coup de main coup de poing ++ zadig

aïe aïe aïe

Feat Zadig

Fin d’après-midi paisible. Quelques nuages, un soleil qui descend toujours un peu plus.
Soudain, le tapage disparate des voix éparses, qui oscille d’intensité à la mesure des mouvements de groupe. En quelques secondes, le campus s’anime, les amphis se vident de flots d’étudiants, qui semblent s’entrechoquer sans douleur, pour se disperser progressivement.
Elle observe tout ça distraitement, une cigarette pas encore allumée coincée entre ses lèvres. Elle se demande si ça lui aurait plu, l’université, si sa vie aurait été plus jolie. Si comme dans les séries à la télé, elle aurait rencontré un merveilleux groupe d’amis insouciant, qui n’a que pour seul drame les aléas d’une vie amoureuse débordante.

Appuyée contre la portière de sa voiture, elle tape machinalement son pied contre le sol, un peu stressée, particulièrement fatiguée. Sa main, emballée n’importe comment dans une bande type compresse, lui fait un mal de chien. La nuit avait été mouvementée. Et elle n’avait pas osé, au petit matin, se pointer chez elle. À chaque fois qu’elle rentre blessée, son oncle et sa tante en font tout un cirque. Sur fond d’inquiétude mal assumée mal exprimée, les mots durs et les reproches qu’elle ne réussit jamais à entendre.
Alors elle a vaguement dormi dans sa voiture, avec la radio grésillante en berceuse, pour couvrir le bruit de la vie en dehors. Elle a les cheveux encore un peu en bataille, qu’elle a mollement tenté de dompter de la main droite. Ses yeux sont cernés, noircis par le fard à paupière sombre que ses amies avait étalé au ras de ses cils, juste pour voir si ça lui allait bien. Elle sent un peu comme un lendemain de fête, couvert sans grande conviction par un déodorant bon marché qui flingue les sens à moins d’un mètre de distance.

Elle cherche des yeux, sans bouger son cul de la portière, le visage vaguement familier de Zadig. Au téléphone, il semblait quelque peu agacé, mais lui avait finalement donné rendez vous à la sortie de ses cours, et ils avaient ensemble convenu du parking de l'université. Un peu à l'écart mais de là où elle est, elle peut tout voir.
Elle se demande si elle a bien fait de le contacter lui. Il l'avait aidée, au milieu d'une nuit de week-end chargé d'agitation, et laissé son numéro avant de disparaître sans mot dire. Dans la vitre de l'écran de son téléphone, elle jette un rapide coup d'oeil à la petite cicatrice près de son oreille, sur le haut de sa mâchoire. Ça ne s'était pas infecté après les soins du jeune homme, il était donc fiable.

Machinalement, elle déverrouille son téléphone, pour vérifier une cinquième fois s'il ne lui a pas envoyé un sms avec une indication supplémentaire, ou un "je viens pas, salut" ; mais s'il comptait lui poser un lapin, est ce qu'il lui laisserait un message ? Mais s'il lui posait un lapin, pourquoi s'être donné la peine de lui avoir proposé un rendez-vous improvisé à la sortie des cours ? Et s'il était en retard, est ce que c'est parce qu'il s'était fait arrêter par la police parce qu'en contact avec un membre de gang, elle ? L'avait on accusée d'un crime qu'elle n'a pas commis ? Devait elle remonter rapidement dans sa voiture et partir en cavale jusqu'à ce que les choses se tassent ?

Dans un comics, de la fumée serait sortie de son cerveau. L'attente, la fatigue l'entraînait sur la pente des délires du que peut il arriver de pire, qu'elle dévalait souvent quand trop longtemps livrée à elle même.
Sourcils froncés, elle secoue sa tête pour tenter de physiquement chasser ses pensées.

awful

Coup de main coup de poing
Zadig · Dolly

C'est qu'il y réfléchit, Zadig, mais dans toute sa raison il ne se rappelle pas avoir joué les infirmiers. Mais un Zadig éméché et c'est toute l'équation qui est faussée (perd sa logique et avec elle la possibilité d'en additionner les liens de cause à effet). Ce n'est pas la première fois qu'il ramasse les pots cassés de son autre soi ; mais ceux-là font rarement preuve d'aussi peu de rafinement (et pour cela hélas ne reçoivent jamais de réponse aussi immédiate).

