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(END) à la faveur des rancoeurs — ft. temperance

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Orphée Jerrod

Make our own justice
Orphée Jerrod
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Dim 17 Jan - 18:34

Il n’aime pas ça.
Ses mains sont moites, Orphée est mal à l’aise. Il n’a aucune envie d’aller à ce rendez-vous. Le col de sa chemise si bien repassée l’oppresse. Fais toi beau, on lui demande ;
(ne l’est-il déjà pas assez ?). Alors ses cheveux sont coiffés, ses vêtements sont brossés, repassés ; il est bien habillé (peut-être trop). A son cou, il y a ce noeud papillon qui vient l’étouffer, lui rappeler de son bleu des profondeurs abyssales qu’il est là pour charmer, faire tomber les coeurs ;
(en a-t-il ne serait-ce que l’envie ?).  
Sa montre bat au rythme régulier de son coeur, il n’est pas en retard ;
(jamais en retard, lorsque l’amour frappe aux portes). Entre ses doigts, s’échappent le bouquet de fleurs ;
(n’oublie pas son âme romantique ;
ne libère pas la cage des sentiments). Orphée n’est pas prêt à te voir, Temperance. Il n’est pas prêt à affronter les colères de son passé. Il attend encore, éternellement, les pardons, les prières, les mots doux que tu ne lui as jamais donnés. Et ce soir, il ne pourra même plus les attendre
(penseras-tu seulement à les lui donner ?).

Orphée ne s’en est jamais vraiment remis. Il y a sur son coeur un poids qui pèse ;
qui le creuse, le démange, lui arrache la poitrine lorsque c’est sa colère qui parle.
(les souvenirs de son passé, il les enfouit, les cache là où personne ne les voit). Il abandonne ta photo sur sa table de chevet, dans l’espoir d'un jour voir la disparaître, mais n’ose pourtant pas briser le cadre, déchirer cette image souriante que tu lui renvoies alors qu’il s’endort
(tout lui paraît si faux ;
comme une mauvaise pièce ;
un théâtre de marionnettes où il serait celle qui se casse, sans cesse).

Sa main se pose sur la poignée ; il appuie, tire la porte, s’avance. Son regard gris comme l’hiver parcourt doucement la pièce ; des nuages dans les yeux, un début de tempête qui attend avec impatience de pouvoir s’abattre. Le restaurant est assez bruyant, d’une ambiance chaleureuse. Il se sent un peu plus à l’aise, repère les voies de sortie dans le cas où ce rendez-vous se passerait mal.
Quelques pas, ses yeux croisent les tiens, descendent doucement pour t’observer ;
(à ton cou s’enchaîne l’océan, tombant, glissant ;
il se perd, dans tes yeux, dans la couleur qu’il reconnaît). Un énorme soupir traverses ses lèvres.

Il n’a plus besoin de faire semblant, n’est-ce pas ?
Une main dans les cheveux qu’il décoiffe d’un geste habile (peut-être le reconnais-tu ? peut-être t’en souviens-tu ?). Il s’avance ;
laisse derrière lui ces fragrances,
douceurs fruitées,
rêves de forêts.
De sa grand taille, il t’offre un sourire forcé ;
de ses lèvres, il te tend ces fleurs dont le parfum embaume déjà la pièce.

j’espère que tu as des antihistaminiques.


Dernière édition par Orphée Jerrod le Mar 30 Mar - 7:37, édité 1 fois
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Temperance Bland

Never sleeping always creeping
Temperance Bland
Never sleeping always creeping
Mer 20 Jan - 4:09
à la faveur des rancoeurs
On l’appelle souvent Mr Bland, en appuyant sur son nom comme pour faire cette blague qu’on pense inédite. Comme c’est drôle, comme il est beige, cet homme en costume bien repassé qui arrive en avance à un rendez-vous. On peut bien en rire. En amour comme en affaires, la victoire appartient à celui qui contrôle le terrain. Tu arrives au restaurant en avance, tu connais déjà le menu, les sorties de secours, l’orientation des fenêtres. Tu aimes craindre le tireur embusqué plus que le rendez-vous manqué.

Temperance a accepté cette aberration qu’est le concept d’un blind-date comme on accepte une ligne de coke d’un.e inconnu.e dans les toilettes d’un club, par curiosité et profond désir de se faire du mal. Certainement aussi pour clouer le bec à cette infirmière qui n’avait eu cesse d’insister pour qu’il rencontre son ami. Exactement ton genre, un type parfait pour toi. Il te fait grand hâte de lui prouver le contraire.

Pour cela, il lui faut jouer le jeu. Alors il porte les couleurs qu’on lui a demandées, le bleu foncé qui va aussi mal à son teint que l’éclairage ingrat de ce restaurant qui ne laisse rien à l’imagination.

