleur, à la face.
Pourquoi te faisait-il revivre tout ça ?

Tu sers le papier à en blanchir tes phalanges.
Il ne mérite pas tes réponses Calla, laisse le dans l’ignorance, laisse le s’arracher les cheveux tout seul.

- Les Crows.

Sueurs froides, jambes nouilles, envie de s’écrouler, se laisser aller, glisser contre la rambarde et se replier sur soi-même, se cacher en soi-même.
Tu ne le fais pas, si tu dois trépasser, tu le feras debout, droite, fière, forte, le regard fixé dans le sien.
Every bit the Van Der Bilt you used to be. Still are, somewhere.

- C’est les Crows qui me protègent, c’est tout ce que je peux dire.

Pendant un moment, tu hésites. On te dit d’avouer plus, tout : il pourrait creuser encore plus profondément, tomber sur le Styx, mais tu refuses. C’est tout ce qu’il aura de toi. Laisse-le se débattre avec ses propres démons à ce moment-là, toi aussi, sois égoïste.

Pourtant, au fond, tu pries qu’il n’en soit rien, qu’il ne cherchera pas à en savoir plus, que cet inquisitoire s’arrêtera ici et là, que sa curiosité satisfaite, il se détournera de toi, t’oubliera, mauvais souvenir que tu es.
C’est que, tu ne veux pas qu’il souffre plus que ça.  

- Et maintenant, on fait quoi ?

Et maintenant que tu l’as mise à nu, crucifiée, disséquée, pour assouvir tes pulsions, que vas-tu faire, Tobias ?
Qu’allez-vous faire Calla-Lily ?


Tu lui remets les papiers entre ses mains.
Le bon côté des choses est que peut-être ce soir, ça marquera le premier pas vers un nouveau toi, où Styx prend toute la place et où, peu importe combien tu crierais le soir dans ton oreiller, Calla-Lily ne sera plus.  

- Entre toi et moi, je te hais. Je t’aime. Galitzine. Et t’es exécrable.

Tu souris, fatiguée, lasse, mais surtout, battue et abattue ; tu veux juste rentrer et dormir.

You don’t wanna hurt me, but see how deep the bullet lies.
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Tobias Galitzine
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Lun 31 Mai - 9:28





Pardon.
C’est les mots que tu devrais prononcer, les syllabes que tu devrais cracher à ses pieds sans que cela te serre la trachée. Mais dans ta quête, celle que tu t’es créée, il n’y a que les réponses qui sont capables de t’apaiser.
Et t’oses à peine la regarder, la rendre tacite sous tes airs éhontés. Encore une chaire déchirée, un myocarde malmené par tes soins inspirés. La rengaine se fait tendinite dans tes tempes chaotiques, tu sais que t’es mauvais.
Les Crows.
Un tour dans tes veines, montagnes russes dans tes synapses édulcorées. Tu la dévisages, incapable.
D’articuler, de t’énerver. Cette fois-ci c’est elle qui tire, qui remue tes côtes crispées. Ta langue tatouée contre ton palais, tu mordilles les parois de celles-ci, la trahison au bout des lèvres. À trop vouloir savoir, à pousser les réponses, on finit par danser parmi les barbelés. Les voilà tes limites forcées.
Le clebard que t’es sent le collier se resserrer autour de ta jugulaire asphyxiée.
« Je vois. »
Ta bouche est sèche.
Mais tu préfères acquiescer que relancer un débat mort né.
Alors tu forces tes commissures ankylosées, les fait se relever dans cette parenthèse faussement solaire. Vaut mieux en rire qu’en pleurer, se débattre jusqu’au bout. Tes sourcils tricotent sur ton front l’inquiétude naissante, celle qui défait tes efforts.

Tides thrash inside
Baby, I'm high octane
Fever in a shock wave
My core vibrates in an opium haze


Et elle le dit alors que tu le sais.
Qu’elle te hait. Sous d’autres instances, tu aurais pu rétorquer, clamer que le doute n’est plus permis sous vos étoiles éteintes, cramées par vos souhaits indolores. Ta main frotte ta nuque, tes cheveux ébouriffés. Et sous cet angle, de ton visage légèrement baissé, tu la regardes en sachant.
Que se visage va te fuir, que tu auras du mal à le revoir. Que c’est justifié. « On ? J’en sais rien. Apriori t’en sais plus que moi donc… » Et si ton regard tombe sur les escaliers, c’est pour laisser ton esprit éprouvé s’enfuir avec plus de facilité tandis que les mots se dérobent à tes pieds. « La balle est dans ton camp. »
Toi qui sait, qui détient tous les secrets.
Et puisqu’il faut conclure, qu’il faut savoir abandonner, que tes humeurs t’ont faites esclave, tu sais qu’il serait sage de reculer.
Partir, rentrer, claquer la porte, laisser le tout décanter.
Tes mains s’enfoncent profondément dans tes poches et tu souffles, les épaules arquées sous la brise fraîche.
« Je sais, c’est justifié. »
T’aimerais être assez confiant, assez méprisant pour oser lui dire qu’un jour, tout ça vaudra le coup. Peut-être même qu’elle te remerciera. Mais l’instant T auquel tu t’es raccroché te fais taire, t’assomme de la modestie dont tu manques cruellement, carence psychique.
« C’est pas grave si tu reviens pas. Parce que moi je reviendrai et je justifierai tout ça. »
Dans ces affres, dans cette laideur, tu en tireras quelque chose de mieux. De plus beau, de plus grand.
Sur le départ, dans un silence pesant, tu te détournes.
Faut savoir lâcher l’affaire, se faire oublier. Tirer sa révérence pour mieux ramper.
« À la prochaine, Calla-Lily. »

The skyline falls as I try to make sense of it all
I thought I'd uncovered your secrets but turns out there's more
You adored me before
Oh, my good looking boy

HRP — ...



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