Le cours d'immunologie passe devant ses yeux et il n'en retiendra que quelques informations futiles (peu importe car le coefficient est savamment calculé pour être compensé) avant de s'éclipser de la salle dès la sonnerie, téléphone à la main et étrange démangeaison dans le creux de la nuque.

Une paranoïa nécessaire et latente (toujours) depuis qu'il a choisi son camp.

Il chasse l'idée d'une possibilité de supercherie ; rien n'a changé (rien n'a changé).
il se répète, le petit prince déchu.

Zadig se laisse guider par la carte virtuelle qui s'affiche sur son écran, sans lever une fois les yeux de son écran incapable de se repérer dans l'espace le vrai. Il se demande pourquoi il n'a pas réfléchi avant de proposer un lieu de rencontre aussi suspicieux mais que dans cette optique il aurait dû garder son numéro pour lui.

Au milieu des voitures déjà garées il aperçoit une silhouette qu'il reconnaît ; et pour la première fois les événements lui reviennent en mémoire. La tête brûlée (qui hurle) le carrelage du bar (sale) et le papier toilette (en guise de compresse). Une prouesse si savamment réalisée dont il se serait vanté si le souvenir lui était resté.

❝ Eh, Jolene ! il s'exclame en agitant le bras.

La chanson en boucle dans la tête depuis presque deux heures (l'ouverture du message et la mauvaise blague qu'il aurait dû aussi garder pour lui).

❝ Bah alors, je t'ai manqué au point de t'amocher la gueule pour mes beaux yeux ?

Il arrive à sa hauteur, un air de sauveur dans son sourire étincelant.
(All Might dans toute sa splendeur)

aïe aïe aïe

Feat Zadig

Il arrive ; enfin. Pas pressé, sourire éclatant de pub pour dentifrice. Dolly peut pas s’empêcher de s’imaginer qu’on lui a cloué les lèvres sur les joues, pour sourire comme ça.
Il l’appelle Jolene, et elle fronce les sourcils ; on lui a déjà fait la blague, plusieurs fois, et c’était d’ailleurs pour ça qu’elle avait écouté la chanson. Pas du tout son style de musique, elle avait fini par la détester. Déjà, quand on écoute les paroles, on comprend que c’est une histoire de tromperie, et que la chanteuse implore Jolene de lui laisser son mec ; pas du tout une attitude qui plaît à Dolly, et de manière générale, pas une histoire dans laquelle elle tremperait le bout du doigt de pied.

Elle a les sourcils froncés, les lèvres pincées, la mine un peu fermée et renfrognée qu’on lui connaît quand on ne la connaît pas spécialement. Elle a mal dormi, elle a mal, les idées pas claires. Elle crispe un sourire malgré tout, parce qu’elle aime pas jouer à l’ingrate.
Elle est tellement fatiguée qu’elle cherche même pas à remuer ses méninges pour trouver une réplique pas trop ridicule à sa petite pique.

« heuuuuuuuuuu… »
Soudain elle se dit qu’elle aurait peut être mieux fait de rentrer la tête baissée chez elle, pour demander l’aide de son oncle et sa tante ; ça aurait été peut être un peu moins gênant. Parce que là, face à ce type qu’elle ne connaît finalement pas du tout, elle se sent mal. Le soleil se couche et pourtant elle a l’impression qu’il tape fort sur sa caboche, qu’il rend tout un peu plus dérangeant, un peu plus confus.
Elle se dit qu’elle est un peu complètement bête, et que là c’est trop tard, de toute façon, alors autant y aller.

« Bah c’est une longue histoire un peu naze en plus, mais juste j’ai la main en vrac ça pisse le sang et ça fait un mal de chien putain ! »
Se résout elle à lâcher finalement. Elle lève un peu sa main, qu’elle tenait jusque là contre sa poitrine, mal emballée dans des compresses.