Comme tu te fais grognon, à regarder ta cravate avec dépit. Qu’est-ce qui te vexe tant? La couleur ou qu’on t’ait forcé à la porter? Aussi bien t’asseoir sur cette banquette, un drapeau blanc noué bien serré autour du col.

En baissant ainsi les yeux, Temperance commet une erreur. Il s’empêche de voir le premier cette grande silhouette qui de la porte émerge, il perd l’occasion de voir sans être vu. Lorsqu’il lâche mollement sa cravate, il est trop tard. En relevant la tête, il voit les pas qui vers lui s’enchaînent, alors il laisse son regard escalader. C’est une bien déplaisante découverte qu’il fait au sommet. Oh tristesse, il a bien le temps de voir, ce visage comme un vestige familier, une bouche à laquelle depuis longtemps il n’a su parler; il a bien le temps de reconnaître, c’est pourquoi il souffle:
« Oh non »
Oh non

Comme si, après toutes ces années, Orphée avait gardé le réflexe, il vient enterrer d’un bouquet des fleurs les plus embaumées, l’expression de la plus pure irritation qui sur le visage de Temperance s’est installée. Après 9 ans de silence obstiné, voilà donc qu’ils sont réunis par la seule volonté d’une infirmière indiscrète. Exactement ton genre. 9 ans de silence, pour se parler d’antihistaminiques. Un type parfait pour toi.

Du revers de la main, le cobra écarte les traîtres fleurs, prêtes à le faire éternuer. Comment peut-on croire un instant que tu es de ceux qui aiment se faire offrir des fleurs par des inconnus (ou par de vieilles flammes, c’est encore pire)? S’il doit être ainsi par le destin humilié, il préfère l’être le nez sec.

Ses yeux refont l'ascension du mont Orphée, cette fois avec toute leur âpreté gardée.
« Qu’est-ce que c’est que cet accoutrement Orphée? »

Qu’il entende comment tu n’as pas oublié son nom, mais surtout comme il te paraît ridicule de le voir ainsi déguisé, derrière ses fleurs et son nœud empapilloné. Quelle sorte d’ingénu.e espérait-il charmer?

C’est à ce très mauvais moment que le serveur, petite chose nerveuse à ses premières soirées, revient timidement à la charge. Temperance reconnaît que c’est sûrement sa faute, lui qui est arrivé d’avance, sirotant un verre d’eau devant une chaise vide, laissant le pauvre garçon tourner autour comme une mouette. Le trésorier le hèle sans douceur: « Du vin. »

Avant que pauvre serveur ne puisse lui demander de préciser sa commande catapultée comme on l’aurait fait dans une auberge médiévale, Temperance ajoute, les yeux toujours accrochés sur son cavalier infortuné: « Une bouteille assez lourde pour que je puisse m’assomer, je vous en prie. »

Satisfait de son numéro de charme, il désigne la chaise vide avec la froideur d’un entretien d’embauche. La main raide, la mâchoire tendue, les épaules affligées du poids d’un veston.

« Alors? Tu t'assois ou pas? »
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Orphée Jerrod

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Orphée Jerrod
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Mar 26 Jan - 18:00

Oh non.
Est-ce donc la première chose que tu as à lui donner ? Les plus doux mots de retrouvailles que tu as à lui offrir, alors que lui, de ses yeux nuageux, t’offre des fleurs aux couleurs de son coeur. Et celui-ci bat fort, car Orphée est pris de tous ces sentiments qui lui brisent le coeur, les souvenirs ;
(les photos,
les cris et rires,
les draps froissés aux premières lueurs de l’été). Il sourit, d’un air faux, essaie de montrer que rien ne l’atteint ; il est pourtant bouillant de rage, ne supporte pas de voir son passé.
Tu n’es qu’un fantôme, Temperance ; un fantôme au regard brun, aux cheveux blonds ;
ta peau est grise, ton teint est si terne que tu pourrais être transparent.
Pendant un instant, il doute, est-ce bien toi, Temperance, qui est assis face à lui ? (qu’a-t-il fait au ciel pour un jour croiser ton chemin ?).

Orphée te fixe de haut (peut-être de ces regards méprisants, car il a le coeur en orgueil), détaille chaque partie de ton visage comme s’il le redécouvrait pour la première fois depuis des années ;
(n’est-ce pas le cas ?). Et il y a dans cette situation quelque chose de comique (ou peut-être d’ironique), quelque chose qu’Orphée ne verra pas, trop aveuglé par tes yeux bruns dont il avait oublié la couleur, mais sans doute le verras-tu, Temperance.

