Quelle drôle d’idée.
Dans votre cage close de fer oxydé, tu te demandes qui vous avez bien pu offenser. Une personne de chaire et d’os, le karma personnifié. Il y a une odeur de défaite et un air de guigne dans l’air.
Où peut-être est-ce seulement cette cage d’ascenseur qui a un fond refoulé.  
C’est étrange de se retrouver dans cette drôle de proximité. Alors que la lumière s’est éteinte, que seul le néon du bouton d’urgence reflète vos mines étouffées.
« C’est pas de chance. »
Tu t’entends le dire, si morose. Ça te fais lever les yeux au ciel. Le tout était pourtant simple. Entrer dans le bâtiment, l’air de rien. Jouer aux gardes du corps aux côtés de la silhouette aiguisée, de la gueule d’ange sacrée. La laisser faire ce pourquoi elle avait été recrutée. Recueillir les informations, saluer, repartir.
Simpliste, basique.
Et pourtant.

Ni détesté, ni aimée.
Une certaine indifférence ponctuée par une incompréhension profonde de l’autre. Si tu en avais conscience, c’est ainsi que tu décrirais votre relation. Lolita est à l’opposée, tu glisses un regard en coulisse.
« Rassure-moi, t’es pas claustrophobe ? »
Il y a un air chez toi, de ces airs qui disent, il ne manquerait plus que ça.
Sans être agressif, il n’y a pourtant pas d’agréable.
Tu appuies sur le bouton d’appel, une fois, deux fois. Pas de tonalité, juste ce silence inquiet.
Celui que vous êtes seules et que le reste du monde continue de fonctionner.

« J’ose à peine imaginer le nombre de personnes qui pourrait envier ma situation. »
Être coincé avec une star, quelqu’un que l’on admire, quelque part, que l’on désire. Mais toi, t’es indifférente, en chien de faïence.
Sans savoir te positionner.
Alors tu t’assois, calfeutrée, tapote ta poche à la recherche de tes cigarettes adorées. Tu te souviens dans l’instant que l’idée est mauvaise dans ce lieu confiné, tu les abandonnes du bout des doigts, briquet en main.