« Alors heu j’ai mis un peu d’alcool dessus pour que ça désinfecte mais ça s’arrange pas trop et heu un mec m’a dit qu’il fallait que j’aille aux urgences vu la gueule du truc mais moi j’en sais rien tu vois. » Elle pause, le regarde deux secondes histoire de. « Du coup si ça t’embête pas de jeter un coup d’oeil faire un truc je sais pas, ça m’arrangerait… » elle réfléchit en silence quelques secondes de plus parce que c’est un peu cavalier comme demande quand même. « Et en échange si t’as une caisse je te la révise gratos, ou alors je peux te dépanner quelques trajets en mode taxi tu vois ? »

awful

Coup de main coup de poing
Zadig · Dolly

Elle n'est pas réceptive (toutes ne le sont pas bien malheureusement) mais il ne s'empêche pas de sourire pour autant. Il percute la gravité de la situation, toutefois, lorsqu'il remarque ses joues blêmes et la sueur qui perle sur son front ; s'avance avec un air curieux sur le visage (inquiet, presque).
Puis grimace, même s'il ne devrait pas.

❝ Tu permets ?

Il tend le bras, les yeux rivés vers les compresses qui recouvrent son poing ensanglanté.
Et tout en l'écoutant déballer son récit (qui ne lui apprend pas grand chose de très pertinent il faut l'admettre) Zadig s'affaire à détacher le coton de la peau pour y découvrir une sale plaie mal désinfectée, encore vive malgré le temps qui s'est écoulé au vu de l'état des compresses bien imbibées.

❝ Ah ouais effectivement, c'est moche.

Le professionnalisme fait partie des qualités qui lui manquent, mais ce n'est pas un luxe que Dolly peut se payer malheureusement.
Les urgences non plus, de toute évidence.

❝ Ça fait longtemps que tu traînes ce truc ? demande-t-il en voyant l'état de la peau qui entoure sa plaie. Comment tu t'es fait ça, déjà ?

Il lève enfin les yeux vers Dolly ; sent la panique dans ses yeux sous l'assaut de questions. Il soupire, conscient de sa bêtise, et active son don en compensation.

❝ On parlera de paiement plus tard. Là, je pense qu'il te faut quelques points de suture... mais je peux pas t'assurer ça avant d'avoir nettoyé ton petit bobo.

Avec la main de la jeune femme dans la sienne, il peut sentir qu'elle se détend progressivement. Il finit par remettre les compresses à leur état initial et prend le temps de réfléchir (une main sur la nuque, le regard vers l'horizon).

Puis il se tourne vers elle, montre d'un geste de la tête la partie Est du campus.

❝ J'ai tout ce qu'il faut pour faire ça chez moi. Tu peux conduire ou je dois prendre le volant ?

aïe aïe aïe

Feat Zadig

Il grimace, et par mimétisme, elle aussi. Elle est fatiguée, stressée, et la douleur continue d’alimenter le cercle vicieux dans lequel elle se trouve. Elle tréssaille, de sa proximité avec ce type qu’elle connaît à peine, de se sentir animal blessé ramassé par un inconnu. « c’est moche » dit-il, et elle se crispe, encore un peu. Il pose deux questions, qui ont pour effet de faire turbiner ses derniers neurones à toute allure, histoire de reconstituer les faits sans effrayer Zadig.

Doucement, et soudainement à la fois, elle saurait pas expliquer l’espèce de schmilblick qui parcourt sa peau, ses nerfs. Mais ça a le mérite de la calmer, un peu, puis beaucoup plus. Elle respire plus calmement, se redresse un peu, sans pour autant retirer sa main de celles de Zadig. Elle hoche la tête quand il lui parle de nouveau ; et sursaute presque quand il lâche sa main pour réfléchir.
Sourcils de nouveaux froncés ; ça pouvait être dangereux ce pouvoir, qu’est ce que c’était exactement ? Elle se méfie de nouveau un peu, mais sans non plus céder à l’état de nervosité d’il y a quelques minutes. Pas encore.

