lost in the light of (y)our failure — ft. midas

hrp — merci à woodkid pour le titre

BREAKING NEWS
Echo resort & spa, hôtel luxueux aurait été infiltré ce soir. Il a été confirmé qu’un groupe d’individus s’est rendu dans les suites de certaines personnalités et aurait tenté de voler des documents personnels.
Les autorités tentent actuellement d’appréhender les suspects, mais il semblerait que le système de sécurité ait été mis hors service. Nous aurons plus d’informations dans les prochaines heures.

Ses yeux sont rivés sur l’écran immense du salon. Enfoncée dans le canapé, ses longs soupirs trahissent son agacement,
le visage calme,
les yeux brûlants. Elle n’y croit pas,
ne voit pas comment une équipe choisie par ses soins, arrangée dans un équilibre parfait, ait pu échouer. Un regard rapide vers l’heure affichée en bas de la télévision, elle attend impatiemment ton arrivée Midas, prête à briser chacun de tes os (si seulement).

Doigts crispés autour de la glace, mâchoires serrées, elle est curieuse de découvrir ce que tu auras à dire pour te défendre, toi à qui elle a tout appris, jusqu’à l’art de mentir, ces faux rires, ces expressions de toutes pièces.
Sa tête bouillonne, alors elle se lève brusquement et ses claquettes résonnent dans le silence de la pièce ;
(doucement accompagné des voix des journalistes). Ses pas s’accélèrent alors qu’elle se rend dans son dressing, enfile ses talons.

Quelques pas de plus et la voilà déjà dans son bureau, à fouiller ses documents. Elle sait déjà qu’elle devra prendre contact avec les journalistes,
étouffer l’affaire est le mieux,
faire taire les plus bavards,
(éliminer les moins corrompu.e.s). Elle regrette de t’avoir laissé cette mission, aurait mieux fait de faire appel à son frère, ou bien à n’importe qui de plus compétent, visiblement.

Verre de vin à la main, marqué de ses lèvres rosés,
elle en boit une gorgée, le pose sur le bureau avant de s’attacher les cheveux sobrement, prête à laisser sa colère se déverser.

La tête entre les mains, l'angoisse le ronge au fur et à mesure que la scène se répète. Les remords encombrent son esprit, agité par des milliers de questions et des j'aurais dû. Mais ça ne change pas tellement de ce que le jeune Dragon a vécu, un quotidien depuis toujours; à vivre constamment sous l'emprise des remords et des regrets. le goût de l'amertume et de la frustration, il ne les connait que trop bien. alors il est difficile avec lui-même Midas mais ce soir en particulier, il a bien raison de l'être.
comment justifier cet échec ? C'est le résultat qui compte : et le résultat est mauvais. la mission est ratée et il va se faire démonter. Les yeux rivés sur sa montre, il observe impuissant, le temps qui s'écoule bien rapidement quand on le désire pas et — malheureusement l'heure du rendez-vous approche. sa tête se laisse tomber en arrière dans un long soupir défaitiste quand déjà, il anticipe les remontrances.

Les minutes, les heures défilent, les bouteilles roulent et l'alcool coule. un rire fait écho dans sa triste pièce puis un merde fuit des lèvres autant que les responsabilités. il est bien là Midas, prêt à affronter vents et marées mais surtout Echo. alors avec le peu de lucidité qui lui reste, le Dragon appelle un taxi.

un boum contre la porte d'entrée car l'abruti rate une marche. pas besoin de sonner maintenant, elle doit savoir. « C'est moi. Et je suis pas en retard. » en réalité si, de vingt minutes. mais qu'importe : Midas pénètre dans l'appartement sans même attendre qu'on vienne lui ouvrir ; on excusera l'ivresse. la pire idée du siècle. Il l'aperçoit comme à son habitude, élégante, raffinée — et tiens, le vin qu'elle tient en main doit sûrement l'être aussi. «Tu sers aussi un verre pour ton ancien élève préféré ? » clin d'œil puis pose, maladroit, sa main sur le bureau qui a certainement dû couté une blinde tant il brille plus que son avenir. En cet instant Midas pense que la Dragonne ne remarquera probablement rien. dans son état, il en est même persuadé. « Pardon pardon, je ne vais tout de même pas faire lever le petit fessier de ma chère ECHO. Je vais plutôt me servir par moi-même.» et alors, il pique son verre de vin posé pour le porter goulument à ses lèvres : la boisson se déversant accidentellement sur lui ainsi que sur ses quelques documents. « Hmm hmm. Un Domaine Leflaive Montrachet Grand Cru ou un truc comme ça ? Je déconne, ça doit en être un encore plus cher.»
ne profite t-il pas de son état
pour espérer lui faire
oublier ?