Ton doux parfum de tabac froid se répand déjà autour de toi, Orphée le sent. Il plisse son nez, d’une moue signifiant qu’il n’aime pas cette odeur, pose le bouquet de fleurs à côté (le récupèrera lorsqu’il partira, tu n’aurais pas la joie de profiter de leur beauté). Et s’il te fixe, il ne sait pas comment agir dans sa tenue qu’il a choisie avec soin.
Orphée sait se faire beau ;
(ou alors est-ce un charme naturel qui t’échappe, Temperance ?).

Il s’assoit, étend ses jambes et demande à son tour un verre de vin ;
(n’aime pas cela, mais ne voudrait pas que tu lui fasses de remarque). Il n’a pas l’envie d’essuyer tes remarques acerbes. Il sait déjà que cette soirée sera longue ;
(beaucoup trop longue à tes côtés). Ses mains sont crispées, il ne se détendra pas sous tes yeux, ne voudra pas te laisser pénétrer dans son coeur pour que tu le saccages à nouveau ;
(fermé des clefs de sa raison,
il ne veut pas de toi).

Le silence s’installe entre vous deux alors que la salle se meut dans un brouhaha oppressant. L’attente est longue et voilà que le vin arrive. A peine le verre est-il déposé devant lui, qu’il l’attrape et en boit une gorgée. Près de toi, il n’y resterait pas jusqu’au bout de la nuit,
(s’éclipsera aussi rapidement qu’il est arrivé, même si de tes crochets tu l’agrippes ;
de tes yeux cobras, tu l’emprisonnes. )

je ne m’attendais à rien en venant ici, et j’avoue que je suis quand même déçu.

De ses yeux de panthère, il plonge son regard dans le tien ;
(sonde ton âme absente,
n’es-tu pas qu’une coquille vide de sens,
un monstre d’ambition, duquel naît les pires atrocités ?).

faisons ça rapidement que je rentre. je dois me rendre à mon misérable métier sans ambition demain. j’ai des moins que rien dont je dois m’occuper.

Sur ses lèvres, il y a un sourire agacé, celui de ceux dont on se souvient ;
car Orphée a la rancune facile.


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Temperance Bland

Never sleeping always creeping
Temperance Bland
Never sleeping always creeping
Mer 3 Fév - 23:23
à la faveur des rancoeurs
Ce ne sont sans doute pas les retrouvailles qu’Orphée espérait. Après tant d’années à sans doute se les imaginer de temps en temps, il n’avait probablement pas prévu ce restaurant, ces fleurs pleines de pollen affligeant et les mots arides de Temperance. Il aurait dû pourtant. S’attendait-il à voir le cobra transformé en prince charmant? Avec le temps, on s’assèche, on s’aigrit, comme les fleurs trop tôt coupées, qui déjà sur la table fanent.

Orphée prend son propre vin. C’est qu’il ne veut pas de ta bouteille. Ce serait de l’alléger que de la boire à deux, moins pratique pour s'assomer, ou dans un accès de colère, la briser sur le coin d’une table pour les plus idiotes des histoires. Tu te sens néanmoins un peu déçu qu’il ne veuille partager les vins amers. Aucune de tes piques ne l’amusent. Tu te souviens l’avoir fait déjà rire pourtant.

Ils restent tous deux en silence, incapables de se parler sans promesse d’ivresse. Alors Temperance le regarde, le visage dans son poing. Orphée n’a pas beaucoup changé. Il a même l’impression qu’il s’est subtilement embelli. Ce n’est pas le cas du trésorier, mais il n’a guère le temps de se regarder dans les miroirs.

Vient, en même temps que le vin, la parole acerbe d’Orphée. Elle lui va si mal que Temperance sourit dans son poing, comme attendri. Déçu? Quelle beauté divine s’attendait-il à voir ici, sur un blind-date accepté pour la blague?

Il t’en veut encore, presque autant qu’au dernier jour. C’est une emprise rassurante, de vieilles brises qui laisse voler au vent. Pour la première fois depuis des heures, tu sens tes lèvres sur tes doigts engourdis. Quand tu te redresses, tu ouvres et fermes cette main qui se fait pleine de fourmis. Orphée est peut-être déçu, mais toi, seulement pour ça, tu ne l’es pas.

Confiant qu’il ne fera pas malencontreusement tomber tous les verres d’un mouvement gauche de mains endormies, Temperance se saisit de la bouteille débouchée qu’il a acceptée du serveur sans la goûter. Pas le genre d’imprudence qu’on se permet sur un salaire d’infirmier. Il se verse un verre sombre et lourd.