« Non non, je peux conduire, ça va. »
Elle lui fait à peu près confiance, mais quand même, elle n’ira pas jusqu’à lui confier sa voiture.
« Tu peux t’installer, c’est pas verrouillé, le réglage des sièges c’est à ta droite. »
Ajoute-t-elle en ouvrant sa portière. Elle hésite à lui demander de taper ses chaussures avant de rentrer, parce qu’elle a aspiré y a pas longtemps.
Elle pose sa main gauche sur sa cuisse, et avec la droite démarre le bal de sa conduite ; normalement douce, finalement assez élégante compte tenu du personnage. Elle aime sentir la puissance de la voiture entre ses mains, et la manipuler avec toute la délicatesse dont on a pu la doter. D’une main, c’est légèrement plus abrupte, mais tout de même encore assez confortable.

« Je me suis battue, pour un truc bête, et heu à un moment j’ai tapé dans une vitre, ça m’a fait un mal de chien. »
Elle se rappelle assez bien de la confusion des gestes autour d’elle à ce moment là, de la sensation immonde et la bouffée d’excitation bestiale de ce genre de situation.
« Sauf que le type voulait pas lâcher l’affaire, du coup je l’ai re-cogné, avec la même main, avant de me barrer parce qu’on allait avoir des problèmes. »
Elle savait pas s’il comprendrait pourquoi elle avait été assez stupide pour se battre avec une main déjà blessée ; tant pis.
« Et après j’ai une pote qui a essayé de m’enlever des ptits bouts de verres à la pince à épiler, mais jcrois pas que ça a arrangé beaucoup le truc. »

Elle roule tout doucement ; elle a pas l’habitude, mais c’est tout aussi bien. Pas de risques supplémentaires.

awful

Coup de main coup de poing
Zadig · Dolly

Il jette un oeil curieux à l'intérieur l'habitacle
(s'attend à un foutoir, très honnêtement)
mais la propreté du véhicule le met en confiance et il s'installe sans un mot, lui qui a appris à prendre sur lui depuis qu'il s'est détaché d'origines qui reviennent parfois au galop.

❝ C'est tout droit, je te dirai quand faudra tourner. On est pas loin, ça va prendre cinq minutes j'pense.

Puis il se tait lorsqu'elle lui raconte son histoire ; détourne son attention de la route comme chaque fois qu'il n'a pas à conduire (se fait la réflexion qu'il y a une éternité qu'il n'a pas touché à un volant)
Et lui qui a un avis sur tout ne peut s'empêcher de commenter :

❝ Pas très malin comme histoire.

Quand bien même son intervention n'apporte rien à leur échange, quand bien même elle en a très certainement conscience (le cas échéant, sans doute ne se seraient-ils jamais recroisés de leur vie), c'est plus fort que lui. Mais s'il est loin d'être exempt de tout vice, Zadig n'est pas des belliqueux
il est de ceux qui fuient les querelles comme la peste
mais que les ennuis semblent poursuivre dans cette vie et dans l'autre.

❝ Mais heureusement que j'suis là hein ! Tiens, c'est à droite juste là, tu peux te garer à l'arrache personne contrôle jamais ici.

Il attend sagement qu'elle se gare, son sac gentiment posé entre ses jambes tandis qu'il prévient son coloc qu'il n'est pas seul mais qu'il peut rentrer quand il veut car cette compagnie-là n'a rien à voir avec les autres.
Non, elle il y a certainement pas moyen qu'elle termine la soirée avec eux.

C'est qu'il est dur, Zadig ; mais surtout qu'il n'est pas d'humeur. Il sort du véhicule et traverse la rue avec nonchalance en invitant Dolly à le suivre. Croise ses voisins sur le palier et les salue poliment avant de leur ouvrir la porte du quatre pièces.

❝ Mon coloc a pas fini les cours, explique-t-il en lisant son écran de téléphone rétroéclairé. Tiens, installe toi sur le canap' je vais chercher de quoi t'opérer.

Il s'éclipse dans la salle de bain (balance ses affaires dans sa chambre au passage) et revient avec le kit de secours qui a déjà beaucoup trop de vécu.
Car les soirées qui ont eu lieu dans cet appartement n'ont rien à envier à celles de Dolly (bien malheureusement).