hrp — merci à woodkid pour le titre

Entends-tu Midas ?
Boum, contre la porte ; il s’agit du passage de la colère qui se glisse, se faufile, se fait vile, prête à s’abattre comme un couperet ;
tranchant,
rêveur,
(songeur). Entends-tu Midas ? Le bruit du verre qui lui échappe, s’écrase contre le sol, brisé dans un million de morceaux,
échardes qui se plantent dans le décor, tapis de verre pour ses pas qui claquent,
craquent (os brisés sous ses talons). Est-ce ainsi que tu entres en ces lieux,
l’haleine brûlante d’élixirs divins,
les yeux vitreux : ceux des folies incontrôlées. Une main dans les cheveux nivéens, pour les replacer calmement ; vaine distraction de ses colères sourdes, bouillonnantes, au fond de son ventre. Geste raisonnée dans la rage glaciale prête à déferler dans ces lieux ; raser jusqu’au dernier objet.
(courroux au bord de l’explosion).

Mais Echo sait se tenir ;
sourire de façade. Jusqu’à présent, ce n’est que le silence qui résonne entre ses lèvres. Elle se fait patiente face à tes mots déplacés,
ces phrases que jamais tu n’aurais sorties dans ton état normal. Et si elle apprécie ta personne, il s’agit bien là de la seule chose qui la retient de t’écorcher vif,
te jeter au bûcher,
broyer chacune de tes pensées jusqu’à ce que ce ton qui s’échappe de ta bouche cesse d’exister.

— bonsoir midas.

Voix glaciale. N’espère pas t’échapper,
car la soirée ne fait que commencer. Alors elle se redresse, lentement,
avec la tendresse des prédateurs face à leur proie, prêts à exécuter ;
(détruire).

— le petit fessier de ta très chère echo n’en a que faire de tes considérations vois-tu. je pense qu’il est plus intéressé par ce retard de vingt minutes, cette haleine … elle marque une pause, plante ses yeux dans les tiens, répugnante ? oui c’est le mot, répugnant.

Alors seulement, elle avance, tourne autour de toi,
d’abord une fois,
puis une seconde. Jusqu’à se lasser de ce mauvais jeu qui ne lui plaît guère. Une lèvre mordue et la voilà qu’elle active son pouvoir, d’abord doucement. N’est-ce pas étrange, ces maux de tête soudain, Midas ?
Ou bien est-ce l’effet de l’alcool
s i r u p e u x
qui coule dans tes veines ?
Avec la lenteur des astres, les échos se font dans ton esprit ;
tes pensées qui résonnent, encore et encore,
cacophonie à laquelle tu ne peux résister. Concentre-toi, avant de céder aux hurlements qui n’auront de cesse de virevolter dans ta tête.

— et cette mission, midas ? j’imagine que tout s’est bien passé ?

Sa voix se fait mielleuse ;
oseras-tu mentir face à ses colères,
oseras-tu cacher chacun de tes échecs,
derrière les mots qu’elle t’offre. Porte de sortie qui ne te mènera qu’au piège de ses crocs.

un bonsoir midas glacial lui provocant le même effet que celui de mâcher un chewing-gum menthe dehors en pleine hiver sous une température à -15°. honnêtement, ce n'est pas très agréable. puis les yeux qui soudainement piquent : est-ce en raison de l'éclairage choisi pour l'appartement — pour le coin bureau, il aurait personnellement opté pour quelque chose de bien plus tamisé, lui — ou alors son corps émet un énième signal pour lui faire prendre conscience de la situation. mais comme la mission, c'est manifestement un échec.

Oh et l'ivresse lui fait bien pousser des ailes — pourquoi pas bientôt une auréole au dessus de la tête. (à moins qu'Echo ne préfère l'envoyer en enfer car c'est peut-être là son dernier jour sur terre.) et comme un félin, elle lui tourne autour, l'analyse (le juge sûrement) et ça lui donne le t o u r n i s. manquerait plus qu'il lui vomisse dessus. Midas est à peine apte à faire attention à ses paroles pleines de sarcasmes — pas qu'il aimerait les entendre et les comprendre de toute manière, mais comme à un chien le ton suffit pour décrypter son humeur ; elle ne semble pas bonne. dommage.
et, sans comprendre pourquoi sa tête lui fait subitement mal. dans son état, la douleur est presque insoutenable. « Attends Echo.... J'ai pas bu, je te l'assure je suis juste. mais... » et la paume de main vient appuyer contre sa tempe. ça lui fait un mal de chien. « J'ai. J'ai besoin de m'asseoir. Attends. Je sais pas ce qu'il me prend, je me sens pas très bien. » je risque de vomir et je suis à deux doigts du malaise. et il n'a pas même la force d'atteindre le canapé qu'il aperçoit à l'autre bout, qu'il préfère s'étaler en position étoile sur le parquet. sourcils froncés et yeux fermés, le dragon inspire et expire longuement. « Tu peux me filer un verre d'eau voire même me le balancer sur la gueule ? Promis je nettoierai. J'ai l'impression que ma tête va exploser. » et le bras droit vient protéger ses yeux de la lumière, pour ne pas qu'elle accentue ses maux.