Il est visiblement surpris en entendant Orphée lui parler de quelque chose dont il devrait visiblement se souvenir. Ce n’est pas comme s’ils s’étaient parlés hier. Lorsqu’il comprend enfin, c’est un petit sourire presque fier qui se dessine sur ses traits mornes.

« Ah… Ça a le son de quelque chose que j’ai dit. »

Temperance n’a certes pas la mémoire, ni l’envie, de répertorier toutes les pointes de venin qu’il a distribuées. Certainement pas à celleux qu’il aime. Il ne sait pas ce qui l’amuse autant, au point de prendre une gorgée guillerette du gros rouge qui tache. Sachant que tu venais en date, tu as mis une chemise que tu peux volontiers tacher des verres lancés par colère. La tête dans ton verre, tu minaudes.

« Toujours aussi rancunier à ce que je vois. »

Il ne saurait s’expliquer cette soudaine chaleur qui lui donne envie de taquiner plutôt que de fuir. Pourtant, il n’a pas changé d’avis depuis neuf ans. Si Orphée veut des excuses, il peut courir longtemps. Temperance a presque envie de le voir essayer.

« Ne t’inquiète pas, si tu veux commander. Je paierai. »

Une perche aussi malicieuse que nostalgique tendue, tu l’attends. On dirait que les remontrances d’Orphée donnent meilleur goût au vin.
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Orphée Jerrod

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Lun 8 Fév - 20:11


hrp ─  @Temperance Bland

Il a gardé la rancoeur, au fond de son coeur ;
il l’a chérie comme on chérit ses enfants ;
l’a nourrie, et l’a oubliée au fil des années. Et pourtant, de tes regards méprisants, de ton costume ridicule comme tu les portes toujours, tu as cette emprise sur lui. Tu tiens dans tes mains son coeur que tu broies comme tu as toujours aimé le faire. Tes sourires monstrueux sont les cauchemars des enfants, ton odeur âcre de tabac froid hante les chambres, se glisse sous les lits et apportent misère et terreur.

Ton mépris transpire,
respire,
expire,
par tous les pores de ta
p e a u ;
jusqu’à tes cernes grises, ton teint terne comme une fleur fanée ;
funèbre ; d’où toute la joie s’est envolée,
écrasée,
volée ;
monstre au bord des précipices.

Il se retient, Temperance.
Orphée se retient.
Ses mains sont crispées, ses lèvres sont pincées dans une grimace que tu ne dois que trop bien connaître ;
ses joues rougissent de colère
(ou bien est-ce le vin ?
ou peut-être est-ce l’idée de te frapper avec son poing,
cette bouteille, cette fourchette qui traîne).
Il ne veut qu’arracher ce visage souriant, ce mépris que tu arbores si bien ;
qu’il abhorre si fort.
Orphée n’aura pas d’excuses, il le sait. Pourquoi a-t-il espéré ? Pourquoi a-t-il gardé cette photo chez lui ? Il aurait pu la jeter, la casser, la briser,
(te briser),
il aurait pu t’oublier, plutôt que te garder là, quelque part au fond de son coeur. Grand romantique qu’il est, à se retourner sur le chemin de sa lumière, pour ne voir que ton ombre dans un mauvais placard,
un tiroir.

La tension monte, il le sait. Les curiosités malsaines se tournent vers vous, des regards dérobés, des oreilles qui se glissent près de vous et qui attendent, de ces sourires de folie.

toujours rancunier, oui. j’imagine que si tu es là c’est que tu es toujours aussi nul au lit ? ou peut-être que personne ne veut de toi avec ce caractère de rat ?

Son sourire est crispé, Orphée ne joue pas bien la comédie. Orphée n’a pas les mots ; ils se perdent dans ses yeux qui se voilent des pires tempêtes.
Orphée n’a pas les mots, non, face à toi ;
sa colère est grandissante, envahissante, étouffante.
Ses doigts le démangent,
ses mains s’irritent.

Ne t’inquiète pas, si tu veux commander. Je paierai.

Orage noir, prêt à s’abattre ;
ses yeux perdent la raison,
quelques secondes.
Sa main s’en va
(comme un éclair enragé),
attrape la bouteille de vin encore pleine et l’abat avec une violence qu’il ne maîtrise pas sur ton visage.
Et si le vin coule,
c’est dans sa main qui viennent se lover les éclats de verre.

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Never sleeping always creeping
Temperance Bland
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Lun 15 Fév - 22:45
à la faveur des rancoeurs
Il s’étonne de voir Orphée s’enflammer, comme si tout ce temps il avait continué de mettre des bûches au feu. Pourquoi donc s’éperdre à rester en colère contre celui qu’on ne reverra probablement que par hasard. De tes colères à toi, il ne reste que le fond, des croûtes brûlées dans une casserole, au goût âcre, momifié. Un concentré, plus efficace, qui prend tout de suite au ventre, qui blesse de quelques mots bien placés.