❝ Je te préviens ca va pas être très sexy, je vais découper des trucs pour mieux recoudre. Et si j'en crois ce que tu me dis il doit rester des trucs encore coincés dedans donc je risque aussi de devoir fouiller un peu.

Zadig l'observe depuis la cuisine dans laquelle il s'affaire à se laver les mains puis prend place devant elle sur le tapis. Il tend à nouveau la main, et ne quitte pas des yeux la blessure à mesure qu'il détache le bandage pour le laisser tomber sur le meuble.

❝ Ca t'arrive souvent de t'embrouiller à ce point avec les gens ? La fois où on s'est vus c'était une histoire un peu pareille, non ?

aïe aïe aïe

Feat Zadig

Elle suit ses indications en hochant vaguement la tête. C’est la première fois qu’il monte dans sa voiture, et elle aura pas l’occasion de lui en boucher un coin avec ses talents de pilote. Elle aime bien se la péter sans rien dire quand elle conduit, analyser dans le reflet du rétro, ou du coin de l’oeil quand ses passagers sont à l’avant avec elle, les mains qui se crispent sur tout ce qu’elles peuvent saisir ; entendre les « haa » et les « huuh ».
Quand il lui dit c’est pas malin, elle peut pas s’en empêcher.

« J’t’emmerd… » ça fuse d’entre ses lèvres à la vitesse d’une balle et ça s’éteint presqu’aussitôt, sans avoir été achevé.
« ouais, ça arrive. » enchaîne-t-elle, maugréant à moitié dans sa barbe.

D’une main, elle se concentre pour se garer en un seul coup, comme elle en a l’habitude ; elle connaît les dimensions de sa voiture, comme si c’était une extension d’elle même ; et quand il s’agit de la manoeuvrer, elle a clairement un compas dans l’oeil. Mais la fatigue, la douleur flingue la manoeuvre. Elle s’y reprend en deux gestes, humiliation.
Sans mots supplémentaires, elle tourne la clé, la range dans sa poche et sort. La tête un peu baissée, parce qu’elle veut pas croiser les regards peut être interrogateurs de ceux qu’ils croiseront dans l’immeuble, elle suit Zadig.
Ils entrent, et elle ne se fait pas prier quand il lui indique le canapé. Elle a même pas la force de regarder dans l’appart ; ça a l’air propre, pas transcendant, certainement mieux que sa piaule à elle.

« T’inquiètes, j’ai l’habitude. » elle lâche même pas ça pour se la péter ; casse-cou avant même de savoir marcher, elle collectionne les petites cicatrices en constellations sur sa peau.
« ‘Fin, si t’as peur que je cries, t’inquiètes j’ai eu pire. » Mais elle s’étale pas, parce que les anecdotes en liste interminables, ça barbe.
Elle peut pas retenir un léger sursaut quand il manipule sa main ; elle le connaît pas, mais il est si proche, et elle a pas le choix. Elle sert les dents.

« J’avoue, t’as pas vu le meilleur de moi, mais j'te jure, pas tant que ça en vrai. Généralement j'me casse avant que ça chauffe trop, mais parfois… j'sais pas, t’as pas l'choix, faut te défendre quoi, sinon… »
Elle hausse les épaules, penche la tête en arrière. Elle a mal mine de rien ; mais elle a fait la fière, elle peut pas se mettre à grogner de douleur.
Inspire, expire, abaisse à nouveau son menton. Elle l’observe, vaguement. Drôle de type.

« Et toi... aïe ! ça t’arrive souvent d'rafistoler des gens que tu connais pas comme ça ? »
Lance-t-elle, trop fatiguée pour appuyer la pointe taquine de sa question.

awful

Coup de main coup de poing
Zadig · Dolly

Il ne retient pas le sourire qui court sur ses lèvres devant son récit. Et cela suffit à briser la glace, la froideur qu'il réserve aux inconnus dont il ne connaît pas les intentions.

❝ Ouais, j'imagine qu'il faut ce qu'il faut....

Sans lever la tête, il lui adresse un regard à travers ses cils sans se départir de son sourire moqueur. Lui qui tient trop à sa gueule d'ange pour risquer de l'abîmer.
Zadig écarte les bandages sales sur un coin de la table et s'affaire à imbiber son coton d'alcool, presque machinalement.