Tu n’as pas bu ?
Menteur.
Ses yeux sont colériques ; Echo n’accepte aucun échec, Echo se doit d’être parfaite (car la perfection est la seule chose qui la préoccupe). Et toi, Midas,
tu es un échec ce soir. Tes mensonges seront ta douce perte, alors que sa colère enveloppera chacune des parties de ton corps,
car Echo est bien déterminée à te faire regretter
c h a c u n de tes actes.
Alors sa pression se fait plus forte, as-tu mal, Midas ? Cette douleur n’est rien comparée à l’humiliation qu’elle a ressenti. Et son visage est fardé d’un magnifique sourire alors que ta tête te tourne, que la douleur se fait ressentir jusqu’au plus profond de tes entrailles ;
tous ces cris,
ces échos qui hurlent dans ton esprit,
ton crâne percé à vif. Toutes ces douleurs, Echo s’en délecte, car ses yeux sont voilés d’une colère sourde.
(peut-être que te casser la bouteille de vin sur le visage aurait eu meilleur effet ?)

Alors, finalement, tu t’écroules par terre, devant elle. N’as-tu donc aucune dignité, Midas ?
De te comporter comme un moins que rien,
finalement,
n’en es-tu pas un ? Mais Echo cesse donc de te faire souffrir,
libère son emprise sur ta douleur. Et assurément, d’un pas vif, ses talons s’avancent vers toi, l’un d’eux s’appuie sur ta cuisse, fortement. Echo te marche dessus, Midas.
Comme une vulgaire serpillère,
enfonce ses talons sans aucune vergogne. Après tout, tu ne sentiras rien,
avec tout ce liquide doucereux qui agonise dans ton corps.

Quelques pas de plus et la voilà qui remplit une carafe d’eau ;
elle te servira un verre ou plus ;
t’humiliera comme il se doit.

Et lorsqu’elle revient, un mouvement de dégoût pour ta main qu’elle repousse de son pied. Elle s’accroupit, se penche vers ton visage qu’elle trouve répugnant à ce moment là, ces yeux vitreux d’alcool, cette bouche à moitié ouverte,
presque bavante.
Tu n’as rien de la beauté qu’elle a rencontrée.

— mens moi encore une fois et je fais exploser ta tête, midas sosthène.

Et elle renverse la carafe entière sur ton visage. Après tout,
tu lui as promis de nettoyer.
Fais le donc avec ton visage,
frotte donc ce carrelage,
qu’elle puisse y voir son reflet dedans.

Il ne comprend pas comment cette douleur étrangère est survenue de façon aussi brutale. il en a bu des verres Midas, il en a connu des maux de tête mais rien d'aussi similaire. et c'est gémissant que le dragon se recroqueville sur lui-même, finit par oublier la présence d'Echo, trop occupé par la douleur qui lui déchire la tête. les yeux fermés, son corps gigote dans tous les sens, la mâchoire si serrée laissant entrevoir le grincement des dents
puis
tout s'arrête enfin

Il sent à peine le talon qui s'enfonce dans la chaire (la pression est ridicule face à celle qu'il vient tout juste d'expérimenter) mais entend les pas qui s'éloignent et reviennent, les menaces de la blonde qu'il ne saisit à peine — comprend seulement qu'il aurait dû se taire quand il boit la tasse. Certainement capable de mourir noyé dans son état si lamentable, Midas se redresse en un sursaut et les yeux se perdent dans le vide. « C'était toi ça ? » le regard s'arrête sur la blonde. maintenant qu'il y songe, elle ne lui a jamais parlé de son pouvoir. « T'es complètement folle. » il est vrai que jusqu'à maintenant, ça n'avait jamais dégénéré de la sorte. « Ok la mission est foirée, je l'ai complètement foirée. Mais j'étais pas seul alors pas la peine de m'en mettre plein la tronche ! » le livreur a la volonté de se relever ; mais abandonne avant même d'avoir essayé. « Je pensais pas que l'un d'entre eux ferait aussi rapidement demi-tour dans sa chambre d'hôtel en fait. C'est le seul à avoir vu ma gueule et les caméras on les a mis hors service, c'est le principal non ? » Il passe une main sur ses cheveux mouillés. « Il suffit que je change ma couleur de cheveux et voilà. » quand c'est l'alcool qui parle... « Rassure toi j'ai pensé à effacer mes traces, ils ne me retrouveront pas... je sais pas ce qu'il en est des autres par contre. » Il se lève enfin, se dirige vers Echo et lui fait face. « Alors certes tu m'as donné ta confiance, certes j'ai merdé mais t'as pas à me torturer de la sorte Echo. Tu fais ça avec tes petits chiens mais pas avec moi. C'est pas comme si je bossais constamment pour toi, réjouis toi au moins j'ai respecté l'heure de notre rendez-vous. »
par pitié
tais-toi.