Temperance roule des yeux en entendant son ex se plaindre de ses performances aux olympiques des draps. Il n’a jamais eu la prétention de se déclarer champion des amants, c’est qu’il se sait pressé, inflexible, avare et pudique. Il a aussi dans l’idée que personne n’oserait citer ses premiers amours sur son cv, bien rare sont celleux qui savent aimer de leurs vingt ans. Ce qui l’irrite, c’est qu’Orphée a cru bon de le clâmer haut et fort dans un restaurant bondé.

C’est peut-être ce qui lui inspire cette réplique autant anodine qu’assassine. Il ne s’attend pas, cependant, à ce qu’on lui réponde aussi sauvagement. Une gifle, peut-être deux, un verre jeté à la figure, il n’y a là rien de nouveau. La bouteille entière, cependant, c’est du jamais vu.

Tes yeux, laissés pendant à une fraction de seconde à leur écarquillement stupéfait, se ferment résolument. C’est qu’il faut protéger les douces muqueuses qui en pierre ne peuvent se changer. Une fraction de seconde de retard et tu aurais du verre dans les prunelles. Orphée a-t-il tant confiance en tes réflexes, ou n’en a-t-il cure?

Accompagnent les bruits de verre qui éclate contre le roc des hoquets surpris des regards qui se braquent tous sur la scène de grande violence. Temperance, trempé de rouge, ouvre un oeil puis l’autre. Là où on attend les cris de douleur, ne retentit dans le silence tendu qu’un long soupir, aussi fatigué que déçu. Sur la serviette avec laquelle il se débarbouille, que du vin et pas de sang. Il fait un signe de la main au serveur catastrophé, contre toute attente, aucun meurtre n’a été commis.

« C’est un peu dramatique comme réaction, tu ne trouves pas? »

Le ton est traînant, las comme les mouvements de cette serviette déjà gorgée de rouge qui tache. Le cobra pose les yeux sur la main blessée de l’autre, n’a aucune gentillesse pour les blessures qu’on se fait à soi-même par excès de passion. Te vient facilement, la pique nouvelle. « Si seulement il y avait un infirmier dans la salle », tu lui dirais avec ennui. Mais ça ne t’amuse plus autant maintenant qu’on t’a sitôt violenté.

« Regarde dans quel état tu te mets pour si peu », admoneste-t-il en désignant sa main du menton.

Sans doute que leur temps est compté. Bien vite, on leur demandera de sortir avant de mettre le restaurant sans dessus dessous. Une occurrence étrange dans la vie de Temperance qui commence à craindre d’être refusé à la porte de ses établissements préférés. Il laisse tomber sa serviette de table d’un geste résigné, reste à prier que le nettoyeur puisse sauver son costume. Lui, n’a que peu d’espoir de sauver son date.

« Alors, ça t’a fait du bien? Prêt à parler en adulte? »

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Orphée Jerrod
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Sam 13 Mar - 23:37


hrp ─  @Temperance Bland

La main ensanglantée, dans laquelle ne reste que la moitié d’une bouteille brisée en morceaux ;
piégés dans sa main, sans même qu’une quelconque douleur ne vienne effleurer ses lèvres. Il avoue qu’il aurait aimé te faire mal, atteindre cette image de pierre ;
ce marbre qui caractérise tes gestes ;
la dureté de tes mots (de ton corps qui reprend peu à peu la mollesse de ton caractère). Pourtant rien de tout ça ne l’a calmé. Son coeur est encore bouillant de rage, palpitant du tonnerre qui n’arrive pas à s’abattre, incontrôlable, imprévisible ;
celui qui frappe et ne s’arrête que lorsque la terre s’en retrouvé brûlée.
Orphée est un orage sombre, qui naît dans le creux de tes mains, rongé par la colère que tu animes, ravives, attises à l’aide du tison de ton âme infernale.

Les mots se bousculent dans son esprit, mais rien ne sort de ses lèvres alors qu’il te contemple de ses yeux flambants ;
d’un gris où les présages se cachent de peur d’attirer les bourrasques de la tempête qui s’agite. Orphée contient les vents entre ses doigts, ferme les yeux quelques instants. Il n’a rien à te dire, Temperance ;
Orphée n’a que de la haine qui anime son regard ; et s’il y a un jour eu de la tendresse,
de l’amour,
tes remarques acerbes ne font que le ramener à de lointains souvenirs où tes mots tranchaient sa peau ;
(marqué d’un amour qu’il sait empoisonné ;
pourri jusqu’à la moelle,
chaire noire d’enfer).