❝ Hmm... Il prend le temps de réfléchir, compte le nombre de fois où il a dû de le faire. Ouais, quand même. J'ai pas les potes les plus agiles, et un peu d'alcool, ça suffit à tout faire déraper.

De plus grosses entailles - mais c'est un détail qu'il n'est pas autorisé à divulguer. Il ne ment pas, pourtant - c'est arrivé au sein de cet appartement même, et cela explique pourquoi la trousse de secours est à moitié vide. Mais il ne révèle pas que de telles blessures, il en a recousu une bonne quarantaine, déjà.
Les blessures par balles, il ne les compte plus.

❝ Si ça peut te rassurer on voit des trucs bien pires, pendant l'internat. Attention ça va piquer...

Avant même de finir son avertissement, Zadig a déjà déposé le coton sur la plaie ouverte.
Il ne laisse pas le temps à l'alcool de s'infiltrer dans la blessure, lève cette fois la tête vers Dolly.

❝ Si ça fait trop mal, je peux t'aider à te détendre si tu veux.

Il lève les yeux vers Dolly, s'apprête à lui décrocher un sourire lumineux - quand la phrase fait écho dans sa tête.

❝ Merde c'est pas sorti comme ça devait ! C'était pas une invitation douteuse, je te jure me regarde pas comme ça !

Sans aucun professionnalisme, il lâche la main de sa patiente ; lève les siennes, prêt à jurer s'il le faut.

❝ J'ai, euh, mon pouvoir- bref ça peut calmer ton cerveau, je sais pas exactement comment ça marche mais… j'ai pas envie de faire ça sans ton consentement. Trucs de médecins, tu vois ?

aïe aïe aïe

Feat Zadig

Elle suit des yeux les mains expertes de Zadig, crispe des dents quand elle le voit imbiber le coton. Ça va piquer, sans aucun doute ; mais elle ne peut pas pigner.

« Aoutch ! » Elle se concentre pour ne pas arracher sa main des siennes, dans un réflexe incontrôlé.

« Me… détendre ? » Elle hausse un sourcil inquisiteur ; mais elle n’a pas le temps de décliner, que Zadig enchaîne, à toute vitesse, main en l’air. Sa main la lance, ça pique affreusement, mais elle reste pourtant de marbre, les sourcils froncés, les yeux un peu écarquillés. Et puis soudain, elle éclate de rire. Pas d’un rire atroce, ni particulièrement élégant, un rire franc, sonore. Elle peut pas s’empêcher de taper de sa main droite sur sa cuisse ; comme un réflexe, elle lève l’autre, et s’interrompt avant le mouvement fatidique.

« Aïe, Aïe, Aïe, c’est parce que je suis bête comme ça que je me fais mal comme… ça. »
Lâche-t-elle avant de tendre à nouveau sa main vers Zadig. Elle continue de rire, doucement.

« Je pensais que t’allais proposer de me rouler un joint moi ! » Elle fronce à nouveau les sourcils, en reculant un peu sa main.

« Mais t’as l’esprit mal tourné en peu c’est chaud. » Elle pause, quelques secondes, sourcils toujours froncés, avant de rire encore un peu.

« T’inquiètes vas, t’façon j’ai pas le choix faut que tu me soignes. »
Elle se calme, réfléchis un instant. Elle a vraiment mal, en fait. Mais elle a peur, au fond. Même s’il est rassurant. Même si elle l’a suivi jusque chez lui. Même si elle lui fait assez confiance pour lui envoyer un texto parce qu’elle est blessée.

« C’est gentil de me demander avant. Mais tu te donnes déjà du mal pour me soigner, te fatigues pas à utiliser ton pouvoir. » Mais elle a tout de même mal, Dolly. « Enfin genre, si jamais tu me fais plusieurs points, je risque de crier, et heu c’est pas cool pour tes oreilles, donc heu peut être si je cries. Ok ? hein ? »
Elle relâche enfin son front, et sourit un peu, toujours un peu plus dans le brouillard.

awful