Alors doucement, dans un calme qu’il maîtrise à peine, il repose la bouteille sur laquelle ses doigts sont blanchis. Tout autour se font des regards paniqués, des murmures réduits au silence lorsque ses yeux se posent dans la salle. Sa main intacte passe dans ses cheveux alors qu’il pousse un long soupir ;
admire sa main quelques longs instants.

tu n’as pas changé.

Ses yeux se relèvent, se posent sur toi, perçants ;
s’ils pouvaient te rappeler à la terre,
te plier à la poussière,
tu ne serais plus qu’un doux souvenir baigné d’un vin mordant.

tu ne penses qu’à toi, qu’à ton monde, qu’à ton argent. temperance, tu gravis les échelons comme tu l’as toujours voulu, pourtant tu restes un moins que rien, regarde toi dans le miroir, temperance.

De sa main gauche, d’une colère très froide, il attrape une serviette ;
le sang coule entre ses doigts. Il essuie ce qu’il peut.

excusez-moi, il appelle un serveur qui fixe la scène depuis quelques minutes déjà, est-ce que vous avez du désinfectant ?

Un instant de lucidité, il attrape le menu, grimace car la douleur commence à se faire ressentir. Un coup d’oeil pour les plats.

je vais vous prendre une salade, celle que vous voulez, s’il vous plaît.

Alors, il croise les mains devant lui, appuyé sur ses coudes, et fixe l’extérieur.

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Temperance Bland

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Mer 17 Mar - 16:19
à la faveur des rancoeurs
Qu’elle est irritante, cette mielleuse neutralité, travaillée jusqu’à sa plus innocente escarre. Temperance en a conscience, on n’est pas aussi enrageant sans effort. Tant bien que cela le fatigue, cette armure gluante lui vient maintenant presque par réflexe, même devant celleux qui avaient jadis réussi à glisser leurs doigts sous sa braconnière. Si Orpheée est l’écho parfait de leur dernière dispute, Temperance, lui, se dit qu’il a beaucoup changé.

C’est justement pour cela, que lorsqu’Orphée ose insinuer le contraire, l’armure tombe, comme on lâche un bouclier pour mieux frapper. Ses mornes sourcils se froncent vraiment pour la première fois de leur conversation. Tu essuies les injures et le verre avec une désinvolture habituée. Et pourtant, ces quelques mots pincent, à la gorge, sous le gorgerin. Tu n’as pas changé.

Car depuis 9 ans, il a trimé fort et dur pour ne plus être celui qu’Orphée disait aimer. Il s’est fait homme nouveau, nouveau riche, il s’est taillé à même les pierres de ses propres mains. Mais Orphée ose l’accuser d’être encore le même. Tous les mots que son ex pense assassins s’envolent lorsque le cobra entend ce qu’il redoute dans les retranchements les plus puérils de son ego. un moins que rien

Mais il n’est pas comme Orphée, dont les colères annoncées retentissent bien fort. Ses ires ne sont qu’aigreurs, acides qui mijotent et qui se font venin. Les voilà bien assortis, fauve et vipère, chacun à sa place. Il recule dans sa chaise, passe sa langue sur une canine qu’il aurait voulue pleine de venin. Quelque chose dans ces quelques mots lui donne toujours envie de mordre. Mais Orphée a frappé le premier et Temperance, lui, ne sait que trop le nombre d’yeux qui les regardent. Alors il se contient, et se félicite lui-même de ce contrôle exemplaire, faute d’avoir parade pour ce coup dur.

Plutôt que de profiter du rare moment où Temperance se tait pour faire une sortie remarquée, Orphée jette plutôt son dévolu sur une salade, comme si on pouvait avoir de l’appétit après avoir dit un tel fiel. Le trésorier des cobras, lui, fait non de la tête, incapable d’enfiler son armure écroulée.

C’est lorsque le serveur et les oreilles de plus en plus désintéressées les laissent qu’il souffle, les yeux plongés dans un menu qu’il ne lit même pas (mais où il se cache certainement):

« Alors, c’est ce que tu penses de moi Orphée. Depuis quand, 9 ans, plus? »

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Ven 26 Mar - 14:23


hrp ─  @Temperance Bland

C’est qu’il ne pense plus à toi, Temperance ;
il ne pense plus à toi depuis quelques temps, quelques mois,
quelques années.
Il y a parfois ton souvenir qui vient hanter ses rêves,
briser ses espoirs (démon de ses nuits). Il y a parfois le goût amer de tes lèvres, parfumées de tabac froid ;
nicotine de ta peau grise.
Orphée ne pense plus à toi, ne pose ses yeux que sur Axelle (jamais tu n’atteindras sa hauteur ;
regarde tes bassesses,
la mauvaise couleur de ton teint,
de tes vêtements,
de tes yeux morbides). Il n’y a de Temperance qu’un souvenir d’excès d’ambition, de volonté. Il n’y a de son Temperance que le souvenir lointain, coincé neuf ans auparavant. Et si tu as changé, si tu as grandi, tu n’en restes qu’un moins que rien à ses yeux, une mauvaise image, une terreur nocturne. Tu n’as pas changé.

—  étrangement non tu vois, je me suis même trompé dans ce que j’ai dit. tu étais beaucoup plus respectable avant.

Sourire méchant ;
Orphée se fera rancunier pour toi, se chargera de te faire mal ;
de faire saigner ton coeur insondable, recouvert de ces couches noires, blanches, grises. Chevalier dans sa chemise blanche, dans ces cheveux parfaitement coiffés pour te
(dé)plaire.  

L’assiette devant lui se pose délicatement, dans un léger murmure de bon appétit,
alors que son appétit n’a jamais été si bas,
que son ventre n’a jamais été si noué ; toi, Temperance, tes mains triturent ce menu qu’Orphée a à peine regarder. Une fourchette qui se plante violemment dans la salade,
la casse,
la plie,
(te briserait bien, s’il le pouvait,
car dans ses yeux il y a toujours la colère).

alors dis moi, qu’est-ce que tu fais maintenant ? tu t’enrichis ? tu remplis tes poches sur le dos des gens ? j’imagine que tu as une haute position que tu as obtenue en faisant des magouilles, peut-être plus qui sait ?

Qui sait ?
Peut-être que s’il avait pris une assiette de fruits de mer, tu aurais avoué tes péchés. Alors il apporte cette salade sans saveur jusqu'à ses lèvres, l'air de rien.
(n'arrive pourtant pas à calmer les tremblements de ses mains, cette envie sourde de t'écorcher vif).

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Sam 27 Mar - 17:59
à la faveur des rancoeurs
On aurait pu penser qu’Orphée serait satisfait de le voir dépossédé de sa répartie acerbe, qu’il se contenterait de cet aveu de vulnérabilité comme une victoire dont peu déjà peuvent se vanter. Mais c’est qu’il t’a déjà vu montrer patte blanche, il a déjà été seul témoins de sourires timides, des yeux bouffis de sommeil. Voilà donc pourquoi il se sent enhardi pour pousser plus loin l’offense, de piétiner les retranchements que tu fuis déjà.

Il ne devrait pas s’en faire. Ce n’est pas la première fois qu’on doute de lui, qu’on l’insulte, loin de là. Pourquoi donc ne sent-il plus du tout le menu entre ses doigts? Il hausse les sourcils au-dessus de son sourire crispé, sardonique dernière défense des vaincus.

Sans doute Orphée a raison, il était sans doute plus respectable avant. Seulement, Orphée semble opérer en assumant qu’il suffit d’être respectable pour être respecté. Comment peux tu te laisser blesser par une telle naïveté? Temperance lève les yeux du menu, feignant une attention démesurée, écarquillé comme devant le discours d’un grand maître, espérant renvoyer le ridicule à son belliqueux accusateur.

« Je t’en prie, dis-m’en plus », tu exagères en volant les inflexions bonnasses d’un petit oiseau aux mains traîtres.

Le serveur revient entre eux tel l’arbitre séparant deux boxeurs. Une salade pour Orphée, le goût des biles coléreuses pour toi. Il pose le menu sans sentir ses mains cogner contre la table.

Orphée le pique alors encore, il vise la bourse sans respect pour les conventions. Il le soupçonne de tant de calomnies malheureusement vraies. Temperance inspire bruyamment par le nez dans un dernier effort pour résister à la provocation. D’un ton d’une cassante retenue, il rétorque, tendant la main pour prendre son verre:

« Peu importe ce que tu en penses, le respect s’achète, Orphée. »

Le bruit du verre cassé vient une fois de plus rythmer leur joute. La main qui croyait se refermer sur le verre ne l’a que poussé par terre. Rien que le bruit pour t’alerter, tu n’as rien vu, rien senti. Les doigts plein de bétons, gonflés par l’allergie des émois

« MerDE », tu jures avec plus d’intention qu’en réponse aux attaques d’Orphée.

La rage se transforme vite en soupir éreinté, un royaume pour une cigarette. Il laisse tomber sa tête sur le dossier de sa chaise.

« Allez, tu gagnes. Félicitations. »

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Orphée Jerrod

Make our own justice
Orphée Jerrod
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Sam 27 Mar - 22:40


hrp ─  @Temperance Bland

Il a réussi.
Il a réussi à te briser, atteindre cette coquille vide que tu es, Temperance. Orphée a touché ton coeur, brisé tes barrières. Il en est fier, car jamais il ne l’avait encore fait.
Tu as toujours eu le dessus, Temperance,
le dernier mot, les mains contenant son amour brisé ;
(car il a mis des années à se reconstruire,
la colère au fond du ventre, grognante,
lui tiraillant les entrailles). Hier, il pensait encore à toi,
espérait des changements, se rappelait des soirées passées à s’attendre, les mains salies,
les sourires tendres échangés,
(des illusions qui lui font serrer les dents).

Aujourd’hui, il doit le reconnaître, vous n’avez jamais été faits l’un pour l’autre. Entre vous n’aurait résisté que la colère,
et Orphée ne peut pas s’y prélasser, car il a grandi, lui,
a mûri ;
(là où tu n’es devenu qu’une personne désagréable).
C’est ton verre qui vient le sortir de ses pensées, le bruit de ton échec,
brisé en milles morceaux au sol. Autour de vous, c’est un champ de bataille et les regards ne cessent de se poser sur vous,
(il est étonnant que personne ne vous ait chassés).

Hochement de tête alors que tu avoues ta défaite, tout ça n’était qu’un

j e u

pour toi, Temperance ? Une bataille perdue. Orphée sourit,
doucement,
d’un sourire  amer, car tu ne comprendras jamais l’erreur de tes mots,
la douleur de tes phrases. Tu ne te rendras jamais compte de ce que tu es,
à penser que tout s’achète ; aujourd’hui tu n’as pas su acheter son respect.
Il n’a rien dit jusqu’à présent, est resté dans le silence, à contempler ta personne comme on admirerait les mauvais actes ;
les défauts,
les vices des diables.

bonne soirée.

Sans un mot de plus,
sa voix est tremblante de colère. Il ne peut plus rester, car ses mains pourraient à nouveau se faire violente,
ce voile noir,
rouge,
blanc,
pourrait à nouveau recouvrir ses yeux, et Orphée ne se fera pas plus avoir par tes mots ;
(car il a gagné,
a fait tomber ta fierté et touché ton égo).

je te laisse payer, il semblerait que je n’ai pas les moyens.

Dos tourné, dents serrées ;
espère ne jamais recroiser ton regard.
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Temperance Bland

Never sleeping always creeping
Temperance Bland
Never sleeping always creeping
Mar 30 Mar - 2:17
à la faveur des rancoeurs
Les adieux qu’ils auraient dû se faire il y a de ça 9 ans arrivent enfin. Pourtant, Temperance ne trouve rien à dire, la nuque sur le dossier de sa chaise, il ne fait que pincer les lèvres quand Orphée se lève. Il avait imaginé que ce blind date se passerait probablement mal, mais il n’aurait jamais pu prévoir à quel point.

Il ne bouge pas, mais baisse les yeux, pour regarder le dos d’Orphée qui s’éloigne encoléré. Lui n’est plus autre chose que las, ses deux bras de chaque côté de son corps comme deux poids inutiles aux extrémités engourdies.

S’il pouvait, il s’allumerait bien deux cigarettes à la fois. Tout cela se serait mieux passé si vous aviez pu vous asseoir en terrasse, c’est bien fâcheux. Le voilà gisant, éventré de gros rouge qui tache, lorsque le serveur a le courage de revenir près de la table. Temperance lui fait signe, les yeux toujours rivés vers la porte où il a vu disparaître Orphée, sans doute pour l’officielle dernière fois.

« Double du pourboire si vous me laissez tranquille 5 minutes. »

Tu te demandes si c’est l’appât du gain ou la fatigue solitaire dans ta voix qui le fait fuir. Tu ne sauras jamais. Pourquoi pas trois cigarettes? Pourquoi ne pas se rentrer la tête dans un mur pour voir si tu sens quelque chose?

Avec un long soupir, il se redresse pour aller attraper la salade que son ex a abandonnée. Coeur de pierre, moins que rien, assassin, peut-être, mais un homme qui gaspille la nourriture, jamais. Le visage sur son poing, il mâchouille la verdure, se demandant bien combien cette scène allait lui coûter, en pourboire comme en d’autres choses encore plus chères.

Quatre cigarettes? Ou alors quelque chose de mieux, de plus dangereux mais de plus plaisant, qui ne laisse pas d’odeur sur les doigts, qui garde les dents blanches. Après avoir été ainsi vaincu en public, il n’y a pas de mal à faire passer l'anesthésie de ses doigts jusqu’au cœur.
Et ces maudites fleurs qui li piquent les yeux


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